En cas d’urgence de Lyndsay Sands

Comme vous le savez peut-être, cette année à été pour moi la découverte d’un genre assez particulier appelé bit-lit. Très connu depuis plus d’une dizaine d’années aux USA, elle ne s’est vraiment développée en France qu’il y a 3 ou 4 ans. Au début, ce sont les séries les plus reconnus en Amérique qui ont été traduites, mais maintenant que tout ce boulot est terminées, on voit apparaitre des bouquins d’auteurs un peu moins plébiscités, et d’autres qu’il aurait mieux carrément passer aux oubliettes. A quel catégorie appartient Les vampires Argeneau ? Grâce au partenariat des Editions Milady et de Livraddict, c’est ce que nous allons découvrir maintenant.

Lissianna est une vampire. Jusque là tout va bien. Sauf qu’elle a la phobie du sang. C’est ballot ! Cela fait des siècles que Lissianna cherche son âme soeur. Quand elle découvre un homme séduisant dans son lit, elle se dit qu’il pourrait tout à fait lui convenir.
Mais pour l’heure, un problème plus urgent la tracasse : elle s’évanouit à la vue du sang, handicap bien agaçant pour un vampire. Pour ne rien arranger, le cou de ce garçon lui met l’eau à la bouche. Quelle femme, vampire qui plus est, saurait rester de marbre devant pareil festin ?

J’ai réussi assez facilement à rentrer dans l’histoire de cette jeune (enfin, plus si jeune que ça) fille, le style de l’auteur est assez agréable et fluide aussi ce premier point ne m’a pas trop posé de problèmes.

Je dois aussi avouer (et je pense que c’est le principal truc que tous ceux qui ont reçu ce livre ont remarqué) que l’origine des vampires est bien trouvé, ce petit coté technologique est assez original et aurait pu me faire apprécier ce livre, s’il avait pu être un peu plus développé.

Le reste en revanche…

Je n’irai pas par quatre chemins en disant que je me suis assez ennuyée au final en lisant ce bouquin. Les personnages sont tous merveilleux, tout ce petit monde est super gentil, attentionné envers cette pauvre Lyssi qui n’arrive pas à vaincre sa peur du sang… Même Greg n’est pas si effrayé que ça, c’est dire.

Le mythe du vampire est assez édulcoré, enfin, par édulcoré j’entends que la majeure partie des « inconvénients » du mode de vie du vampire sont résolus en un clin d’oeil, ce qui m’a assez dérangé.

Pareil en ce qui concerne la prétendu phobie de notre héroïne, le seul thème qui aurait pu être intéressant, il est aussi résolu en un claquement de doit : elle est hématophobe, mais il lui suffit de fermer les yeux pour pouvoir se nourrir… Et ils ont attendu deux cents ans pour trouver cette solution ?

Heu je veux pas être méchante mais ils ont pas l’air très fute-fute ces vampires quand même…

La couverture du tome 2, dont on peut lire un extrait à la fin du premier volume.

Contrairement à un résumé qui s’annonçait alléchant, ce roman ne m’a donc pas plus emballée plus que ça. Ses personnages et son intrigue survolée (je ne vous parlerais même pas du dénouement qui est tellement prévisible que ça en devient ridicule) prennent largement le pas sur les quelques points positifs que je lui trouvais au départ, et je ne pense pas que je continuerai la série.


L’âge des étoiles de Robert Heinlein

Synopsis

Avec la surpopulation qui épuise les ressources de la Terre, la nécessité de trouver de nouveaux mondes habitables est devenue plus urgente encore en ce début de quatrième millénaire.

Cependant, si le voyage interplanétaire est devenu techniquement possible, les vaisseaux spatiaux voyageront moins vite que la lumière et communiquer avec la Terre prendra chaque fois des années. Mais l’Institut de Recherches Prospectives a découvert une solution inattendue à ce dilemme : la télépathie.

C’est ainsi que Pat, un adolescent extraverti, et son jumeau Tom vont pouvoir mettre leurs dons exceptionnels au service du grand projet de colonisation interstellaire. Tandis que Pat vieillira sur la Terre, Tom et tout l’équipage de l’Elsie échapperont à l’emprise du temps. Mais ces explorateurs d’un genre nouveau auront-ils jamais la chance de revoir le monde qu’ils ont quitté au terme des aventures extraordinaires qui les attendent dans les profondeurs de l’espace ?

Mon avis

Tout d’abord je tiens à remercier Livraddict et les éditions Livre de Poche pour ce partenariat.

