Rouge de Kristin Cashore

Quatrième de couverture:
La contrée de Dells vit des temps troublés. Des seigneurs rebelles lèvent des armées pour détrôner Nash, le nouveau roi. Alors que la guerre se prépare, le roi fait appel à Rouge, une jeune femme à la beauté inhumaine, irrésistible, et qui a d’étranges dons de télépathie. Grâce à ses pouvoirs, Rouge peut lire les pensées des espions et déjouer les plans des ennemis du royaume. Elle devient un enjeu à part entière dans la guerre. Malgré l’aide qu’elle lui apporte, elle est rejetée par Brigan, le frère du roi. Pourtant, elle en tombe éperdument amoureuse.

Mon avis:
Je dois avouer que lorsque j’ai commencé ma lecture de Rouge, je n’étais pas au courant qu’il s’agissait en réalité du second tome d’une trilogie. Et pour tout vous dire, ce n’est en rien dérangeant! En effet, le deuxième opus de la saga des Sept Royaumes est totalement indépendant du premier.
Pour autant, il m’a été difficile d’entrer complètement dans le roman, en particulier à cause du prologue, qui semble, au premier abord, isolé de l’histoire principale, mais qui prend du sens au fur et à mesure. Puis ensuite, l’évocation de tout un tas de personnages et d’événements antérieurs m’ont empêché de cerner le contexte aussi bien que je l’aurais souhaité. En revanche, une fois les 50 premières pages passées, difficile de m’arrêter! Je n’avais qu’une hâte, retourner avec Rouge, dans les contrées merveilleuses de Dells, peuplées de monstres étranges , quand bien même on pourrait souhaiter plus de détails sur, justement, ces paysages fantastiques.
Rouge est donc une jeune fille comme les autres, si l’on oublie le fait qu’elle est un monstre humain dotée d’une apparence au-delà de la perfection, à en faire chavirer plus d’un, et d’un pouvoir de télépathe particulièrement développé  –  en fait, non, elle ne ressemble en rien à une demoiselle ordiraire!  Elle est amenée à utiliser son don pour venir en aide au Roi et tombe, par la même occasion, sous le charme du Prince. La quatrième de couverture semble prometteuse, proposant une histoire d’amour digne d’un conte de fée, mais, durant ma lecture, j’ai remarqué que l’intrigue amoureuse est encrée dans une aventure bien plus complexe à base de conflits, de maux et de secrets plus ou moins bien gardés.
Ce livre, en plus, magnifique en apparence, est donc une très bonne découverte en ce qui me concerne et je tiens à remercier de tout mon coeur les Editions Hachette et Livraddict qui m’a donné la chance de participer à mon premier partenariat! Merci, merci, mille mercis!

« Marie qui louche » de Georges Simenon

Je remercie les éditions Le Livre de Poche de m’avoir transmis Marie qui louche.

La Quatrième de couverture :

« -Tu dors ? Sylvie ne répondit pas, n’eut pas un frémissement. Elle respira seulement un peu fort, pour donner le change, mais il n’y avait pas beaucoup d’espoir que la Marie s’y laissât prendre. -Je sais que tu ne dors pas. La voix de Marie était calme, monotone, vaguement plaintive, comme la voix de certaines femmes qui ont eu des malheurs. -Tu le fais exprès de ne pas dormir, continuait-elle dans l’obscurité de la chambre. »

Mon avis :

Avec Marie qui louche, Georges Simenon nous livre un récit en deux temps. C’est d’abord la jeunesse des deux amies qui nous est donnée à voir dans une première partie qui met en place leur curieuse relation. Marie n’est pas jolie, pas très fine, parfois trop directe, mais elle est courageuse et dévouée, et au fond, pas si bête. Quant à Sylvie, plus séduisante et décidée, elle rêve de Paris et d’une vie meilleure. L’une s’endurcit, l’autre s’enhardit, et en dépit de leurs différences, elles se comprennent à demi-mot.

