La Forêt des Damnés de Carrie Ryan

LaForêtdesDamnés

Résumé :Le rêve de Mary ? Voir l’océan. Mais le village dans lequel vit la jeune fille est entouré de clôtures. Et de l’autre côté se trouve la forêt des Mains et des Dents où rôdent les Damnés, morts-vivants avides de chair humaine. Recluse dans ce petit îlot dirigé de main de fer par la Congrégation des soeurs, elle mène une vie rythmée par la peur et l’angoisse. Pourtant, elle refuse d’accepter les vérités des soeurs qu’elle soupçonne de cacher de vieux secrets. La Forêt des damnés est d’abord l’histoire d’une jeune fille obstinée et inconstante, pleine de rêves et de passions, qui n’acceptera jamais de céder à la fatalité ni de se plier à l’ordre établi. Dans son univers étouffant qui se délite peu à peu, elle sera confrontée à l’intolérance, aux drames les plus insupportables. Jusqu’au jour où les grillages céderont…

Un livre intéressant , nous plongeant dans un monde pré-apocalyptique , le mariage obligatoire pour la survie de la race , la peur qui nous ronge le ventre quand on entend les mailles du grillage grincer , la confusion d’une jeune fille face à la religion …. Le point fort de ce livre est qu’il arrive à nous plonger dans l’ambiance apocalyptique qui entourent les héros de l’histoire . Mary que l’on suit est une jeune fille qui ne demande qu’une chose : voir l’océan dont sa mère lui a tant parlé , avant d’être mordu par un damné. Après cela elle se promet d’aller voir l’océan , pour elle , pour sa mère . Un style un peu lourd mais qui en soit n’est pas très grave car il accentue en quelque sorte les angoisses dans lequel nous plonge le livre .

Cependant on peut noter des points négatifs : peu d’explications concernant les Damnés … D’où vient le contagion ?  On peut aussi être troublé de ne pas vraiment savoir à quelle époque nous sommes , les gens du village vivent comme au Moyen-Âge , puis l’on entend parler de buildings . On a un peu de mal à suivre l’action quelque fois , on ne comprend pas pourquoi le grand amour de Mary a décidé d’en épouser une autre pour ensuite la tromper avec elle . Beaucoup de choses ne sont pas dites … D’où viennent les Damnés rapides ? Pourquoi Gabrielle devient-elle Damnée alors qu’elle était en sécurité chez les sœurs ? Que complotent les sœurs , pourquoi cachent-elle qu’il y a un ailleurs ? Que veulent dire les chiffres présent au bas des grillages . Que de questions sans réponse qui rendent le livre frustrant .

Une suite est sortie … Elle raconte l’aventure de la fille de Mary . On est face à une ellipse de 15 ans ce qui veut dire que toutes les questions que nous nous sommes posée durant la lecture du tome un , ne trouveront pas de réponse.

Un bilan mitigé . On a devant nous une histoire avec du potentiel qui est savamment gâchée par trop de non dit et de lourdeur . Trop de questions sont sans réponses . Trop d’incohérences et une suite peu dans la continuité. Je conseille tout de même ce livre car il recèle plus de points forts que de points négatifs.

L’Ombre de l’Assassin de James Clemens

l-ombre-de-l-assassin-361-1Tylar de Noche,chevalier déchu maîtrisant les ombres et faisant partie de la célèbre caste des chevaliers d’Ombre est témoin d’un acte effroyable :
l’assassinat d’un des cent dieux faisant partie des neufs contrées.
« Pourchassé sans relâche » il devra vaincre le vrai meurtrier.
Le sort de son monde est entre ses mains !

Cette belle cavale fantastique signé James CLEMENS est très réussie.
Son imagination est telle qu’on se croirait à côté de Tylar.
On remarque aussi que les créatures ou les espèces n’ apparaissent pas dans d’autres livres (en tout cas pas encore) donc je remercie l’auteur pour son imagination si pure.
Je conseille ce livre pour des personnes ayant déjà lus plusieurs livres fantastiques comme ceux de robin HOBB , pierre BOTTERO ou de Christopher PAOLINI.

L’île perdue d’Eric Sivry

île perdueRésumé:

Alex prétend avoir trouvé par hasard le récit à la troisième personne d’Alexandre, un naufragé du XVIIIe siècle. Le manuscrit le bouleverse au point qu’il décide de suivre les traces de ce jeune homme et de retrouver l’île perdue de l’Océan Indien où celui-ci a vécu la pire des solitudes. Peu à peu, le naufragé a sombré en effet dans la folie, hallucinations et souvenirs se mêlant dans son esprit. Mais au moment de quitter l’île, son petit avion s’écrase sur la plage et Alex devient à son tour prisonnier.

 

Le récit d’Alex se mêle à celui d’Alexandre, au point que l’on se demande si ces deux personnages n’en forment pas qu’un seul. Qu?est-ce qui a donc poussé Alex à tout abandonner, alors qu’il était un diplomate reconnu ? La solution de cette énigme se trouve-t-elle dans son histoire, où dans celle d’Alexandre ?

