« La nuit dernière, tout mon univers s’est écroulé. Et j’ai dû mettre les voiles. Disparaître. Incy est allé trop loin. Lui, mon meilleur ami, celui avec qui j’ai fait les quatre cent coups. D’habitude, je ne donne pas dans le sentiment. Mais cette fois c’est différent. Il n’avait pas le droit d’agresser ce type sans raison. Et surtout, jamais il n’aurait dû voir cette marque dans mon cou, que je cache depuis des siècles. Parce que j’ai oublié de vous dire: J’ai 459 ans. Voilà comment je me retrouve à River’s Edge. Vous m’imaginez, moi, dans un centre de redressement pour immortels qui veulent filer droit? Passer mes journées à avoir des pensées positives et une alimentation équilibrée… très peu pour moi. Pourtant je dois rester. Je le sens. Ce type, Reyn, je l’ai déjà croisé quelque part, j’en suis sûre. Mais où? Et quand ? » (4ème de couverture)
La Nouvelle Orléans , berceau des écrivains fantastiques.
Cate Tiernan (de son vrai nom Gabrielle Charbonnet) est née en1961 à La Nouvelle-Orléans.(Décidément cette ville nous aura fourni en écrivains avides de mythes et légendes) Après des études en langue et littérature russe, elle décroche un emploi à New York chez l’éditeur Random House. C’est dans cet univers particulier que Cate décide a son tour d’écrire des livres pour enfants, dont elle publie le premier en 1990.
Après avoir publié de nombreuses nouvelles (environ 25) sous différents noms, et même travaillé pour Disney , elle décide de retourner vivre à la Nouvelle Orléans. C’est là que naitra sa première série sous le nom de Cate Tiernan, la série « Sweep », qui totalise 15 volumes entre 2001 et 2003. A noter que cette série, publiée en France en 2006 sous le nom de « Magie blanche », mais interrompue en cours d’édition, est à nouveau éditée cette année sous le nom de « Wicca ».
Viendra ensuite en 2005 « Balefire » (à priori non publié en français), en 4 volumes.
En 2010, sa nouvelle saga « Immortels » (« Immortal Beloved ») est, selon ses dires, un mélange de ce qu’elle a préféré dans ses séries « Sweep » et « Balefire »
L’ensemble de son œuvre traite de la magie dans notre monde actuel, ainsi que de la religion wiccane, et reste surtout adressé à un public de jeunes adultes. (Mais bon, les moins jeunes adultes ont le droit d’apprécier aussi, non mais oh!)
Here we are, born to be kings. We’re the princes of the universe. (Tous en chœur!)
Pas de surprise dans cet ouvrage, dès le début les faits sont énoncés clairement (dès le résumé même) : Nastasya, alias Nasty, est une immortelle d’environ 4 siècles, ainsi que ses amis Incy, Boz et Katy. Pourquoi, comment, elle ne le sait pas trop, mais c’est un fait , les immortels sont parmi nous.
On apprend donc pêle-mêle qu’ils se désignent eux-mêmes Aefrelyffen(A prononcer… euh.. comme vous le pouvez), qu’ils savent jouer un peu avec la magie, et que pour les tuer il faut les décapiter, mais ne pas laisser la tête trop près du corps, sinon ca repousse. Par contre pas de combats à morts entre immortels et autre « quickening » (Hein Duncan !) , les Aefrelyffen étant apparemment plus enclins a vivre leur petite (et longue) vie tranquille.
Nous faisons connaissance avec notre héroïne alors qu’elle mène une vie de débauche, entre soirées interminables, cuites mémorables et amours passagères. Seules constantes dans sa vie, la présence de son meilleur ami Incy, et ce mal-être dont elle ne semble pas réussir a se débarrasser. Le meurtre pérpetré par Incy sur un malheureux chauffeur de taxi, à l’aide de la magie qui plus est, va faire craquer Nasty qui décide de fuir cette vie qui l’étouffe. Elle va trouver refuge chez River, immortelle elle aussi, qui accueille dans son petit refuge au milieu du Massachusetts les immortels un peu (beaucoup) paumés.
