Infini de Rachel Ward

Intuitions, tome 3
Infini

Rachel Ward

Editions Michel Lafon
283 pages

Genre : Jeunesse, Fantastique

Prix :

Le résumé

Depuis sa naissance, Adam voit, comme sa mère Jem, des numéros flotter au-dessus des personnes qu’il croise. Il s’agit de la date de leur mort. Et bientôt, sa fille Mia montre qu’elle possède un bien plus terrible don…
2029, après l’apocalypse. Le chaos règne sur le monde, et les villes sont désertées. Adam et Sarah sont harcelés à cause de leurs pouvoirs hors normes. Dans les alentours de Londres, différents clans tentent d’imposer leur loi. Ils emprisonnent arbitrairement la population, qui croit pourtant trouver dans les quartiers qu’ils contrôlent une protection contre le désordre ambiant.
Mais dans la tumulte, Adam et Sarah luttent pour protéger leur bien le plus précieux : leur fille Mia. Car si Adam peut deviner quand la vie s’arrête, et Sarah dessiner l’avenir, Mia semble posséder des facultés plus puissantes. L’enfant extraordinaire devient difficile à cacher, et rapidement, les bandits s’en prennent à elle…
Adam et Sarah réussiront-ils à l’extirper de leurs griffes ? Et si, derrière Mia, se jouait le destin du monde ?

Alors, alors…

Je tenais avant tout à remercier les Editions Michel Lafon et la team de Livraddict de m’avoir offert la possibilité de lire ce livre dans le cadre d’un partenariat. J’avais vraiment envie de découvrir comment se terminait cette trilogie et j’ai eu la joie de recevoir ce tome 3 alors qu’il ne me restait que quelques pages du tome 2 à lire alors j’ai tout de suite enchaîné.

Alors que l’Angleterre a été décimé par des évènements naturels comme l’avait prévu Adam, nous le retrouvons 2 ans plus tard avec Sarah et Mia dans des camps de fortune installés ici et là. L’atmosphère y est des plus sombre car nos héros sont toujours en fuite et la situation est difficile car Sarah est enceinte.

En effet Adam pense toujours être recherché pour meurtre.  Il est en effet traqué mais pas pour cette raison. Je n’en dirai pas plus afin de ne pas spolier ceux qui n’auraient pas lu les tomes précédents.

Ce tome 3 nous entraîne dans une réflexion encore plus intense sur la perception de la mort. La plume de l’auteur est toujours aussi percutante et le fait d’alterner les chapitres entre Adam et Sarah permet une vision différente des situations vécues très intéressante.

Toutefois, Adam m’a vraiment porté sur les nerfs avec son comportement d’écorché vif totalement égoïste. Je l’aurais aimé un peu plus réfléchi, tout comme il eut été agréable que Sarah soit moins passive. Ces deux facettes des personnages m’ont fait quelquefois arrêter la lecture du livre car je trouve que cela cassait le rythme de l’histoire. Heureusement Mia est un véritable rayon de soleil et l’amour fusionnel qui l’unit à sa mère, un véritable havre de paix dans ce récit tourmenté.

J’ai eu également un peu de mal avec les motivations du chef du gang des méchants. Cela m’a semblé un peu tiré par les cheveux.

Passés ces quelques défauts, les pages se tournent sans mal, les évènement s’enchaînent à un rythme effrénés et on peut se laisser emporter par toutes les situations haletantes que vont vivre nos héros.

J’ai donc terminé tant bien que mal ce troisième tome, un peu déçue car je ne l’ai pas trouvé à la hauteur des précédents. Je pense que Rachel Ward aurait pu approfondir certaines situations plutôt que de vouloir à tout prix qu’il se passe un nouvel évènement à chaque nouveau chapitre.

Ce n’est donc pas un coup de coeur et c’est le tome que j’ai le moins apprécié. Toutefois il est à lire car il clôt cette saga dont j’ai apprécié les deux premiers opus et même s’il n’est pas à la hauteur des autres restent tout de même de très très bonne qualité.

Compte-rendu du Book club de juin : Rose de Tatiana de Rosnay

Les avis sont partagés sur cette lecture. Néanmoins le roman obtient la jolie note de 8/10. Ce livre fut un coup de cœur pour beaucoup, une déception pour une minorité.
Les divergences portent essentiellement sur les descriptions que l’on a trouvé parfois trop longues, bien que détaillées et documentées, et le fameux secret qui se révèle somme toute décevant car semble ne pas réellement coller à l’histoire. L’on se pose alors la question : ce livre peut-il être classé dans la catégorie « secrets de famille » ? L’attachement de Rose à sa maison est un élément qui fait débat, certains lecteurs se retrouvant dans ce lien fort à un lieu chargé d’histoires, d’autres ne comprenant pas vraiment ce qui peut expliquer le geste de Rose, en symbiose avec cette demeure.

