Le Comte de Monte Cristo d’Alexandre DUMAS

Résumé : Sous la restauration, le jeune Edmond Dantès, victime d’un sordide complot, est condamné à la prison perpétuelle et enfermé au château d’If, au large de Marseille. Un autre prisonnier, l’abbé Faria, le prend sous sa protection et lui confie l’existence d’un fabuleux trésor enterré dans l’île de Monte Crsito. Dantés parvient à s’échapper et réapparaît à Paris sous l’identité du comte de Monté Cristo, personnage fascinant qui mène grand train et dont personne ne soupçonne le véritable état civil. Dès lors, Monté Cristo va s’employer à mettre sur pied une diabolique machination pour abattre tous ceux qui l’ont persécuté et qui appartiennent à la haute société du règne de Louis-Philippe : le général et comte de Morcer, le banquier Danglars, l’ancien substitut Villefort devenu procureur général…

Avant même d’ouvrir ce « pavé » je savais que j’allais être happé par cette histoire. Cette œuvre a fait l’objet de diverses adaptations, et celle de 1997 avec Gérard Depardieu m’avait permis il y a quelques années de découvrir une histoire étonnante et riche en rebondissements.
Forcement avec cet avant goût particulièrement satisfaisant, je me suis plongé dans l’histoire avec beaucoup de plaisir.

Le personnage d’Edmond Dantès, que l’on découvre au début est heureux, positif, plein d’espoir, généreux et quelque peu naïf. Toutes ces belles qualités vont l’amener au centre d’un complot mesquin, perfide et vil. Il est enfermé au château d’If où l’on découvre un Edmond Dantès qui va peu à peu perdre l’espoir et se résigner à son nouvel état. C’est sans compter sur l’abbé Faria, un personnage très attachant, plein de ressource et de générosité, tel qu’étais Dantès avant d’entrer au château d’If. Grâce à Faria, il va se retrouver et retrouver l’envie de se battre et de faire justice.
Lors du passage de Dantès en comte de Monté Cristo, on découvre une facette fascinante de l’homme en général. J’ai trouvé que la phase au Château d’If, noire et négative, a développé de grandes ressources qui font la force et la grandeur du comte de Monté Cristo. Les épreuves que Dantès a traversées l’ont fortifié et lui ont ouvert les yeux sur le monde et sur les gens qui l’entourait.
Le comte de Monté Cristo et sur pied une magnifique vengeance en se rapprochant au plus près des auteurs de son complot afin de les toucher en plein cœur dans le but de les faire tomber à leurs tour. Sa vengeance est belle et justifiée. Le comte de Monté Cristo sait très bien reconnaître et se venger de ses ennemis, mais il n’oublie pas non plus de remercier les personnes qui ont toujours su lui être fidèles.

En bref, ce livre est vraiment un chef d’œuvre et Alexandre Dumas m’a montré son grand talent et j’ai découvert son esprit puissant et ingénieux.
Je pense que le comte de Monté Cristo restera gavé dans mon esprit, j’ai passé de bons moments à tourner ses nombreuses pages.

Le portrait de Madame Charbuque de Jeffrey Ford

Résumé :

New-York , fin XIX ème, Piambo est peintre.
Ce peintre est à un tournant de sa vie : une relation amoureuse qui dure mais dans laquelle il n’ose pas s’engager formellement ; une carrière qui l’amène parmi le (beau) monde.
Mais cette carrière si elle lui apporte une certaine reconnaissance et l’accès à la haute société est trompeuse : Le succès n’est du qu’à des compromissions qui l’ont détourné de sa personnalité artistique pour l’amener vers le portrait. Le portrait de personnages riches qui ne le reçoivent parmi eux que comme un artisan doué. Et même dans ses portraits, Piambo ne peut mettre son âme : il peint ce que le commanditaire attend et non ce qu’il ressent. Il est pourtant un peintre des âmes très clairvoyant lui ont dit ses maîtres, mais il peint ce que ses clients attendent et non l’hypocrisie d’une  société toute en apparences voilant la rapacité.

Survient alors cette commande originale : moyennant une grosse somme , il doit faire le portrait de Madame Charbuque, mais cette inconnue doit le rester. Il ne pourra la découvrir qu’au travers de ses confidences, alors qu’elle demeurera cachée derrière un paravent. Ce défi lui semble tout d’abord un moyen de revenir à sa véritable vocation d’artiste : trouver la personne véritable derrière son image et la coucher sur la toile. Tout cela s’avèrera bien plus perfide et dangereux que prévu.

Mon avis :

J’ai aimé :

On pense bien sur au portrait de Dorian Gray mais ici c’est le peintre qui risque de se perdre dans sa toile et non pas le sujet. Cette paternité est d’ailleurs bien reconnue puisque que ce roman est cité dans le livre. Le livre décrit donc les affres de la création, ces doutes qui assaillent l’artiste.

