Haïti Kenbe la de Rodney Saint Eloy

4è de couverture

« J’ai écrit ce livre pour faire taire en moi les fureurs du goudou-goudou, ce séisme désormais ancré dans les entrailles de tous les Haïtiens.

Haïti, en plus de la violence de l’histoire, de la misère, n’avait pas besoin de séisme. C’est une violence de trop. L’esclavage, la colonisation, l’exploitation, les occupations auraient amplement suffi. La nuit, je me sens balancé. La terre vacille au moindre mouvement. Je me mets à lire ou à écrire pour oublier que la terre, qui sait nourrir, peut aussi trembler et tuer.

J’ai écrit ce livre pour dire que la vie ne tremble jamais. Un peuple debout cherche sa route, à la lueur des bougies. Un peuple debout cherche de l’eau et du pain, et enterre ses morts. Car les morts savent traverser les jardins et frapper aux fenêtres des rêves pour apporter aux vivants de l’espoir. »

Rodney Saint Eloy

Mon avis

J’avoue que ce n’est pas sans une certaine appréhension que j’ai abordé la lecture de ce roman. Qu’allais-je y trouver ? des descriptions macabres accompagnées d’une bonne dose de pathos rendant une lecture de plus en plus difficile. Et bien pas du tout !!!

L’auteur, qui vit à Montréal, se rendait en Haïti pour le Festival des Etonnants Voyageurs afin de promouvoir les auteurs haïtiens, lorsqu’il a été pris au piège de ce séisme qui a bouleversé une nouvelle fois la vie du pays. Une fois les proches au Québec rassurés, il part à la recherche de sa famille encore présente en Haïti.

Au fur et à mesure des quartiers traversés, il évoque des moments de vie stoppés nets et l’état d’hébétude dans lequel restent les survivants sans parler du président qui restera muet d’encouragements à son peuple.

A travers l’histoire de sa grand-mère, il nous raconte comment sa famille, sauf sa mère, a immigré au Québec fuyant la dictature de Duvalier abordant ainsi le côté sombre de l’histoire politique d’Haïti peu connu. Il évoque plus largement l’évolution du pays depuis l’esclavage jusqu’à l’indépendance par le biais de ses souvenirs d’enfant lors des veillées.

Il parle aussi de la difficulté de ne pouvoir rester au pays faute de libertés malgré tout ce qui reste à accomplir et donc, l’obligation d’être à l’étranger pour faire avancer les choses.

En fait, pour un livre que je pensais avoir du mal à finir, je n’ai pas pu le poser avant de l’avoir fini. Il nous donne une belle leçon de vie à nous, nouvelle génération vierge de tout traumatisme. Sous une plume légère et poétique, on ressent ce besoin de faire sortir les choses, ce rôle de témoin qu’il a endossé malgré lui. Il exprime toute la fierté d’être haïtien envers et contre tout. Il y avait une vie avant et il y aura une vie après : Se lavi …

Merci aux Editions Michel Lafon et à Livraddict de m’avoir permis de découvrir un nouvel auteur dont je ne manquerai pas de parler autour moi et dont j’ai hâte de découvrir les autres romans.

Ecrire, de la page blanche à la publication de Marianne Jaeglé

4è de couverture

« Ecrire. Je ne peux pas. Personne ne peut. Il faut le dire, on ne peut pas. Et on écrit. » (Marguerite Duras.) C’est sans doute ce qu’ont éprouvé ceux qui, un jour où l’autre, se sont confrontés à la page blanche.

Ce livre s’adresse aux passionnés d’écriture comme à ceux qui rêvent d’écrire sans oser encore passer à l’acte. Il entend montrer la voie, donner des orientations précises, des pistes de travail, mais aussi accompagner chacun dans sa découverte des processus de création. Retraçant l’expérience de nombreux écrivains français et du monde entier, contemporains ou d’autrefois, citant leurs réflexions les plus éclairantes, donnant à voir leurs brouillons, leur manière de travailler, il invite à une compréhension plus précise et plus juste de la pratique de l’écriture.