C’est le côté touchant de ce court roman qui a le plus plu, le combat de Rose pour sauver sa maison, sa relation avec Alexandrine, l’histoire d’amour avec Armand sur laquelle repose toute l’histoire et, bien sûr, les descriptions sensibles des quartiers parisiens d’avant Haussmann. Le fait que ce récit appartienne au registre épistolaire a été souligné comme une originalité qui procure un grand plaisir de lecture, bien que certains lecteurs aient eu du mal à se retrouver dans la narration.

Les lecteurs ont évoqué un autre roman de Tatiana de Rosnay, Elle s’appelait Sarah, qui a semblé plus convaincant et recueille de nombreux suffrages. On évoque d’ailleurs quelques ressemblances (la maison, le petit garçon).

Dans le détail :

L’intrigue, construite autour des grands travaux imaginés par le baron Haussmann, nous entraine au cœur des quartiers éventrés, défigurés de la capitale, sous le second empire. Napoléon III, impressionné par la ville de Londres, voulait faire de Paris l’équivalent français. Embellir, assainir, sont les mots d’ordre mais le roman présente le point de vue des habitants d’un quartier parisien menacé de destruction.

On peut se demander si le combat de Rose pour garder sa maison est vain, si elle aurait pu faire basculer les choses. Mais le roman rend compte de la réalité : les travaux étaient inévitables et Paris en avait besoin. L’auteur évoque le Paris des années 1850. On y retrouve les anciens noms de rues et une description fine réalisée à partir de photos d’époque. Le point de vue interne facilite l’immersion du lecteur dans le quartier de Rose et son combat prend forme.  C’est aussi le combat de toute une ville, notamment pour lutter contre l’amputation des jardins du Luxembourg ou de certaines églises.

Evidemment on comprend la lutte de Rose, la maison de son défunt époux faisant partie du patrimoine familial mais aussi du patrimoine historique de la ville. Son engagement n’est pas vain même s’il n’a pas convaincu tous les lecteurs, car justifié. Même s’il n’aboutit pas, on admire le courage de l’héroïne. Les travaux sont apparus comme violent à l’époque, on le ressent dans le roman. C’est cet ancrage dans la réalité, dans l’Histoire, qui a plu car permet de se représenter la vie d’un quartier parisien au milieu du  X IX°S. Les lecteurs ont été touchés par le fait que, bien que nécessaire,  la réhabilitation d’une ville fasse disparaitre ainsi des pans entiers de l’Histoire. On a fait quelques rapprochement avec notre vie actuelle, convaincus que de nos jours le combat des citoyens aurait plus de poids que celui de Rose : autre lieu, autre époque. Cela étant la lutte de Rose a été menée jusqu’au bout et l’on aime à penser que l’article de journal qui clôt le roman a eu un impact sur les esprits.

Certains lecteurs ont regretté que l’on ne s’éloigne pas un peu de Rose , de son vécu personnel, pour s’immerger dans les rues de Paris et retrouver les bouleversements des autres habitants comme l’ont souligné Zola ou Balzac par exemple, en leur temps. Peut-être le roman colle-t-il trop au point de vue de Rose, son attachement à la demeure familiale, son quartier. Mais le sujet du roman n’est-il pas justement ce lien fort. Tatiana de Rosnay a dû s’appuyer sur ces classiques mais son sujet est plus ciblé : la vie d’une personne au milieu du tumulte. Il ne s’agit pas d’un roman historique. Sans doute le but était-il de réveiller le Paris d’antan, de redonner vie à un quartier qui a existé. Le sacrifice de Rose, perçu comme extrême par certains , souligne que c’est aussi une part de la vie des gens qui disparait.

Les personnages :

Le personnage de Rose a beaucoup touché les lecteurs. On l’explique par son courage, sa force morale mais aussi par son âge avancé. Sans son fils et son mari elle semble n’avoir plus rien à perdre. La perte de sa maison, vécue comme la goutte d’eau qui fait déborder le vase, explique son geste. Son combat, sa décision qui peuvent sembler fous, prennent sens au cours du récit, des lettres, des révélations. Certains lecteurs se sont reconnus en elle et ont apprécié cette proximité. Le terme « héroïne tragique »  a été employé pour la qualifier. C’est justement ce qui a déplu à d’autres personnes qui n’ont pu entrer en contact avec ce personnage hors normes. On lui a reproché de vivre dans le passé sans pouvoir se projeter vers un avenir. Pour d’autres lecteurs c’est au contraire ce lien fort avec le passé qui fait de Rose un témoin et l’a rendue plus humaine.

