Les liens de sang de Patricia Briggs

Mercy Thompson T2 Les liens du sang de Patricia BRIGGS
LC du 15 mars 2011 organisée par Sookies.

Résumé : « Grâce à la science, les bûchers de sorcières, ordalies et autres lynchages publics, appartiennent au passé. En contrepartie, le citoyen modèle, rationnel et respectueux de la loi, n’a pas à s’inquiéter des créatures qui errent dans la nuit. Je voudrais parfois être l’un de ces citoyens modèles… »
La mécanicienne auto Mercedes Thomspon a des amis un peu partout… y compris dans des tombeaux. Et elle doit une faveur à l’un d’entre eux. Pouvant changer de forme à volonté, elle accepte de prêter main-forte à son ami vampire Stefan pour remettre un message à un autre mort-vivant.
Mais ce vampire inconnu est loin d’être ordinaire…tout comme le démon qui le possède.

Après avoir littéralement dévoré le premier tome des histoires de Mercy, je me réjouissais déjà de pouvoir retrouver ce personnage. N’étant par forcément une farouche adepte de bilt-lit, j’ai succombé à ce genre de lecture grâce à ce personnage haut en couleur. J’apprécie Mercy qui est une héroïne qui sort de l’ordinaire. Ici pas de femme « nunuche » et naïve, elle est courageuse, à un fort caractère et un côté garçon manqué. Bien sur, l’amour n’est pas exclu de son histoire, bien au contraire car son cœur balance entre 2 loups-garous (Adam et Samuel). Durant ce tome, l’histoire tourne beaucoup autour des vampires, surtout autour de Stephen. On apprend beaucoup de choses sur le mode de vie des vampires, sans que cela casse le rythme du récit.

Les personnages, de manière générale, sont complexe et bien peint (vampire, loup-garou, fae, démonologue). Le style est agréable, on se balade à travers du suspense, de l’action, de l’amour et de l’humour très bien dosé qui nous fait passer de bons moments de lecture.
A suivre…


L’âge des étoiles de Robert Heinlein

L’âge des étoiles remet en cause les découvertes scientifiques et principalement celle de l’espace et du temps : malgré les années lumières qui séparent les vaisseaux de la planète Terre, les télépathes restés sur Terre et ceux qui voyagent dans l’univers arrivent toujours à communiquer. Les scientifiques en font la conclusion suivante : l’espace et le temps n’existent pas ce qui a rendu les voyages plus rapides.
Les colonisations des autres planètes se sont fait en un clin d’oeil quand les membres d’un des vaisseaux torches sont retournés sur Terre. Ce qu’ils avaient fait les premiers est devenu une mode au point qu’ils se soient sentis bernés : pas de grande pompe à leur retour et tout avait changé!
C’est en ça que réside le point fort de L’Âge des étoiles : l’auteur a su nous transmettre les sentiments des membres du Lewis Clarck. Leurs appréhensions, leurs dépressions, leur solitude, leur indifférence par rapport aux événements terrestres ce qui aura finalement coûter la vie à certains d’entre eux! S’ils avaient su plus tôt que des vaisseaux pouvaient voyager plus rapidement et que de multiples planètes avaient déjà été colonisées, ils n’auraient pas connu les pertes rencontrées lors de la visite de la planète Elysia.

L’originalité  de ce roman de science-fiction : les jumeaux télépathes qui usent de leurs dons pour communiquer les découvertes. Tom est sur le vaisseau, Pat reste sur Terre. Le temps n’est pas le même sur un vaisseau que celui de la Terre. Tom ne vieillit pas beaucoup tandis que son jumeau Pat prend des années : au retour de Pat, il a 89 ans, l’âge que devrait avoir également Tom.

Les relations humaines sont beaucoup mises en avant : celles entre les membres du vaisseau, entre les télépathes à bord du vaisseau et ceux restés sur Terre, entre les scientifiques eux-mêmes, entre le Capitaine et son équipage… dans chaque communauté, tout le monde ne peut pas s’apprécier, mais quand on fait un long voyage ensemble ce n’est absolument pareil et Robert Heilein a su le démontrer avec brio.
La diversité des personnages permet au lecteur de ne pas se sentir ennuyé par des longueurs puisque du coup, il n’y en pas. Et c’est tant mieux!

L’Âge des étoiles n’est pas parfait : on se pose quelques questions qui restent sans réponses. Par exemple, comment ont-il pu avoir une quantité abondante de nourritures sans que celle-ci ne soit périmée? On suppose qu’ils la cultivaient eux-même comme s’ils avaient un jardin. Mais voilà, dans un tel contexte devoir supposer ne rend pas l’histoire très crédible et c’est ce qui est vraiment dommage en lisant celle-ci. L’autre soucis, c’est aussi qu’il faut parfois s’accrocher dans les explications scientifiques : L’Âge des étoiles est par moment plus facile à lire pour un scientifique que quelqu’un qui n’a pas étudier la matière. Cependant, ça restait toujours au moins intéressement et heureusement. Ce sont les deux seules choses à reprocher à L’Âge des étoiles. Pour le reste il n’y a rien à redire. Certaines piques lancées par Tom vous feront même rire de bon coeur!

