De fièvre et de sang de Sire Cédric

Biographie de l’auteur :

Né en 1974, figure de proue d’une nouvelle génération d’auteurs français de     thrillers, Sire Cédric construit pas à pas une œuvre originale, mariant fantastique et intrigue policière, avec un sens du rythme et une écriture redoutablement efficaces. Il a reçu le Prix Masterton pour son roman L’enfant des cimetières, et le Prix Polar (festival de Cognac) ainsi que le Prix CinéCinéma Frisson pour De fièvre et de sang. Son dernier roman, Le premier sang, est publié aux éditions Le Pré aux Clercs et met à nouveau en scène le personnage d’Eva, la policière albinos.
Sire Cédric vit et écrit à Toulouse, dans le sud de la France.

Quatrième de couverture :

Ils semblent se nourrir de sang. Leurs victimes sont retrouvées exsangues. Eva Svärta et le commandant Vauvert viennent enfin de mettre un terme aux agissements des frères Salaville. Mais les meurtres continuent, défiant toute logique.
Les talents d’Eva, policière albinos dotée d’un instinct hors normes, vont la conduire aux frontières de la rationalité. Là ou, à tout instant, les ténèbres menacent de s’ouvrir sous vos pieds, ou votre propre reflet dans le miroir pourrait vous engloutir, ou la part d’ombre qu’Eva porte en elle causera sa perte ou lui sauvera la vie…

Mon avis :

Dès la première pages je me suis rendu compte que l’auteur n’y allait pas par quatre chemins. L’intrigue commence sur les chapeaux de roues, et le rythme ne cesse de nous faire vivre des moments très intenses. C’est exactement ce que je cherche lorsque je lis un thriller, alors jusqu’ici, pas de déception.

Le personnage d’Éva est tout particulièrement mis en avant, et son histoire est très bien relatée. Le fait de lier de cette manière la vie d’un personnage récurrent à l’intrigue est vraiment un très bon choix (mais ce n’est que mon avis!). Cela permet de rendre l’attrait de la lecture encore plus vif. Maintenant, il est vrai qu’Éva est un personnage complexe à la vie vraiment tortueuse, tout le talent de Sire Cédric est de ne pas tomber dans le cliché.

L’alternance de points de vues entre les chapitres permet au lecteur d’être tenu en haleine et l’on ne se rend pas compte que l’on tourne les pages à vitesse grand V. De plus le final fut pour moi à la hauteur. En somme, ce livre à tenu toutes ses promesses!
Concernant le thème du livre, j’avoue que cela fait froid dans le dos. Le mélange entre surnaturel et ésotérisme fonctionne assez bien, et même si l’on ne croit pas aux sciences occultes et à la magie,  cela ne m’a pas gêné outre mesure, j’ai vraiment dévoré ce livre! (L’ambiance est vraiment, vraiment glauque, tout ce que j’aime!)

Pour finir, je tiens à remercier les éditions Pocket ainsi que Livraddict pour ce partenariat. J’ai été ravie de découvrir cet auteur que je ne connaissais pas. Ce fut une très agréable découverte, je réitérerais l’expérience en lisant les autres titres de l’auteur, cela ne fait aucun doute!

L’épopée du perroquet de Kerry Reichs

Avant propos

Je tiens tout d’abord à remercier LIVRADDICT et les Editions Oh ! de m’avoir permis de découvrir ce livre grâce au partenariat mis en place.

Résumé

Une pétillante jeune femme en quête d’elle-même, un perroquet au sens de l’à-propos déconcertant, une vieille voiture bringuebalante… Tous en route pour Hollywood !

Cette fois, la coupe est pleine ! A 25 ans, Maeve est sur le point de craquer. Alors qu’elle vient de perdre son job, ses parents ont décidé de lui couper les vivres pour l’aider à se prendre en charge… Ni une ni deux, Maeve, accompagnée de son perroquet Oliver, part refaire sa vie à Hollywood. Mais c’est compter sans le destin qui s’acharne. En pleine traversée des Etats-Unis, sa voiture rend l’âme au milieu de nulle part.

Voici Maeve coincée avec son perroquet, loin des siens, loin de son rêve, dans une petite ville perdue du fin fond de l’Arizona. Petite ville perdue certes, mais qui recèle bien des charmes, comme Maeve ne tarde pas à le découvrir… Au point de renoncer à rejoindre la mythique Hollywood ?

Mon avis

Ne connaissant pas du tout Kerry Reichs, j’ai été tout d’abord attirée par la couverture de ce roman montrant une jeune femme apprêtée qui semble courir vers son destin, ici représenté par un paysage totalement inconnu et mystérieux…Puis, à la lecture du titre et du résumé, j’ai vu dans cet ouvrage le reflet féminin et moderne du célèbre roman de Jack Kerouac Sur la route.

