Je jure au marquis de Sade, mon amant, de n’être jamais qu’à lui…

Je remercie Livraddict ainsi que les éditions Le Livre de Poche de m’avoir permis de découvrir « Je jure au marquis de Sade, mon amant, de n’être jamais qu’à lui… »

Quatrième de couverture :

Cet ouvrage met en lumière l’un des aspects les plus  scandaleux et les plus mystérieux de la vie du marquis de  Sade : sa liaison avec sa jeune belle-soeur, Anne Prospère de Launay, âgée de dix-sept ans et chanoinesse bénédictine.  Après de longues recherches, Maurice Lever a découvert,  enfouies dans les archives familiales, les lettres échangées  entre les amants. Liaison scandaleuse, orageuse, où se jouent  les aspirations du marquis à la rédemption par l’amour. Espoir  brisé par sa propre infidélité, que la jeune femme ne pourra  pardonner et qui entraînera la rupture définitive. On trouvera  également ici six lettres du marquis à sa femme.

Mon avis :

Il faut d’abord avertir le lecteur que le titre, comme la quatrième de couverture, sont partiellement trompeurs.  La liaison entre le scandaleux marquis et sa belle-sœur, la chanoinesse Anne-Prospère de Launay, n’occupe en réalité que la première moitié du livre. J’ajoute que la correspondance entre les deux protagonistes se résume à quatre lettres de A.P. de Launay au marquis de Sade, d’une lettre de Sade à de Launay, et d’une lettre de l’épouse de Sade à de Launay.  Ces lettres ne se lisent donc absolument pas comme un échange amoureux, mais comme le témoignage de l’une des nombreuses liaisons extra-conjugales de Sade.

En fait, l’intérêt principal de l’ouvrage réside dans la publication de lettres inédites du marquis et de son entourage, lettres qui sont précédées de courtes introductions permettant au lecteur de comprendre le contexte dans lequel elles ont été écrites. Les courriers écrits par le marquis durant sa détention au fort de Miolans m’ont paru bien plus éclairants et intéressants que les lettres d’amour que lui adresse sa belle-sœur. Le marquis y apparaît aux abois, paranoïaque, souvent haineux. Ces missives mettent en évidence que pour lui plus que pour tout autre, être privé de cette liberté qu’il affectionnait tant – ce qui l’amenait à transgresser en permanence les règles de bienséance, les lois du mariage – relevait véritablement de la torture.

J’ai trouvé l’ouvrage intéressant sans pour autant être emballée à sa lecture. Le contexte fait l’objet d’une explication claire, quoiqu’incomplète, et les passages introduisant les différentes lettres suffisent à l’exposition des circonstances dans lesquelles elles ont été rédigées. Restent ce titre et cette quatrième de couverture qui trahissent le laisser-aller à un racolage vulgaire et trompeur, si fréquent  dès qu’il s’agit de Sade.

B.C. Littérature contemporaine : Lecture n°1

« Le Cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates »
de Mary Ann Shaffer (co-écrit avec Annie Barrows)

Résumé du livre :

Janvier 1946. Londres se relève douloureusement des drames de la Seconde Guerre mondiale et Juliet, jeune écrivaine anglaise, est à la recherche du sujet de son prochain roman. Comment pourrait-elle imaginer que la lettre d’un inconnu, un natif de l’île de Guernesey, va le lui fournir ? Au fil de ses échanges avec son nouveau correspondant, Juliet pénètre son monde et celui de ses amis – un monde insoupçonné, délicieusement excentrique. Celui d’un club de lecture créé pendant la guerre pour échapper aux foudres d’une patrouille allemande un soir où, bravant le couvre-feu, ses membres venaient de déguster un cochon grillé (et une tourte aux épluchures de patates…) délices bien évidemment strictement prohibés par l’occupant. Jamais à court d’imagination, le Cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates déborde de charme, de drôlerie, de tendresse, d’humanité. Juliet est conquise. Peu à peu, elle élargit sa correspondance avec plusieurs membres du Cercle et même d’autres habitants de Guernesey , découvrant l’histoire de l’île, les goûts (littéraires et autres) de chacun, l’impact de l’Occupation allemande sur leurs vies… Jusqu’au jour où elle comprend qu’elle tient avec le Cercle le sujet de son prochain roman. Alors elle répond à l’invitation chaleureuse de ses nouveaux amis et se rend à Guernesey. Ce qu’elle va trouver là-bas changera sa vie à jamais.

