Echange Fatal de Siobhan MacDonald

* Titre : Echange Fatal
* Auteure : Siobhan MacDonald

Chronique :

Comme souvent avec les thrillers à peine avoir lu quelques pages/chapitres qu’on se fait déjà des idées ou plutôt des conclusions hâtives. Je ne sais pas vous mais moi j’ai toujours cette manie de vouloir faire ma propre enquête et de vouloir débusquer « l’assassin » avant même qu’il y est eut crime. Il faut dire que tout nous laisse supposer que c’est un tel ou un tel, des indices nous sont donnés nous menant sur de fausses pistes, tous les personnages sont des tueurs potentiels avec un mobile plausible.

Dans ce thriller, nous avons affaire à deux familles : d’un côté les O’Brien, de Limerick (Ireland) et de l’autre côté de l’Atlantique nous avons les Harvey, de Manhattan (Etats-Unis). Au fil de la lecture on remarque une certaine similitude entre ces deux familles, au premier abords on pourrait considérer que les O’Brien et les Harvey sont sans soucis, sans problèmes et vivent leur petite vie tranquille, mais la réalité est tout autre. Comme on dit : derrière une porte fermée on ne sait pas ce qui se passe chez les gens et chaque famille à ses propres soucis et tracas du quotidien qu’ils tentent de bien garder.
Infidélité, trahison et meurtre … sont les mots d’ordre de ce thriller.

Pour oublier ces mauvaises passes Kate O’Brien et Hazel Harvey pensent que des vacances pour elles et leur famille serait une bonne idée, mais l’argent n’est pas au beau fixe d’où cet échange de maison qui semble une bonne option pour les deux familles de passer des vacances à moindre coût. Mais les vacances tant attendues ne vont pas se passer comme prévu…

Pour un premier roman, Echange Fatal est plutôt encourageant pour les prochains livres de l’auteure, même si celui-ci n’est pas parfait, il contient toutefois une idée/trame qui me semble vraiment originale dans son genre. le choix fait par Siobhan MacDonald de débuter ce thriller sur un simple échange de maison est brillant, on ne peut en aucun cas dire que ce genre de scénario est du déjà vu. En tout cas, pour ma part j’ai apprécié cette innovation, cette nouveauté. D’ailleurs j’ai apprécié l’histoire dans son ensemble, la manière dont l’auteure nous mène par le bout du nez en nous faisant croire que c’est tel ou tel personnage car il a un comportement louche et donc qu’il cache forcément quelque chose… et puis non, c’est celui-ci parce qu’il veut se venger, on ne sait plus qui croire ni quoi penser tellement que l’auteure nous donne du grain à moudre. Et franchement j’ai beau me douter que je sois dans le faux car sinon ça serait trop facile, j’ai réussi malgré moi à tomber dans le panneau et à me faire avoir.

Toutefois au fil de la lecture on devine assez facilement la tournure des événements concernant le meurtre sans pour autant mettre un nom sur l’assassin. Pour ma part cette énigme est restée un mystère jusqu’à la fin du roman où le meurtrier est officiellement dévoilé, et là j’avoue que ça a été la surprise totale ! Je m’y attendais pas du tout, j’ai soupçonné quelques personnages en particulier et d’autres pas plus que ça en faite car ils n’avaient a priori pas le profil et voilà que c’est ceux qui ont l’air les plus amicaux, les plus « normaux » qu’on ne soupçonnerait qu’ils puissent être l’auteur de tels excès de violence, et qui en réalité se révèlent les plus atteints mentalement. D’où l’expression il faut se méfier des apparences.

Jusque-là le livre a comblé toutes les attentes que j’attends d’un thriller, et pourtant j’ai la sensation, le sentiment qu’il n’a pas été si haletant que ça, que l’auteure aurait pu pousser la chose. Je trouve dommage que l’auteure n’ait pas accentué/approfondi ce côté angoissant, oppressant qu’on ressent dans certains thrillers, je dirais qu’il m’a manqué un peu de ces petits éléments pour que ce roman soit parfait. Ensuite concernant la plume de l’auteure il n’y a rien à redire c’est fluide, c’est accessible (pas de problème de compréhension, pas de mots ou d’expressions compliqués), on sait de quels personnages on va parler car à chaque début de chapitre c’est indiqué, c’est très carré à ce niveau-là.

Bref, tout ça pour dire que j’ai passé un très bon moment en lisant ce premier roman de Siobhan MacDonald. Et que malgré quelques petits défauts, il reste plutôt pas mal dans son genre.