Dès les premières pages, on s’identifie sans aucun problème au personnage de Maeve Connelly, jeune femme de 25 ans qui a la poisse dans sa vie et qui rêve d’en changer… Elle va, dans son périple (à prendre au sens littéral comme métaphorique d’ailleurs !), rencontrer tout un tas de personnages aussi attachants les uns que les autres. On ne s’ennuie pas un instant malgré les 412 pages du livre ! Tout prend vie autour d’elle jusqu’à sa vieille voiture qu’elle prénomme Elsie – nom qui pourrait tout à fait désigner une jeune femme…

Toujours concernant l’univers de Maeve, il y a son perroquet Oliver qui tient une place importante dans le récit (il figure même dans le titre) et j’ai particulièrement aimé la relation émouvante unissant les deux personnages…Le fait d’avoir choisi un perroquet qui, contrairement à un chien par exemple, est doté de parole, apporte une touche originale et personnelle au récit.

Quand je disais que tout prenait vie autour de Maeve, je voulais bien évidemment également parler du paysage qui ne sert pas uniquement de toile de fond. L’accent est mis sur les noms très originaux que portent les petites villes traversées par Maeve. J’avoue avoir fait de belles découvertes à ce niveau là !! C’est d’autant plus surprenant que les notes de bas de page nous expliquent que ces
villes américaines existent vraiment !!! J’ai bien sûr beaucoup apprécié le charme qui se dégageait de la petite ville de Coin Perdu.

Sans en dire trop, j’ajouterais simplement que ce roman vous réserve également son lot de surprises et qu’il n’est en rien superficiel contrairement à ce que l’on pourrait penser de prime abord. La dimension tragique est omniprésente et parfaitement dosée.

En guise de conclusion, je dirais que ce roman a totalement répondu à mes attentes, voire au delà. Je l’ai trouvé très divertissant, émouvant et original, sans aucune longueur ou lourdeur dans le récit. Kerry Reichs a une plume très agréable et fluide. C’est donc un livre qui se lit assez rapidement et surtout avec plaisir. Je tiens à remercier l’auteure pour cette magnifique leçon de vie, tout en finesse.

Noir Océan de Stefán Máni.

Merci à Livraddict et à Folio policier de m’avoir permis de découvrir Noir Océan, de Stefán Máni.

Présentation de l’éditeur :

Un équipage de neuf marins embarque, comme chaque mois, d’un port d’Islande pour le Surinam. C’est sans doute leur dernier voyage en commun, des menaces de licenciement sont dans l’air. Certains hommes mettent sur pied un complot afin de parer à cette fin annoncée : prendre le navire en otage en le stoppant en pleine mer et obtenir ainsi des propriétaires l’assurance d’une continuité d’embauche. Chacun emporte avec lui un lourd secret (dettes de jeu, alcoolisme, meurtre…). A bord, l’ambiance est lourde, chargée de tensions et d’hostilité ; une mutinerie se prépare, un passager clandestin, truand notoire surnommé le Démon, est découvert. Soudain, alors qu’ils sont en pleine mer, les communications sont coupées et les moteurs sabotés. Bateau-fantôme, le Per tangue et dérive tandis que peu à peu la folie gagne tout l’équipage…

Mon avis :

Premières pages énigmatiques, histoires qui se croisent, se rejoignent, multiplication des points de vue… Stefán Máni met au service de son récit un véritable talent narratif. Noir Océan a parfois des allures de jeu de piste où le lecteur se repère à des phrases clés qui lui sont répétées, des paroles de chansons des Doors qui tombent souvent à propos, et une imagerie diabolique abondamment sollicitée. Ces balises sont jetées comme autant de bouées aux pauvres marins que nous sommes, perdus dans l’ouragan qui dévaste l’équipage. Des relations complexes, des psychés retorses, des secrets, la détresse des hommes fait et défait en permanence les affinités au sein de cette équipe battue par la tempête. Les éléments qui se déchaînent, le navire qui lâche, et c’est la catastrophe. La bombe à retardement, car, c’en est une, explose sous le coup des angoisses individuelles et collectives, la confiance est perdue, la conscience aussi.

Plus qu’un roman policier, Noir Océan est avant tout un drame, celui d’hommes  pris dans la tourmente, au sens propre comme au figuré, empêtrés dans l’hostilité et le soupçon, gouvernés par le désespoir et la peur de perdre le nord… Le sens de leur existence.