Le doute le taraude, mais comme nous tous «  j’y pense et puis j’oublie, c’est la vie c’est la vie… ». Ses trahisons envers l’art et les artistes ne le tourmentent que le temps d’un de ses fréquents excès de boisson. La plupart du temps, il ne ressent que « l’odeur de l’autosatisfaction, un relent pénétrant de muscade et de moisissure » (p.22).

Ce début de livre laisse entrevoir un livre assez psychologique ; les états d’âme de Piambo sont bien décrits. Les alternances de scènes entre les beaux salons remplis d’argent et de fiel et les rues sombres et humides où vacillent les ivrognes sont assez marquantes.

Rapidement le sujet bascule sur la commande et sur la véritable personnalité de Madame Charbuque.

Le livre manque alors ce que j’en attendais : une réflexion sur l’image des personnes, sur le fait que nous ne nous construisons que par le regard des autres.
La difficulté à créer une image d’une invisible pour en faire le portrait me paraissait un sujet en or. L’auteur s’engage sur ce chemin pendant quelques chapitres : on y voit (de très près) Mme Charbuque se construire sous l’œil de son père. La voie prise par l’auteur est finalement autre : tout se concentre sur les péripéties d’une enquête étrange sur Madame Charbuque . Et là l’auteur semble plus à l’aise dans l’action et la description des bas-fonds : on s’y voit comme dans Gangs of New York.

Cité aussi dans ce livre Edgar A.Poe dont on retrouve par moment l’ambiance mystérieuse et l’attrait pour le fantastique. La « patte de singe » est d’ailleurs une référence non dissimulée au  » Double assassinat dans la rue Morgue ».

Je n’ai pas aimé :

Un style un peu alambiqué avec des phrases très longues et parfois bizarrement construites. Sans doute est-ce un peu lié à la traduction mais des restes d’anglicismes accrochent vraiment au moment de la lecture ( notamment dans l’emploi des possessifs). Si cela est particulièrement difficile dans la partie psychologique, ce défaut s’amenuise lors de l’enquête pour faire place à un style plus percutant et fluide.

La farce de la vie du Père de Madame Charuque : si les relations entre le père et la fille sont des plus intéressantes, toute l’histoire qui l’entoure est navrante.

Madame Charbuque qui semble susciter toutes les passions ne m’a  absolument pas séduit. Cette soit disant sybille hiératique m’a paru bien vugaire.

Ma note : 12,5/20

C’est finalement tout ce mélange de sujets qui fait l’attrait de ce livre : tantôt psychologique, classique, fantastique, farce ou thriller, l’auteur nous surprend par ses virevoltes au point que l’on se demande parfois, « mais qu’est qu’il nous fait, là ? »

Mais c’est aussi ce mélange qui laisse a la fin du livre un parfum d’insatisfaction : tout a été effleuré mais non approfondi.

Une lecture agréable et assez prenante.

Le portrait de Madame Charbuque de Jeffrey Ford
Editions Le Livre de Poche
2008, 350 pages

Power Play de Joseph Finder

Résumé

Enlèvement de milliardaires, détournement d’avion… les preneurs d’otages professionnels ne manquent pas d’audace. Mais s’emparer des dirigeants d’une grande entreprise, réunis le temps d’un séminaire dans un lieu coupé du monde, personne ne l’avait encore tenté. La demande de rançon est à la hauteur du coup : faramineuse.
Et si ces hommes visiblement prêts à tout n’étaient pas de simples malfrats ? Quand on joue avec le pouvoir, mieux vaut connaître ses partenaires…

Avis

Etant un fan inconditionnel de Joseph Finder je me suis précipité à ma librairie pour acheter son dernier « thriller entreprise ».
Tous les livres de Finder ont l’avantage d’avoir un rythme rapide, les chapitres s’enchaînant rapidement. Il n’y a donc très peu de temps mort. C’est dans cette idée d’être constamment dans l’action qui m’intéresse chez cet auteur.
Un bémol concernant ces oeuvres est l’histoire développé. Les différents scenarii ne sont pas révolutionnaires en soit, ce sont des histoires somme toutes assez basiques (pour toutes personnes habituées à lire ou à aller au cinéma) mais qui fonctionnent néanmoins grâce encore une fois à l’action.

C’est le cas pour Power Play où l’on suit Jake Landry, jeune homme a priori sans problème mais avec ses parts de mystère, qui travaille dans une grosse société aéronautique. En remplacement de son chef, il est convié au séminaire annuel regroupant les personnes les plus influentes de la compagnie dans un chalet haut de gamme situé dans un coin reculé de la civilisation.
Entre tous les grands pontes de sa boîte, il rencontre Ali son ancienne copine actuellement secrétaire du PDG de la société.
Un groupe de chasseurs perdus dans la forêt attenante du chalet s’invite à la fête et de fil en aiguilles décide de les séquestrer pour obtenir une grosse rançon.
Qui sont ces hommes ? Sont-ils réellement des chasseurs ?
Ont-ils un lien avec l’histoire de corruption dont la société est suspectée ?

