Une chance minuscule de Claudia Piñeiro

Dans Une chance minuscule, Mary Lohan raconte à la première personne le traumatisme qui l’a contrainte à fuir son fils, l’Argentine et son mari vingt ans plus tôt, quand elle s’appelait encore Marilé Lauría. Alors qu’elle était une blonde trentenaire aux yeux bleus – la cinquantenaire qu’elle est au moment de la narration est désormais brune et a les yeux marron –, elle a eu un terrible accident de voiture avec son fils et un de ses copains. Elle se trouvait devant un passage à niveau défectueux et lorsqu’elle a voulu le contourner, sa voiture a calé sur la voie de chemin de fer.

C’est alors qu’elle a entendu un train arriver. Elle est parvenue à sortir de la voiture avec son fils, mais n’a malheureusement pas pu sauver l’autre enfant. Assaillie par le poids de sa culpabilité et de l’acharnement social, elle s’enfuit, seule, aux États-Unis. Vingt ans plus tard, elle est contrainte de renouer avec son passé pour son travail. Ce qu’elle considère au début comme une épreuve insurmontable se révélera finalement être l’occasion rêvée de demander pardon à son fils.

Cet ouvrage est particulièrement poignant car il traite de la culpabilité et plus précisément, de la culpabilité d’une mère. Marilé est doublement coupable : coupable d’avoir tout d’abord laissé mourir le fils d’une autre mère, puis coupable d’avoir ensuite abandonné son propre fils pour tenter de réparer ce crime dont elle n’est pas réellement responsable. En voulant sauver son fils, elle n’a fait qu’accentuer leurs blessures à tous les deux. Cependant, rester auprès de lui n’aurait pas été possible et son départ précipité lui a permis de mieux retrouver son fils par la suite et de se réconcilier avec sa maternité. Maternité qui avait déjà été mise à mal par sa propre mère, qui ne s’est jamais remise de la perte de son autre enfant. On peut ainsi faire un parallèle avec Juan, l’enfant que Marilé n’est pas parvenue à sauver avant l’arrivée du train.

Ce qui est très intéressant dans ce roman, c’est que le lecteur apprend au fil des pages ce qui s’est passé grâce au fils, Federico, qui, en sa qualité de professeur, doit rédiger un texte personnel dans le cadre d’un partenariat éducatif dont sa mère est l’évaluatrice. Seulement le texte ne se dévoile pas en une seule fois : il y a un paragraphe ; puis deux, dont le premier, qui est repris ; puis une page ; et ainsi de suite, jusqu’à ce qu’enfin, la parole permette d’évacuer le drame. Ce récit à deux voix est le lieu de la réconciliation mère/fils, du dialogue, où chacun peut exprimer sa peine.

Les filles de Brick Lane de Siobhan Curham

Titre : Les filles de Brick Lane
Auteur : Siobhan Curham
Editeur : Flammarion Jeunesse

Chronique :

Ambre, Sky, Rose et Maali sont quatre filles différentes l’une de l’autre et pourtant quelque chose de particulier les lie. Toutes les quatre se sentent différentes des autres adolescents de leur âge, par bien des manières, ce qui leur vaut les railleries, les moqueries de ces jeunes gens. Ces filles ont des particularités, des intérêts différents, des origines ethniques que « les autres » ne comprennent pas.

C’est sûr ce n’est pas commun d’avoir comme Ambre, deux pères. D’être née via l’aide d’une mère porteuse. Mais ce n’est pas « mal » en soi. Ce n’est pas non plus une tragédie si Ambre s’habille dans son propre style. Et ce n’est en aucun le choix sexuel de ses parents qui l’influence.

Sky, elle a perdu sa mère et vit donc avec son père. Ce qui la rend différente des autres c’est que son père et elle vivent sur la Tamise sur une péniche. C’est un choix qu’ils ont fait et qui leur convient très bien. De plus Sky n’a pas une scolarité comme les autres puisqu’elle ne va pas au lycée. C’est son père qui lui fait les cours à domicile.

Rose, fille d’un acteur célèbre et d’une mannequin. Ne rêve pas de cette vie là même si sa mère l’encourage fortement à suivre ses traces. À défaut de sa mère, Rose, préfère éviter d’être sous les feux des projecteurs et faire la une de tout les magazines de mode. Elle a d’autres ambitions.

Maali est une jeune fille timide et elle est d’origine Hindoue.

Et pourtant toutes ces différences ne font pas d’elles des filles mauvaises, tout ce qu’elles veulent c’est être accepté telle qu’elles sont sans pour autant rentrer dans un moule et se conformer à toutes les filles de leurs âges.

