Dans le noir de Rob Reger

Résumé:

Emily n’a jamais aimé l’école, et encore moins les élèves qu’elle y croise.
Pour éviter cette galère, elle passe un marché avec sa mère : elle pourra étudier à la maison, à condition d’ajouter à son programme l’histoire de sa famille. Ce compromis ne l’enchante pas plus que ça, jusqu’à ce qu’elle fasse une bien curieuse découverte. Une de ses ancêtres, qui lui ressemble étrangement, aurait été assassinée par un membre de sa lignée. Ni une ni deux, Emily emprunte sa Machine à dépasser le temps pour atterrir en 1790.
Dans ce nouveau journal encore plus décalé, Emily enquête sur le sombre passé de ses aïeux. Et le fantôme bégayant de sa tante Millie ne lui facilite pas la tâche… Bienvenue au club de l’étrange !

Mon Avis:

Créée, il y a une vingtaine d’année par Rob Reger, pour illustrer des t-shirts, des skateboards et autres accessoires, Emily the Strange est rapidement devenue très populaire. Des comics lui sont d’abord consacrés puis des romans. Fan depuis longtemps de la marque Emily the Strange, je n’avais pourtant jamais eu l’occasion de lire un de ces romans. Celle-ci s’est présentée grâce à un partenariat avec Livr@ddict et Michel Lafon, pour chroniquer le troisième tome de ses aventures.

Emily Strange, adolescente de 13 ans, nous raconte sa vie à travers un journal intime extrêmement détaillé. On suit jour après jour, voir même heure après heure ses aventures pour retrouver de la roche noire. Celle ci est indispensable faire fonctionner sa machine à dépasser le temps, machine, qui lui permettra d’empêcher la mort de son ancêtre Lily. J’ai découvert à travers ce roman un personnage que finalement je connaissais très peu. Emily est étrange comme son nom l’indique, extrêmement intelligente, et cynique. D’habitude, j’apprécie ce genre de personnage, mais là, je n’ai pas vraiment accroché. En effet, elle m’a souvent agacée avec sa façon de prendre les gens de haut. Un peu d’humour, me l’aurait rendu plus sympathique! De plus, j’ai eu beaucoup de mal à rentrer dans l’histoire. J’ai trouvé les cents premières pages assez longues, et pas particulièrement nécessaires. Mais cela s’améliore nettement lorsque Emily arrive en 1790 pour sauver son ancêtre Lily. La rencontre entre ses deux personnes de deux époques complètement différentes donne du dynamisme au récit et a su retenir mon attention.

Le vrai point positif de ce roman, sont les illustrations. Elles sont très jolies, et collent parfaitement à l’histoire. Les personnages sont extrêmement bien représentés. Les illustrations et la qualité du papier employé font de ce roman un très bel objet.
En conclusion, j’ai été bien plus emballé pour les illustrations de ce roman, que par l’histoire en elle-même. Néanmoins, je suis sure que mon « moi » adolescente, aurait adoré ce personnage et son histoire, car Emily représente tout ce que j’aurais aimé à l’époque : une jeune fille cool et rebelle!

Je tiens à remercier les éditions Michel Lafon et Livr@ddict qui m’ont fait confiance pour chroniquer ce livre grâce à un partenariat.

Les malheurs de Sophie de la Comtesse de Ségur

Cette lecture est dans le cadre d’une Lecture commune organisée par Yukarie, merci pour  l’organisation !

Titre: Les Malheurs de Sophie
Auteur: Comtesse de Segur
Edition: Hachette Jeunesse
Pages: 72

Résumé:

L’action se déroule dans un château de la campagne française du second empire où Sophie habite avec ses parents M. et Mme de Réan. Curieuse et aventureuse, elle commet bêtise sur bêtise avec la complicité critique de Paul, son cousin, qui est bon et tente de lui montrer le droit chemin. Elle a pour amies Camille et Madeleine de Fleurville, des petites filles modèles qu’elle peine à imiter.

Avis:

Destination l’enfance! Les Malheurs de Sophie je l’avais déjà lu une première fois très jeune et j’en avais gardé un très bon souvenir. Aujourd’hui en étant plus grande c’est toujours un réel plaisir de retrouver Sophie et la plume de la Comtesse de Segur. Je pense que c’est un classique qu’il faut avoir lu, pour soit même ou pour une idée lecture du soir a ses propres enfants. Passons à l’histoire.

