L’enfant bleu de Henry Bauchau

Résumé :

A Paris, dans un hôpital de jour, Véronique, psychanalyste, prend en charge Orion, un jeune adolescent gravement perturbé. Malgré ses difficultés, elle discerne qu’il est doué d’une imagination puissante et entreprend de l’orienter vers le dessin et la sculpture. Les chemins de la création et ceux de la vie quotidienne sont semés d’incertitudes et d’échecs, mais dans ses « dictées d’angoisse », Orion parvient à s’ouvrir à la parole et à mettre en mots ce qui le hante. Au fil des années et suivant des voies inusitées, l’œuvre – l’œuvre intérieure et l’œuvre artistique – apparaît et s’affirme. Le délire, la confusion, les surprenants effets de l’art en actes, la patience des déliants qui partagent les efforts du « peuple du désastre » (les handicapés), le mystère indicible de la souffrance que combat l’opiniâtre espérance, tels sont les thèmes de ce livre où Henry Bauchau a versé beaucoup de son expérience de la psychose et de l’analyse pour atteindre, au-delà du vécu, à la vie du roman. Sous le signe de l’espoir, la présence fugitive de « l’enfant bleu » éclaire Orion et Véronique sur un chemin de compassion.

Mon avis :

Je viens de finir ce roman et je sais que je ne l’ai pas encore vraiment quitté. Au cours de ma lecture je suis petit à petit « entrée » dans l’histoire et à présent, m’en défaire serait prématuré ! En sortirais-je complètement un jour ? J’en doute.
L’enfant bleu est de ces livres qui vous font vivre une expérience, profonde et inoubliable.
Orion, « brazardifié » par son démon. Pousse loin l’expression de ses maux, par l’art. L’art Brut. A ses côtés Véronique, sa psychothéra-prof-un-peu-docteur [comme il dit], veille avec ses « oreilles du silence ». Vasco, le mari de Véronique, est lui aussi aux prises de l’urgence de s’exprimer, pour lui ce serra par la musique.
Les mots me manquent pour décrire ce que cette lecture m’a apporté. Disons que cette histoire transporte à la frontière qui existe entre l’art et la folie. Et que cette lecture est un moment troublant mais non moins beau, extrêmement beau, trop ?
A vous de voire.

Le puisatier des abîmes de Bernard Tirtiaux

L’histoire :

À travers son journal intime, Antonin Carvagnac, nous raconte l’histoire de sa famille avec en personnages principaux :
-Le puisatier, père du narrateur, surnommé le Tigre est un homme, un vrai. Le type d’homme qui fait rêver tant de femmes. Un homme de terrain, un ingénieur qui n’hésite pas à risquer sa vie pour sauver des ouvriers. Un homme idéaliste qui trouve une solution réaliste pour décontaminer la planète. Un homme de poigne, prêt à défendre ses idées envers et contre tous. Un homme droit, fidèle à sa femme et à sa famille. Un homme d’honneur qui accepte des années de prison pour le sauvetage de son projet.
-Le narrateur, cloué dans un fauteuil roulant qu’il hait, replié sur lui-même, discret, passionné par le maniement des images devant ses écrans, adule son père. Si son handicap l’empêche d’être un homme de terrain, il possède néanmoins ces mêmes qualités de droiture et d’honneur qui le poussent à tout faire pour préserver le projet du puisatier.
-Le Prince, extrait de Citadelle de Saint-Exupéry, qui « sculpte la pensée ».

La réflexion philosophique :

L’auteur précise dans une interview :
« Ici, je travaille dans la tranquillité et couper des verres est une opération qui laisse l’esprit libre et qui donne envie à l’artisan de se raconter une histoire. »
Cela ressort dans cet ouvrage. L’auteur nous communique ses réflexions sur l’environnement, la démocratie, l’Europe, le handicap, l’injustice, le pouvoir des industriels… Je n’ai malheureusement pas trouvé d’interview qui confirme ce sentiment. Mais je suis persuadée que ce livre relève plus d’une réflexion intellectuelle sur le monde actuel que de fiction pure.

 » Je voudrais vous offrir un livre qui n’a pas quitté ma table de chevet depuis des années. Une façon de mieux nous connaître. » (Page 37)
À travers Nielsen, c’est l’auteur qui parle de Citadelle de Saint-Exupéry. Ce livre ne quitte en effet pas sa table de chevet et c’est donc une part de lui-même qu’il nous offre avec toutes les citations du Prince qui parcourent le roman.

