Vango de Timothée De Fombelle

Résumé :

Paris, 1934. Devant Notre-Dame une poursuite s’engage au milieu de la foule. Le jeune Vango doit fuir. Fuir la police qui l’accuse, fuir les forces mystérieuses qui le traquent. Vango ne sait pas qui il est. Son passé cache de lourds secrets. Des îles siciliennes aux brouillards de l’Ecosse, tandis qu’enfle le bruit de la guerre, Vango cherche sa vérité. Un héros inoubliable et romantique, une aventure haletante, envoûtante, empreinte d’humour et de poésie.

Critique :

Ca y’est, le moment tant redouté est arrivé : j’ai fini la 370ème et dernière page de Vango. Je dois dire au revoir à tout ces personnages atypiques et attachants que j’ai rencontré pendant mon voyage. J’écris voyage car il s’agit en effet d’un voyage à travers le monde de l’entre guerres. Un voyage des Iles Éoliennes à la brume de l’Écosse passant par l’Allemagne à l’arrivée d’Hitler. Pendant ce voyage je n’étais pas seul, j’ai rencontré un jeune homme génial, Vango, que j’ai du quitter, à contre-cœur. Parlons de lui justement. Au premier chapitre, il a 19 ans, s’apprête à être ordonner prêtre quand la police sème le trouble. Vango est meurtrier selon leurs dire. Dès lors, il est fugitif. Il commence alors un périple où il tentera de retrouver les pièces d’un puzzle qui semble impossible à résoudre, tant pour lui que pour nous. Parmi ces pièces,il y a cette galerie de personnages typiques, attachants, uniques qui n’ont qu’un nom à la bouche « Vango ». Certains le cherchent pour l’inculper, d’autre pour le protéger, d’autre l’attendent sans espoir. La poésie sublime de ce livre donne à son histoire une richesse magnifique.

Vous l’aurez compris, Vango est une ode à la liberté magnifique. Et quand on sait qu’une suite est prévue, on ne peut qu’être comblé !

Les visages de Jesse Kellerman

Synopsis :

Lorsque Ethan Muller met la main sur une série de dessins d’une qualité exceptionnelle, il sait qu’il va enfin pouvoir se faire un nom dans l’univers impitoyable des marchands d’art. Leur mystérieux auteur, Victor Crack, a disparu corps et âme, après avoir vécu reclus près de quarante ans dans une maison délabrée. Dès que les dessins sont rendus publics, la critique est unanime : c’est le travail d’un génie. Mais les ennuis commencent lorsqu’un flic à la retraite reconnaît sur certains portraits les visages d’enfants victimes des années plus tôt d’un mystérieux tueur en série. Ethan va alors se lancer dans une enquête qui va bien vite virer à l’obsession. C’est le début d’une spirale infernale à l’intensité dramatique et au coup de théâtre final dignes des plus grands thrillers.

Premier roman traduit en France de Jesse Kellerman, Les Visages se place d’emblée au niveau des plus grands livres du genre, que ce soit Ne le dis à personne d’Harlan Coben ou L’Analyste, de John Katzenbach.

Jesse Kellerman est né en 1978. Il est le fils des écrivains Jonathan et Faye Kellerman. Les Visages est son premier roman publié en France.

Mon avis :

Voilà un livre que j’ai acheté car la couverture a attiré mon regard.
Je l’ai trouvé très sobre mais aussi très intrigante.

Un petit mot sur le style de l’auteur qui a choisi d’écrire ce livre à la première personne.

Ce choix est très intéressant car il nous implique dans la vie d’Ethan et dans l’enquête qu’il va mener. Jesse Kellerman a un don pour décrire ses personnages et les rendre attachants.
Il ne laisse rien au hasard, et les liens tissés entre les personnages sont approfondis.
Il n’hésite pas à remonter la généalogie de la famille Muller jusqu’au milieu du 19 ème siècle.
Je trouve personnellement qu’il est trop remonté dans le passé, çà m’a un peu embrouillé au niveau lecture. On passe fréquemment du passé au présent. Il m’a fallu un certain temps d’adaptation.

La description de l’enfance de David Muller aide à comprendre l’homme qu’il est devenu, et son manque d’implication dans l’éducation d’Ethan.
Ce livre m’a permis de découvrir le milieu des galeristes. Un monde tout en apparence, superficiel ou l’argent mène la danse.
Il décrit le lien particulier qu’il existe entre le découvreur et son artiste. Une relation possessive, qui sera la principale motivation d’Ethan pour rechercher Victor.

L’intrigue est captivante. Le roman oscille entre roman policier et saga familiale.
Dommage que l’on résolve les crimes avant la fin du livre. Cependant comme certaines énigmes restent en suspend l’envie de lire le livre ne nous quitte pas.