Je suis une adepte de science-fiction, et ça faisait un certain temps que je n’en avais pas lu. J’ai donc entamer ce livre (mon tout premier partenariat) avec un grand empressement.

L’histoire n’est pas très compliqué. Le héros est un jeune garçon qui a un jumeau. Ceux-ci ont été conviés à une étude sur la gemellité, qui mettra en évidence leur don de télépathie. L’un d’eux devra quitter la Terre et partir explorer les étoiles à la recherche d’une planète habitable. Et oui, la surpopulaton est telle, que nous les humains doivent immigrer vers d’autres cieux.

L’histoire est à la première personne, ce que j’adore. Celà permet de rentrer plus en profondeur dans le ressenti du héros. C’est un fait un journal qu’il tient, et qui nous explique tout son voyage dans les espaces.

La promiscuité avec les membres d’équipage est bien mise en avant, et chaque personne a un rôle à jouer sur le vaisseau. Chaque membre a été choisi avec soin, afin d’éviter les mésententes qui sont inéluctables dans si peu d’espace.

Ce qui m’a un peu déçu, c’est qu’on n’a pas vraiment découvert de planètes. On voit plutôt la vie dans le vaisseau. Les longues tirades sur la physique, étaient par moment ennuyeuses, mais celles sur le temps m’ont beaucoup fait réfléchir.

En effet, le temps sur Terre et dans le vaisseau n’est pas du tout le même, en gros, pour une semaine passée dans le vaisseau, ce sont deux ans qui se sont écoulées sur Terre. Et la communication entre jumeau doit quand même se faire.

En bref

Un bon roman de science-fiction, qui m’a fait voyager, et même réfléchir. Quelques longueurs par moment, mais rien de dérangeant. J’ai quand même dévoré ce roman en une après-midi. Je le conseillerais aux adeptes de science-fiction.

La mort, j’adore! Saison deux d’Alexis Brocas

Un grand merci aux Editions Sarbacane, tout particulièrement à Ania B. et Anaïs M. ainsi qu’à Jess du site Livraddict pour m’avoir permis de découvrir la suite de cette décapante trilogie.

Clémence et Elo  sont de retour. Ressuscitée et forte des ses nouveaux pouvoirs Clémence à une nouvelle mission à accomplir sur Terre avec sa goule, pour le compte de ses patrons démoniaques. Mais que s’est-il passé entre sa mort et sa résurrection ? Armée à nouveau de son dictaphone, qui enregistre ses paroles mais aussi ses pensées, Clémence nous fait le récit de son passage éclair au paradis, de son attente au purgatoire, de son retour en enfer puis de sa résurrection. Elle confie ainsi ses doutes quand à sa véritable identité, sa soif de liberté et ses incertitudes face à sa nouvelle mission. Détruire les derniers anges restés sur Terre n’est pas une mince affaire mais, notre démone préférée à une longueur d’avance sur ses ennemis et cette fois elle compte bien à ce que l’issue de cette mission soit en sa faveur.

Tout comme le premier tome, La mort, j’adore ! Saison 2 est complètement loufoque et captivante. Alexis Brocas ne tombe pas dans la monotonie qui caractérise bien souvent les sagas, il nous offre une toute nouvelle histoire aussi imprévisible que la précédente, avec plein de suspense et de rebondissements. L’humour et les métaphores qui ont fait de la Saison 1 son succès sont à nouveau réunis pour le plus grand plaisir des lecteurs. La Mort, j’adore ! n’est pas un simple roman, c’est un véritable chef d’œuvre qui mêle humour gore, cynisme décapant, clin d’œil biblique  et parodie extravagante reposant sur une base de fantastique, tous ces ingrédients sont mélangés avec brio ce qui fait de ce livre, une œuvre hors norme.

Clémence a grandi et sa répartie aussi, son humour est encore plus cinglant que dans la première saison. Elle a également de nouveaux pouvoirs qui sont encore plus impressionnants. Elo est quand à elle toujours égale à elle-même, superficielle et egocentrique. Elle peut désormais lire dans les pensées de Clémence ce qui est d’autant plus comique. Les interactions entre Clémence et Elo sont toujours aussi désopilantes,  du coup le lecteur passe un super moment. Notre journaliste est à nouveau présent et on en apprend un peu plus sur lui, sur son passé, sur ses aspirations et sur sa véritable identité. Je n’en dirais pas plus sur ce personnage afin de laisser la surprise aux lecteurs. D’autres protagonistes gravitent autour de Clémence et Elo, des personnages que l’on connait déjà mais aussi des nouveaux, qui sont tous très intéressants, certains veillent même sur notre duo infernal.