Mon avis:

 

Quand on lit la 4éme de couverture, on pense tout de suite qu’on suivra plus Alex que Alexandre alors que non. En écriture italique c’est Alex et en normal c’est Alexandre.
Pour ma part, je me suis très vite sentis à la place d’Alexandre et je ressentais la même chose que lui par moment. Au début, il se pose beaucoup de questions sur ce qui lui est arrivé ou qu’est-ce qu’il va bien pouvoir faire sur cette île paradisiaque en seul et unique naufragé. Il se souvient d’une énorme tempête et bizarrement, 1 an après son naufrage, une tempête énorme et un cyclone revient tout décimé. Mais Alexandre ne se laisse pas faire et va tout faire pour survivre. C’est un vrai combat qu’il va mené alors qu’il ne fait plus la différence entre folie et réalité.
J’ai bien aimé aussi les retours en arrière. On passe facilement du présent au passé sans se perdre.
Le seul point négatif que je trouve dans ce livre, c’est que l’on n’a pas assez d’explication sur l’histoire d’Alex. C’est du rapide et j’aurais aimé plus d’explications. J’ai pas vraiment ressenti la ressemblance entre ces deux personnages. Je trouve ça dommage.

 

J’ai reçu ce livre en Partenariat, je tiens à remercier la maison d’édition pour m’avoir donné l’occasion de lire ce livre

Le cahier de Maya d’Isabel Allende

Le cahier de Maya

Maya Vidal a fui les autorités américaines ainsi que les trafiquants lancés à ses trousses et s’est réfugiée sur la petite île de Chiloé, au bord du Chili, chez Manuel Arias, un ami de sa grand-mère Nini. La jeune fille de 19 ans va alors découvrir un nouveau monde, celui de ses ancêtres, bien éloigné de celui dans lequel elle a grandi… Un monde fait de croyances, de lenteur et de tranquillité. Peu à peu, Maya va s’ouvrir et s’adapter à ce rythme de vie simple et ainsi tenter d’apaiser la colère, la solitude et la rancœur qui la rongent depuis la perte de Popo, son grand-père adoré. Mais le danger rôde et ces dernières années faites d’excès, de drogues, d’alcool et de mauvaises rencontres menacent de la rattraper… Heureusement que la jeune fille peut compter sur le soutien de ses proches et sur celui, toujours très présent, du défunt Popo. Mais cela suffira-t-il pour trouver la paix ?

« Le cahier de Maya » est le premier roman que je lis d’Isabel Allende et certainement pas le dernier, tant j’ai aimé la beauté et l’émotion libérées par sa plume. Ces cahiers nous permettent de naviguer entre deux époques. D’un côté, le passé de la jeune fille, qui n’a pas toujours été dissolu et tumultueux puisque celle-ci, abandonnée par sa mère et délaissée par un père steward, a été élevée par ses grands-parents, dont l’amour et la bienveillance l’ont protégée jusqu’à ce que la maladie emporte son grand-père. C’est à ce moment-là que la famille a implosé, incapable de surmonter le chagrin lié à cette perte, et que les choses se sont gâtées… En parallèle, on suit Maya dans sa nouvelle vie, coupée du monde et immergée dans un lieu magnifique, où la nature règne en souveraine. Une île dénuée d’artifices et de faux semblants, propice à la méditation, qui va permettre à la jeune femme de faire des rencontres essentielles qui l’aideront à se sortir de ses névroses et à trouver sa voie.

On s’attache très vite à cette adolescente un peu paumée, mais très respectueuse des autres et à la tête bien remplie. J’ai été touchée par l’émotion et la force des relations qui unissent les différents personnages. Isabel Allende nous fait découvrir un pays magnifique et enchanteur mais aussi, et surtout, l’histoire chilienne, un pays longtemps malmené par les dictatures et dont le peuple a énormément souffert et garde encore des séquelles de ces années de terreur et d’oppression. Un roman sur l’adolescence, ses excès et sur le Chili extrêmement fort, porté par une écriture fluide et agréable, qui nous entraîne à l’autre bout du monde et réserve bien des surprises !

Un énorme merci à Livraddict et aux éditions Grasset pour ce partenariat qui m’a permis de faire cette bien jolie découverte !

La vie rêvée d’Ernesto G. de Jean-Michel Guenassia

La vie rêvée d'Ernesto G.Quatrième de couverture

De 1910 à 2010 et de Prague à Alger en passant par Paris. La traversée du siècle de Joseph Kaplan, médecin juif pragois. De la Bohème et ses guinguettes où l’on croisait des filles qui dansaient divinement le tango en fumant des Bastos, à l’exil dans le djebel, de la peste d’Alger aux désillusions du communisme, voici la vie d’un héros malgré lui, pris dans les tourmentes de l’Histoire. Une vie d’amours et de grandes amitiés, une vie d’espoirs et de rencontres, jusqu’à celle, un jour de 1966, d’un certain Ernesto G., guerrier magnifique et terrassé, échoué au fin fond de la campagne tchèque après sa déroute africaine.