Un livre vraiment intéressant, très profond avec un sujet actuel – que j’associerais avec le harcelèment scolaire. Ce genre de livre est très bien pour les jeunes (et les moins jeunes), l’auteur apporte un véritable message dans la lecture sans pour autant être moralisateur. Mais ce message fait réfléchir sur la manière dont on traite les autres qui s’habillent différemment, qui ont des origines ou une autre orientation sexuelle que la nôtre et ceux qu’on exclut car ils n’ont pas les mêmes centres d’intérêts que nous. Ainsi cela fait prendre conscience aux jeunes que c’est de la simple méchanceté et que cela peut faire beaucoup de mal.

Cette histoire apporte aussi un autre message, un message d’espoir montrant que tout le monde à sa place dans la société. Il faut simplement s’entourer des bonnes personnes avec qui partager les bons ou les mauvais moments et qui seront toujours là à nous encourager et à nous tirer vers le haut. Et nous démontre également que les rêves même les plus fous ne sont pas si irréalisables qu’il n’y paraît.

En bref, un roman young adult réaliste vraiment accrocheur portant sur l’amitié entre quatres adolescentes aussi attachantes les unes que les autres et auquel chaque lecteur ou lectrice peut s’identifier. Proposant à travers celui-ci des messages qui permettent de se pencher sur la réflexion de ce qu’ils transmettent. Ce tout nous permet de passer un agréable moment et d’attendre avec impatience le deuxième tome.

Entre les murs de Paul Clément

C’est avec une impatience non contenue que j’ai fait l’acquisition des trois nouveaux bébés de Paul Clément, avec ses trois premiers opus de sa saga Les orphelins de Windrasor. J’avais découvert sa plume avec Creuse la mort, qui avait été une lecture très très rapide –moins de 24H- et assez parfaite dans son genre. Cette fois, l’auteur nous offre un univers très crédible – non pas que ça ne soit pas le cas dans ses autres romans hein, ne vous méprenez pas –  une histoire bien pensée et bien construite. Il n’y a aucun temps mort, on entre directement dans l’action, ce qui est très appréciable.

A mes yeux, c’est une sorte de contes de fées  à la sauce Famille Addams ; un récit qui emprunte aussi bien aux orphelins Baudelaire qu’à Oliver Twist, sans oublier une zeste d’Harry Potter et de Maxime Chattam. Pour les deux derniers, il ne s’agit que d’une vague ressemblance, absolument pas d’un copier-coller. Concernant Lemony Snickett et Charles Dickens, sans doute des influences bien digérées au préalable, je ne peux que supposer ici.
L’alternance de points de vue donne une dynamique bien vue et bien pensée à ce roman, et on ne s’ennuie pas une seule seconde.
Les personnages sont attachants : personnellement je suis tout particulièrement sous le charme d’ Iphis –une jeune fille intelligente et courageuse, amoureuse de livres-, sans oublier Spinello –le jeune garçon qui fait tourner en bourrique les surveillants de l’orphelinat.

Les enfants vivent sous la menace de créatures inquiétantes et mystérieuses, les Ignobles.
Dans cet orphelinat, ils sont considérés comme dispensables. Il vaut mieux pour ces enfants qu’ils se rendent utiles, sous peine d’être envoyés ailleurs (Dieu sait où). S’ils ont une chance d’être adoptés, leurs gardiens seront très peu regardants sur les qualités et les intentions des adoptants, l’essentiel étant que les enfants débarrassent le plancher, et aussi vite que faire se peut.
Les descriptions de certains personnages sont croustillantes à souhait ; je pense à la marquise et au marquis, dotés d’un physique dignes de personnages des Noces funèbres de Burton, et de caractères acariâtres.

La fin du livre ne donne qu’une hâte : se plonger dans la suite, ce que j’ai fait immédiatement, d’ailleurs. Je ne chercherai pas à lister les défauts de cette histoire, parce que très honnêtement, pour l’ instant, je n’en vois pas.

Phobos de Victor Dixen

Titre : Phobos – Tome 1
Auteur : Victor Dixen

Chronique:

En tant que retardataire, voilà que je me lance enfin dans la saga Phobos. Quelle pression n’empêche, vais-je faire partie de ceux qui ont adoré où vais-je faire partie de cette minorité qui n’ont pas apprécié ? Depuis le temps que j’en entends parler et principalement qu’en bien sauf quelques personnes à qui j’ai dis que je lisais Phobos – Tome 1 et qui m’ont dit qu’elles n’avaient pas trop apprécié celui là car il était trop long ???
Et bien je dois dire que j’étais étonnée.

Moi j’ai bien aimé ce premier tome, comme tous les premiers tomes c’est une introduction à ce qui va se passer dans les prochains. L’auteur ne peut pas raconter tout d’un coup, sinon dans ce cas là on dirait qu’il a été trop vite et qu’on aurait voulu plus de détails, en apprendre plus sur les personnages ect…

Alors mon avis sur ce premier volet, je trouve que l’auteur pose bien les bases. Il ne faut pas oublier que les six prétendantes et les six prétendants sont confinés chacun de leur côté dans une capsule (qui ressemble plutôt à une boîte de conserve) montée sur 4 étages avec le strict minimum, on peut pas dire que ce soit le grand luxe même si le confort est là. Idem pour les activités, le choix n’est pas énorme. Ce que les prétendantes et les prétendants attendent impatiemment, tout comme les lecteurs sont les speed-datings journaliers.