Sur fond de prise d’otages et de complots d’entreprise, l’histoire est prenante et me rappelle de temps en temps un bon vieux John McClane (aka Bruce Willis dans Piège de Cristal). Les pages défilent assez rapidement afin de connaître le dénouement final.

Bilan

Avis plutôt positif, on lâche difficilement le livre même si l’histoire n’est pas franchement originale. Un bon livre néanmoins qui se lit de la même façon que l’on    regarde un film d’action des années 90.

La Confrérie de la Dague Noire, tome 1 : L’amant ténébreux de JR Ward

4ème de couverture:
Une guerre dont les humains ignorent tout fait rage. Des vampires – six guerriers regroupés au sein de la mystérieuse Confrérie de la Dague noire – protègent leur espèce contre la Société des éradiqueurs. À la tête de la Confrérie, Kohler, leader charismatique et implacable…

Quand l’un de ses plus fidèles guerriers est assassiné, laissant orpheline une magnifique jeune femme, une sang-mêlée, qui ignore tout de son destin, c’est à Kohler qu’il incombe de lui faire découvrir ce monde mystérieux qui sera désormais le sien…

J’ai lu ce livre dans le cadre d’un partenariat entre Livraddict et les éditions Bragelonne/Milady. J’ai postulé pour recevoir la trilogie de la Confrérie de la Dague Noire car le résumé m’a intriguée. Une guerre ignorée des humains? Intéressant… Ce qui m’a le plus attirée, c’est la seconde partie du résumé, en la lisant, je me suis dit que l’histoire allait être lancée relativement vite (je préfère cela à une intrigue qui met trop de temps à s’installer…). Et comme j’aime la Bit/Lit, je me suis dit que ce partenariat allait me plaire.

Et, à peine sortie du premier tome, mon avis est mitigé. L’intrigue est bien tournée, les personnages attachants, avec leur part de mystère qui les rend plus attirants encore et j’ai été tenue en haleine tout au long des 559 pages. Cependant, les scènes sexuelles m’ont parues trop nombreuses et extrêmement agaçantes car elles ne font, à mon goût, pas avancer l’histoire et donc sont inutiles (toujours selon moi). Les 2 personnages principaux s’aiment, tant mieux pour eux mais nous ne sommes pas obligés de lire des scènes dignes de littérature érotique…

Ce que j’ai aimé dans le roman a tout d’abord été la vitesse à laquelle est lancée l’histoire. En effet, au bout d’une vingtaine de pages (pour faire assez large), j’étais transportée à Caldwell au beau milieu de cette bataille entre les éradiqueurs, humains qui ont vendu leur âme à l’Oméga et ne vivent que pour assassiner des vampires pour éliminer leur race; et les membres de la Confrérie de la Dague Noire, 6 vampires surpuissants ayant juré de protéger les « civils » et qui pour cela combattent les éradiqueurs.

A part cela, j’ai aimé l’approche qu’a eu l’auteur concernant les vampires. En effet, ceux-ci boivent le sang de leurs congénères pour se nourrir de temps en temps mais la plupart du temps mangent également normalement et ne s’attaquent pour ainsi dire jamais (sauf exceptions) aux humains qui ont un sang qui leur fournit beaucoup moins de puissance; la seule chose qui peut les comparer aux vampires de légende (bien que chaque légende soit différente) est le fait qu’ils ne peuvent entrer en contact avec la lumière du soleil (sauf ceux qui sont à moitié humains). Cette société vampire a également ses codes (concernant le mariage notamment).

L’intrigue m’a tenue en haleine tout au long du livre grâce à ses rebondissements fréquents. Cependant, un autre point m’a chiffonnée, la transformation de Beth qui semble être ultra risquée si on en croit le début du livre et qui au final parait beaucoup plus facile que prévue.

Bilan mitigé, mais il me tarde de commencer le second tome dont j’ai déjà lu un chapitre (celui qui est dans le premier tome pour donner envie au lecteur et ça fonctionne)…

Merci beaucoup à Livr@ddict et à Bragelonne/Milady pour cette découverte

Je suis une fée du logis, de Claire Mazoyer et Alexia Guérin-Petitot

Je suis une fée du logis
(guide de premiers secours pour tenir ma maison)
Claire Mazoyer et Alexia Guérin-Petitot
Edition Les Carnets de l’info
341 pages

C’est la curiosité qui m’a poussée à accepter ce partenariat avec Livraddict et les éditions Les carnets de l’info, que je remercie chaleureusement tous les deux. La couverture bleue et jaune vif, dynamique, est un bon point. L’intitulé des différents chapitres fait référence à la magie, petit clin d’œil à la fée (du logis !). Mais qu’on ne s’y trompe pas, c’est bien un livre pratique.