Mon avis :

J’ai beaucoup apprécié ce roman : très facile à lire, il m’a fait passer plusieurs fois du rire aux larmes et inversement.
Le choix du roman épistolaire est une bonne idée de la part des auteurs : il permet de connaître le point de vue des différents personnages, à des endroits et des moments différents, personnages qui nous communiquent des émotions là où une narration omnisciente aurait probablement été trop impersonnelle.

Bourré d’humour (il n’y a qu’à lire le titre !), il est aussi parsemé de récits poignants. Les passages qui racontent la vie des habitants de Guernesey pendant l’Occupation allemande donnent matière à réfléchir et à relativiser. Cependant, même si ces passages sont très émouvants, l’auteur ne tombe jamais dans le dramatique : les faits sont relatés de façon à ce qu’on puisse en ressentir l’émotion tout en restant objectif.

Si Juliet est la principale narratrice de l’histoire, on peut considérer que l’héroïne est en réalité Elizabeth, l’amie disparue que l’on apprend à connaître et à apprécier à travers les souvenirs des habitants de Guernesey, puis de Remy, jeune Française qui sera sa compagne d’infortune lors de son emprisonnement dans un camp nazi. En effet, Elizabeth, grâce à qui le Cercle a été créé, est présente dans toutes les mémoires… au point que Juliet se laissera, elle aussi, gagner par l’influence de cette femme remarquable.

Le bilan :

Je recommande vivement ce petit bijou : la lecture est facile, l’histoire émouvante, les personnages attachants, et même la description de Guernesey et de la vie qu’on y mène donne envie d’aller y faire un tour ! Ce livre mériterait d’être plus connu.

Grâce au « Cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates », mon score au Baby Challenge de Littérature contemporaine 2012 s’élève à… 1/20 ! 621876

Les petites filles modèles de la Comtesse de Ségur

Quatrième de couverture : Peut-on rêver petites filles plus sages et plus gentilles que Camille et Madeleine ?
Au château de Fleurville, ces « petites filles modèles » font la joie de leur maman. Hélas, il n’en est pas de même pour la pauvre Sophie… Battue, fouettée par sa méchante belle-mère, la malheureuse accumule les sottises. Est-il trop tard pour que la petite orpheline rentre dans le droit chemin ?

Ce que le titre m’évoque avant lecture : une grande maison, des robes roses à jupons et dentelles, les bêtises de Sophie…

Mon avis : Tout y est !!! Je ne suis pas déçue du voyage, j’ai même le sourire aux lèvres jusqu’à la fin, c’est la récréation …
Formidable pour toutes les petites filles déjà mordues de lecture au primaire (celles-ci comme moi prendront plaisir à le lire à tout âge) mais seulement pour elles.

Ma recherche sur internet : assez peu de choses au final:
Wikipédia : très bien pour les petites filles modèles mais trop incertain pour la comtesse de Ségur, cette femme semble avoir eu une vie bien difficile et sa biographie serait sans doute passionnante, on comprend que ses œuvres sont inspirées de sa propre vie.
Sophie de Ségur : la descendante de la comtesse, dommage que le site n’évolue plus, il avait très bien commencé !
Le musée de comtesse de Ségur : à visiter certainement pour tous les fans, dommage à nouveau que le site n’évolue plus.

Pour aller plus loin, j’ai également trouvé une analyse écrite par Marie-Christine Vinson : L’Éducation des petites filles chez la Comtesse de Ségur (presse universitaire de Lyon, 1987). Je n’ai malheureusement pas lu cet ouvrage qui semble fort intéressant mais sans avoir la prétention ni les compétences de l’imiter, j’ai recherché dans le texte toutes les leçons d’éducations données par cette grand-mère (la comtesse a écrit son premier livre à plus de 50 ans) et voici donc pour nous les mamans (si vous connaissez un papa qui accepte de relire ce genre de livre, tirez-lui mon chapeau!), voici donc disais-je les leçons à retenir : écoute , explication, exemple, pardon (ch. 5), maîtrise des émotions et solidarité (ch. 7), fermeté (ch. 10) et dans les cas extrêmes, l’isolement (ch. 16 le cabinet de pénitence). Je constate malheureusement qu’il me reste bien du travail à faire pour atteindre la sagesse de Mme de Fleurville.

Merci, comtesse, pour cette leçon de vie…

Challenge « Le double à lire » 2012

Organisé par Sandra, ce challenge consiste à lire deux fois plus de livres que ceux qu’on a achetés ou reçus le mois précédent.

– Si vous réussissez le quota du mois, vous gagnez un point.
– Si vous lisez moins de livres que le minimum obligatoire, vous perdez un point.
– Si par contre vous lisez plus de livres que le minimum obligatoire (même que 1 de plus), vous gagnez 2 points

Un moyen comme un autre de freiner mes achats impulsifs et de faire diminuer ma PAL ! Et l’avantage, c’est que ça peut se combiner avec le challenge de littérature contemporaine, auquel je participe déjà.