La vie les sépare, mais lorsqu’elles se retrouvent des années plus tard, elles n’ont pas changé. Sylvie reste ambitieuse et Marie droite et fidèle. Petit à petit, leur lien se reconstruira, à l’identique ou presque.

Marie qui louche est un récit touchant, qui confronte ces deux jeunes femmes à l’épreuve de la vie. Sa lecture est fluide, la langue est précise et ponctuée de dialogues qui sonnent étonnamment juste. Peu à peu, on se laisse entraîner par les mésaventures de ces filles si différentes, et tellement complémentaires, unie par un lien fort dont la troublante ambiguïté traverse les années et donne à l’histoire toute son ampleur. Une lecture agréable.

« Mariage à l’indienne » de Kavita DASWANI

« Mariage à l’indienne » de Kavita DASWANI. Livre de poche.
Lu dans le cadre d’une lecture commune et du challenge « Bienvenue en Inde ».


Anju, une trentenaire, née à Bombay, attachée de presse dans le milieu de la mode à New-york, est tiraillée entre son éducation indienne, son attachement à sa famille, ses valeurs et la liberté qu’offre la vie américaine.
Elle est reconnue dans son travail, a des amis, un appartement et s’est bien intégrée à sa vie new-yorkaise.
Que du bonheur !!!
Sauf qu’il faut qu’elle se trouve un mari selon la culture indienne pour ne pas décevoir ses parents.

Nous sommes transportés dans l’Inde des mariages arrangés. Pas facile de suivre, au début et puis après une centaine de pages, ça y est, l’écriture devient plus fluide.

Et j’ai eu envie de savoir si Anju arriverai à se marier.

Un roman féminin sympa dont j’ai beaucoup apprécié la couverture de la version « Livre de poche ».

Merci à Soukee et Hilde pour l’organisation de cette lecture et à la Team qui fait un superbe travail .

Le fond de la jarre d’Abdellatif Laâbi

Résumé :
Qu’y a-t-il dans le fond de la jarre ? C’est le mystère des vieux pots, ou plutôt du flacon magique : on ne sait ce qu’il contient mais on l’ouvre avec un frisson délicieux. Et qu’en sort-il ? Une vraie cour des miracles, avec ses personnages extravagants, doux marginaux ou folles de Dieu au verbe acéré. Une curieuse nuit de noces, où l’on ne brandit pas le seroual taché de sang. Un oncle fugueur amateur de kif, se transformant la nuit en un auguste Homère. Un pique-nique initiatique où un enfant fait d’un radis une madeleine. Et l’âme d’une ville, ou ses tripes. Fès, en l’occurrence, mais le Fès d’un Maroc disparu, sur fond de protectorat français et de lutte pour l’indépendance.

Au centre de ce théâtre à ciel ouvert, l’enfant, pris dans une tourmente de découvertes ébouriffantes et de déconvenues cuisantes. En ombre tutélaire, Ghita, la mère, jamais à court d’imprécations et de reparties truculentes, une tendre furie, féministe avant l’heure.

Fiction ou autobiographie ? Ce récit brosse un tableau surprenant d’une ville et d’une époque.

Critique :
On découvre les souvenirs d’enfance de l’auteur, dans la ville de Fès, au Maroc. Les histoires et anecdotes se succèdent, et nous font véritablement voyager dans l’espace, mais également dans le temps, puisqu’elles nous font découvrir Fès telle qu’elle n’existe probablement plus aujourd’hui. Les personnages rencontrés, que ce soit la famille de Namouss (surnom de l’auteur), ou les gens de la médina, sont tous pittoresques et savoureux. L’auteur lui-même est très attachant. Leur mode de vie peut paraitre incroyable vu les conditions que l’on a en France aujourd’hui. Pourtant, certains éléments qui nous semblent aujourd’hui un peu étranges (connaitre tout le monde dans la ville, la proximité et l’entraide entre voisins) peut rendre nostalgique.
Le style est très agréable,  très fluide, sans pour autant céder à la facilité. Beaucoup d’images, de couleurs, d’odeurs viennent à l’esprit au fil de la lecture. Les descriptions des repas m’ont ainsi donné particulièrement faim !
J’ai particulièrement apprécié les passages sur la découverte de l’école et du français (l’auteur a grandi à l’époque du protectorat français au Maroc) et sur le ramadan. C’était la première fois que j’en entendais parler du point de vue d’un musulman vivant dans un pays arabe, et j’ai eu l’impression d’un peu mieux comprendre cette tradition. Les mouvements pour l’indépendance du pays sont également racontés du point de vue des marocains. Là aussi, c’était intéressant de découvrir ce point de vue ; bien souvent, l’on n’entend parler en France que de la situation des soldats et colons, sans trop imaginer ce que pouvaient penser les habitants des colonies.

