Gatsby le Magnifique de Francis Scott Fitzgerald

Résumé

Ses parents étaient des fermiers indolents qui menaient une existence médiocre ; son imagination n’avait jamais accepté qu’ils pussent être ses géniteurs. S’il faut dire la vérité, Jay Gatsby, de West Egg, Long Island, naquit de la conception platonicienne qu’il avait de lui même. Il était fils de Dieu – expression qui ne signifie peut-être rien d’autre que cela – et il lui incombait de s’occuper des affaires de son Père, de servir une beauté immense, vulgaire, clinquante. Aussi inventa-t-il la seule sorte de Jay Gatsby qu’un garçon de dix-sept ans était susceptible d’inventer, et il demeura fidèle à cette conception jusqu’à la fin.

Avis

Je remercie les Editions Folio et Livraddict pour m’avoir permis de découvrir ce classique de la littérature américaine.

Dans ce livre le narrateur, Nick Carraway, venu s’installer à West Egg, près de New York, nous livre le récit de sa rencontre avec Jay Gatsby, son énigmatique et richissime voisin, qui organise de somptueuses réceptions dans sa propriété. Rapidement l’amour de Gatsby pour Daisy, une parente éloignée de Nick, mariée et mère de famille, va entraîner ce dernier dans une bien étrange aventure.

Le romantisme et l’amour sont les thèmes principaux de ce roman qui a pour décor la bourgeoisie américaine de  l’entre deux guerres, légère, insouciante et frivole. Toutefois, sous cet aspect léger, se joue un véritable drame.

Malgré la superbe écriture de Francis Scott Fitzgerald, fluide et travaillée, qui rend la lecture plaisante, quelque chose m’a cependant dérangé dans ce récit. J’ai trouvé en effet les personnages trop impersonnels et caricaturaux, avec des réactions parfois disproportionnées.

Les personnages féminins surtout m’ont paru assez détestables avec Daisy, décrite comme une écervelée qui s’ennuie dans son foyer et son amie Jordan, hautaine et indifférente à ce qui l’entoure. Les réactions de Tom, le mari de Daisy, m’ont elles aussi dérangée.

Seul le personnage de Gatsby, homme meurtri sous son apparence superficielle, m’a vraiment touchée. Ce personnage ancré dans sa solitude, malgré la foule qui l’entoure et dont l’auteur nous dévoile au fur et à mesure un passé douloureux, est très attachant.

Avant d’aller dormir de S.J. Watson

Références bibliographiques
Titre : Avant d’aller dormir
Auteur : Steve S.J. WATSON
Editions : France Loisirs
Date de publication : 2011
Nombre de pages : 496
Traduit de l’anglais par : Sophie Aslanides.

Quelques mots sur l’auteur :
Steve SJ WATSON est un jeune écrivain anglais né en 1971.
Après avoir étudié la physique, il travaille dans différents hôpitaux avant de se spécialiser dans le traitement des enfants malentendants. Le soir et le week-end il convertit son temps libre en écriture de fiction.
Avant d’aller dormir, publié en 2011, est son premier roman, et pour l’instant le seul, mais il serait déjà prévu qu’il soit adapté pour le grand écran (produit par Ridley Scott et écrit et dirigé par Rowan Joffe)

L’histoire :
Après un grave accident de voiture, Christine Lucas, souffre d’une amnésie plutôt particulière. Tous les matins, elle découvre qu’elle n’est pas une jeune femme comme elle pense l’être, mais que 47 années de sa vie sont désormais passées, et qu’un mari qu’elle ne connait pas l’accompagne et la soutient depuis toujours. C’est alors qu’un médecin lui conseille de tenir un journal, qu’elle écrit rigoureusement tous les jours et dans lequel elle note les quelques souvenirs qui remontent à la surface, parfois. Mais ce journal lui permet de déceler quelques incohérences dans le monde qui l’entoure, dans le discours de ses proches. S’en suivent alors doutes, peur, paranoïa… Mais Christine est déterminée à connaître la vérité sur son passé, persuadée que celle-ci lui permettra de mieux vivre au jour le jour.  Mais est-elle véritablement prête à tout savoir ?

Mon avis :
L’idée de départ est excellente, mais c’est un choix difficile : en effet, chaque matin signifie un retour à zéro pour le personnage principal… et pour nous. Au début ce n’est pas gênant, le temps de planter le décor, on est happé par l’histoire, mais le scénario devient assez rapidement un peu rébarbatif, en particulier le récit de chaque matin : voir un homme à ses côtés au lit, aller à la salle de bain, découvrir les photos, apprendre que l’homme en question est son mari, voir ses mains et son visage ridés… Malgré tout, ces répétitions participent au caractère étouffant de l’histoire, on partage donc la descente aux enfers de Christine et ses incessantes questions sur sa vie antérieure et son mari. On perçoit aussi de cette façon le désespoir chaque jour amplifié dont souffre cette femme.
Puis peu à peu des informations arrivent, certes elles ne déferlent pas, mais là encore cette lenteur traduit bien une angoisse croissante.
En revanche on perçoit une accélération notoire du rythme en fin de récit, une fin en crescendo donc, qui nous empêche effectivement de lâcher le livre avant d’en connaître la vérité (ou au contraire pour moi de m’y forcer pour la découvrir le lendemain et se laisser encore une journée de suspense !)