La plume d’Alexis Brocas est toujours aussi plaisante, le roman est très bien écrit et encore une fois, les chapitres très courts permettent une lecture agréable. Un point que je tiens à préciser : Les tomes La Mort, j’adore ! peuvent être lus individuellement, ce qui est tout de même un point à ne pas négliger puisque dès le début du second opus l’auteur remet les compteurs à zéro et quelques notifications en bas de page (comme si c’était Clémence qui parlait) permettent aux lecteurs de suivre même s’ils n’ont pas lu le premier tome.

Je dois dire que j’ai à nouveau été porté par les aventures de Clémence, j’ai dévoré ce second livre avec encore plus de ravissement que le premier. J’ai beaucoup aimé la manière dont Alexis Brocas mène l’histoire, et aussi la façon dont l’héroïne s’adresse au lecteur (on a vraiment l’impression que Clémence nous parle).  Alexis Brocas joue avec le lecteur et lui permet vraiment d’entrer dans l’histoire, je dois dire que ce petit jeu m’a beaucoup plu.

En conclusion, j’ai vraiment adoré la saison 2, certains passages m’on beaucoup fait rire (notamment le paradis d’Elo) je ne me suis pas ennuyée une seule seconde. Si vous cherchez un roman captivant mais à contre courant de vos lectures habituelles, La mort, j’adore ! Saison 2 est faite pour vous et pour celles et ceux qui hésitent encore, l’humour décapant dont use et abuse l’auteur devrait certainement vous convaincre. Lancez vous, je peux vous dire que la mort, vous allez l’adorer !

L’amour m’a tuée de Lynsay Sands

Résumé

Etienne Argeneau se trouve dans une situation bien délicate. Il a transformé en vampire une jeune femme qui lui a sauvé la vie afin de lui rendre la pareille. Seulement, voilà: les vampires ne peuvent « infanter » qu’une seule personne dans leur longue existence. Par conséquent, il est de coutume d’en faire bénéficier l’âme soeur. Etienne ne l’a toujours pas rencontrée après trois cents ans de célibat et il doute que la séduisante Rachel Garrett soit disposée à jouer un tel rôle, ou même qu’elle en ait l’étoffe…quelle que soit leur attirance réciproque.

Mon avis

J’ai souhaité lire ce livre car j’avais apprécié le tome 1, même si ce n’était pas un coup de coeur loin de là, et je souhaitais vérifier si la tendance se confirmait ou s’infirmait.

L’histoire de chaque tome tourne autour d’un personnage de la famille Argeneau. Cette famille remonte aux origines des vampires, et elle est toujours aussi puissante.
L’ère moderne étant passée par là, les vampires ne se nourrissent plus « à la source » mais utilisent les poches de sang, distribuées dans les banques de sang. De là à dire qu’ils ne sont plus dangereux il n’y a qu’un pas.
Oui, mais…..Pudge, lui, ne sait pas qu’ils ne le sont pas et il va tout faire pour éradiquer l’engeance de Marguerite.

Les personnages sont toujours aussi attachants avec Marguerite, la matriarche du clan, qui fait tout pour caser ses enfants, réfractaires au mariage; les cousins et cousines qui ont tous une attitude de franche camaraderie et de connivence. C’est un clan très soudé auquel nous avons affaire. Le seul qui dénote dans cette ambiance un peu boy-scout, c’est Lucian, le chef du clan, qu’ils craignent tous.
Pour ma part, c’est cet aspect familial qui fait la force de cette saga.

Quant à l’intrigue elle-même, on savait à quoi s’attendre dès le tome 1. Il n’y a pas de combats à n’en plus finir, les vampires sont « sages », ils ne courent plus les rues pour se nourrir, ils ont des métiers traditionnels (concepteur de jeu vidéo, écrivain…). Le « méchant » de l’histoire est plutôt pathétique et fait même pitié à sa future victime, c’est dire à quel point on ne peut pas le redouter. De plus, chaque livre est clairement présenté comme le début d’une histoire d’amour, ce qui en fait plus de la romance paranormale que de la bit-lit.

En revanche l’humour est toujours présent. Je me suis surprise plusieurs fois à avoir le sourire aux lèvres en découvrant certaines situations cocasses décrites par l’auteur. Comme Milady a inséré le premier chapitre du tome suivant à la fin de celui-ci, je suis sûre que ce sera un ingrédient très présent dans le tome 3 (peut être plus que dans celui-ci).

Bilan

J’ai lu ce livre dans le cadre d’un partenariat entre Milady et Livraddict que je remercient infiniment.