On est étonné que le secret de Rose n’ait pu être révélé avant à son époux. Cet aspect du roman a déçu mais n’a pas terni l’image que le lecteur se fait de Rose. Au contraire, il justifie son geste final.

Le couple Rose/Armand a beaucoup touché le lecteur même si l’on aurait aimé en savoir plus sur cet homme. Cela renforce le geste de Rose qui n’a plus de « proche » au sens fort du terme et ne pense qu’à rejoindre les siens. La distance par rapport à sa fille Violette a été comprise comme facteur décisif bien que le manque d’amour maternel ait pu heurter. On n’aurait pas imaginé que Rose refasse sa vie, s’invente une nouvelle vie, après les descriptions de son attachement à son quartier, son époux et sa belle-mère. Il ne faut pas non plus oublier que les deux hommes de sa vie sont décédés ici.

D’autres personnages ont retenu l’attention des lecteurs :

Alexandrine , probablement la fille que Rose aurait aimé avoir, est un personnage énigmatique, mystérieux que l’on a eu du mal à cerner mais dont le geste final en dit long sur son affection pour Rose. Deux possibilités ont été évoquées pour expliquer son geste qui a surpris : elle voulait rejoindre Rose en qui elle a vu une mère / elle voulait convaincre Rose de sortir de sa maison et peut-être vivre avec elle.

Le libraire, M Zamaretti, qui a initié Rose à la littérature et par lequel on rencontre Flaubert par exemple, a plu. Ce personnage ne passe pas inaperçu dans le roman.

Enfin Gilbert, personnage en marge, soutien indéfectible de Rose, est un personnage touchant que l’on aurait là encore aimé connaitre davantage.

Il n’y a ni gagnants ni perdants dans cette histoire, chacun ayant réagi selon ses convictions : accepter de partir pour se reconstruire une vie, se battre puis céder ou aller jusqu’au bout. L’article final inscrit Rose et Alexandrine dans l’Histoire.

Quelques mots sur le style : que l’on connaisse ou non Tatiana de Rosnay on a apprécié le registre épistolaire. L‘enchevêtrement de lettres crée un réseau qui permet de comprendre les liens intimes qui unissaient les personnages. Ce style crée une proximité. Cette originalité du roman a été reconnue comme ce qui en fait l’intérêt car les lettres révèlent la nostalgie, les souffrances et en disent long sur l’héroïne.

En outre les changements de point de vue selon qui rédige la lettre apportent un second souffle au roman qui aurait u paraitre monotone. Certains passages sont ainsi plus émouvants que d’autres. On a cité la correspondance entre Armand et Rose, puis entre Rose et sa belle-mère.

Un joli roman donc qui a été diversement compris selon ce que l’on y recherchait : un lien avec l’Histoire, un secret de famille ou un récit de vie…

Compte-rendu écrit par : unchocolatdansmonroman

En Sibérie de Colin Thubron

Merci à Folio et à Livraddict de m’avoir permis de découvrir En Sibérie, de Colin Thubron.

Présentation de l’éditeur: La Sibérie : un immense nulle part, plus grand que les États-Unis et à peu près inconnu. Une terre dévastée que peuplent, entre usines en ruine et déchets nucléaires, des popes illuminés, des chamans égarés, des rescapés du Goulag – autant de fantômes s’acharnant à vivre malgré tout. Le célèbre écrivain-voyageur mêle le passé au présent, les paysages aux rencontres, pour nous offrir le portrait poignant d’une terre aux allures de prison.

Mon avis: Ce livre est un voyage extraordinaire au coeur d’une contrée dont les différents visages se mêlent et se fondent pour ne plus faire qu’un dans la crise sociale et identitaire. Car en Sibérie, davantage que l’exploration d’une région, est une galerie de portraits, à peine esquissés pour certains, plus travaillés pour d’autres qui ont en commun la détresse humaine. Que la crise traversée par les uns ou les autres soit économique ou religieuse, chacun peine à faire le deuil d’un idéal déchu auquel il ne parvient pas à substituer un autre modèle, que ce soit à l’échelle, politique, du pays, ou à l’échelle personnelle, de l’individu..

C’est pourquoi ce récit de voyage ne lasse pas, parce que le narrateur sait s’effacer lorsque c’est nécessaire, ou au contraire, confronter ses propres représentations à celle de l’autre, remettant en permanence l’homme au centre de sa réflexion.

On peut s’interroger sur la portée de ce livre, sur sa valeur de témoignage… J’y vois plutôt un questionnement identitaire, quasi-fonctionnel, car chacun s’efforce, tant bien que mal, à définir ou à (re)définir le rôle de cette Sibérie multiple et méconnue. On est tenté de répondre à la lecture du livre que, malheureusement, le délabrement idéologique, avec tout ce qu’il entraîne, constitue le socle commun de cette vaste contrée sinistrée.