C’est vraiment ces speed-datings le plus intéressant … C’est a travers ces rendez-vous qu’on apprend à faire connaissance avec chaque personnage, à savoir d’où il vient, quel est son histoire, les raisons de sa candidature à ce projet (même si il y a toujours quelques mystères).

De plus , petit rappel au cas ou vous auriez oublié, le voyage dans ce vaisseau (capsule) jusqu’à la destination finale dure 5 mois, 5 mois c’est quand même long. Les personnages ne font pas que dormir.

Alors pour le choix de dénouement pour cette première partie moi j’approuve. C’est un choix très judicieux, pour ma part je n’y changerais rien. Et puis la plume de l’auteur est très addictive, on ne peut pas poser le livre deux secondes qu’on est obligé de le reprendre pour savoir ce qu’il va se passer, pimenté par les nouveaux rebondissements auxquels on ne s’attendait pas. Avec ce livre on prend un ticket pour avoir plein d’étoiles dans les yeux. Un magnifique voyage dans l’espace au bord du Cupido.

Franchement je ne regrette pas du tout d’avoir commencé cette saga. Et si vous ne l’avez pas encore commencé, foncez ! Mieux vaut tard que jamais. La preuve ????

En bref, un premier tome vraiment top ! Dont on en ressort des étoiles pleins les yeux. Un très beau voyage que nous fait faire Victor Dixen. J’ai hâte de poursuivre l’aventure avec nos six prétendantes et nos six prétendants que ce soit toujours à bord du Cupido ou sur la planète Phobos. Je trépigne d’impatience de savoir ce que réserve le second tome.

Le Livre des Ombres de N. E. Genge

Charmed : Le livre des Ombres, de N. E. Genge, 185p, Edition de 2002.

Bon eh bien, je m’attendais à beaucoup mieux comme livre ! Très déçue. (je n’aurais pas eu de challenge sur ce livre j’aurais abandonné ma lecture dans les 20 premières pages)

En effet, les 20 premières pages étaient les plus dures à lire. Un vrai supplice pour moi. C’est comme si elle prêchait (j’ai pas d’autre mot), pour nous faire adhérer à son loisirs / ses croyances / etc dans la sorcellerie wiccan. Et ça c’est que le début… Je m’attendais à un livre parlant du livre des ombres de la série Charmed, vu que c’est le titre et la couverture du livre, mais non. En réalité, okay ya bien ensuite 3 sections sur les « produits » (herbes, cristaux, bougies, etc) qu’il faut impérativement et optionnellement avoir chez soi quand on veut tel ou tel résultat, ainsi que les choses à faire / réciter / préparer. Mais toute une section 5 qui ne correspond pas au thème du livre tel qu’il devrait l’être à l’origine, et qui correspond qu’à ce que elle-même voulait parler, c’est à dire des choses qu’elles ne trouvent pas justes dans les épisodes, car ne correspondant pas à ce qu’elle a appris sur la sorcellerie, et encore plus fort, dans la fin de section 5 carrément les fautes de tournages qui n’ont absolument rien à voir avec le fameux livre. Puis une petite section 6 mentionnant la filmographie des acteurs principaux. Inutile pour le thème, mais bon, c’est pas gênant, pour les quelques petites pages de fin, comparé aux dizaines et dizaines de pages pour la section 5 !

Pour résumer, elle parle de ce qu’il faut avoir et faire pour faire des rituels, parle beaucoup de la série, mais pour citer de nombreuses fois les mêmes choses (à force le premier épisode c’est… saoulant!), cite ce qui existe dans le monde de la sorcellerie dans « la réalité comparée à la télévision », mais ne s’épanche pas vraiment sur le livre en lui-même, ne cite pas un grand nombre des formules présentes dans le livre, ni ne mentionne quels ingrédients les sœurs ont utilisés pour tel ou tel envoûtement… En gros, elle a pris un titre qui la ferait lire, pour au final ne parler que de « sa » magie et de ce qui ne va pas dans la série, mais aucunement du thème principal : le livre des ombres ! Nan franchement, je ne le recommande pas, en tous cas à ceux qui voudraient en savoir plus sur le livre, car de ce côté-là on en sait moins que dans la série, mais qui au contraire voudraient en savoir plus sur « l’art de la sorcellerie » grâce aux renseignements sur les différentes herbes, manières de faire des rituels, quoi et comment disposer tel ou tel objet, etc…

Wow… je me suis lâchée. C’est pour dire à quel point ce livre m’a énervé !