Horrible prophétie de Victoria Martin

Horrible prophétieHorrible prophétie
Victoria Martin
Édilivre 2015 – 38 pages, pdf

*Résumé*

Un village doit accueillir la foire d’automne, seulement voilà : tout se complique lorsqu’un bateau fantôme arrive au port. C’est alors la réalisation d’une horrible prophétie qui va entraîner la population dans le chaos. Lénora, jeune magicienne diplômée de l’Académie de Magie, est témoin d’un drame qui la marquera à jamais…

*Mon avis*

Une histoire intéressante, cette Horrible prophétie, que j’ai lue d’une traite, impatiente de savoir comment les choses allaient se terminer pour Lénora. J’aurais aimé un peu plus de détails sur son devenir, j’ai trouvé que son sort était réglé un peu vite par rapport à ce que laissaient entendre les paroles de son maître. Étrange héroïne, d’ailleurs, qui brille autant par son courage que par son impitoyable cruauté. Et tout ça pour quoi ? Retour à la case départ, l’auteure est aussi impitoyable que son personnage principal ! Il y a du Lovecraft dans cette nouvelle dont les protagonistes sont irrémédiablement entraînés vers un destin inévitable, et une fin digne d’un bon film d’horreur. Dans le style aussi, il y a de belles trouvailles, un rythme qui illustre bien l’avancée inexorable de la prophétie. Une découverte sympathique, donc, dans l’ensemble.

Mais. Un gros MAIS, vu de ma fenêtre. J’avoue, j’ai un léger (sisi, léger) a priori contre l’auto-édition. Ma première expérience avait été assez mitigée, avec une excellente histoire gâchée par de grossières fautes. Comme je ne veux pas me laisser arrêter par un préjugé, je me suis dit qu’avec ce partenariat L@ et Édilivre, je ne prenais guère de risque : Horrible prophétie est une histoire courte, le fantastique m’a toujours plu, l’accroche était tentante. Autant se faire un avis sur pièce ! L’avertissement de Victoria Martin avant de m’envoyer l’e-book, « attention, l’éditeur a rajouté quelques fautes d’orthographe », m’a fait pester, évidemment. Et le BAT, il est passé où ? Mais j’ai décidé de ne pas me laisser arrêter par la perspective de quelques coquilles – il y en a dans les meilleures publications, les correcteurs ne sont que des humains, après tout. Et Victoria a courageusement accepté mon avertissement, « attention, je suis littéralement allergique aux fautes d’orthographe, s’il y en a trop des oreilles vont siffler pendant ma lecture » donsmofb (29) .

Je suis désolée de le dire, mais quelqu’un a dû avoir de sérieux acouphènes… Ma lecture n’a pas été un long fleuve tranquille, le fond a été trop souvent parasité par la forme, dommage. Pour moi, Horrible prophétie mériterait un sérieux polissage pour révéler tout son potentiel. Éliminer les fautes d’orthographe beaucoup trop nombreuses, qui qu’en soit le responsable, réviser la cohérence des temps, remédier en particulier à la surabondance de virgules superflues (« Ça sera, ton jugement. » Quel dommage, tout de même !)

De l’extérieur, j’ai l’impression que ces entreprises qui permettent à tout un chacun de faire imprimer ses écrits à compte d’auteur, même si elles donnent la possibilité à des auteurs débutants de franchir la barrière et de se faire connaître du public, s’asseoient allègrement sur ce qui constitue (à mes yeux) l’essence du métier d’éditeur : accompagner l’auteur et faire le nécessaire pour s’assurer qu’au moment de l’impression, le résultat sera optimal. C’est à eux de détecter les petites incohérences, les petits détails qui font la différence entre une histoire sympathique et un excellent roman.

Du diamant brut à la bague qui brille de mille feux, il y a tout un travail à effectuer, de préférence main dans la main avec l’auteur.

Je ne peux qu’encourager Victoria à persévérer, je ne regrette pas d’avoir cédé à la curiosité même si je reste sur mon opinion mitigée vis-à-vis de l’auto-édition. Et comme toujours, merci L@ pour cette découverte !

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