Qu’écrire ? Comment le faire ? Dans quelle perspective ? Apprendre à se lancer tout d’abord, à se relire et à se corriger ensuite ; mettre en place un projet long, le structurer, puis songer à la publication… Etapes incontournables mais souvent difficiles auxquelles les plus grands se sont confrontés. Leur exemple, leurs réflexions, leurs conseils fonctionnent dès lors comme autant d’éclairages.

Fondé sur mon expérience d’auteur et d’animatrice d’ateliers d’écriture, ce livre se propose d’aider ceux qui, débutants ou écrivants confirmés, veulent avancer dans leur parcours d’écriture.

Mon avis

Ce livre, écrit sous forme de guide, nous permet de passer en revue les 11 étapes successives de l’écriture

1/ Oser écrire
2/ De l’importance de la lecture
3/ Identifier et surmonter les obstacles de l’écriture
4/ Ecrire tout azimuts
5/ Sur la longue route de l’écriture, pas après pas
6/ Tenir compte du lecteur : écrire pour lui
7/ Relire et corriger
8/ Passer du fragment au texte long
9/ Composer et achever le texte long
10/ Que peut apporter un atelier d’écriture ?
11/ Etre édité ?

Ce livre aura eu pour moi le mérite de démystifier le métier d’écrivain : il ne s’agit pas que d’un « truc », de quelque chose d’inné, d’inaccessible au commun des mortels. Avec une bonne technique pouvant être apprise en ateliers d’écriture, il est possible de devenir un écrivant puis, parfois à force de travail ou d’une bonne rencontre, un écrivain.

L’écriture est véritablement un travail de tous les jours, de longue haleine où n’importe quoi (discussion dans un café, un tableau, un paysage ou un souvenir …) peut servir de déclencheur. Il faut parfois prendre du recul sur un texte pour y revenir plus tard mais surtout exposer aux critiques le travail produit pour prendre la bonne direction.

Le seul bémol, pour moi, dans la forme de ce livre a été le positionnement des encarts car je n’arrive pas à lire deux choses en même temps. Cela reste très subjectif car ils peuvent amplement être lus à la fin du paragraphe concerné. Par contre, étant véritable débutante en écriture, l’emploi du tutoiement m’a permis d’avoir la sensation d’un réel échange avec l’auteur qui possède des connaissances certaines, étant elle-même animatrice d’un atelier d’écriture.

Chaque chapitre est agrémenté de citations et d’exemples d’écrivains célèbres concernant leur propre parcours parfois semé d’embuches et de désillusions mais aussi de succès ce qui est très rassurant.

Ce livre va certainement devenir, non pas un livre de chevet, mais surtout un livre de soutien pour le travail d’écriture que je souhaite démarrer.

Cette lecture a été faite dans le cadre d’un partenariat avec Les Carnets de l’info et Livraddict que je remercie beaucoup.

La guerre des arbres commence le 13 de Didier van Cauwelaert (Thomas Drimm, Tome 2)

4 EME DE COUVERTURE :

« En voulant sauver le monde, j’ai peut être condamné l’espère humaine… »

Thomas DRIMM, 13 ans moins le quart, est passé du rang de super-héros clandestin à celui d’ennemi numéro 1 des Etats Uniques. Par sa faute, les végétaux, devenus toxiques, semblent avoir programmé l’extermination des humains.

Que veulent les arbres? Comment entrer en communication avec eux? Et, surtout, comment les réconcilier avec nous?

Plongé au coeur d’un complot diabolique, Thomas dispose de quatres jours pour arrêter la plus hallucinante des guerre.

MON AVIS :

On retrouve dans ce second opus de Thomas DRIMM son univers  à la fois très captivant mais également très évolué où les arbres ont décidé de se révolter contre les hommes.

C’est un livre aux multiples rebondissements où les dérives du monde actuel semblent d’être réalisées et ou le lecteur n’a pas le temps de s’ennuyer!

