Fedeylins de Nadia Coste

Résumé

Comme tous les fedeylins, petits êtres ailés vivant au bord d’une mare qui constitue leur monde, Cahyl éclot sur un nénuphar. Comme tous les fedeylins, il doit braver la noyade et de dangereux poissons avant d’atteindre le rivage. Comme tous les survivants de cette première épreuve, Cahyl se présente devant les Pères Fondateurs, avide de connaître la caste choisie pour lui et l’avenir tout tracé qui l’attend.

Mais Cahyl est différent : il lui manque la marque qui le lierait à son destin. Son existence même fait trembler les bases de sa société et cela, tout le monde n’est pas prêt à l’accepter.

Avis

Ce livre a été pour moi un véritable coup de cœur. Non seulement l’histoire est très originale mais le monde imaginé par Nadia Coste, est tout simplement merveilleux, envoûtant.

Tout commence sur un nénuphar : parmi des milliers de bulles, se trouve celle de Cahyl. Après cinq longues années passées à l’abri de la bulle, le moment de l’éclosion est venu. Nous suivons les pensées de Cahyl à l’intérieur de sa bulle, sa peur au moment de l’éclosion, son arrivée sur le rivage, ses retrouvailles avec sa mère et surtout la découverte de son peuple, le peuple des fedeylins.

Cahyl, personnage central de l’histoire est très attachant : nous suivons pas à pas son évolution et les difficultés de son intégration. Car Cahyl n’est pas comme les autres : il ne possède pas la marque, apposée par les Pères Fondateurs derrière l’oreille de chaque fedeylins. Cette marque est très importante car elle détermine la place de chacun dans la société.

Cette différence a pour conséquence d’isoler Cahyl. Malgré ses doutes et ses peurs il tente malgré tout de trouver sa place et est aidé dans cette tâche par Glark, son meilleur ami. Mais là encore cette amitié est mise en péril car Glark appartient à un peuple rival de celui des Fedeylins.

L’histoire est prenante et nous tient en haleine jusqu’à la dernière page. L’écriture de Nadia Coste est fluide et remplie de poésie et d’émotions. On en arrive à croire à l’existence des fedeylins : l’auteure nous décrit leur organisation, leurs croyances mais aussi leur histoire et leurs légendes. J’ai adoré suivre l’apprentissage des larveylins, qui deviennent mudeylins puis finalement fedeylins.

J’ai eu la chance de rencontrer Nadia Coste au Salon du Livre à Paris : une personne extrêmement sympathique, ravie d’avoir rencontré l’éditeur qui lui a donné la chance de voir l’histoire des fedeylins publiée.

J’attends maintenant avec impatience les trois tomes suivants !

Les vampires de Manhattan de Melissa de la Cruz

Résumé

Il n’ y a pas plus glamour que Mimi et son frère Jack au lycée ultra chic Duchesne, à New York. Snobs et branchés, ils forment avec leurs amis un club très sélect. Theodora, qui est plus vintage que Prada, n’est pourtant pas insensible au charme du très sexy Jack. Pourquoi un garçon si populaire s’intéresse-t-il soudain à elle ? Quel rapport avec Aggie, une élève retrouvée morte, vidée de son sang ? Theodora est déterminée à le découvrir quand apparait sur sa peau un entrelacs de veines bleutées qui lui glace le sang. Elle non plus n’est pas une fille tout à fait comme les autres.

Mon avis

En voyant la couverture et en lisant le résumé, je me suis dit « encore une histoire de vampires axée sur un amour impossible ! » mais pas du tout. J’ai été agréablement surprise.

L’histoire se passe à New York, de nos jours, dans une école privée très select où seuls les enfants de personnes influentes y sont admis. On trouve cependant 2 groupes d’adolescents que tout oppose à première vue :

– On a d’un côté le clan des populaires : Beaux, intelligents, riches… constitué principalement de Mimi et Jack Force, des jumeaux très fusionnels, si fusionnels que cela devient vite ambigus. Et Bliss Llewellyn qui vient d’arriver du Texas et qui n’arrive pas trop à trouver sa place dans cette école, même si elle traîne avec Mimi.
– De l’autre côté, on a le clan des « Losers » (si je peux m’exprimer ainsi) : on trouve Théodora Van Alden, qui est un peu seule au monde : Elle ne connaît pas son père, sa mère est dans le coma, elle a été élevée par sa grand-mère peu démonstrative. Heureusement elle peut compter sur son meilleur ami  Oliver Hazard-Perry qu’elle connaît depuis l’enfance, et Dylan Ward, un nouveau venu à l’école.