Mon avis :

J’ai pris beaucoup de plaisir à lire ce texte. Tout y est sujet à réflexion. Publié il y a bientôt 15 ans, il est toujours autant d’actualité. L’auteur m’inspire également beaucoup de respect, une vie bien remplie, pleine de passion pour le travail manuel comme intellectuel.
Je vais rajouter de ce pas dans ma wish-liste les autres oeuvres du même auteur ainsi que Citadelle que je ne pourrais sans doute pas feuilleter sans me reporter au puisatier.
À lire absolument !!

Quelques citations :

 » L’assemblée s’accorde au moins sur un point, celui de dire que la planète est moribonde, voire condamnée. Elle rêve comme moi d’un trou sans fond ouvert sur le néant, d’une bouche d’enfer dans laquelle on pourrait précipiter les résidus inassimilables qui nous détériorent la vie. »

« Le prince dit : « J’interdis que l’on interroge, sachant qu’il n’est jamais de réponse qui désaltère. Celui qui interroge, ce qu’il cherche d’abord c’est l’abîme. » »

« Reste à savoir si la vérité est à préférer au mensonge en toutes circonstances. »

 » Toutes les chaînes d’Europe sont envahies par ce dernier tour de scrutin. Les candidats reniflent le linge sale de l’ennemi, exhibent souillures et odeurs nauséabondes de l’adversaire pour grappiller les points manquants. C’est lamentable ! Sous des dehors chevaleresques et à coups de grandes promesses solubles dans l’eau, les deux hommes repeignent l’Europe. »

 » Il est un temps où l’homme se fatigue de se mentir à lui-même, de s’illusionner de faux-semblants, de trafiquer la réalité pour la rendre acceptable. »

Le Combat des ombres de Andrea H. Japp

Japp Andrea H.
La Dame sans terre / 4 : le Combat des ombres
Livre de poche (2009)

4e de couverture

1306. Agnès de Souarcy a épousé le comte Arthus d’Authon et a donné le jour à un fils. Mais, depuis deux ans que la jeune Clémence a disparu, elle ne pense qu’à la retrouver… Et ses tourments ne sont pas achevés. Le camerlingue Honorius Benedetti et Aude de Neyrat poursuivent leur complot pour mettre un terme à la lignée d’Agnès. Si elle a pu échapper aux griffes de l’Inquisition, c’est désormais Arthus, son époux, qui tombe entre les mains de ses bourreaux…

Mon avis

Quelle surprise en me promenant à la librairie de découvrir un 4e tome à une série que je croyais complète !
Evidemment, je n’ai pas pu résister, car la conclusion des aventures d’Agnès de Souarcy et de Clément/Clémence m’avait laissé un petit goût d’inachevé. Que devenait la Quête ? Que faisait-on de la prophétie ? Le chevalier de Leone allait-il aboutir et retrouver Clément ? Agnès de Souarcy allait-elle revoir sa fille et le sang de grâce se perpétuer ? La conspiration du camerlingue Benedetti allait-elle faire de nouvelles victimes ?

Autant de questions que l’efficace résumé des 3 premiers tomes ouvrant ce nouvel opus m’a rapidement remises en mémoire.
Quelques centaines de pages et quelques heures de lecture plus loin, la chute m’a paru assez… abrupte. Andrea Japp aurait-elle voulu se débarrasser d’une série à laquelle elle avait pensé mettre un point final longtemps auparavant qu’elle n’aurait pas fait autrement.
C’est toujours aussi bien écrit, c’est toujours une fenêtre ouverte sur un Moyen-Âge haut en couleur, l’héroïne est toujours aussi attachante, mais j’avoue que j’ai trouvé l’intrigue presque simplette et un peu « tourne en rond ». L’abondance de définitions des termes anciens, que j’avais appréciée dans les précédents tomes, m’a presque gênée. Paradoxalement, les questions que je me posais précédemment n’ont pas toutes trouvé de réponse, mais après avoir relu les 3 premiers tomes, par acquit de conscience, j’en ai conclu que c’était aussi bien comme ça.

pour le Challenge Polars historiques (4/6) – encore que, à la réflexion, ce dernier tome ne m’a pas donné l’impression d’être une enquête policière à proprement parler.

