Dis oui, Ninon de Maud Lethielleux

En mars dernier, un groupe de blogueurs a fait une razzia sur le stand de Maud Lethielleux au festival Rue des livres à Rennes. Vu l’engouement pour cette auteur, rien de mieux qu’une lecture commune organisée par Hilde (http://bloghost.hautetfort.com/archive/ … lleux.html) pour la (re)découvrir à plusieurs. En ce qui me concerne, j’ai lu Dis oui, Ninon.

Ninon est une petite fille de 9 ans. Quand ses parents se séparent, elle ne veut pas de la vie avec le nouvel ami de sa mère et préfère être au côté de son père. Ensemble, ils construisent une maison sans électricité, font du fromage de chèvre, oublient l’école, Madame Kaffe qui menace de retirer la garde de Ninon…

Dans ce roman, c’est Ninon qui nous parle avec son langage d’enfant, son intelligence et sa façon de regarder la vie avec malice. Elle croit comprendre le monde des adultes, ses défauts surtout, mais parfois sa naïveté la trompe et quand elle prend conscience des réalités, ça fait mal !
C’est avec douceur qu’on partage sa vie d’enfant, dans des conditions difficiles, mais peu importe, elle est prête à l’aimer malgré tout ça.

C’est un texte émouvant à double lecture. On lit les pensées de Ninon mais le lecteur n’est pas dupe, il voit ce dont elle n’a pas encore conscience. Ça l’a rend terriblement attachante, on a envie de l’aider, de la soutenir, de lui donner les réponses qu’elle attend en vain.

Une lecture rapide que je ne peux que conseiller : tous ceux qui ont été enfant un jour y retrouveront un peu de ce paradis.

La pâle lumière des ténèbres d’Erik L’Homme

Titre : A comme Association : La pâle lumière des ténèbres Auteur : Erik L’Homme
Edition : Gallimard Jeunesse et Rageot Editeur
Genre : Fantasy urbaine

L’histoire avant l’histoire

Comme le précise le nom de cette série « A comme Association », les tomes vont par deux, indissociable l’un de l’autre.
Alors que le titre de chacun de ces livres : « la pâle lumière des ténèbres » et « les limites obscurs de la magie », se voudrait  plutôt accrocheur, ce système ne fonctionne absolument pas  avec moi, ni avant ni après la lecture. Je ne comprends pas les titres et je ne vais pas me décarcasser plus longtemps à les comprendre  alors que leur contenu se lit en 2 coups de cuillère à pot. « Ombe » et  « Jasper » auraient été des titres tellement plus simples surtout pour les deux premiers opus….

Donc, l’aventure commence par la rencontre de deux écrivains que j’aime beaucoup (je ne sais comment l’exprimer mieux, mais ma sincèrité est à son comble!). Pierre Bottero et Erik L’Homme, leurs imaginaires convergeant, ont la merveilleuse idée de s’associer dans l’écriture d’une série de type « Fantasy urbaine ».
Vous ne pouvez pas savoir comme j’ai bondi en l’apprenant! Je suis de nature  enthousiaste !
Une fois posés décor et personnages secondaires (Walter, Mle Rose et Le Sphinx), tels des manipulateurs, chacun a pris en charge le personnage principal de son livre.
Chaque ouvrage présente le point de vue du héros vivant sa propre aventure. (Chacun chez soi dans son livre !).
Les deux histoires se déroulent simultanément, ce que l’on ne comprend vraiment qu’à la lecture du second livre. Là, j’avoue que j’en ai mis du temps pour comprendre ! Qu’est ce que je suis un peu longue à la comprenette parfois !
Cette découverte ajoute du croustillant à l’histoire. Et parfois les chemins de nos héros se croisent  comme de savoureux petits clins d’œil aux lecteurs.

J’ai un peu regretté de ne pas avoir lu le livre d’Erik LHomme en premier car je trouve qu’il plante bien le décor.

L’association de deux maisons d’éditions est une sacrée gageure : Rageot et Gallimard Jeunesse réunies, waouuu?
Entre nous, ce n’est pas une totale réussite mais cette considération n’engage que bibi.