Le héros est marginal et prouve encore qu’il mérite cette étiquette par son courage et son ingéniosité. Les personnages secondaires sont également attachant et représente chacun à leur manière une caricature de notre époque.

Comme ce livre est destiné à la jeunesse, notre jeune lecteur n’aura aucune peine à s’identifier à Thomas DRIMM.

Le style est adapté au public qu’il est censé viser. Il est simple mais travaillé. Le vocabulaire du personnage principal est bien en phase avec celui des adolescents auquel ce livre s’adresse.

C’est un livre plaisant et une fois plonger dans les aventures de Thomas DRIMM on ne peut plus s’arrêter de lire!

Je remercie LIVRADDICT et les Editions ALBIN MICHEL de m’avoir permis de lire la suite des aventures de Thomas DRIMM puisque c’est le second opus d’une série de cinq romans.

Vous souhaitez en savoir plus??? Alors, rendez vous sur le site consacrer aux aventures de Thomas DRIMM….

Edition ALBIN MICHEL

329 PAGES

ISBN 978-2-226-21830-8

L’hypnotiseur de Lars Kepler

Synopsis :

Dans une maison de la banlieue de Stockholm, une famille est sauvagement assassinée. Seul un garçon échappe au massacre, mais il navigue entre la vie et la mort, inconscient. L’inspecteur Joona Linna décide alors de recourir à un hypnotiseur pour pénétrer le subconscient du garçon et tenter de revoir le carnage à travers ses yeux…

Erik Maria Bark, un psychiatre spécialisé dans le traitement des chocs et traumas aigus, a longtemps été l’un des rares véritables experts de l’hypnose médicale. Jusqu’au jour où une séance d’hypnose profonde a mal, très mal tourné. Sa vie a frôlé l’abîme et, depuis, il a promis de ne plus jamais hypnotiser. Dix années durant, il a tenu cette promesse. Jusqu’à cette nuit où l’inspecteur Joona Linna le réveille. Il a besoin de son aide. Josef, un adolescent, vient d’assister au massacre de sa famille. Sa mère et sa petite soeur ont été poignardées, mutilées et dépecées sous ses yeux. Le corps lardé de centaines de coups de couteau, Josef vient d’être hospitalisé, inconscient et en état de choc. Mais il est le seul témoin du carnage et Joona Linna, pris dans une course contre la montre, veut l’interroger sans tarder. Car tout indique que l’assassin est maintenant aux trousses de la sœur aînée de Josef, mystérieusement disparue. Et pour lui, il n’y a qu’une façon d’obtenir un quelconque indice de l’identité du meurtrier : hypnotiser Josef. Tandis qu’il traverse un Stockholm plus sombre et glacial que jamais, Erik sait déjà que, malgré toutes ses protestations, il brisera sa promesse pour tenter de sauver une vie. Ce qu’il ne sait pas, c’est que la vérité que porte Josef va changer sa vie. Que son fils est sur le point d’être enlevé. Et qu’en réalité, c’est pour lui que le compte à rebours vient de commencer.
Lars Kepler est le pseudonyme du couple d’écrivains Alexander et Alexandra Abndoril.

Mon avis

Encore un très bon polar Scandinave, j’aime beaucoup le style, même si je me suis moins attachée aux personnages comparé à Millénium.

Je trouve le livre un peu trop centré sur Erik Bark. Le personnage de Joona Linna aurait mérité d’être un petit peu plus approfondi.
Peut-être était-ce volontaire de la part des deux auteurs ? Ce personnage reviendra en effet dans leur second livre à quatre mains.

Ce livre est plein de suspens, on cherche les réponses en même temps que les personnages. La piste la plus évidente n’est pas forcément la bonne. Ce n’est que tardivement que l’explication nous parviendra.
Même si quelques points semblent incohérents notamment au niveau médical, les blessés se rétablissent très vite. Il est aussi très intéressant.
J’ai  appris beaucoup de chose, notamment sur l’hypnose .

