« On a dit de moi que j’étais la plus grande geisha de ma génération »
RESUME DU LIVRE
Voici le témoignage exceptionnel de celle qui fut, à maints égards, la dernière incarnation d’un art de vivre séculaire. Jugée digne de devenir l’héritière de la « maison de geishas » la plus prisée de Kyoto, Mineko Iwasaki décide de quitter ses parents pour les sauver de la misère. On lui apprend la danse, la musique, la calligraphie, la discipline. Mais elle découvre peu à peu, derrière les kimonos de soie et les réceptions prestigieuses – où magnats de l’industrie, monstres sacrés du cinéma et têtes couronnées se disputent sa compagnie -, que la condition des geishas, peu instruites et soumises au bon vouloir de leurs clients, n’évolue pas dans le Japon post-féodal…
MON AVIS
Ce livre est une autobiographie de l’une des geishas les plus célèbres de son époque.
L’écriture est simple mais précise. Mineko nous raconte son parcours de geiko dans le quartier du Gion à Kyoto – appelé « le monde des fleurs et des saules » – sans fausse pudeur ni fioritures.
Elle nous parle tout d’abord de son enfance qui semblait heureuse. Son père, aimant et autoritaire, est l’un des rares piliers masculins de la vie de la petite Masako. Sa mère est plus effacée et ses frères et sœurs peu évoqués, sauf dans de rares jeux d’enfants auxquels Masako ne se joignait pas toujours car elle préférait la solitude et la quiétude de son placard. Deux de ses sœurs ainées ont également rejoint l’okiya (maison de geisha) avec sa naissance.
Masako, devenue Mineko, nous parle ensuite de sa vie à l’okiya qu’elle rejoindra à l’âge de six ans, de sa propre volonté pour, dit-elle, développer sa passion pour la danse. On perçoit de manière sous-jacente une autre volonté plus inavouable d’aider ses parents à sortir de la misère.
On saisit aisément la rigueur et la discipline dans l’apprentissage du métier de geisha. L’éducation en chant, danse, théâtre, musique, poésie, culture, cérémonie du thé, art de l’éventail occupe une grande partie du temps de la petite Mineko et il y a peu de place pour les erreurs ou les mauvais comportements.
Cependant, elle a une place de choix à l’okiya car elle a été choisie par la propriétaire pour lui succéder et est donc toujours traitée avec beaucoup d’égards.
Son domaine de prédilection est la danse, où elle excelle et même si ses propos à ce sujet manquent parfois de modestie, on se rend bien compte – aux sollicitations et aux félicitations qu’elle reçoit – qu’elle est l’une des meilleures.
J’ai eu beaucoup de plaisir à lire ce livre mais pour en avoir lu d’autres traitant du même sujet, je pense que si on ne lit que celui-là on ne comprend pas complètement le quotidien d’une geisha. La simplicité du récit permet une bonne compréhension certes, mais peu d’approfondissement à mon goût. Je ne me suis pas sentie autant plongée dans la culture japonaise qu’avec « Mémoires d’une geisha » d’Inoué Yuki par exemple.
Le livre contient quelques photos en son centre et c’est très appréciable de se représenter quelques visages et quelques ambiances.