La trilogie de la lune de Johan Heliot

Résume de l’éditeur :

Approchez ! Approchez ! Mesdames et Messieurs ! Venez découvrir la merveilleuse mécanique de Jehan Heliot. Une relecture étourdissante de l’Histoire. Tremblez ! Riez ! Pleurez ! De l’aventure, du frisson, de l’amour, de l’étrange !
Le roman révolutionnaire qui inventa le steampunk à la française !
Une trilogie exceptionnelle avec les plus grandes figures de l’Histoire et de la littérature !

Mon avis :

J’ai lu ce livre lors d’une lecture commune organisée par Plumeline  avec  Tousleslivres et Vepug.

Au début de ma lecture le style, le nombre de pages et surtout la petite écriture serrée me firent peur. Je pensais abandonner et puis je me suis laissé  emporter et  au final j’ai aimé.
Cette trilogie regroupe : la lune seule le sait, la lune n’est pas pour nous et la lune vous salue bien.

Le premier opus, ce déroulant au XIXème siècle sous le règne de Napoléon III, propose une relecture de l’Histoire de France dans laquelle les Ishkiss, extra terrestres  sachant contrôler le vivant, auraient  débarqué. On  s’aperçoit alors que  les méchants ne sont pas ceux que l’on croie et bien vite les extra humains deviennent les alliés d’humains qui rêvent  d’un monde meilleur. Les protagonistes sont Jules Vernes, Victor Hugo ou Louise Michel. Il est drôle de suivre ces personnages historiques à travers une fiction et je  me suis demandé si le vrai Jules Verne se serait reconnu dans ce personnage de révolutionnaire. L’auteur propose ici un roman très engagé politiquement où il  défend les théories marxistes.

Dans le second tome, nous voyons cette société idéale à l’œuvre et  j’avoue avoir partagé les visions de l’auteur car cette communauté où l’argent ne semble avoir aucun pouvoir, où l’égalité est totale et où le travail n’occupe d’une petite partie du temps de chacun à de quoi faire rêver. Néanmoins,  j’ai moins apprécié ce tome qui ce déroule sous le régime Nazi.  J’ai trouvé dommage que l’auteur remplace l’extermination des juifs par celle des sélénites, car je trouve que cela minimise l’horreur de la shoah.  Les camps de concentration sont à peine évoqués.  Par ailleurs je me suis perdue dans les détails  techniques des diverses machines.

Le troisième tome, de loin mon préféré,  est  à la première personne et c’est Boris Vian, le narrateur. Je remercie ma grand-mère de m’avoir fournie deux ou trois rudiment d’argot car ils m’ont été  nécessaires  à la compréhension de ce texte gouailleur. Cette histoire est une critique de la société américaine à l’époque du Maccartisme. On y croise des personnages emblématiques de l’Amérique de cette époque telle que John Wayne, Jack Kerouac ou Kennedy en passant par Lolita de Nabokov. L’auteur reprend également certaines répliques cultes du cinéma ou de la télévision. C’est un vrai régal.

En bref, c’est une trilogie que j’ai appréciée. Voilà de la science fiction intelligente et engagée, l’auteur fait passer un message politique mais sans pour autant négliger l’intrigue.

Thérapie de Sebastian Fitzek

Résumé: Josy, la fille du psychanalyste Viktor Larenz, souffre d’une maladie inconnue et disparaît mystérieusement. Quatre ans ont passé, Larenz s’est retiré sur une île au nord de l’Allemagne et reçoit la visite d’une romancière qui souffre d’une forme rare de schizophrénie : les personnages qu’elle invente prennent vie et son dernier roman ressemble étrangement à l’histoire de Josy…

Biographie de l’auteur: Sebastian Fitzek, né le 13 octobre 1971 à Berlin, est un écrivain et journaliste allemand. Il publie son premier livre, le roman « Die Therapie » en 2006, le succès est immédiat.

Mon avis: Ce n’est pas un coup de cœur, je n’ai pas adhérer au style de l’auteur!!
Je trouve que ce livre est plus un drame psychologique qu’un thriller.
J’ai trouvé l’histoire bien construite, bien écrite et il sait mettre du suspense dans son récit cependant ça n’a pas eu l’effet souhaité sur moi!! Nous éprouvons de la compassion pour ce père dont sa fille a disparu et qui tombe doucement dans la folie et nous suivons le cheminement de cette descente aux enfers!! Le huis clos sur l’île en pleine tempête est assez angoissant mais pas assez à mon goût, il me manque vraiment quelque chose pour que ce soit un bon livre et un thriller digne de ce nom!!
Les personnages ne m’ont pas ému autant que je l’aurais voulu bref c’est une déception !