Au fil de la lecture on se rend compte que la popularité cache bien des choses et que finalement ces deux groupes ont bien des points communs.
Pour pimenter le tout, on se retrouve avec des meurtres inexpliqués, des phénomènes étranges, des rapprochements amoureux, des rivalités…   et j’en passe.
Ce que j’ai trouvé intéressant aussi, c’est qu’on suit l’histoire à travers les yeux des trois personnages féminins à savoir : Mimi, Bliss et Théodora, on a donc trois points de vue complètement différents.
Pour terminer, je mentionnerai le fait que l’auteur est partie d’une histoire vraie pour écrire cette fiction (les colonies de Plymouth), ce qui rend son récit encore plus réaliste, il y a une cohérence, une justesse, on pourrait même croire que les vampires existent vraiment !
On voit le vampirisme d’une autre manière, fini les clichés sur Dracula, le soleil, le pieu dans le cœur…
J’ai vraiment trouvé ce livre original et je le recommande vivement.
Et j’ajouterai encore une chose :

NE VOUS FIEZ PAS AUX APPARENCES

Le grand Quoi de Dave Eggers

Lorsqu’il est contraint de fuir Marial Bai, son village natal au Soudan, traqué par les miliciens armés par Khartoum, Valentino a à peine huit ans. Comme des milliers d’autres enfants, le jeune Soudanais va parcourir à pied des centaines de kilomètres à travers l’Ethiopie puis le Kenya à la recherche d’un lieu de paix, pour échapper au destin de bien de ses compatriotes : enfant soldat ou esclave. Valentino passera ensuite plus de dix ans dans des camps de réfugiés avant d’obtenir un visa pour l’Amérique, envisagé comme le paradis. Mais dans la jungle urbaine des Etats-Unis, il devra faire face à un nouvel obstacle, le racisme.

C’est Dave Eggers, l’américain, qui porte à l’écrit le fruit de ses échanges avec Valentino l’Africain. Ce n’est pas Valentino qui écrit, mais c’est bien ses paroles qu’on lit. Roman d’apprentissage et épopée à la fois, ce livre nous mène au fond du Soudan, de l’Ethiopie, du Kenya, au gré des aventures du jeune Achak, qui changera de nom plusieurs fois au fil de ses pérégrinations pour s’appeler finalement Valentino. C’est sur les routes d’Afrique puis dans des camps de réfugiés, en pleine guerre civile au Soudan, traqués par les miliciens et les rebelles, que Valentino vit son enfance, son adolescence et devient adulte. Il y voit des gens assassinés, ses camarades mourir de faim ou dévorés par les lions, il y apprend l’atrocité. Mais comme tous les enfants, il possède une force que les adultes ne soupçonnent pas, et malgré toutes les horreurs, il y apprend l’amitié, la solidarité, l’amour aussi. Et on apprend beaucoup, et avec émotion, en le lisant : les horreurs commises au Soudan, la gestion des camps de réfugiés, les Enfants perdus envoyés en masse aux Etats-Unis.

L’écriture est impertinente, spontanée et juste, et la construction du roman est originale. Il débute sur le cambriolage de l’appartement de Valentino, qui est pris en otage et surveillé par un enfant, Michael. C’est à lui que Valentino commence mentalement à raconter son histoire. Puis à Julian, l’employé de l’hôpital qui le fait patienter jusqu’à ses examens, puis à toutes les autres personnes qu’il croisera jusqu’à la fin du livre. En fait le livre ne se déroule que sur une journée : du cambriolage au début de la journée de travail de Valentino à 5h30, il ne s’écoule que quelques heures. Pourtant le livre est long, principalement fait de flashbacks.

J’ai aimé ce livre car il m’a beaucoup appris, j’ignorais tout ou presque de la guerre au Soudan, car j’étais encore bien petite quand tout cela s’est déroulé. J’ai mis tout de même pas mal de temps pour le lire… Est-ce la construction du livre, parfois un peu lourde, la longueur du texte ? Ou peut-être plutôt le besoin de souffler après avoir traversé aux côtés d’Achak les horreurs de la guerre ?

Une chose est certaine, ce n’est pas un livre qu’on prend plaisir à lire, ce n’est pas un livre qui détend, ce n’est pas un livre qui fait du bien. Pas au moral en tous cas, car c’est un livre utile, voire indispensable, qui fait du bien à la mémoire collective de l’humanité. Merci à Valentino et à Dave Eggers de m’avoir transmis l’histoire des Enfants perdus.

Merci à Livraddict et aux Editions Folio pour m’avoir permis de découvrir ce livre lors d’un partenariat !

L’invocation de Kelley Armstrong

Avant toute chose je tenais à remercier les éditions Castelmore et Livraddict pour ce partenariat. Mais également m’excuser de ce petit retard concernant le rendu de cette chronique.

Je dois dire que dès le départ j’ai été grandement intéressé dès la lecture du résumé. Je n’avais jamais eu l’occasion de lire un roman de Kelley Armstrong mais j’en avais entendu que du bien. Ce fut finalement un véritable plaisir, presque un coup de cœur de me lancer dans cette aventure au côté de Chloé.

