La chair de la Salamandre de Jean-Louis Marteil

Présentation :
Roman noir, polar médiéval, ce livre est une immersion dans l’univers de la banque, du commerce et de l’usure pratiqués entre autres par les puissants banquiers cahorsins au XIII° siècle. C’est aussi une descente vertigineuse au cœur d’une famille dans laquelle chacun – et peut-être surtout chacune – a quelque chose à cacher, où la révélation de secrets jusque-là profondément enfouis pourrait bien provoquer la pire des catastrophes. Mais si La chair de la Salamandre est un roman noir, au dénouement aussi surprenant que sordide, c’est également un récit toujours drôle, riche d’ironie et d’humour (noir évidemment), qui nous fait parcourir les rues de cités opulentes et dangereuses et nous emporte au long des rivières redoutables qui menaient les gabarres, souvent chargées de vin, vers Bordeaux et l’Atlantique.
Documenté, respectueux de l’époque, cet ouvrage réjouissant nous fait croiser la route aléatoire de nombreux personnages qui, pour être parfois fort inquiétants, n’en sont pas moins le plus souvent truculents, voire complètement loufoques. Situations abracadabrantes et dialogues absurdes se succèdent, tandis que le drame se joue et que le maître des Enfers rôde, à la recherche de proies…

Un roman noir historique…
Cette double casquette lui donne plus d’ampleur qu’un polar classique, tout en étant complètement différent : je n’avais encore jamais lu de polar se déroulant au Moyen-Âge ! Jean-Louis Marteil nous emmène dans le Cahors du XIIIe siècle, époque où l’usure, bien que nécessaire, est condamnée par l’Église. En immersion totale et sans concession dans la vie au Moyen-Âge, on s’y croirait vraiment, dès la première page ! Les situations, les castes, les dialogues, le langage utilisé, tout est représentatif de la période concernée et donne une excellente idée de la vie à cette époque, où les puissants étaient omnipotents et les relations « diplomatiques » hautement versatiles, souvent à la pointe d’une lame bien affûtée. J’ai beaucoup aimé la mise en situation et le style agréablement soutenu, qui renforcent la vraisemblance du récit.

Un humour noir décapant
L’auteur fait preuve d’un excellent humour mordant, qui rend la lecture d’autant plus plaisante. Les situations loufoques s’enchaînent et les réparties farfelues des personnages sont franchement cocasses. Même si le sujet est grave (on se retrouve tout de même avec un certain nombre de morts sur les bras !), on ne peut s’empêcher de s’amuser en suivant les altercations de deux vieillards avides d’argent, les éclats des matrones, les échauffourées qui surviennent pour un oui ou pour un non et le parler plus qu’imagé de tout ce petit monde.

Des personnages profonds
Les personnages ont beau être nombreux, ils sont décrits minutieusement et apportent tous leur pierre à l’édifice, même s’ils frôlent souvent la caricature. Les personnages principaux portent le poids de leurs actions passées. Des secrets remonteront à la surface et des blessures profondes seront dévoilées peu à peu, ajoutant une dimension psychologique très intéressante au récit.

Un livre qui vaut le détour et un auteur à suivre de très près…
Jean-Louis Marteil mène tout cela fort habilement, sans se départir de son humour abrasif. Il nous met d’ailleurs immédiatement dans l’ambiance avec sa dédicace de début de roman : « À mon banquier, quel qu’il soit, passé, présent et à venir ». L’histoire est rondement menée et tout s’accélère sérieusement dans le dernier quart, le lecteur n’a plus de répit ! C’est ce qui fait les bons polars, ceux que vous ne pouvez poser avant d’avoir tourné la dernière page… Ce roman noir est loin des enquêtes policières classiques et c’est tant mieux !

Je remercie les éditions La Louve et Livr@ddict pour ce partenariat très réussi. Je ne connaissais pas cet auteur et je l’ai découvert avec grand plaisir.

Au passage, j’en profite pour saluer la constance de cette maison d’édition, sise elle-même à Cahors, qui publie un ouvrage, imprimé sur place, dont les événements se déroulent principalement dans cette ville. Cela mérite d’être souligné !

Les Trois Amazones de Marion Zimmer Bradley

C’est un roman dans la lignée du style des Marion Zimmer Bradley.

Les trois amazones nous transportent vers un autre monde, dans une épopée fantastique qui allie amour, aventures, magie et complots.

J’ai apprécié que l’aventure commence dès les premières pages dans l’action. Ça nous donne tout de suite envie de continuer.

Les héroïnes sont très attachantes et l’on s’identifie forcément à l’une des  trois.

On a Haramis la spirituelle, responsable et sérieuse,Kadiya l’aventurière, l’intrépide et Anigel qui est la plus douce et délicate.

Dans ce premier opus, il y a beaucoup de descriptions des lieux, de la faune et la flore ainsi que de différents peuples, ce qui nous immerge facilement dans l’ambiance du roman.

Les Trois Amazones est un livre bien écrit, le style des auteurs est fluide et agréable.