D’un monde à l’autre de Pierre Bottero

* Titre: La quête d’Ewilan tome1, d’un monde à l’autre

* Auteur: Pierre Bottero

* Chronique: Sur les conseils de plusieurs personnes, j’ai commencé ce livre plus par curiosité que par envie. J’avais beaucoup entendu parlé du monde de Pierre Bottero, même si j’ignorais de quoi il s’agissait au fond. Pour être franche, je ne connaissais que le nom d’Ewilan de cet auteur, ignorant même le résumé de ces livres. Je me suis donc lancée dans l’aventure de ce livre sans grande conviction. Et je dois avouer avec le risque de me mettre à dos tous les fans de Bottero et d’Ewilan, que j’ai failli lâché ce livre, dés les premières pages. Pourquoi? Une entrée en matière peut-être trop soudaine, des descriptions tardives, un vocabulaire assez incompréhensible… Un peu tout je pense. Mais, l’écriture fluide de l’auteur, ces phrases simples m’ont tout de même fait lire au-delà des premiers chapitres et au final, je ne le regrette en rien. Bien au contraire… Je crois que je m’en serais voulu si je n’avais eu le courage d’aller au-delà des premiers chapitres. Pourquoi car je pourrais résumer ce livre en un mot: «Génial», mais cela serait bien trop facile, n’est-ce pas?

Mis à part ce mot qui qualifierait ce premier tome, que puis-je dire d’autre? Commençons par le début, autrement dit l’auteur. Il a une plume merveilleuse, simple mais en même temps complexe. Et que dire de son imagination?! Bien qu’elle soit troublante et mystérieuse au début, la lectrice que j’étais, à vite réussie à trouver la porte pour pénétrer dans le monde de Gwendalavir et y rejoindre Ewilan. Comme l’héroïne, et qui plus est amatrice de fantaisy, je me suis , rapidement, prise au piège de tous ces mystères autour de l’Imagination, du Dessin, du Pas sur le côté, des t’sliches et autres marchombres. Oui, je sais, ce vocabulaire est un peu déstabilisant pour les novices de ce monde, mais croyez moi on en apprend bien vite la signification avant qu’ils ne nous deviennent familiers.

Puis que dire de ces habitants un peu étranges? Soit, on les déteste, soit on les aime mais aucun ne nous laisse indifférent. Et toujours est-il que le lecteur que l’on est s’attache à tous ces êtres qui peuplent ce monde (… Ou presque). De magnifiques valeurs voient le jour, en plus telle que l’amitié ou encore l’entraide, des valeurs qui ne faiblissent pas, bien au contraire.

Et ce que j’ai le plus apprécié encore dans ce premier tome de la quête d’Ewilan, c’est qu’on avance tout le long du roman avec le personnage principal ( ou plutôt devrais je dire les deux personnages principaux ). C’est comme si on était dans la tête de ces personnages, Pierre Bottero a donc choisi ce qui me semble être un point de vue interne majoritairement dans ce livre et, il faut dire qu’il s’en sort à ravir. La parfaite inconnue de ce monde a tout appris en même temps que Ewilan et son meilleur ami, à lever les mystères de certaines choses en même temps qu’eux, et à quelque sorte grandie avec ces enfants dans le monde merveilleux mais terriblement dangereux de Gwendalavir.

Et que dire de notre imagination! Moi, qui est une grande rêveuse et qui possède une imagination parfois un peu débordante, je peux dire qu’elle a été mis à rude épreuve durant ce roman. On imagine tel personnage ainsi, tel «monstre» de cette façon, tel lieu de cette manière avec des descriptions superbement écrites de l’auteur.

Pour résumer de façon simple et claire ce premier tome, dés qu’on lit les premiers mots, on fait ce fameux «pas sur le côté» en même temps qu’Ewilan pour pénétrer dans le monde merveilleux et rempli de surprise de Gwendalavir. Maintenant, la seule question à se poser est, feriez vous ce pas avec nous?

Hex de Thomas Olde Heuvelt

Hex est un petit bijou de la littérature horrifique, probablement un chef-d’œuvre même, qui ne trouvera pas de concurrent de sitôt. Je le classerais sans hésiter dans le top 5 des livres qui m’ont le plus terrifiée de ma vie. Peut-être même en 2eme place, juste après Simetierre de Stephen King. Sérieusement, je n’osais plus tourner la tête ni me déplacer dans le noir ! J’avais peur que continuer la lecture de ce livre m’empêche de dormir !

Dans ce roman totalement novateur, on découvre le mode de vie d’une communauté repliée sur elle-même et vivant selon ses propres règles : celle de Black Spring. Les habitants y vivent sous la menace d’une sorcière qui a été brûlée au XVIIème siècle, Katherine Van Wyler. On raconte qu’elle peut ramener les morts à la vie. De son vivant, elle a été traitée en bouc émissaire et torturée psychologiquement avant son exécution.
A présent, elle continue à être présente, à se déplacer. Si elle est provoquée, elle peut provoquer des décès (tels que des suicides ou des crises cardiaques). Pour l’empêcher de répandre ses malédictions et de mettre le mauvais œil sur tout ce qui bouge, on lui a cousu les yeux et la bouche, il y a bien longtemps, et dans des circonstances méconnues.