Tout semble si paisible et tranquille à River’s Edge, et Nasty ne s’y sent pas à sa place. Certains autres résidents, comme Reyn ou Nell, vont également le lui faire sentir, chacun pour des raisons différentes.. Mais la gentillesse et la persévérance de River l’aideront à tenir le coup, et surtout à se découvrir peu à peu.
Car Nasty n’est pas n’importe qui : elle renferme un pouvoir précieux, mais pour pouvoir le révéler et s’en servir, elle va devoir apprendre à se connaître, à s’aimer et surtout, à assumer son passé,ce qui n’est pas chose facile quand on le fuit depuis plus de quatre siècles.
Ce long cheminement vers l’acceptation de soi va s’accompagner d’une autre révélation: et si Incy n’était pas ce qu’elle croyait… (Musique pleine de suspens)
L’homme est mortel par ses craintes, immortel par ses désirs. (Pythagore)
Bon, il faut bien l’avouer.. j’ai adoré cet ouvrage. Je suis très partiale, sur ce coup là, car j’ai toujours adoré les histoires de ce genre. Donc forcément, on était bien partis pour s’entendre tous les deux. Mais là, je l’ai littéralement dévoré dans la nuit qui a suivi son arrivée dans ma petit boite aux lettres !
Tout d’abord, l’histoire est sympathique, simple mais efficace. La problématique est exprimée clairement dès le début, on ne perd pas de temps à découvrir ce que sont les immortels, pourquoi, comment etc.. Nasty elle-même nous explique tout de suite ce qu’il en est.. D’ailleurs, cette façon qu’à l’héroïne de s’adresser parfois au lecteur sur le ton de la conversation franche et directe génère une réelle interaction, et on a l’impression d’être assis à côté d’elle.
Par ailleurs, le vrai sujet de fond n’est pas tant cette notion d’immortalité que l’histoire d’une personne paumée qui va réussir à redresser la barre et à s’accepter telle qu’elle est en apprenant à s’ouvrir aux autres. Bien évidemment, notre héroïne rebelle ne devient pas une princesse du jour au lendemain, la maturation se fait non sans douleur, et passe par des apprentissages délicats et des renoncements difficiles. Comme dans la vraie vie quoi ! Et comme on en est tous un jour passé par là, on ne peut que compatir avec la donzelle.
Le tout est soutenu par une écriture fluide et efficace, qui apporte un vrai plaisir de lecture.. Pas de descriptions trop lourdes (Pas besoin de savoir que le volet du 4eme étage ouest a 2 éraflures dans le coin droit), mais tout de même assez pour donner de la consistance aux décors et aux personnages.
Le choix de l’auteur de dévoiler le passé de son héroïne par un système de flashback présents tout au long du roman est judicieux, d’autant plus que ces retours sont placés de sorte à expliquer tel ou tel comportement de Nasty, et ne dévoilent son histoire que petit à petit. Cela permet par ailleurs de rompre un peu le rythme de sa vie à la ferme, pas toujours trépidante, et donc de garder le lecteur en haleine.
Des points négatifs? Hmm.. laissez moi réfléchir… hmm. ah oui !!! Maintenant il faut attendre le volume 2 pendant 8 mois maintenant !!!
Je dirais tout de même que j’ai été un peu déçue par un sentiment de.. facilité au niveau de l’intrigue. Pas de réelles surprises ni de renversement de situation inattendu, on imagine à l’avance ce qui lui arrive à la petite Nasty… Mais bon, j’attends de voir les prochains volumes, car qui sait, l’auteur peut encore nous surprendre !
Je tiens à dire un énoooorme MERCI ! aux éditions Hachette et à l’équipe du site Livr@ddict qui m’ont permis de faire cette jolie découverte dans le cadre d’un partenariat.