Sophie est une petite fille de 4 ans, vivant dans un château  de campagne avec sa mère Mme de Réan, et son père M. de Réan, qui est souvent en déplacement à Paris. Son cousin Paul âgé de 6 ans vient souvent voir Sophie. Il y a aussi leurs deux amies Camille et Madeleine qui partagent de temps en temps leur instants de jeux. Sophie est donc bien entourée, mais comme toutes les filles de son âge elle a des défauts. Tout au long de l’histoire agencée en petit comte on découvre Sophie sous de nouveaux aspects. La menteuse, la coléreuse, l’orgueilleuse, la désobéissante, la gourmande, l’aventureuse… Mais la petite Sophie reste très attachante dans ses tentatives de rédemption.

Pour ma part j’ai beaucoup aimé « Les Petits Poissons », à 4 ans Sophie fait tout de même la différence entre le bien et le mal. Plus on avance dans notre lecture plus Sophie gagne en maturité ( enfin une  maturité d’une jeune fille de 4 ans ^^ ) . Je conseille cette lecture pour oublier les problèmes du quotidien , elle est rafraichissante, pimpante, elle est très simple et sans complication. La Comtesse de Segur a une écriture très fluide et je trouve qu’elle amène un sentiment de joie mêlé à la nostalgie de nos années d’enfance passées. Je le conseille aussi aux mamans en manque d’idée de lecture pour leur jeunes enfants et pour ceux aussi qui connaissent une phase nostalgie.

Note: 8/10

La forêt des ombres de Frank Thilliez

Quatrième de couverture :

Hiver 2006. Cœur de la Forêt-Noire.
Le froid, la neige, l’isolement… Les conditions idéales pour écrire sur un tueur en série, retrouvé pendu voilà plus d’un quart de siècle.
Le Bourreau 125.
Arthur Doffre, riche héritier, vieil homme paraplégique, souhaite le ramener à la vie par l’intermédiaire d’un roman. Un thriller que David Miller, auteur de polar occasionnel et embaumeur de profession, a un mois pour écrire, enfermé dans un chalet avec sa famille, Doffre et sa jeune compagne.
Mais il est des portes qu’il vaut mieux laisser fermées… et très vite la psychose s’installe.
Ne reste alors qu’une seule solution : combattre ses peurs, repousser la folie, grouper ses maigres forces et affronter l’impensable…
La forêt des ombres, huis clos infernal, nous entraîne dans les méandres de la folie et de la perversion.

Ce que le titre m’évoque avant lecture :

Grosse déception à la bibliothèque : sur toute la liste des lectures communes de Janvier, deux seulement sont disponibles: Les petites filles modèles et la forêt des ombres.
Deux livres qui n’auraient sans doute jamais attiré mon attention s’ils n’avaient pas figuré sur cette liste, l’un comme l’autre pour les couleurs qu’ils inspirent: le rose et le noir.
Je suis une lectrice sélective. Bien au chaud dans ma petite bulle, je filtre depuis l’adolescence deux types de textes qui font battre trop vite mon cœur : suspens trop fort ou cruauté envers des femmes ou des enfants. La lecture de la quatrième de couverture de la forêt des ombres m’aurait donc, en tout autre occasion, poussée à reposer le livre sur son étagère.
Mais là, l’envie de participer était trop forte. Alors pour aller au bout une seule solution: commencer ma lecture par le dernier chapitre pour couper court au suspens: Qui est le meurtrier ????
Oui, j’avoue, je suis lâche… passée cette formalité importante, je peux me lancer enfin dans le vif du sujet… de jour et dans une pièce pleine de monde et de bruits !!!
Mon avis : Un suspens bien construit mais sans surprise. Un succès sans risque.