En ce qui concerne les personnages, ils sont finalement très peu nombreux… On s’attache évidemment très rapidement au personnage principal, Christine. Je ne sais pas pourquoi mais j’ai aussi beaucoup accroché à sa meilleure amie Claire, à son caractère (ses innombrables « putain » !)

En conclusion, un bon roman, mais que je n’aurais peut-être pas vu comme best-seller alors que c’est pourtant le cas ! En revanche il serait très intéressant de voir l’adaptation cinématographique, qui permettra de surmonter ces problèmes de longueurs et qui pourra probablement créer une ambiance très angoissante… A surveiller !

Parle-moi d’amour de Philippe Claudel

Merci à Livraddict et aux Editions Le Livre de Poche de m’avoir permis de découvrir la pièce de Philippe Claudel, Parle-moi d’amour.


Quatrième de couverture :

Femme
Les enfants ! Comme si tu les connaissais ! Tu t’en es préoccupé de tes enfants ?
Homme
J’ai toujours eu leurs photos sur mon bureau !
Femme
Et c’est en les regardant en photo que tu les as élevés peut-être ? C’est toi qui les as torchés ? Tu t’es réveillé la nuit lorsqu’ils étaient malades ? Tu les as consolés quand ils pleuraient ? Tu les as emmenés au zoo, au cirque, au jardin d’enfants, au Luxembourg pousser des bateaux, faire du poney ?
Homme Chaque année je faisais le père Noël !
Femme
Tu l’as fait deux fois ! Et en plus tellement mal qu’ils t’ont reconnu tout de suite ! Et les anniversaires ? Tu étais là pour les anniversaires avec les copines et copains qui dévastaient systématiquement l’appartement, se gavaient de bonbons et vomissaient ensuite leurs chamallows dans tous les coins ? C’est toi qui t’es fait engueuler par les instituteurs, les professeurs, les principaux, les proviseurs ?

Mon avis :

Elle : cinquantenaire bobo, ex-hippie mystique, femme au foyer, amatrice de design moderne, tient salon pour des auteurs underground sans le sou, éduque ses enfants façon Dolto.
Lui : cinquantenaire bobo, a fait carrière, a fait carrière, a fait carrière, a fait carrière, a fait carrière, a fait carrière, a fait carrière, a fait carrière, a fait carrière, a fait carrière.

Ils rentrent d’un dîner en compagnie des collègues de monsieur, la dispute éclate entre ces deux êtres qui, bien qu’ils vivent ensemble, ne se comprennent plus depuis des années. Pas étonnant qu’ils aient accumulé tant de rancœur et d’aigreur. Tous les domaines de la vie quotidienne y passent et les comptes sont soldés, études, espoirs de carrière déçus ou comblés, éducation des enfants, adultère… Du grand théâtre de boulevard avec une montée de ton progressive et avec ça, un portrait satyrique d’une bourgeoisie parisienne et de ses préoccupations oscillant entre conservatisme et libéralisme. Les dialogues sont ciselés, les piques taillées en pointes ne manquent jamais leur cible. C’est l’escalade, on passe de l’agacement aux reproches, les insultes finissent par fuser, la rupture semble inévitable, et pourtant… Cette France-là est inamovible, et puis, ce ne serait pas du théâtre de boulevard si ça se finissait mal.

Une pièce savoureuse en un acte, courte, qui parle au lecteur. On rit, parfois jaune, mais souvent de bon cœur. En refermant le livre, je n’ai qu’une envie, voir cet amusant Vaudeville représenté sur scène. Peut-être n’en garderais-je pas un souvenir impérissable, car la pièce est, somme toute, classique, mais je suis certaine de m’amuser.

Journal d’un ange gardien de Carolyn Jess-Cooke

Je remercie tout d’abord les Editions JC Lattès ainsi que Livraddict pour m’avoir permis de lire ce livre via un partenariat.

Je dois dire que je ne sais pas où me positionner envers ce livre… L’histoire est très bien trouvée, mais je pense qu’il manque quelque chose pour faire de ce livre, un livre génial.

La lecture m’a beaucoup plu, c’est un livre qui se lit facilement, le style de l’auteur est fluide, et une fois dedans, on finit rapidement le livre. J’aurais aimé trouver plus de détails, notamment sur les anges gardien, car j’ai eu beaucoup de mal à comprendre certains passages, comme l’histoire des lumières, les auras…. il aurait peut-être fallu, comme à la manière de Eternels, un récapitulatif sur ce que signifient ces couleurs… Néanmoins, ça n’a pas été une grosse gène pour lire le livre. Au fil de la lecture, les questions arrivent, sommes nous également suivis par un ange gardien en permanence? deviendrons-nous également ange gardien à notre mort? Pleins de questions existentielles qui rehaussent la lecture.