Clairement il ne s’agit pas de bit-lit. Milady aurait peut être intérêt à dissocier ses sagas bit-lit, de celles qui sont plus axées chick-lit car les amateurs risquent de ne pas s’y retrouver, et d’être déçus.

J’ai passé, plus qu’avec le tome 1, un très bon moment de lecture. Je savais que j’allais avoir affaire à un roman léger et cela correspondait tout à fait à ce que j’en attendais. Je poursuivrai avec plaisir la découverte de cette famille.

Danbé de Aya Cissoko et Marie Desplechin

Cette lecture est la première que j’effectue en « partenariat ». J’ai trouvé l’expérience très intéressante et surtout, elle m’a permise de m’orienter vers un style de livre auquel je n’ai pas l’habitude, la biographie d’une jeune femme et, surtout, encore en vie ! Je tiens d’ailleurs à préciser que ce n’est pas du tout péjoratif. Je ne lis pas les bio de mes contemporains, c’est ainsi ! Mais dans le cas d’Aya Cissoko, c’est en la voyant et en l’écoutant lors du JT de France 2, puis en voyant l’offre de Calmann-Lévy sur Livraddict que je me suis dit « Pourquoi pas ? »
Résultat, j’ai reçu « Danbé » ce matin et je l’ai lu dans la foulée ! Motivation et plaisir font des ravages en matière de lecture, c’est le moins qu’on puisse dire !

C’est donc une lecture très fluide et agréable, sans fioritures. Ici, pas de détails futiles, on va à l’essentiel…
Ce livre, je le ressens pour Aya comme une thérapie… Ce n’est pas un témoignage de fille d’immigrants, c’est, comme elle en avertit le lecteur, un détachement. Aya prend ses distances par rapport à son histoire, mais bien plus que cela: elle accepte et elle comprend…

Sa vie qui ne semblait être qu’un puzzle incomplet, va mettre des années à prendre un sens.

Et on se rend compte de combien il doit être difficile de faire le point sur sa vie pour enfin intégrer et faire sien tout ce qu’il y a eu de plus difficile. Quand on commence dans la vie avec un tel drame que la mort brutale d’un père et d’une soeur dans un incendie criminel impuni puis, encore la disparition d’un frère, il y a de quoi refouler les souvenirs; ressentir le besoin de ranger sa vie dans des cases, tout bien séparer pour ne rien mélanger: la famille d’un côté, d’un autre la boxe et encore un autre univers pour le travail… Une façon de se protéger de « la pitié et du malaise qu’elle risque de susciter »…
Malgré les drames, Aya puisera l’envie de vivre dans la lecture, puis elle s’affirmera et se sentira vivre en pratiquant plus ou moins intensément la boxe.

Tout au fil du livre, Aya fait bien ressentir avec combien d’amour elle et ses frères et soeur ont été élevés. Ses parents, Sagui et Massiré, ont éduqué leurs enfants en leur inculquant de bonnes valeurs, le respect, la discrétion mais surtout le « danbé », la dignité en malien… Des parents qui ont sacrifié leurs vies pour apporter les meilleures chances de réussites à leurs enfants.

J’ai particulièrement aimé les paroles, la « philosophie » des parents de Aya, et plus spécialement les mots de sa maman, Massiré:

« Il n’y a pas d’âge pour se conduire dignement, ni de circonstances qui vaillent. »

Cette mère avec qui il fallait « filer droit » et pour qui « l’échec n’était pas envisageable » a su mener la barque avec droiture, toujours là pour permettre à ses enfants de réussir et les remettre dans le droit chemin, car Aya n’a pas toujours été une enfant modèle, elle n’a pas fréquenté que des gens bien, ni fait que de bonnes choses. Mais elle a su s’en sortir.

Le sport lui a permis de repousser ses limites et de voir de quoi elle était capable. Les victoires à haut niveau ne lui apportaient pourtant pas toute la joie qu’on espère d’un tel moment ! Sa discrétion sans doute ! Mais aussi une espèce de déception de ne plus avoir de combat à mener au-delà d’une ultime consécration… Aya a besoin de se « défoncer », de combattre, elle aime avoir des défis à relever.

Une grave blessure mettra fin à sa carrière et c’est sans doute là qu’elle va enfin se pencher un peu plus sur ses origines, son histoire qu’elle va coucher sur le papier.

L’histoire « pansement » d’une vie dont on a recollé les morceaux pour l’intégrer à sa mémoire. Un parcours profond, thérapeutique. Je souhaite à Aya Cissoko qui a intégré Sciences Po, de réussir brillamment dans ce nouvel avenir qu’elle se construit vaillament.