Texas, 1964. Après l’assassinat de leur mère, Elliott et Clarence ont passé le plus clair de leur adolescence dans des maison de correction et autres établissements pénitentiaires pour mineurs. Le jour où Earl Sheridan, un psychopathe de la pire espèce, les prend en otage pour échapper à la prison et à la condamnation à mort, les deux adolescents se retrouvent embarqués dans un périple douloureux et meurtrier. Alors que Sheridan sème la terreur dans les petites villes américaines bien tranquilles qui jalonnent leur route, une sanglante et terrible partie se met en place entre les trois protagonistes. Loin de se douter de la complexité de celle-ci, les policiers, lancés à leurs trousses, et en particulier l’inspecteur Cassidy, ne sont pas au bout de leurs surprises.
Mon avis
Il y a des livres comme ça dont le titre est déjà un personnage à lui seul… Et quel personnage !
La nuit nous enveloppe très vite comme pour mieux accentuer cette impression de prédestinée accablante qui nous saisit dès le début.
Cette mauvaise étoile dirige et manipule les événements, selon son bon plaisir. Elle règne quasiment en maîtresse absolue, et reste omniprésente à l’esprit du lecteur tout du long,
Une enfance désastreuse, le hasard d’une terrible rencontre, et le road trip assassin dans une Amérique des années soixante commence !
Le destin peut réserver de sombres apparences et celui de ces deux demi-frères ressemble à une longue et inexorable descente aux enfers. Les événements s’emballent à une vitesse vertigineuse, comme une chevauchée meurtrière se déroulant sous nos yeux impuissants.
R.J. Ellory nous prend avec habileté à témoin et parvient à nous imposer ce sentiment de malaise inhérent à cette sensation de fatalité écrasante. Est-il possible de lutter contre ces hasards qui jalonnent notre existence pour les tourner à notre avantage ? D’en détourner les effets néfastes par des choix et des décisions ultimes ?
Ce roman est noir, très noir, puisqu’il raconte l’enfantement du mal, la naissance d’un tueur et d’une aliénation macabre.
Révélé par son modèle, on assiste effrayés, à ses premiers pas, à ses balbutiements, ses délires et ses leitmotivs, jusqu’à devenir complètement terrifiés par sa résolution de soif de sang, comme unique et seul mode de fonctionnement.
Le besoin d’exister et de prendre le pouvoir poussés à leurs paroxysmes !
Alors oui ! J’ai souffert plus d’une fois pour les victimes évidemment, mais le Challenge de Léa Touch Book aura été pour moi l’occasion de découvrir un auteur avec un grand A.
Une super chronique ! 🙂