Etant donné que j’ai reçu 3 livres en décembre, j’entame ce challenge avec 6 livres à lire en janvier !

Rani de Jean Van Hamme

Editions : Michel Lafon
Année : 2011
Pages : 438

Résumé

1743. Amoureuse d’un bel officier anglais, une jeune noble française, Jolanne de Valcourt, abominablement trahie par son demi-frère Philippe, est accusée à tort de meurtre et de trahison. Après avoir été marquée au fer rouge de la fleur de lys, elle est condamnée à la déportation en Inde. Prostituée de force dans un bordel du comptoir de Mahé, Jolanne parvient néanmoins à s’évader. Elle manque de périr dans un naufrage mais est recueillie dans un village de pauvres pêcheurs indiens. Elle atteint finalement Pondichéry où elle se met sous la protection de la « princesse » Jeanne, la très charismatique épouse de Joseph-François Dupleix, gouverneur des cinq comptoirs français.
Jusqu’au jour où Jolanne rencontre le séduisant Mishra Din Aktar, prince héritier et futur maharadjah de Chandrapur, qui fera d’elle sa troisième rani, sa troisième épouse…
Au sein de ce palais doré, la jeune femme parviendra-t-elle à trouver sa place ? À surmonter la jalousie des autres épouses et, surtout, à oublier Craig, son bel officier anglais ?

Mon avis

Jolanne de Valcourt est une jeune femme de 18 ans, fille du marquis de Valcourt et de la Gouvernante de celui-ci.
Au décès de son père, Jolanne devra quitter « les religieuses » chez qui elle étudiait.
Son demi-frère fera tout pour que Jolanne ne possède rien de la famille de Valcourt.
Elle va rencontrer un beau et jeune soldat anglais sous le nom de Craig Walker, dans une situation difficile.
Ces deux jeunes gens vont tomber éperdument amoureux l’un de l’autre mais les aléas de la vie et les bâtons que mettra son demi-frère Philippe de Valcourt dans la vie de Jolanne ne les aidera en rien.

Je voudrais remercier Livraddict et les Editions Michel Lafon pour ce partenariat.

De ce roman est tiré un téléfilm qui passe sur France2.
Comme je l’ai reçu que quelques jours avant la diffusion de ce téléfilm, j’ai préféré ne pas le regarder pour me faire mon idée du roman.
L’ayant terminé, je peux maintenant me permettre de le visionner pour voir si ce que je me suis imaginée au niveau des personnages et des lieux se ressemble.

J’ai beaucoup apprécié la lecture de ce roman.
En voyant le livre, je me suis fait une frayeur en me disant que je n’arriverai pas à lire 438 pages et un roman historique.
Et bien pas du tout, je suis vraiment contente d’avoir eu ce partenariat et je ne le regrette en rien.

Au fil des pages, on se demande ce qui va arriver à Jolanne dès que nous découvrons son frère et la haine qu’il lui porte.
On se rend rapidement compte que Jolanne n’a vraiment pas eu une vie des plus facile et des plus heureuses malgré de très belles rencontres (Princesse Jeanne, Chandi …).
On prend vite sa place en se demandant se que l’on aurait fait dans telle ou telle situation.

Pour ma part, j’ai bien aimé le style de ce livre même si certains rebondissements de l’histoire sont improbables. (Il ne faut pas oublier que nous sommes dans un roman, et que donc l’histoire qui nous est contée est romancée).
En ce qui concerne le côté historique, il ne m’a pas « rebuté » même au contraire car j’ai appris des morceaux de l’histoire française que je ne connaissais pas (Les comptoirs de l’Inde).

J’ai beaucoup aimé l’histoire entre Jolanne et Craig Walker. On peut dire que ça a été un vrai coup de foudre entre ces deux personnages.

Concernant le personnage de Jolanne, je l’ai trouvé beaucoup trop mur pour une jeune fille de 18 ans au 18ème siècle. Elle arrive à se faire passer pour un homme, à tenir tête à son demi-frère et réussie toujours à se sortir de situations extrêmement difficiles.
En ce qui concerne le personnage de Craig Walker, il est très intéressant mais pour ma part pas assez développé. On ne connaît rien et on apprend rien de sa vie hors Armée.

Je vous conseille d’acheter ce livre qui ne prend pas la « tête » au niveau historique et qui vous fera passer un très bon moment livresque.

Je voudrais remercier encore une fois les Editions Michel Lafon et Livraddict de ce partenariat.

A bientôt au détour de Livraddict.

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