On retrouve ici toute la puissance romanesque de Jean-Michel Guenassia qui, après Le Club des incorrigibles optimistes, nous entraine dans la délicate nostalgie des hommes ballottés par l’Histoire, les hommes qui tombent et qui font de cette chute même et de leur désenchantement une oeuvre d’art.
La vie rêvée d?Ernesto G. a reçu le Prix du Roman Historique des lecteurs de Levallois 2012.

Ma lecture
J’allais chercher UN livre défini, avec la ferme intention de ne pas me laisser happer par les ensorcèlements d’une librairie. Vraiment, CE livre recommandé ne me tentait pas, je l’ai pris, soupesé, étudié. Je l’ai reposé et je me suis enfuie avec La vie rêvée d’Ernesto G. dont l’achat était le cadet de mes soucis.
Bien sûr j’avais vu que le tout-au-fait en parlait. Bien sûr l’image était belle, ses couleurs aussi et elle comportait un « moyen-de-forme ». Bien sûr l’ébauche de nom propre était évocatrice. Bien sûr l’emballage précisait « Un grand roman du désenchantement par l’auteur du Club des Incorrigibles optimistes. » Tous ces indices tentant qui m’auraient poussé par esprit de contradiction à ne pas m’en approcher.
Ce fut peut-être un peu de ça, peut-être du besoin inavoué d’être déçue, de céder à un énième caprice en temps de pseudo-disette, à un instinct ou au hasard. Ptet, ptet pas, comme chante le seul écrivain valable depuis Victor Hugo.
J’y ai trouvé un peu de tout ça et tout autre chose.
Une envie de t’écrire à toi et une foutue émotion fainéante.

La même sensation que quand je vois un film et que je refuse obstinément de m’exprimer à son sujet. Je n’ai pas envie de répondre au « t’as aimé ? » réducteur, juste d’en exploiter les réminiscences, d’explorer mes ressentis fragiles, de les gonfler de raison ou de laisser l’empirisme subjectif les admettre. Pas de polluer avec mes mots ou pire ! ceux des autres.
Ca se voit non ? Pas la moindre pollution verbeuse à l’horizon !

Une déception
J’avais décidé d’être déçue et c’est avec ce bel état d’esprit que j’ai vaillamment parcouru les 354 dont je m’attendais à ce qu’elles ne fassent que précéder la rencontre. Ta photo-marque-page serpentait entre les pages avec paresse mais sans aménité, et nos regards se promenaient. En apparence sans rien attendre, sans juger. Affichant une décontraction qui n’avait d’égal que mes dispositions à pester contre le premier badaud qui m’en donnerait l’occasion.
Je n’ai pas senti le souffle de la formidable épopée vantée. Je n’ai pas été emportée dans le flot du siècle. J’ai lu comme le proragoniste (Joseph K.) vivait sa vie. Comme n’importe qui.
Mais aucun faux pas. Jean-Michel GUENASSIA funambule entre l’écueil d’en faire trop ou pas assez. L’écriture est sobre mais jamais dénudée, elle se fait oublier sur plus de cinq centaines de pages. Les personnages périplent au travers du siècle et des lieux. Chacun prend de la place comme si sa réalité implosait de la page alors qu’il n’est en rien le personnage principal, qui se fait si discret parfois. On s’attache, malgré le côté Harry Potter (et là c’est MOI l’élu, et là JE rencontre un mythe, et là JE parle toutes les langues et sauve les petits enfants d’Afrique), et la vie les rattrape toujours à temps pour apporter son lot de désillusions et naufrager (oui aujourd’hui j’aime les verbes) l’état de grâce. Il en est de même de l’histoire « vraie », il en est de même des ébauches d’envolées romantiques ou lyriques de cette ?uvre. Peut-être que ceux qui attendront autre chose qu’une déception seront déçue de ce manque d’ambition ; j’ai été touchée par sa justesse (bon, il aurait pu se battre en Espagne, ce con *mauvaise foi off*).

Un spoil, mais je ne résiste pas, fallait pas lire jusqu’au bout cette fois
« Je recommande au voyageur sensible, s’il va à Alger, d’aller déjeuner au restaurant Padovani qui est une sorte de dancing sur pilotis au bord de la mer où la vie est toujours facile… »
L’Eté, Albert Camus
Voilà la citation qui clôt l’ouvrage. Evidemment la référence à Camus, et par ce biais, m’a rendue toute chose et vous vous sentirez sans doute très peu concernés !
Disons qu’il reste à sentir l’empreinte de toute la littérature du siècle, et pas seulement le poids de son histoire, dans le romanesque discret -ou désuet- de l’écriture de Jean-Michel Guenassia.