Bien que très peu développé le personnage de Joona Linna a tout de même éveillé ma curiosité. Par exemple lors du passage où il défini le mot autopsie. Je vous mets un petit passage :
« Joona Linna s’interroge sur le paradoxe qui entoure le mot autopsie. L’origine latine du terme suédois signifie recouvrir, cacher, alors que en réalité, c’est tout le contraire. Peut-être a t-on inconsciemment voulu insister sur l’idée de fermeture une fois que le corps est enfin recousu et que l’intérieur est à nouveau caché au regard … » .

Faut-il lire ce pavé de 500 pages ?
A cette question je réponds oui, laissez-vous tenter, vous ne le regretterez pas.
Personnellement j’attends la traduction du second tome avec impatience.

Il faut laisser les cactus dans le placard de Françoise Kerymer

Résumé

« Marie, l’aînée, s’abrite dans son bonheur quotidien entre son mari pianiste, sa librairie ancienne à Paris, et ses deux filles. Cérébrale, sérieuse et responsable, elle tente de maintenir l’équilibre familial, au prix de sacrifices personnels qu’elle ne mesure pas elle-même.

La cadette, Anne, vit en plein vent, « dans les grandes largeurs » et pourtant modestement, au pied de son phare, dans la magnifique petite bourgade bretonne de Port Manech. Sculpteur qui n’a pas la chance d’être reconnue – mais est-ce vraiment important pour elle ? – elle dévore la vie, les hommes, et s’obstine à attendre un horizon qui réalise entièrement ses désirs.

La benjamine, Lise, la plus solitaire, la plus fragile aussi, cherche désespérément une rampe à laquelle s’accrocher pour sortir de sa mélancolie et croire encore aux promesses de la vie.
Toutes les trois s’étaient éloignées de leur père, homme taciturne et froid. Sa mort les force à se pencher malgré elles sur leur héritage familial, à comprendre cet homme silencieux, ses choix, son histoire.

Elles doivent alors repenser leur vie, leur relation, libres enfin de choisir et d’être ce qu’elles veulent vraiment.

De Paris aux côtes bretonnes et méditerranéennes, une saga familiale vive aux multiples rebondissements ».

Avis

Ce roman de Françoise Kerymer a été un véritable coup de cœur. C’est une sorte d’ « Amour, Prozac et autres curiosités » à la française, retraçant l’histoire de trois sœurs à un moment précis de leur existence : la mort de leur père.

Chaque chapitre est consacré à une sœur. A tour de rôle, nous en apprenons plus sur Marie, Anne et Lise, sur leurs joies, leurs peines, leurs déboires et leurs blessures.

J’ai beaucoup aimé la manière dont l’histoire était construite et les thèmes abordés sont très intéressants.

Françoise Kerymer nous permet tout d’abord d’explorer au fil des pages les relations, parfois extrêmement complexes, entre les trois sœurs. Chacune a son caractère, son mode de vie mais la fragilité qui les habite et qui prend chez chacune une forme différente a une source unique : leur enfance. Et malgré les querelles, les ras le bol, la jalousie parfois, c’est finalement la solidarité familiale qui l’emporte à chaque fois.

L’auteur aborde également les relations entre parents et enfants. Nous voyons la difficulté qu’éprouve chacune des sœurs à composer avec un père absent et taciturne de son vivant et une mère ayant préféré fuir ses problèmes et refaire sa vie avec l’homme qu’elle considère comme le véritable amour de sa vie.

Le thème des secrets de famille et du mal que cela peut entraîner est également abordé. La mort du père et les révélations qui l’accompagnent entraînent un véritable cataclysme dans cette famille déjà fragilisée.

C’est au final une véritable étude des relations humaines que nous livre Françoise Kerymer dans son premier roman.

Je remercie Livr@ddict et les éditions JC Lattès pour m’avoir permis de découvrir ce livre et cet auteur, dont je ne manquerai pas de lire le prochain roman.