Merci aux éditions Le livre de Poche et à Livraddict pour m’avoir fait confiance dans le cadre de ce partenariat. Ce fut une découverte que j’ai su apprécier malgré ses petits bémols. J’espère sincèrement que cet échange ne sera pas que le premier.

La mort, entre autres de Philip Kerr

Merci aux éditions Le livre de poche et à Livraddict de m’avoir permis de découvrir ce roman de Philip Kerr.

Présentation de l’éditeur :

1949. Munich rasée par les bombardements et occupée par les Américains se reconstruit lentement. Bernie Gunther aussi : redevenu détective privé, il vit une passe difficile. Sa femme meurt, il a peu d’argent et surtout, il craint que le matricule SS dont il garde la trace sous le bras ne lui joue de sales tours. Une cliente affriolante lui demande de vérifier que son mari est bien mort, et le voici embarqué dans une aventure qui le dépasse. Tel Phil Marlowe, et en dépit de son cynisme, Gunther est une proie facile pour les femmes fatales. L’Allemagne d’après-guerre reste le miroir de toutes les facettes du Mal et le vrai problème pour Gunther est bientôt de sauver sa peau en essayant de sauver les apparences de la morale. Atmosphère suffocante, hypocrisies et manipulations, faits historiques avérés façonnés au profit de la fiction : du Philip Kerr en très grande forme.

Mon avis :

Suite immédiate de La trilogie berlinoise, La mort entre autres s’inscrit dans la droite lignée des trois premiers livres, et l’intrigue s’appuie sur les mêmes ressorts. On y retrouve Bernie Gunther le détective privé au passé de flic et de SS, qui, comme toujours, se retrouve à l’intersection de la petite histoire et de la grande, et met les pieds dans le plat. En effet, une fois encore, c’est l’histoire et l’Histoire qui se télescopent, et une fois encore, Bernie Gunther rencontrera l’une des figures de l’Allemagne nazie.

Ce nouvel opus est toutefois plus difficile à suivre, on s’y perd parfois un peu, d’autant que les ramifications de l’intrigue se multiplient, à coup d’imbroglios entre services secrets qui mènent leur guerre dans l’ombre, la lumière ne se faisant qu’à la fin. S’il fallait juger La mort entre autres à l’aune de La trilogie berlinoise, on pourrait trouver à redire, car il est globalement moins bon. Toutefois, le livre reste un polar haletant, passionnant, riche en rebondissements et en tensions. Le style est toujours aussi vivant, le rythme est soutenu, et les dialogues acerbes. Comme à son habitude, Bernie ne se départit pas de son humour caustique, même dans les pires situations…

En dessous de La trilogie…, qui reste le must pour découvrir Philip Kerr, mais pas du tout décevant.

Danbé d’Aya Cissoko et Marie Desplechin

Aya est une petite fille, française de Ménilmontant, née de parents maliens. Elle vit une enfance pauvre avec ses parents et ses trois frères et soeurs. Un jour, l’immeuble dans lequel vivait sa famille, ainsi que d’autres familles immigrées, prend feu. L’incendie est d »origine criminelle et son père et sa petite soeur y meurent. Sa mère se retrouve alors seule à élever trois enfants, devant faire face aux deuils, et bientôt à d’autres malheurs : elle souffre d’insuffisance rénale et perdra bientôt un autre enfant, d’une méningite non diagnostiquée. Aya se durcit face aux obstacles que la vie pose sur son chemin, et c’est dans la boxe qu’elle trouvera la force de se battre contre les difficultés.

Si j’ai choisi ce livre, avant même d’en lire le résumé, c’est grâce au nom de Marie Desplechin. Je connais surtout ses excellents livres pour la jeunesse, et un peu aussi son étrange littérature pour les adultes. Je découvre ici une autre Marie Desplechin. Elle est ici la voix d’Aya Cissoko, cette jeune femme dont on suit le parcours depuis son enfance. Ce livre fait suite à une longue conversation entre les deux femmes. L’écriture de Marie Desplechin est sobre, simple, le style s’efface pour porter la parole d’Aya Cissoko. On vit les drames, les injustices, l’adversité, la force, on voit la petite fille aux collants verts et à la cagoule devenir une jeune fille puis une femme.

Le thème de la boxe ne m’intéresse pas de prime abord. Mais je me suis plongée dans ce livre, dans l’histoire de cette vie, fascinante, troublante, captivante. Si la boxe est la trame du livre (elle est presque toujours présente dans la vie d’Aya : elle commence à huit ans jusqu’à devenir championne du monde), elle n’en est pas le sujet principal. Elle est le soutien d’Aya, la trame de fond de sa vie, ce qui la porte tout au long de ce parcours difficile.