Toute foi, le tome 1 est sans grande originalité, certain événement se déroule trop vite,trop facilement, mais il est tout de même très intéressant et captivant.

Dans le cycle de Trillium , on met surtout en place les bases de l’histoire, son univers et les protagonistes de l’histoire.

Je conseil cette série aux amoureux de la fantasy. Et même si ce roman constitue une aventure complète, il me donne envie de connaître la suite des aventures des trois soeurs.

Le tome deux s’intitule:Le Talisman écarlate.

Merci à Livraddict et aux éditions Le Livre de Poche.

Une vie à coucher dehors de Sylvain Tesson

Merci à Livraddict et aux éditions Folio pour cette belle découverte.

Présentation de l’éditeur :

En Sibérie, dans les glens écossais, les criques de l’Egée ou les montagnes de Géorgie, les héros de ces quinze nouvelles ne devraient jamais oublier que les lois du destin et les forces de la nature sont plus puissantes que les désirs et les espérances. Rien ne sert à l’homme de trop s’agiter dans la toile de l’existence, car la vie, même quand elle ne commence pas très bien, finit toujours mal. Et puis une mauvaise chute vaut mieux qu’une fin insignifiante.

Mon avis :

Sylvain Tesson nous promène littéralement aux quatre coins de la planète dans quinze nouvelles mettant en scène des personnages à l’humanité réaliste. Ils sont fragiles, coupables, naïfs ou encore suffisants. Leurs aventures souvent cruelles se terminent fréquemment sur un dénouement un peu moral (à l’exception de deux récits dans lesquels on côtoie le fantastique), qui rappelle à qui veut l’entendre que la vie est dure et qu’on ne l’emportera pas au paradis.

L’art de la nouvelle est maîtrisé, tous les récits, quelle que soit leur longueur, se terminent sur une chute digne de ce nom, parfois prévisible, d’autres fois moins. Le recueil ne présente pas le défaut, trop souvent constaté dans ce type d’ouvrage, de l’irrégularité : chaque nouvelle peut être jugée à l’aune de celle qui la précède ou la suit sans pâlir. Bien sûr, le lecteur aura sa préférence, mais la qualité de la narration ne varie pas.

Sylvain Tesson sait raconter les histoires, il sait dépayser son lecteur, adopter des points de vue variés, le tout avec une grande fluidité et une capacité notable à mettre en place un décor et une ambiance en quelques lignes.

C’est avec plaisir que j’ai découvert cet auteur, vers lequel je n’hésiterai pas à me tourner de nouveau par la suite.

Une vie psychosomatique de Carl Watson

En acceptant ce partenariat avec Livraddict et les éditions Vagabonde (que je remercie vivement tous deux), je savais  pas dans quelle galère je m’embarquais… J’avais simplement envie de lire quelque chose de nouveau. De fait j’ai été comblée, car la lecture de Carl Watson ne laisse pas indemne. Au premier abord déroutée, il m’a fallu relire les deux premiers chapitres pour être séduite et je me suis laissé porter par la plume tourmentée de Carl Watson.

Le premier chapitre s’intitule « Gambit d’ouverture : la revanche du cœur de pierre. »
Gambit d’ouverture : aux échecs, ce terme désigne le sacrifice d’un pion en début de partie,  pour pouvoir ensuite manœuvrer plus à son aise. On suppose que ce pion sacrifié est la victime, juste évoquée. Où bien est-ce le détective blasé qui est là, le bar, le miroir, la bouteille de gin. Carl Watson nous transporte dans un film noir, à la  Raymond Chandler, en compagnie d’un Philippe Marlowe, ou Mike Hammer ? Ce personnage classique rempli de doute et de pessimisme, désabusé, représente la lassitude et l’ambiguïté de la vie.
Mais très vite une faille, à mesure que le protagoniste se trouble,  la narration fait de même, la réalité se mêle aux impressions et aux fantasmes  en juxtaposition d’images, le détective semble se fondre avec l’auteur.
Chaque chapitre tranche avec le précédent. Mais des  fils conducteurs sont présents : l’écriture et la relation amoureuse, l’érotisme et l’autodestruction, la souffrance de l’existence,le meurtre sexuel, et des images obsédantes de fluides corporels…

Le lecteur progresse difficilement tout au long des chapitres allant d’un personnage à un autre,du présent au flash-back et au fantasme, les intrigues se croisent, de plus  personnages se métamorphosent au fur et à mesure du déroulement du chapitre, Où s’arrête le fantasme et le rêve et où commence la réalité? Je perds mes repères, alors je veux me raccrocher à des indices, aux images obsédantes qui se répètent ,  exemple une nuit le personnage fait un cauchemar : il rêve d’une tête de cheval empaillée (nightmare – cauchemar et mare – jument ) cela rappelle un autre crâne fracassé, celui d’une femme aimée, qui a un rire de jument. Mais aussi on ne peut s’empêcher de penser à la scène du « Parrain » de la tête de cheval sur le lit… Jeu de mots, références à des œuvres classiques, scènes qui se répètent, la lecture est riche et ardue,  toujours à plusieurs niveaux.
Ce roman, vous l’avez compris,  est impossible à résumer, car sa lecture est à chaque fois une expérience unique, la confrontation entre l’œuvre et le lecteur, avec ses  sentiments du  moment, une sorte de partie d’échec en poésie…

Une vie psychosomatique
Carl Watson
Traduction Thierry Marignac
133 pages
Editions Vagabonde, 2010

Nicholas Dane de Melvin Burgess

Je remercie tout d’abord Livraddict et Gallimard Jeunesse, pour ce partenariat!