En résumé, un livre formidable, pour découvrir un pays qu’on ne connait tout compte fait pas tant que ça. Les souvenirs d’enfance de l’auteur font voyager, à l’aide d’un style très agréable. Je pense me pencher sur le reste de la bibliographie de Laâbi.
Je remercie vivement le site Livraddict et les éditions Folio de m’avoir permis de découvrir ce livre et cet auteur !

Le portrait de Madame Charbuque de Jeffrey Ford

Résumé

«  C’est un véritable défi qu’accepte de relever le peintre à succès Piambo à la fin du dix-neuvième siècle : faire le portrait d’une femme qu’il ne verra jamais mais qui lui parlera d’elle, cachée derrière un paravent. Au fil des séances naît alors une atmosphère étrange. Par le récit de son enfance où elle découvre ses dons de voyante à l’aide de deux flocons de neige, par les mystérieuses et épouvantables révélations qu’elle lâche par bribes, madame Charbuque envoûte inexorablement l’artiste. Obsédé par ce modèle invisible qui détruit lentement sa vie, son talent se paralyse, à la grande frayeur de la femme qu’il aime. Qui est donc cette magicienne énigmatique et malfaisante et quel but poursuit-elle ? Le lecteur va peu à peu apprendre le terrible secret qu’elle dissimule. Un secret lourd, oppressant dont personne ne peut sortir indemne ».

Avis

A New-York, à la fin du XIXème, en plein avènement de la  photographie, qui envahit le paysage artistique, Piambo est le portraitiste le plus prisé de la ville. Pris dans la spirale de l’appât du gain, il néglige sa créativité et se consacre à la réalisation de portraits commandés par les riches familles new-yorkaises.

Suite à un évènement qui fait naître en lui des doutes concernant l’évolution de sa carrière, Piambo accepte une commande insolite : réaliser le portrait d’une femme qu’il ne pourra jamais voir, en se basant uniquement sur son histoire, qu’elle lui relate cachée derrière un paravent.

Parallèlement à la réalisation de cette étrange commande, une mystérieuse maladie touche les femmes de ville, leur faisant verser des larmes de sang.

J’ai trouvé l’histoire, qui mêle réalisme et mystère, originale et le style de l’auteur, que je ne connaissais pas, agréable. Il nous décrit de façon bien détaillée, le monde de l’art, avec notamment la description des différentes techniques utilisées par le peintre, ainsi que la vie new-yorkaise de la fin du XIXème siècle, avec ses coutumes et ses excès. J’ai particulièrement aimé les passages décrivant la réalisation du tableau par Piambo, avec tous les détails concernant le choix des couleurs.

Le personnage de Piambo, envahit de doutes, est attachant. En revanche, j’ai trouvé le personnage de Madame Charbuque de plus en plus dérangeant au fur et à mesure que sa personnalité se révèle.

Le dénouement final m’a cependant légèrement déçu, je ne l’ai pas trouvé à la hauteur de l’ensemble du roman.

Cette lecture a cependant été agréable et m’a donné envie de lire les autres livres de Jeffrey Ford

Je remercie Livr@ddict et les éditions Le Livre de Poche pour m’avoir permis de découvrir ce livre et cet auteur.