Résumé de  «La Pâle lumière des ténèbres » :

Jasper, jeune agent stagiaire de l’association, est envoyé en mission secrète : remettre à sa place un vampire qui ne suit pas les  règles de discrétion qui régissent la vie commune entre les Créatures dites « les Anormaux » et  les Humains dits « les Normaux », hé hé hé!
Jasper, tel un apprenti sorcier, ne suit pas précisément les consignes (évidemment sinon ce ne serait pas drôle) et l’aventure ne tourne pas comme il aurait pu l’espérer.

Mon avis :

L’histoire est un peu courte. Elle se concentre sur la présentation de Jasper, ses forces, ses faiblesses.
Attendrissant en apprenti sorcier, il fait des bêtises mais finit par s’en sortir très honorablement grâce à son imagination et a ses connaissances.
J’ai beaucoup apprécié ce personnage de grand adolescent bien élevé, livré à lui-même.
Mon petit bémol : la lecture du livre laisse la désagréable impression au lecteur (lorsqu’il s’en rend compte) de s’être fait rouler dans la farine.
Ces deux intrigues auraient méritées d’être associées dans un même tome d’autant plus que l’histoire ne trouve sa véritable ampleur que dans cette duplicité.

Inconditionnelle d’Erik et de Pierre, je lirai certainement les 2 opus suivants mais j’attendrai de les trouver en bibliothèque. Et toc !

Je mets une note de sympathie pour le lot qui s’adresse plutôt à des adolescents de 12-14 ans, même si les plus âgés le trouveront charmant et divertissant.
Note : 7 / 10

Je remercie Ellana qui m’a associée à cette lecture commune.

Lune de printemps de Sophie Audouin-Mamikonian

Résumé éditeur:

Dans les interminables plaines du Montana s’étend le ranch des Lykos. Les voisins alentour sont loin de se douter que ses habitants sont les membres de l’un des clans de loups-garous les plus puissants d’Amérique du Nord. Parmi eux, un seul humain a sa place : Indiana Teller, 17 ans. Né de l’union d’une humaine aux pouvoirs mystérieux et d’un loup-garou, Indiana est le petit-fils et le seul héritier de Karl, le chef de la meute. Se sentant comme un étranger parmi les siens, il lutte pour trouver sa place dans la hiérarchie codifiée imposée par son peuple : des créatures fantastiques qui vivent cachées au milieu des hommes.

Mon avis:

J’ai lu ce livre dans le cadre d’un partenariat avec Michel Lafon et Livraddict.

J’avais beaucoup entendu parler de ce livre alors quand j’ai vu que Livraddict proposait ce partenariat, je n’ai pas hésité une seconde!! Quelle bonne surprise quand j’ai vu que je l’avais remporté! Ma première participation et j’en suis plus que ravie!

Alors, comment dire? J’ai dévoré ce livre en moins de 2 jours ce qui je pense vaut tous les mots du monde!

Ce livre est un vrai petit bijou, je n’avais jamais lu de livre de cette auteure mais maintenant je suis plus que tentée de lire les Tara Duncan! Alors oui c’est un livre classé « jeunesse » mais non, il n’est pas uniquement destiné aux plus jeunes!! Le style est très fluide, je ne me suis pas ennuyée une minute dans ma lecture et j’ai eu beaucoup de mal à lâcher mon livre cette nuit. Je me disais encore un chapitre, un seul et puis, non impossible, je voulais savoir la suite. Résultat: pas endormie avant 2h du matin mais ravie.

Les personnages sont tous plus attachants les uns que les autres, et en premier Indiana bien sur.

J’ai adoré voir son évolution et ses prises de conscience. Un jeune homme sensé et qui  finalement accepte sa position d’humain au sein de la meute. Il a la chance d’être bien entouré d’abord par ses grand-parents et ensuite pas Nanny, une louve hyper protectrice qui l’aime comme une mère.

J’ai également apprécié Alex (le semi) et Katerina bien sur. Une jeune fille qui malgré les difficultés de la vie fait tout pour s’en sortir mais uniquement par ses propres moyens, pas question pour elle de vendre son âme au diable et accepté de l’aide de tout le monde.