Il y a deux bonnes raisons qui font que notre intérieur n’est pas parfait, selon les auteures : le manque de méthode et de connaissance. Personnellement j’en ajoute une troisième : la flemme, ou même l’incompatibilité génétique avec le ménage… Si faire le ménage vous révulse, ce livre ne vous transformera pas en fée du logis, mais je vous le conseille fortement, car il est bien conçu et répondra à beaucoup de questions.

On est fatalement obligé de  «tenir sa maison », et nous les femmes avons quelquefois du mal à accepter ce qui nous relègue aux tâches domestiques. De tous temps il y a des ouvrages sur la tenue de la maison, surtout depuis presque un siècle, quand on a voulu  « éduquer » les jeunes femmes de la classe moyenne émergente qui n’avaient pas de personnel de maison, et il était indispensable de redorer l’image des travaux ménagers. C’est ainsi que l’enseignement ménager est né dans les programmes scolaires, et aussi dans la foulée le Salon des Arts Ménagers, le design industriel, l’ergonomie domestique, et, nec plus ultra, ce dont toute jeune femme rêve, j’ai nommé la cuisine aménagée !

Dans ces ouvrages des années trente on insistait sur la taylorisation du travail ménager. La femme au foyer est à la tête d’une entreprise,  manager et ouvrière à la fois ; il fallait, selon les manuels, s’entraîner au geste le plus efficace et rapide. Aujourd’hui on parle souvent de la femme au foyer, ménagère par excellence, comme d’une « home manager », une manière comme une autre de redorer ces activités, qui restent peu gratifiantes pour une grande majorité d’entre nous. Mais ce livre s’adresse à tous, sans distinction de sexe ni d’âge

Le ton du livre : pas moralisateur pour un sou, il commence par donner quelques pistes sur l’organisation, et là on sent l’expérience vécue : savoir déléguer, partager les informations indispensables en les listant. (Moi aussi j’ai déjà un tas de listes, toutes indispensables: mais bien moins efficaces pour la maison : liste des dieux sumériens, des recettes de liqueurs de fruits, de peinture et d’enduits, la symbolique des nombres dans l’ancien orient, le capitulaire de Villis= c’est la liste des plantes de Charlemagne etc.)

Très efficace, il est truffé d’astuces et de conseils éprouvés, et de « fiches techniques » (toujours le vocabulaire professionnel).Beaucoup d’explications très détaillées aussi.

Le découpage du livre est bien conçu. Il y a par exemple tout un chapitre très complet sur le linge,  en posant  les bonnes questions: quel est le mécanisme pour enlever les taches et comment agit la lessive. Mais aussi il indique comment faire pour être moins débordé avec ce monceau de linge sale, à repasser (surtout quand il y a des ados à la maison), liste toutes les nouveautés qu’on fourre dans son tambour : noix, balles boules ionisantes et en explique l’usage.

Quelques bemols : Je n’ai pas été convaincue par la mise en page, un peu faible et les photos sont sombres  et trop peu nombreuses.  C’est vraiment dommage car ce n’est pas à la hauteur du contenu.

Quelques parties que j’aime moins : le langage des fleurs : j’adore la nature, mais ça m’énerve ce truc ! à quoi ça sert de savoir que les fleurs jaunes sont signe d’infidélité? L’art de recevoir :j’ai l’impression d’être revenue aux années soixante. D’autant que, habitant à la campagne,  mes invités c’est à la bonne franquette. Alors l’art subtil des présentations, la manière correcte de couper une part de brie, la meilleure façon de manger sa salade et ses œufs…

Quant au chapitre sur la couture : je trouve qu’il aurait fallu plus de schémas pour les débutants en couture, et bien plus d’explication pour la machine à coudre. Mais je comprends qu’on ne puisse pas tout mettre dans un ouvrage de petit format qui doit avant tout être facile à consulter.

Maintenant si je dois juger ce livre à l’usage, le constat est plus que positif : en 15 jours je l’ai consulté pour la liste de départ en vacances, pour effacer une tache, pour faire un produit nettoyant « maison », pour connaître les plantes dépolluantes, et je suis sûre que je m’en servirai encore!

En conclusion c’est un livre qui pourra être utile à tous, aussi bien à quelqu’un qui veut mieux s’organiser, qu’à un jeune qui s’installe dans son appartement.

(Comme indiqué sur la quatrième de couverture, ce livre est LA boîte à outils idéale)