Résumé:

Quand Nicholas perd sa mère d’une overdose, il se retrouve seul. Très vite, il est envoyé dans un foyer pour garçons. A quatorze ans, il y découvre d’abord la violence, l’humiliation, les punitions. Alors qu’il croit trouver auprès de Mr Creal, le directeur adjoint, un peu de réconfort et de douceur, Nick finit par comprendre qu’il devra payer de sa personne… Sous l’emprise de. la perversité, il n’a plus qu’une solution : fuir.

Mon avis:

Roman coup de coeur!
Ce livre est mon premier Burgess, qui est aussi l’auteur de Junk (roman sur la drogue). Et pour tout dire, je penses en lire d’autres!
L’auteur nous transporte dans un monde noir et sans concessions, où des enfants se font violer par des hommes, que même la lois ne peut stopper.

Presque chaque personnages a un passé douloureux qui les a poussés à faire de mauvais choix et même à devenir une personne mauvaise. Jones en est l’exemple même. C’est un personnage détestable, pour qui on finit par ressentir de la pitié. De plus, il est un peut comme le miroir de Nick, sur ce qu’il pourrait devenir plus tard s’il ne change pas.(mais je ne vais pas en révéler plus)

Les autres personnages ont tous leurs personnalités qui nous fait soit les haïr, comme Tony Creal, qui à chaque apparition me faisait serrer les poings. Mon dégoût est encore plus fort quand je penses que de tels ordures existent vraiment, brisant toute la vie des personnages à qui ils font du mal. Et bien sur elles s’en tirent souvent à bon compte!
Toms, les pensionnaires de Meadow Hill et Mrs.Bats, sont aussi des personnages n’inspirant que du mépris.

Soit, il y a des personnages attachants comme Muriel, la mère de Nicholas, qui n’apparaît que pour un seul chapitre. La pauvre Red, Davey et bien sur Oliver qui est le personnage qui m’a le plus inspiré de pitié le long du récit. Ce qui lui arrive/ ce qui ne lui arrive pas (j’ai dur de ne pas  spoiler!) est un phénomène courant dans les institutions ne faisant pas attention à leurs pensionnaires l’ayant quitté.

Nicholas Dane quand à lui, est vraiment un héros vraiment attachant, qui voit sa vie devenir un cauchemars du jour au lendemain. Meadow Hill pour lui est vraiment un enfer, et quand il voit une chance d’avoir une vie plus douce avec l’aide de Tony Creal, celui-ci le trahit et lui fait du mal moralement et physiquement. De plus, si il n’avait pas était là, l’adolescent aurait sans doute eut des chances de s’en sortir. A cause de ce qui lui est arrivé, Nick devient de plus en plus renfermé sur lui même au fil du roman. Et se méfie des adultes, même ceux qui lui veulent du bien.

Le roman quand à lui est divisé en quatre parties:

-Avant que Nicholas ne perde sa mère et parte à Meadow Hill.

-Son séjour dans l’institution.

Pour moi cette partie est la meilleur et la plus marquant du livre. Je n’arrêtais pas de tourner pour savoir la suite du calvaire de Nicholas et savoir comment il allait s’en tirer. Le dégoût et la haine sont les sentiments qui me venaient le plus souvent.

-La vie de délinquant de Nicholas.
Une perte de souffle dans cette partie qui reste très bonne. Elle très important, car sert à montrer ce que devienne ses jeunes ayant subis violences sexuelles. Ce passage est moins marquant que celui de l’institution, mais possède son lot de moment forts. Par contre, j’ai eus l’impression qu’elle se concentrait un peut plus sur d’autres personnages comme Jones qui a une psychologie très intéressante.

-Ce qu’il advient de notre héros par la suite.
Le tout dernier chapitre nous narre ce qu’il advient des protagonistes par la suite. Le tout est en fait un gros résumé, ce que je trouve ça dommage, car certains passages auraient pus être très intéressant à lire.

En bref, un très bon roman que m’a fait découvrir Livraddict et Bayard Jeunesse que je remercie encore! (par contre la feuille qui présente le roman, livré avec le roman, m’a  malheureusement spoilé tout le livre.)
Je recommande donc vivement ce livre (à partir de 14 ans au moins, sinon certaines scènes pourraient choquer les plus jeunes) qui m’a donné envi de découvrir d’autres livres de cet auteur!
Note: 8,5/10