L’auteure a eu une idée plutôt originale pour tout ce qui a trait à la meute et aux semis. Les vrais loups-garous transmettent le gène lupin à leurs descendants alors que les demis sont des humains mordus par des loups-garous, ces derniers seraient à l’origine des légendes connues sur les loups-garous. En effet, ils ne se transforment pas complètement comme les « vrais » loups-garous, ils restent dans une forme intermédiaire mi-homme, mi-loup.

Je ne peux en dire plus pour ne pas dévoiler l’intrigue et vous laisser intacte le plaisir de lire et découvrir  la vie de la meute d’Indiana!

En bref:

Une excellente surprise, un livre que je relirai sans aucun doute avec plaisir (sûrement pour me rafraîchir la mémoire juste avant la sortie du tome 2 ).

Je tiens de nouveau à remercier Michel Lafon  et  Livraddict pour m’avoir permis de découvrir cette fabuleuse histoire! Un grand merci!

Ma note: 8,5/10

Bibliomania:

* Broché: 382 pages
* Editeur : Michel Lafon (10 mars 2011)
* Collection : INDIANA TELLER
* Auteur:Sophie Audouin-Mamikonian

Le nom du vent de Patrick Rothfuss

Brève présentation de l’histoire

Ne lisez pas la  4ème de couverture, elle ne vous dira rien du livre ni de son contenu. Elle ne fera que vous égarer. Mais alors comment parler de cet ouvrage, si dense, si passionnant ?

Ou ne trouvons-nous ? Dans une auberge : « La pierre levée ». Cet endroit pourrait  être un saloon, perdu au milieu de nulle part. Un aubergiste, d’aspect quelconque, essuie les verres et les bouteilles derrière le bar et écoute d’une oreille qui semble distraite et indifférente les histoires rapportées par le vieux Cob aux quelques habitués des lieux. Ceux-ci  effrayés écarquillent les yeux.
Il est question de personnages mythiques, de créatures monstrueuses, de « Taborlin le Grand invoquant  le feu et les éclairs pour détruire les démons » et de bien d’autres êtres inquiétants comme les Chandrians.
Ces histoires tellement extravagantes sont elles vraies ou totalement inventées?

Les habitués partis se coucher, le silence envahi l’auberge.
Mais qui est donc Kote (Kvothe), cet aubergiste bien trop banal à la chevelure flamboyante ?
Qui est son fidèle apprenti, qui cache des sabots à la place de pieds au fond de ses bottes et s’adresse à lui en l’appelant « Reshi » ou Maître ?
Mais surtout, que vient faire par ici cet étranger solitaire alors que les routes sont de moins en moins sûres ?

Cet homme est le Chroniqueur du roi et lorsqu’il reconnait en Kote, un personnage légendaire , il le convainc de conter son histoire, sa seule et véritable histoire. Seules conditions posées par Kote, (le ) Chroniqueur reprendra mot pour mot ses propos sans en changer un iota , la narration demandera  strictement trois jours.
C’est  ainsi que l’histoire commence…

Mon avis :

Un bon pavé littéraire comme je les aime qu’il est impossible de transporter avec soi. Trop lourd !
Cette lecture fût un véritable coup de cœur comme je n’en ai pas eu depuis longtemps.

L’auteur sait créer une sombre ambiance dans laquelle se croise une quantité de personnages  inquiétants et  truculents.

Les pouvoirs magiques côtoient ici le surnaturel. Les multiples facettes de l’âme humaine sont explorées : jalousie, haine, trahison, mensonge, cupidité et d’autres….

Les rebondissements s’enchainent à un rythme effréné et jamais l’on ne s’ennuie au côté de Kvothe.
Nous le rencontrons à l’âge de neuf ans pour le suivre tout au long de son cheminement initiatique.
C’est un personnage comblé de nombreuses qualités, attachant, intelligent et  sincère. Malheureusement, le destin ne le ménage pas et il cumule malchance et  injustices. Nous nous émerveillons de ses capacités à rebondir sur des évènements qui ne lui sont pas favorables.