Comment s’en sortir quand on est une petite fille pauvre, noire, à moitié orpheline, dans un quartier difficile ? C’est tout le sujet de ce livre, qui n’est toutefois pas donneur de leçon. C’est la parole d’une femme qui force mon admiration (je ne la connaissais pas du tout auparavant), aujourd’hui étudiante à Science Po, grâce à une bourse d’étude destinée aux sportifs de haut niveau. Nul doute qu’avec une force et un état d’esprit comme le sien, elle ira loin. Grâce au Danbé (la dignité en bambara) que sa mère Massiré lui a transmis depuis son enfance.

Vous l’aurez compris, ce livre m’a beaucoup plu et je remercie donc Livraddict et les Editions Calmann Levy de m’avoir permis de faire cette découverte.

Vampire et célibataire de MaryJanice Davidson

Tout d’abord un grand merci à Livraddict et aux éditions Milady pour m’avoir sélectionné pour ce partenariat.

De quoi ça parle :

Elle voulait juste être la reine du bal…
Elle va devenir la reine des vampires !
La série de bit-lit pour toutes celles qui dévorent de la chick-lit !

À son réveil à la morgue, Betsy Taylor découvre qu’elle est un vampire. Même si sa nouvelle condition possède de nombreux avantages, elle a bien du mal à s’habituer à son régime à base de liquide. Et même si sa mère est ravie d’apprendre que la mort ne lui empêchera pas de lui rendre visite, ses nouveaux amis nocturnes, eux, ont la conviction ridicule qu’elle est la reine annoncée par la prophétie.

Ce que j’en ai pensé :

Au départ, j’avais quelques aprioris vis-à-vis de ce livre : j’avais peur que le mélange entre bit-lit et chick-lit soit mal dosé et que l’histoire en pâtirait.
Finalement, ce livre est une vraie réussite. C’est un concentré d’humour et de frivolité mais avec une trame de fond assez sérieuse et dramatique (une guerre entre deux camps de vampires, on ne va pas dire que c’est drôle).

J’ai trouvé l’écriture de madame Davidson vraiment très fluide. De ce fait ce livre se lit vraiment très bien. Les pages défilent sous nos yeux et arrivé à la fin, on se dit « mince, déjà ? il me faut la suite ! »
De plus, je n’ai pas trouvé de passage ennuyeux, l’action est toujours au rendez-vous. En fait, l’action n’est même pas forcément nécessaire : Betsy est un véritable phénomène à elle seule.

Betsy, de son vrai nom Elisabeth Taylor, est une fille superficielle et complètement ACCRO (et encore, le mot est faible) de ses nombreuses chaussures de marque.
J’avais peur que Betsy soit stupide et totalement « plate » au niveau de son caractère. Mais ce n’est pas le cas. Elle est loin d’être idiote, c’est une forte-tête. Elle est courageuse et a du répondant (elle réussi même à insulter le chef des vampires et à lui rire au nez). En gros Betsy ne se laisse pas marcher sur les pieds (en même temps, cela abimerait ses chaussures ^^). J’ai trouvé qu’elle était charismatique.

Sinclair, l’autre personnage que je trouve charismatique, est, quant à lui, arrogant. Mais ce n’est pas une arrogance énervante (enfin pour nous, parce qu’il réussit à énerver Betsy!). Il est très attirant (selon les commentaires de Betsy) et je l’ai même trouvé un peu manipulateur (lisez la fin du tome et vous comprendrez peut-être de quoi je veux parler).
En ce qui concerne le personnage de Nostro, il ne m’a pas marquée plus que ça.

Un aspect que j’ai aimé dans ce livre : il n’y a pas d’histoire d’amour niaise. La relation « Betsy-Sinclair » est une relation comme chien et chat. En gros, c’est du « je t’aime, moi non plus » : il est « attiré » par Betsy, elle le trouve séduisant mais il réussit à se faire détester, voire haïr, par elle. Au moins, les sentiments des différents protagonistes sont mis en place de façon progressive.
Ici, vous ne trouverez pas de réaction du genre contes de fées : « un inconnu ! il chante ! on vient à peine de se rencontrer mais nous sommes déjà fous amoureux l’un de l’autre ! »

Un autre aspect que j’ai aimé : lorsque Betsy se réveille à la morgue, son seul but est de réussir à se suicider pour mourir définitivement. Cela m’a fait penser au film « Un jour sans fin » avec Bill Murray, où coincé la même journée, il tente par tous les moyens de mourir afin d’arrêter ce cauchemar.

Voici un passage du livre qui m’a vraiment fait rire :
«  Pas touche ! Méchant vampire ! criai-je à l’attention de Dennis qui se figea en plein mouvement. Je vais vous aider. Je les garde !
– Parfait, répondit Sinclair avec un sourire sournois.
Il pensait sûrement que j’étais superficielle, faible et complètement stupide. Et alors ? Au moins, j’avais les plus belles chaussures de la saison. »

En gros : si vous aimez les histoires de bit-lit, avec des vampires sexy, et de chick-lit, avec chaussures et accessoires de nana, ce livre est fait pour vous ! On trouve dans ce livre de l’humour à chaque page et une Betsy au caractère bien trempé.

Ma note :5/5