Ce livre montre que les secrets de famille sont parfois très lourds à porter.
Comment réparer les erreurs du passé quand celui-ci vous rattrape ?

Un bon thriller que l’on a du mal à lâcher, et un auteur à suivre.


La Cité Bleue d’Icaria d’Arthur Slade

Merci aux éditions J.C. Lattès/Msk et à Livraddict pour ce livre lu dans le cadre d’un partenariat.

Présentation de l’éditeur :

Londres, sous l’ère victorienne. Jeune orphelin devenu espion grâce à des pouvoirs de transformation dépassant l’entendement, Modo travaille pour le compte de M. Socrate. Aidé par la belle et redoutable Octavia, il va devoir enquêter sur un nouveau mystère. Au large de l’Irlande, une demi-douzaine de navires ont déjà coulé au même point précis. Selon les dires des rares survivants, les bateaux auraient été attaqués par un monstre marin inconnu. En s’aventurant sur place, ils savent ce qui les attend. Quand le vaisseau est attaqué, Modo passe par-dessus bord. Alors que le vaisseau regagne péniblement la côte, Octavia refuse de croire que son compagnon s’est noyé.

En effet, Modo a été recueilli par le mystérieux monstre marin, qui n’est autre que L’Ictinéo, submersible ultra-perfectionné dirigé par une jeune femme, Delphine Monturiol. Celle-ci a construit une cité entière au fond de l’océan où toutes sortes d’hommes et de femmes cohabitent en parfaite égalité.

Tout d’abord bouleversé par ce monde harmonieux où sa difformité ne fait pas de lui un paria, Modo comprend rapidement qu’il n’est ici qu’un prisonnier. Il doit tout faire pour fuir l’Ictinéo. Peut-il vraiment faire confiance à Colette, la jeune espionne française, captive, comme lui ? Comment prévenir Octavia du danger alors qu’elle se rapproche de la zone fatale?
Arthur Slade signe avec La Cité bleue d’Icaria un magnifique roman d’aventures, mêlant l’univers du XIXe siècle avec des avancées technologiques modernes.

Mon avis :

Une aventure qui mêle intelligemment le contexte colonial du XIXème siècle et prouesse technologique. L’Ictinéo n’est pas sans rappeler le Nautilus et son capitaine a des traits de caractère commun avec un certain Némo. La comparaison avec Jules Verne est inévitable, toutefois, elles se fait au détriment d’Arthur Slade, l’intrigue est finalement très linéaire et comporte assez peu d’éléments de surprise, et le livre s’adresse visiblement à un public vraiment jeune.

En fin de compte, l’œuvre est assez irrégulière, alternant des passages d’excellente qualité (la découverte de la cité sous-marine) et d’autres nettement plus plats. Le début est un peu long, et l’intrigue ne semble véritablement démarrer qu’une fois franchi le cap du premier quart du roman.

Le style est assez classique, parfois un peu maladroit, et n’offre pas d’aspérité particulière. Le seul aspect notable est que l’auteur parvient à intégrer, au fur et à mesure que l’intrigue se développe, du vocabulaire nautique un peu technique sans gêner la lecture. Cela apporte même un aspect un peu futuriste qui contribue beaucoup au charme de l’histoire.

Les personnages demeurent assez superficiels. Peut-être est-ce lié au fait que ce livre est le second d’une série dont je n’ai pas lu le premier volume, en tout cas, on n’accède pas à la psychologie des protagonistes, ce qui est un peu dommage car certaines d’entre eux possède des caractéristiques physiques qui les éloignent du commun des mortels, ce qui aurait pu amener des développements, même courts, intéressants.

Un bilan en demi-teinte, pour conclure. A l’exception du tout début, le livre se lit bien, développe un univers intéressant, mais, bien qu’il se prenne un peu au sérieux, manque de finesse, et d’humour.

De l’eau pour les éléphants de Sara Gruen

Je voudrais tout d’abord remercier Livraddict et les éditions Le Livre de Poche de m’avoir permis de découvrir un des livres qui, à présent, compte parmi mes préférés. Depuis bien longtemps, je n’avais pas lu un chef d’œuvre pareil, un roman qui, non seulement m’a embarquée, comme jamais je ne l’ai été, dans une histoire aussi sublime mais qui m’a aussi fait découvrir le monde du cirque et, plus fascinant encore, ses coulisses.

L’histoire se déroule aux Etats-Unis, dans les années 1930, en pleine crise économique. Jacob, un jeune étudiant en médecine animale s’enfuit de son école suite à une tragédie et saute à bord d’un train. Débute alors ses aventures aux seins du cirque des Frères Benzini, « le plus grand spectacle du Monde ». Il y rencontre Marlène, une écuyère et femme d’August, son patron. Il va en tomber fou amoureux mais les choses se compliqueront très vite.