Ma recherche sur internet :
Frank Thilliez semble très disponible sur sa page facebook
une interview intéressante de Frank Thilliez à la sortie du livre.
interview en vidéo cette fois, les conseils d’écriture de Frank Thilliez

Pour aller plus loin :

Je me suis intéressée particulièrement aux tueurs en série cités dans l’ouvrage. N’ayant personnellement aucune référence sur les tueurs en série qui auraient réellement existé en France, j’ai recherché si ceux cités étaient réels. Voici mes résultats:
Chp. 10:Buffet, Bontemps, Ranucci et Henri ont réellement existé
Chp. 14:
Albert Fish : Serial Killer
Naissance: 19 mai 1870 – Mort: 16 janvier 1936
Tueur en série américain au comportement sadomasochiste, qui résultait peut-être d’un dommage au lobe frontal de son cerveau.
Il n’a été jugé que pour 16 crimes, mais lui-même en confessait une centaine, généralement d’une extrême cruauté.
Il fut exécuté sur la chaise électrique le 16 janvier 1936. (source : http://www.affaires-criminelles.com)
Randy Steven Kraft : né le 19 mars 1945 à Long Beach en Californie, est un tueur en série américain.
Il a sévi entre 1971 et 1983 et qui fut condamné pour 16 meurtres et fortement suspecté d’en avoir commis au moins 51 autres.
(source : wikipédia)
Ted Bundy: Surnom : « Ted », « Lady Killer » (Le tueur de femmes)
Né le : 24 novembre 1946, à Burlington (Vermont), près de Philadelphie – Etats-Unis.
Mort le : 24 janvier 1989 (éxecuté sur la chaise électrique) au pénitencier de Starke, en Floride.
John Wayne Gacy : Surnom : « The Clown Killer  » (« le clown tueur « )
Né le : 17 mars 1942 à Chicago (Illinois) – Etats Unis
Mort le : 10 mai 1994, exécuté au pénitencier de Stateville, près de Joliet (Illinois)
Arthur Gary Bishop : Surnom : connu également sous les noms de Lynn Jones et Roger Downs
Né en : 1951, à Salt Lake City (Utah) – USA
Mort le : 10 juin 1988 (executé par injection) dans l’Utah
Ralph Raymond Andrews : Né en : 1945, à Evanston (Illinois), près de Chicago – Etats-Unis
Mort le : 31 janvier 2006 au Centre Correctionnel de Stateville, près de Chicago.
(source : www.tueursenserie.org )

A mon grand regret, je n’ai rien trouvé sur le Bourreau 125 ni sur l’identité d’un tueur en série qui aurait pu l’inspirer. Si vous trouvez quelque chose, je suis intéressée !!

Je jure au marquis de Sade, mon amant, de n’être jamais qu’à lui…

Je remercie Livraddict ainsi que les éditions Le Livre de Poche de m’avoir permis de découvrir « Je jure au marquis de Sade, mon amant, de n’être jamais qu’à lui… »

Quatrième de couverture :

Cet ouvrage met en lumière l’un des aspects les plus  scandaleux et les plus mystérieux de la vie du marquis de  Sade : sa liaison avec sa jeune belle-soeur, Anne Prospère de Launay, âgée de dix-sept ans et chanoinesse bénédictine.  Après de longues recherches, Maurice Lever a découvert,  enfouies dans les archives familiales, les lettres échangées  entre les amants. Liaison scandaleuse, orageuse, où se jouent  les aspirations du marquis à la rédemption par l’amour. Espoir  brisé par sa propre infidélité, que la jeune femme ne pourra  pardonner et qui entraînera la rupture définitive. On trouvera  également ici six lettres du marquis à sa femme.

Mon avis :

Il faut d’abord avertir le lecteur que le titre, comme la quatrième de couverture, sont partiellement trompeurs.  La liaison entre le scandaleux marquis et sa belle-sœur, la chanoinesse Anne-Prospère de Launay, n’occupe en réalité que la première moitié du livre. J’ajoute que la correspondance entre les deux protagonistes se résume à quatre lettres de A.P. de Launay au marquis de Sade, d’une lettre de Sade à de Launay, et d’une lettre de l’épouse de Sade à de Launay.  Ces lettres ne se lisent donc absolument pas comme un échange amoureux, mais comme le témoignage de l’une des nombreuses liaisons extra-conjugales de Sade.

