Peter Tremayne
Maître des âmes
10/18 Grands détectives, 2010
Traduit par Hélène Prouteau
4e de couverture
Trompé par des naufrageurs, un navire s’échoue en terre Ui Fidgente. Sauvé par des religieuses de l’abbaye de Ard Fhearta, le seul survivant tente d’échapper à ses assaillants en se faisant passer pour un moine, mais assiste, impuissant, au meurtre de l’abbesse et à l’enlèvement de six novices. Pour les retrouver, Fidelma de Cashel et son compagnon Eadulf sont envoyés sur place, au grand dam de la population locale, peu disposée à venir en aide aux représentants officiels d’un royaume autrefois ennemi. Sans autre appui que son instinct, la plus célèbre dalaigh du pays doit parcourir sans relâche les côtes irlandaises rongées par la corruption et les guerres de clans pour retrouver la trace des ravisseurs et de leur chef, le « maître des âmes », un homme prêt à tous les sacrifices pour renverser le pouvoir en place.
Mon avis
C’est parti pour une découverte : après avoir entendu parler de Peter Tremayne dans la discussion du challenge Polars historique de samlor, j’ai eu envie d’explorer cette saga médiévale en terre celtique. Sagement, en commençant par le début. Oui, mais mon libraire n’avait pas le premier titre en stock, alors je n’ai pas pu résister à la tentation d’en attraper un au hasard. Me voici donc propriétaire du xième volume des aventures de la juge Fidelma de Cashel.
Sagement, j’avais pris la résolution d’attendre un peu pour me jeter dessus, ayant déjà une palanquée de livres en stock. Mais comme les résolutions sages et moi, ça fait deux, évidemment, il a fallu que j’en lise les premières pages, juste pour me faire une idée.
Intrigue complexe mais description vivante, suspens, contexte original d’une période charnière de l’Histoire, tous les ingrédients étaient réunis pour me faire plonger sans espoir de m’en sortir avant le point final !
L’emploi fréquent des termes juridiques et traditionnels en gaélique était un peu déroutant au début. On s’y fait assez vite, mais j’avoue que certaines notions me sont un peu passées au-dessus de la tête sans que j’en aie de regrets. La description des coutumes et des généalogies m’a donné envie de me replonger dans un ouvrage sur les mythes et légendes celtiques que j’ai commencé il y a fort longtemps et pas encore terminé…
L’intrigue semble initialement complexe, presque alambiquée, mais tous les fils de l’écheveau finissent par se démêler dans le grand style « Hercule Poirot », où le détective dévoile à l’assistance médusée la véritable identité des coupables et des cachottiers.
La relation entre Fidelma et Eadulf confère une grande humanité à la juge-avocate-enquêtrice, même si elle fait preuve de beaucoup de caractère – nul doute qu’il en fallait pour se faire respecter dans une société en pleine mutation politique, spirituelle et culturelle. J’ai beaucoup aimé le choix géographique et historique : l’Irlande évangélisée du VIIe siècle, avec ses coutumes ancestrales encore bien vivaces et ses pratiques chrétiennes en pleine évolution, bien loin du dogme contemporain. C’est un portrait original qui ne ressemble pas vraiment à l’idée « populaire » que l’on pourrait avoir du Haut Moyen-Âge et de sa réputation d’obscurantisme. On y découvre un système juridique et politique très organisé aux règles subtiles et impitoyables à la fois, une organisation religieuse en transition où l’unanimité est loin de régner, une grande richesse intellectuelle et artistique, et un monde où la femme occupe une place loin d’être secondaire.
Nul doute que d’autres volumes des aventures de sœur Fidelma vont rejoindre celui-ci sur mes étagères dans les années à venir et merci samlor pour cette belle découverte !
pour le Challenge Polars historiques (3/6)
Marmeline, je suis tellement contente de lire un avis aussi enthousiaste!!!! J’ai également adoré cette série!!! J’ai acheté plusieurs tomes mais ils m’attendent sagement pour le moment! Coup de coeur!