Le Voisin de Tatiana de Rosnay

Résumé

Un mari souvent absent. Un métier qui ne l’épanouit guère. Un quotidien banal. Colombe Barou est une femme sans histoire. Comment imaginer ce qui l’attend dans le charmant appartement où elle vient d’emménager ? À l’étage supérieur, un inconnu lui a déclaré la guerre. Seule l’épaisseur d’un plancher la sépare désormais de son pire ennemi… Quel prix est-elle prête à payer pour retrouver sommeil et sérénité ? Grâce à un scénario implacable, Tatiana de Rosnay installe une tension psychologique extrême. Situant le danger à notre porte, elle réveille nos terreurs intimes.

Avis

J’ai lu ce livre dans le cadre d’une lecture commune organisée par De-pages-en-pages avec Stellade, Mimigogotte, Grizelda, Nane42, Reveline, Angelebb,  Tinelire et Licorne.

Dans ce roman Colombe Barou, une jeune femme sans histoire, s’installe avec son mar
i et ses enfants dans un nouvel appartement. Rapidement, des bruits nocturnes, entendus par elle seule et émanant de l’appartement du dessus, commencent à perturber ses nuits. Le calvaire de Colombe commence alors : son voisin décrit par tous les occupants de l’immeuble comme un homme charmant va devenir pour elle une véritable obsession.

L’auteur nous plonge avec brio dans une ambiance angoissante et oppressante, car au-delà des bruits, Colombe se sent épiée, menacée par cet homme qu’elle entend, sans jamais le voir.

J’ai beaucoup aimé le changement progressif de la personnalité de Colombe, dû au manque de sommeil. Cette jeune femme calme et douce, sans ambition, et jusque là satisfaite de sa vie, va se transformer en une personne agressive et se rebeller contre la monotonie de sa vie, aussi bien au niveau professionnel que personnel. La Colombe agressive est d’ailleurs à mon avis beaucoup plus intéressante que la Colombe douce.

Le lecteur qui se pose énormément de question sur l’identité de ce mystérieux voisin, omniprésent tout au long de la lecture bien que physiquement absent, est tenu en haleine jusqu’au final surprenant.

Ce roman très plaisant présente à mon avis une seule « invraisemblance » : le fait que, dans un immeuble, une musique forte en plein milieu de la nuit ne réveille qu’une seule personne.

La vie très privée de Mr Sim de Jonathan Coe

Maxwell Sim, 48 ans, n’est pas vraiment ce que l’on pourrait appeler un « homme heureux ». Sa femme l’a quitté six mois plus tôt pour s’installer à Kendal avec leur fille Lucy et depuis, plus de nouvelles. En guise de cadeau de rupture, elle a offert à Max un aller/retour pour l’Australie où vit son père, un homme maladroit et distant, plus sensible à la poésie de T.S. Eliot qu’à sa famille. Ce voyage sera l’occasion pour Max de faire des rencontres étonnantes qui modifieront le cours de sa vie et l’orienteront dans ses choix. De retour en Angleterre, un nouveau travail l’amènera, en tant que représentant en brosses à dents à traverser le pays jusqu’aux Shetlands dans sa Toyota Prius de location. Ce trajet rempli d’imprévus lui permettra de renouer avec ses racines, de tomber amoureux, mais surtout de trouver des réponses quant aux questions qu’il se posait sur sa véritable identité…

Avec « La vie très privée de Mr Sim », Jonathan Coe nous offre un roman initiatique d’un genre nouveau. Terminé le héros jeune et naïf parti faire l’apprentissage de la vie dans un monde où le bonheur est au bout d’un chemin semé d’embûches. Ici, la jeunesse du protagoniste est déjà loin derrière lui, sa naïveté a été remplacée par la lassitude et le bonheur semble perdu à jamais.  Dis comme ça, l’histoire pourrait paraître sombre et déprimante et pourtant, il n’en est rien ! Au contraire, la plume de l’auteur est pleine d’humour et de légèreté. Sous ses dehors solitaire et dépressif, Maxwell est en fait un personnage attachant et un peu loufoque qui ne manque pas une occasion de faire rire et d’amuser (souvent à ses dépens) le lecteur. On dévore avec une réelle avidité les aventures de cet homme banal, qui pourrait être Mr tout le monde, et qui néanmoins surprend et émeut par sa sensibilité à fleur de peau et la force de son caractère. Max est un personnage qui évolue, passif et effacé au début, son voyage lui permet de se découvrir de jour en jour, bien souvent grâce au regard des autres. Un roman sensible et humain donc, servit par le style remarquable de Coe. C’était mon premier roman de cet auteur et je dois dire que j’ai trouvé l’écriture extrêmement agréable, à la fois fluide, piquante et dotée d’une bonne dose d’humour ! Bref, un livre que j’ai vraiment adoré et que je recommande sans hésiter à tout le monde !

Un énorme merci aux éditions Folio et à Livraddict pour cette excellente découverte !