Il est interdit de lui parler, interdit de la toucher, sous peine de sanctions dont personne n’a envie de connaître le détail. Une organisation nommée Hex surveille ses allées et venues, par le biais de caméras de surveillance. Une application rend compte de tout évènement concernant la sorcière.

La narration se concentre sur la famille Grant, composée du docteur Steve Grant, de sa femme Jocelyn, et de leurs deux enfants : Tyler et Matt ; sans oublier leur chien Fletcher. Tyler recense sur le net les plus petits évènements concernant la sorcière. Tous sont très attachants, des personnages qui essaient de jongler entre vie de famille et stoïcisme face au surnaturel.
Il y a un peu de Sa majesté des mouches dans cette histoire. Probablement quelques clins d’oeils à Simetierre également.
On y voit une communauté faire preuve ponctuellement de sauvagerie par simple peur des représailles d’une force surnaturelle. Ca vous rappelle quelque chose ? Ce n’est pas surprenant. C’est exactement ce qui se passe avec toutes les religions.
Ce récit soulève une foule de questions, et nous invite à réfléchir sur nos dérives et sur nous –mêmes. Sur notre humanité, sur nos spiritualités.

Qu’est-ce que nous a appris la Bible ? Que nous apprennent les drames de notre époque moderne, à chaque attentat et à chaque crime commis au nom de Dieu ? Exactement la même chose : l’esprit humain est prêt à justifier toutes les horreurs pourvu que la menace au-dessus de sa tête, réelle ou factice, soit suffisamment terrifiante.
Nous nous croyons évolués, nous nous croyons civilisés, mais le sommes-nous vraiment ?
Dès que les individus se rassemblent en une foule, qu’un phénomène de masse peut se produire, nous avons la capacité de basculer dans la folie – décuplée si elle est collective.
Thomas Olde Heuvelt fait explicitement le parallèle entre le comportement de ces personnes terrifiées par la sorcière, et celui de ceux qui appliquent la charia. La peur est comme un mal rampant, un virus susceptible de faire remonter à la surface tous nos penchants les plus abjects.

Ici, le mal est en nous, en Black Spring, en l’humain. La sorcière n’est qu’un catalyseur, un déclencheur.
J’ai été ravie d’apprendre en lisant les remerciements que l’auteur avait été fortement inspiré par Sacrées sorcières de Roald Dahl, qui l’a durablement traumatisé durant son enfance ( bienvenue au club ! Je me sens moins seule !). Roald Dahl est un écrivain extrêmement brillant et talentueux, qui a beaucoup d’esprit,  et je le recommande chaudement ! Il aurait certainement été très fier de voir son influence sur une telle œuvre, dommage qu’il ne soit plus là pour voir ça !

En conclusion, Hex est un livre fascinant, addictif et terrifiant. Je pourrais le relire juste après l’avoir terminé, si je m’écoutais. Je l’ai adoré, vraiment adoré, je ne pourrais vous le recommander assez.

Lune de sang : la meute de Riverside Creek de Chloé Wilkow

* Titre : Lune de sang – La meute de Riverside Creek
* Auteure : Chloé Wilkow

Chronique :

À l’instant même où j’ai vu cette magnifique page de couverture et ce titre assez explicite qui indique clairement qu’on aura affaire dans ce roman à des loups-garous j’ai tout de suite voulu découvrir ce roman. Et je dois dire que j’ai bien fait car cette Bit-lit est vraiment top ! Je suis ravie d’avoir eu l’occasion de lire ce roman.

Tout commence lorsque notre héroïne Nikkie apprend le jour de ses 21 ans qu’elle est depuis toujours une sorcière et que son père adoptif lui restitue les pouvoirs qui lui ont été retirer. Elle est complètement désarçonnée par ce qui lui vient d’être révélé, d’ailleurs elle n’y croit pas. À partir de ce moment précis sa vie va être mise sans dessus de sou, d’autant plus que son père se fait assassiner le soir même. Pas eut le temps de digérer la nouvelle, ni même de poser des questions sur qui elle est et d’où elle vient… Tant de questions sans réponses qu’elle va devoir trouver toute seule.