Curieusement,  les personnages féminins, sont toujours représentés comme doux, sensibles, intelligents et honnêtes. Seule, Denna,  insaisissable comme le sable qui file entre les doigts, a fini par m’agacer un peu.

Ce livre m’a fait pensé aux personnages d’Harry Potter (les professeurs de l’Université), à Oliver Twist (les pauvres gamins des rues), à Rémi de Sans Famille (la vie de saltimbanque) et également à Aladin des Milles et une nuit (pour la vivacité et le courage de Kvothe).

A l’issue de ce premier tome, il est inutile de chercher des réponses.
Qu’attend Kvothe dans son auberge ? Il se cache ? Pourquoi ?  Il n’est tout de même pas peureux ! Le lecteur reste perplexe et  captif.

Vraiment je le répète, cette histoire, riche en rebondissements  fut un grand coup de cœur.
Ma note très très  enthousiaste: 10+ / 10
Et j’attends avec impatience la lecture du second tome qui devra obligatoirement être à la hauteur…

Un grand merci à LefsÖ qui a lancé cette lecture commune autour de cet ouvrage.

Titre : Chronique du tueur du roi, tome 1 : Le nom du vent Auteur : Patrick Rothfuss
Edition Bragelonne
Genre : Fantasy

La Rivière Perdue de Michael Koryta

Merci aux éditions Calmann-Lévy et à Livraddict de l’avoir permis de lire ce livre.

Présentation de l’éditeur :

Pour faire un cadeau à son mari, Alyssa Bradford demande au vidéaste Eric Shaw de réaliser un documentaire sur son beau-père, Campbell Bradford, un millionnaire de quatre-vingt-quinze ans au passé mystérieux. Shaw accepte, Alyssa lui confiant alors une bouteille d’« Eau de Pluton » que le vieil homme a conservée toute sa vie et dont, curieux, Eric boit quelques gorgées.

Arrivé à French Lick, Indiana – la ville natale de Bradford –, le vidéaste découvre un superbe hôtel récemment restauré, où les célébrités des années vingt venaient profiter des bienfaits d’eaux censées soigner tous les maux. Et presque aussitôt, il a une vision terrifiante. Les jours passant, ses hallucinations, toutes liées à l’Eau du Pluton, ne feront que s’amplifier et, un détail vérifié après l’autre, lui révéler le passé tumultueux et violent de cette vallée de la Rivière Perdue sur laquelle Campbell régnait jadis en maître. Se pourrait-il qu’un mal depuis longtemps oublié ait été, comme l’hôtel, ramené à la vie ?

Mon avis :

La rivière perdue est un récit très cinématographique, porteur d’une véritable ambiance, dans lequel le cadre dans lequel se déroule l’intrigue est scrupuleusement mis en place. Le lecteur n’a aucun mal à se plonger dans l’atmosphère un peu sauvage du roman.

L’action est globalement rythmée, même si on peut reprocher à l’auteur son irrégularité : après une entrée en matière de qualité, qui suscite l’intérêt du lecteur par le fait que l’originalité de la trame y est bien posée, le cœur de l’histoire a tendance à s’étirer en longueur et tarde à amorcer un final quasi-apocalyptique. D’ailleurs, ce dénouement est un peu granguignolesque, d’autant qu’il intervient après un fort ralentissement de l’intrigue. L’ultime course-poursuite se déroule, en effet, sur fond d’orage magnétique et d’avalanche de tornades, sortes d’anges de l’apocalypse qui détruisent à peu près tout sur leur passage.

C’est dommage car les personnages, principaux et secondaires sont bien mis en place et présentent tous un intérêt (à l’exception notable du méchant, ce qui est tout de même un peu embêtant). Heureusement, l’écriture dynamique de Koryta gomme en partie ces défauts qui me paraissent tout de même un peu regrettables, d’autant que l’auteur a montré ailleurs (Une tombe accueillante, par exemple), sa capacité à bâtir un récit rythmé, prenant, sans donner dans le grotesque.