Si je ne qualifie pas ce roman de « coup de coeur » c’est simplement qu’en arrivant au milieu de celui-ci j’ai trouvé quelques longueurs et pendant un instant j’ai vraiment cru que j’allais devoir écrire une chronique négative. Heureusement le niveau se relève très rapidement et nous offre une seconde moitié et une fin absolument grandiose. Je n’ai dorénavant plus qu’une envie: me lancer dans la lecture du deuxième tomes.

L’héroïne principale, Chloé, vient tout juste de fêter ses 15 ans et se met mystérieusement à voir des fantômes. Après une crise que certains pensent psychologique elle se retrouve enfermé à Lyle House, une institution psychiatrique. Mais voila tout ne semble pas être aussi serein qu’il n’y parait.

J’ai beaucoup aimé la diversité des personnages, on apprend à les connaître, à s’attacher à eux. J’ai surtout été touché par Simon & Dereck, j’espère vraiment les retrouver dans la seconde partie, mais également en apprendre un peu plus sur eux et leur père.

Ce que j’ai beaucoup aimé également lors de la lecture de ce livre n’est autre que la surprise. Certaines situations arrivent sans les avoir vus venir, le twist final m’a carrément retourné, je ne m’attendais absolument pas à celui-ci. Je me demande vraiment ce qui va advenir de Chloé. J’espère en découvrir un peu plus sur elle, sa famille. Difficile de chroniquer ce roman sans spoiler mais c’est primordial, je ne voudrais pas vous enlever le plaisir de le découvrir par vous-même.

Bien que dans le fond l’histoire s’avère vers la fin passionnante, au niveau de la forme j’ai tout de même un peu de mal. Ce qui arrive à Chloé à la fin est une situation souvent vu dans l’univers du fantastique, d’ailleurs je n’ai pas pu m’empêché de faire l’amalgame avec un roman de Stephen King. J’espère que cette « situation » sera vite survolé afin de ne pas sombrer de nouveau dans des longueurs qui pourraient très rapidement me faire déchanter.

Vous pouvez compter sur moi pour m’acheter le deuxième tome, que je lirais avec plaisir. J’espère juste au final ne pas être déçu par la chute….

L’âme humaine et le socialisme d’Oscar Wilde

Merci aux éditions Aux Forges de Vulcain et à Livraddict de m’avoir permis de lire L’âme humaine et le socialisme.

Présentation de l’éditeur :

Le principal avantage que présenterait l établissement du socialisme serait sans nul doute de nous libérer de cette sordide nécessité qui consiste à vivre pour les autres, et qui, dans l état actuel des choses, exerce une pression redoutable sur chacun de nous ou presque. A vrai dire, quasiment personne n y échappe. — Ainsi s ouvre le manifeste politique d Oscar Wilde, publié pour la première fois en 1891, présenté ici dans une nouvelle traduction qui rend à ce texte toute la force avec laquelle il fut jeté à la face de ses premiers lecteurs. Car ce texte à la logique paradoxale, proposant une surprenante redéfinition du socialisme, fut un brûlot en son temps. Et il n’a rien perdu aujourd’hui de son pouvoir subversif.

Mon avis :

Une démonstration passionnante au service de laquelle l’auteur n’hésite pas à mettre ses talents rhétoriques, son sens de la formule et, bien évidemment, son amour de la provocation. Brûlot lors de sa parution aux 19ème siècle, ce pamphlet reste dérangeant aujourd’hui encore à bien des égards. Par-dessus tout, c’est sa surprenante actualité qui fait mouche, à une heure où il est plus que jamais question de globalisation de la pensée, en dépit d’un individualisme culminant.

Et d’ailleurs, comment le socialisme peut-il permettre l’individualisme ? Il faut savoir que ces deux notions font l’objet d’une surprenante (re)définition chez Wilde. Le socialisme n’est guère éloigné de l’anarchie, dans la mesure où sa forme absolue impliquerait l’absence d’autorité. Quant à l’individualisme, il s’agit ni plus ni mois que du bien suprême selon Spinoza (la théologie mise de côté), la possibilité de vivre en accord avec sa nature propre et sa personnalité. Le socialisme, parce qu’il élimine la propriété privée, débarrasse les pauvres du carcan de la faim et de la précarité et les riches des soucis liés à l’administration de leurs biens, mais aussi de l’identification de leur personnalité à leurs possessions, pour permettre à tous de se consacrer à être soi.

Bien sûr, l’artiste n’est pas bien loin, et être soi, c’est pouvoir donner libre cours à son talent artistique individuel en dépit de la médiocrité ambiante, du besoin de conformité des masses, de l’Opinion publique, que Wilde écrit avec une majuscule. Cette partie de la démonstration domine toute la deuxième moitié du pamphlet, et il ne fait nul doute que son auteur a pour première préoccupation la construction d’une société permettant l’éclosion des plus belles âmes, sans entrave aucune.