Lune de Sang – La meute de Riverside Creek est une bit-lit qui commence si puis-je dire avec un début « classique », mais petit à petit le mystère sur les dons de sorcière de Nikkie va s’intensifier. Des questions nous assaillent autant qu’à elle, Qui est-elle réellement ? Qui sont ses parents biologiques ? Ce mystère autour de notre héroïne, nous titille, nous pousse à en savoir davantage sur elle et sur l’avancement de ses recherches. On compatit à sa situation puisque du jour au lendemain elle devient orpheline.

Il faut dire que dès les premières lignes j’ai accroché à l’histoire, il m’en a pas fallu plus pour y adhérer complètement. Tout m’a conquis que ce soit l’histoire, les personnages, l’univers tous est très bien mené, l’auteure prend son temps de tout poser et les événements viennent à point nommé sans aucune précipitation. Lune de sang est le premier livre que je lis de Chloé Wilkox et je constate que j’aime beaucoup sa plume et ce qu’elle inspire dans ce récit c’est-à-dire l’amour, le mystère, la vengeance, la sorcellerie et tous les autres phénomènes qui touche le surnaturel, franchement le mélange de ce cocktail est très bien dosé, du moins assez pour nous rendre addict. On ne peut pas ne pas apprécier cet univers, perso ce genre d’univers me fascine toujours même si la encore on retrouve plus ou moins les caractéristiques d’une bit-lit typique, mais Chloé Wilkox a su les utiliser à sa sauce et je trouve que le résultat est plus que réussi.

De mon point de vue il n’y a que des points positifs à ce livre puisque premièrement j’ai beaucoup aimé la romance entre Nikkie et Tyee, en même temps comment ne pas succombé à notre beau loup-garou parce qu’il faut le dire il est … irrésistible. Leur « incompatibilité » les rend beaux lorsqu’ils sont ensemble. En ce qui concerne les personnages secondaires je les ai trouvés vraiment top même si on retrouve nos inéluctables « méchants »/ »pestes » qu’on a souvent envie d’étrangler ou qu’il leur arrive du mal mais bon mis à part ces nuisibles nos protagonistes secondaires sont très appréciables et d’ailleurs on se réjouit de leurs différentes interventions au fil de la lecture. le petit truc que j’aurais voulu voir davantage mis en avant dans ce roman c’est l’utilisation de la magie certes il y a mais pas encore assez.

Lorsque je suis arrivé à la fin de ce roman et qu’il a fallu que je referme ce livre, j’étais énervé, excité … ou plus exactement déchaîné. Oui, apparemment je me suis un petit peu trop laissé envahir par l’histoire et j’étais plus trop dans mon état normal. Je voulais me trouver un loup-garou … No comment a cet aveu.

Bref, vous l’aurez compris ce roman est top ! Et est-ce que je le conseille ? Carrément que oui !!! Il me reste plus qu’à vous dire bonne lecture icon_smile

La ménagerie de papier de Ken Liu

Merci à Folio SF et à Livraddict pour ce partenariat. Ce livre me faisait envie depuis sa sortie en grand format chez les éditions Le Bélial’.

L’auteur, Ken Liu, nous livre ici un recueil de nouvelles toutes différentes les unes des autres avec parfois un fil rouge entre certaines histoires. Les genres sont mélangés pour nous montrer que peu importe l’étiquette que certains attribuent (science-fiction, fantasy ou fantastique) c’est d’abord les histoires et les personnages qui priment.

Ken Liu est à l’aise avec tous les genres, mais également avec toutes les longueurs, les nouvelles allant de 3 pages « Avant et après » à plusieurs dizaines. De qualités égales, j’ai été plus sensible à certaines nouvelles, notamment celle qui donne son nom au recueil « La ménagerie de papier », c’est l’histoire émouvante d’une mère chinoise qui part vivre aux États-Unis et qui est rejetée par son fils. La famille est également importante dans ce recueil. Les couples, les parents, les enfants sont toujours clairement identifiés et leurs liens font parties intégrantes de l’histoire. L’auteur développe à chaque fois des histoires sensibles, comiques ou graves, qui nous font parfois regretter que ce ne soit « que » des nouvelles.

Ken Liu est né en Chine et émigre aux États-Unis à l’âge de 11 ans. Cette enfance en Asie a laissé une empreinte à sa plume, les descriptions sont très visuelles, les univers pleins de couleurs et de textures.

Tout dans ce recueil est une ode à la tolérance, à l’acceptation de soi et d’autrui, en dépit des différences. Mais l’auteur dénonce également la folie des Hommes envers la nature. Beaucoup de ses nouvelles nous présente une Terre surpeuplée, en proie à la guerre et à la pauvreté, une Terre qui étouffe et qui pousse les Hommes à se tourner vers l’espace pour survivre.

En bref : un auteur à suivre et dont il me tarde de lire à nouveau sa plume.