Tout est parfait dans ce livre : l’écriture, fluide et très simple de l’auteur; l’histoire mêlant amour, jalousie, violence, amitié… ; les personnages, Jacob et Marlène, Walter, Camel et surtout les animaux : Rosie, Bobo, Queenie… J’ai éprouvé une réelle affection pour tous, même les plus horribles. Mais mon gros coup de cœur reste pour l’éléphante Rosie qui est attachante et surtout très marrante. La description : l’envers du décor, les différents métiers, classes (artistes et ouvriers), les soins donnés aux animaux sont si bien décrit que l’on ne doute pas que l’auteur s’est renseignée avec plaisir et passion sur ce thème-là.

Je dois avouée que durant ma lecture, je croisais les doigts pour que mes souhaits soient exaucés. Au final, la fin est surprenante dans un sens et l’histoire se conclue en beauté telle les numéraux de fin toujours grandioses et spectaculaires durant une représentation.

Je remercie encore une fois les éditions Le Livre de Poche et Livraddict pour cette magnifique découverte. C’était un pur moment de bonheur pour moi que de me plonger dans cet univers-là.

La porte aux oiseaux de Katie Hickman

Constantinople, 1599. Une délégation de marchands anglais s’apprête à remettre au sultan une extraordinaire horloge mécanique, présent de la reine. Parmi eux, Paul Pindar porte depuis deux ans le deuil de sa fiancée Celia Lamprey, disparue en mer. Lorsqu’il apprend la présence, derrière les murs interdits du harem, d’une jeune femme ressemblant en tous points à son amour perdu, une quête impossible commence. La situation semble d’autant plus désespérée qu’au sérail une impitoyable lutte de pouvoir oppose la mère du sultan et sa favorite. Des siècles plus tard, Elizabeth Staveley, jeune universitaire, découvre un fragment de manuscrit concernant une belle captive. Tout de suite, elle se passionne pour cette histoire tombée dans l’oubli depuis quatre cents ans. Entre amours interdites et enquête historique, Katie Hickman nous livre une grande fresque romanesque, dans le monde envoûtant d’un harem ottoman.

Mon avis :

Je tiens tout d’abord à remercier le forum Livraddict et les éditions JC Lattès pour ce partenariat,  qui m’a permis de découvrir le roman de Katie Hickman. J’en suis d’autant plus heureuse que ce livre est une véritable petite merveille ! Mon premier  gros coup de cœur de 2011. J’apprécie beaucoup ce genre de lecture, romance sur fond historique, (c’est ce qui m’avait poussé à choisir ce livre dans la liste des partenariats proposés) et dans « La porte aux oiseaux » l’auteur nous plonge dans les coutumes des harems ottomans, tout en y glissant les subtilités et l’intrigue d’une tragédie amoureuse. Tout ce que j’aime !

Le style de l’auteur est particulièrement agréable à lire et les descriptions sont des vraies perles ! On s’imagine parfaitement suivre les eunuques dans le labyrinthe des pièces du palais, tout comme les femmes du harem préparées pendant des heures pour leur nuit avec le sultan. Les odeurs des huiles, des fleurs et des braseros sortiraient presque des pages ! Le seul petit point négatif à mes yeux est l’utilisation des noms données aux différentes catégories d’esclaves (kira, haseki, cariye), que j’ai eu un peu de mal à assimiler dans les premiers chapitres.

Au fil des lignes, nous découvrons Elizabeth, jeune femme de notre époque qui fait revivre, au cours de ses recherches, les différents personnages du XVIème siècle que nous ne quitterons plus durant toute l’histoire. Paul Pindar, le secrétaire de l’ambassadeur anglais à Constantinople,  John Carew, son cuisiner, Célia Lamprey, sa fiancée prisonnière du harem du sultan, mais aussi Safiye la sultane validée et Gulay, la favorite. La narration à la troisième personne du singulier permet à l’auteur de nous plonger dans l’univers des différents narrateurs, alternant entre le cœur du harem, les logements des anglais et la ville même, sans oublier la vie d’aujourd’hui. J’ai adoré pour ma part suivre les chapitres de Célia, ses aventures m’ont passionné et tenu en haleine jusque dans les dernières pages…  On peut ressentir son amour pour Paul, ses peurs et sa détresse quand elle comprends ce que la sultane veut d’elle et enfin sa détermination à retrouver un soupçon de liberté au péril de sa  vie… La fin est d’ailleurs tout simplement magnifique !

Je conseil donc vraiment ce livre aux amateurs du genre romance historique. Vous ne serez pas déçus !