Les personnages sont attachants, Ruth et Margot sont agréable à lire, à découvrir, tout comme Graham, Irina, Théo… Je suis restée cependant sur ma faim, je pensais que Ruth allait influer sur la vie de Margot, mais c’est un élément qui est très peu présent. Une impression de déjà vu s’est glissé dans ma mémoire petit à petit, et j’ai finalement été un peu déçue. J’aurai aimé voir Ruth plus réactive envers sa protégée, même si elle la suit peu importe l’endroit où elle se rend.

D’une manière générale, le thème, l’histoire et la tournure du livre sont très triste, mélancolique. La vie de Margot est loin d’être facile, et je pense que chacun s’y retrouve à un moment ou un autre. Elle enchaîne les coups durs, et je pense que grâce à cela, on a pas envie de lâcher le livre, on veut plutôt aider Margot, la supporter à notre manière. (En tout cas, c’est ce sentiment qui m’est venu).

Un livre qui est agréable à lire, je pense qu’il manque certaines choses pour qu’il soit complet. Encore une fois, je remercie livraddict et les Editions JC Lattès pour cette découverte.

Un roman américain de Stephen Carter

Résumé

Eté 1952, Martha’s Vineyard. Vingt hommes se réunissent dans le plus grand secret. Politiciens, avocats, hommes d’affaires, universitaires, Blancs et Noirs, ils sont l’élite de l’Amérique. Ce soir-là, ils signent un pacte diabolique destiné à manipuler le président des Etats-Unis pour les décennies à venir… Deux ans plus tard, au cœur de Sugar Hill, par une nuit glaciale de février, à la sortie d’une réception huppée, le jeune écrivain noir Eddie Wesley tombe sur un cadavre. Lequel cadavre agrippe entre ses mains une étrange croix inversée. Qui a tué ce riche avocat blanc croisé quelques heures plus tôt à la fête ? Que signifie cette croix ? Alors que la curiosité d’Eddie commence à déranger, sa petite sœur, Junie, promise à un brillant avenir à la Cour suprême, s’évanouit brusquement dans la nature. Quel est le lien entre cette disparition, le meurtre de l’avocat et le complot visant à contrôler le président des Etats-Unis ? Sur cette intrigue de thriller se déploie un roman qui mêle avec maestria grande histoire d’amour, saga familiale et souffle de l’Histoire (JFK, Joseph Kennedy Sr, Nixon, Hoover… en sont des personnages à part entière). A travers la quête de son héros, Stephen Carter brosse le portrait saisissant de l’Amérique des sixties : la fin de l’âge d’or de Harlem, l’ascension d’une littérature afro-américaine respectée par l’intelligentsia blanche, Kennedy, Martin Luther King et les avancées du Mouvement pour les droits civiques, l’émergence des groupes radicaux violents, la guerre du Vietnam, le scandale du Watergate…

Avis

Je remercie tout d’abord les éditions Robert Laffont et Livraddict pour m’avoir permis de découvrir ce livre et son auteur.

Aimant beaucoup tout se qui touche à la culture et à l’histoire américaine, j’ai trouvé le résumé de ce livre très intéressant et prometteur.

L’auteur nous propose en effet une immersion dans l’histoire politique américaine sur une vingtaine d’année, entre les années 1950 et le début des années 1970, du début de la carrière politique de Kennedy jusqu’à la chute de Nixon.

La thèse d’un grand complot  mis en place par des hommes influents aux fins de manipuler les plus grands dirigeants du pays est très intéressante et bien  intégrée aux divers faits historiques, même si au final les grands événements et scandales ayant touché les politiciens américains passent en second plan.

Nous suivons en parallèle l’évolution d’Eddie, jeune auteur noir habitant Harlem, mêlé malgré lui au complot en raison de sa sœur, Junie, disparue dans des circonstances mystérieuses.

Le personnage d’Eddie est attachant, mais hélas beaucoup trop passif. Obnubilé par  la recherche de la vérité concernant la disparition de sa sœur et perturbé par son amour pour Aurélia, mariée à un autre homme, il se laisse complètement porter par les évènements. Les autres personnages manquent cruellement de relief (tellement que ne je me rappelais plus la moitié des noms une fois ma lecture achevée).

Je suis tout de suite rentrée dans l’histoire, mais rapidement la lecture est devenue assez laborieuse. L’ouvrage est très épais, l’écriture assez fluide mais j’ai trouvé que le rythme s’essoufflait très rapidement. Il y a beaucoup (trop) de détails, des longueurs et au  final très peu de rebondissements. J’avoue aussi avoir eu des problèmes avec les transitions entre les chapitres, qui rendaient l’histoire parfois assez confuse. Le dénouement final m’a également déçue, ne répondant pas à toutes mes questions.