Sans forme de Gail Carriger

Sans Forme. Le protectorat de l’ombrelle : tome 2 de Gail Carriger

Résumé de l’éditeur :
Miss Alexia Tarabotti est devenue Lady Alexia Woolsey. Un jour qu’elle se réveille de sa sieste, s’attendant à trouver son époux gentiment endormi à ses côtés comme tout loup-garou qui se respecte, elle le découvre hurlant à s’en faire exploser les poumons. Puis il disparaît sans explication… laissant Alexia seule, aux prises avec un régiment de soldats non-humains, une pléthore de fantômes exorcisés, et une reine Victoria qui n’est point amusée du tout. Mais Alexia est toujours armée de sa fidèle ombrelle et des dernières tendances de la mode, sans oublier un arsenal de civilités cinglantes. Et même quand ses investigations pour retrouver son incontrôlable mari la conduisent en Écosse, le repère des gilets les plus laids du monde, elle est prête !

Mon avis :
Pour ceux qui ont déjà lu le premier tome, il est inutile de présenter Alexia Tarabotti. Pour les autres, je me contenterai de dire que c’est une femme de caractère, avec la langue bien pendue,  dépourvue d’âme et qui a la facheuse tendance de se retrouver dans des situations délicates.  Tout cela se déroule dans un  Londres Victorien où les loups-garous, les vampires et les fantômes  vivent parmi les humains.
C’est avec un réel plaisir que j’ai retrouvé tous les personnages fantasques de Gail Carriger. J’aime particulièrement la relation d’amitié qu’elle entretien avec la consternante Mlle Hisselpenny et ses chapeaux. J’ai aussi adoré découvrir sa sœur Félicité  et retrouver le charmant Lord Maccon, sans oublié inénarrable Lord Akeldama , vampire gay qui affuble les femmes de son entourage de surnoms plus que grotesques.
Je suis rentrée plus rapidement dans l’histoire que dans le tome précédent. Bien que l’intrigue ne soit pas d’une grande originalité le style de l’auteure, drôle et imagé, permet au lecteur de ne jamais s’ennuyer.   Et la fin inattendue donne très envie de lire la suite.
Pour conclure, je dirais que c’est une suite très honnête, qui ne me laissera pas un souvenir impérissable mais que j’ai eu plaisir à lire.

La Promesse des Ténèbres de Maxime Chattam

Résumé:

New York Mégapole de tous les possibles.
De tous les excès. Où la verticalité des buildings s’oppose à celle des souterrains, toujours plus profonds, peuplés de SDF. Où des hommes se déguisent en vampires pour se repaître de la vie de leur partenaire. Où l’industrie pornographique underground se développe à une inquiétante vitesse. Où l’on vend la mort filmée en direct. Au coeur de ce maelström, le journaliste Brady O’Donnel, dans le sillage de Rubis, femme envoûtante, plonge dans l’enfer.
Celui de la Promesse des Ténèbres.

Ce roman est une préquelle de la Trilogie du Mal : L’Âme du mal, In Tenebris, Maléfices.

Mon avis :

Mon avis sur ce livre est assez mitigé!! Pour commencer, j’ai beaucoup aimé retrouver la patte de Maxime Chattam pour l’avant Trilogie du Mal, ce livre nous permet d’en savoir plus sur le personnage d’Annabel et bien sûr de découvrir un personnage qui est le mari d’Annabel, Brady dont on sait en ayant lu La Trilogie qu’il a disparu mais on en sait pas beaucoup plus. Cependant Brady m’a beaucoup déçu, je le trouve assez fade et lâche, je n’ai pas autant accroché avec lui que je ne l’aurais voulu!! Annabel quant à elle est fidèle à elle-même et j’ai aimé la retrouver!!

Ensuite l’histoire, comme se doit de l’être un Maxime Chattam, fait froid dans le dos, on plonge dans un univers de vices inimaginable et cela nous met presque mal à l’aise, l’ambiance est très glauque, peut être un peu trop, peut être que cet effet de trop est causé par le fait que j’ai lu la Trilogie du Mal juste avant du coup peut être que j’avais eu  ma dose d’horreur!!

C’est tout de même un livre que je conseille mais âmes sensibles s’abstenir!!