En fait, l’intérêt principal de l’ouvrage réside dans la publication de lettres inédites du marquis et de son entourage, lettres qui sont précédées de courtes introductions permettant au lecteur de comprendre le contexte dans lequel elles ont été écrites. Les courriers écrits par le marquis durant sa détention au fort de Miolans m’ont paru bien plus éclairants et intéressants que les lettres d’amour que lui adresse sa belle-sœur. Le marquis y apparaît aux abois, paranoïaque, souvent haineux. Ces missives mettent en évidence que pour lui plus que pour tout autre, être privé de cette liberté qu’il affectionnait tant – ce qui l’amenait à transgresser en permanence les règles de bienséance, les lois du mariage – relevait véritablement de la torture.

J’ai trouvé l’ouvrage intéressant sans pour autant être emballée à sa lecture. Le contexte fait l’objet d’une explication claire, quoiqu’incomplète, et les passages introduisant les différentes lettres suffisent à l’exposition des circonstances dans lesquelles elles ont été rédigées. Restent ce titre et cette quatrième de couverture qui trahissent le laisser-aller à un racolage vulgaire et trompeur, si fréquent  dès qu’il s’agit de Sade.

B.C. Littérature contemporaine : Lecture n°1

« Le Cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates »
de Mary Ann Shaffer (co-écrit avec Annie Barrows)

Résumé du livre :

Janvier 1946. Londres se relève douloureusement des drames de la Seconde Guerre mondiale et Juliet, jeune écrivaine anglaise, est à la recherche du sujet de son prochain roman. Comment pourrait-elle imaginer que la lettre d’un inconnu, un natif de l’île de Guernesey, va le lui fournir ? Au fil de ses échanges avec son nouveau correspondant, Juliet pénètre son monde et celui de ses amis – un monde insoupçonné, délicieusement excentrique. Celui d’un club de lecture créé pendant la guerre pour échapper aux foudres d’une patrouille allemande un soir où, bravant le couvre-feu, ses membres venaient de déguster un cochon grillé (et une tourte aux épluchures de patates…) délices bien évidemment strictement prohibés par l’occupant. Jamais à court d’imagination, le Cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates déborde de charme, de drôlerie, de tendresse, d’humanité. Juliet est conquise. Peu à peu, elle élargit sa correspondance avec plusieurs membres du Cercle et même d’autres habitants de Guernesey , découvrant l’histoire de l’île, les goûts (littéraires et autres) de chacun, l’impact de l’Occupation allemande sur leurs vies… Jusqu’au jour où elle comprend qu’elle tient avec le Cercle le sujet de son prochain roman. Alors elle répond à l’invitation chaleureuse de ses nouveaux amis et se rend à Guernesey. Ce qu’elle va trouver là-bas changera sa vie à jamais.

Mon avis :

J’ai beaucoup apprécié ce roman : très facile à lire, il m’a fait passer plusieurs fois du rire aux larmes et inversement.
Le choix du roman épistolaire est une bonne idée de la part des auteurs : il permet de connaître le point de vue des différents personnages, à des endroits et des moments différents, personnages qui nous communiquent des émotions là où une narration omnisciente aurait probablement été trop impersonnelle.

Bourré d’humour (il n’y a qu’à lire le titre !), il est aussi parsemé de récits poignants. Les passages qui racontent la vie des habitants de Guernesey pendant l’Occupation allemande donnent matière à réfléchir et à relativiser. Cependant, même si ces passages sont très émouvants, l’auteur ne tombe jamais dans le dramatique : les faits sont relatés de façon à ce qu’on puisse en ressentir l’émotion tout en restant objectif.

Si Juliet est la principale narratrice de l’histoire, on peut considérer que l’héroïne est en réalité Elizabeth, l’amie disparue que l’on apprend à connaître et à apprécier à travers les souvenirs des habitants de Guernesey, puis de Remy, jeune Française qui sera sa compagne d’infortune lors de son emprisonnement dans un camp nazi. En effet, Elizabeth, grâce à qui le Cercle a été créé, est présente dans toutes les mémoires… au point que Juliet se laissera, elle aussi, gagner par l’influence de cette femme remarquable.

Le bilan :

Je recommande vivement ce petit bijou : la lecture est facile, l’histoire émouvante, les personnages attachants, et même la description de Guernesey et de la vie qu’on y mène donne envie d’aller y faire un tour ! Ce livre mériterait d’être plus connu.

Grâce au « Cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates », mon score au Baby Challenge de Littérature contemporaine 2012 s’élève à… 1/20 ! 621876