Une mort certaine de Charlaine Harris

Je remercie Livraddict et les éditions J’ai Lu pour ce partenariat!

Résumé de quatrième de couverture:

 » Enfin ! Enfin ma relation avec Eric commence à ressembler à quelque chose ! Après toutes ces épreuves, moi, Sookie, je l’ai bien mérité. Mais hélas, au moment où tout semble aller pour le mieux, voilà que mon entourage se met à me créer de nouveaux problèmes : Sam, Billet même Eric ! Et la fureur qui a entouré la Grande Révélation des hybrides n’est pas vraiment retombée… « 

Sookie Stackhouse est à peine remise de la révélation de son arrière-grand-père qu’elle doit faire face à un visiteur imprévu : le créateur d’Eric, un vampire venu tout droit de l’Antiquité, accompagné d’un étrange jeune garçon aux moeurs sanguinaires. Et de l’autre côté, entre s’occuper de son couple et gérer sa famille faé, la jeune serveuse de Bon Temps a encore fort à faire…

Mon avis:

Enfin! J’ai Lu a décidé de faire une nouvelle traduction,plus proche de l’écriture de Charlaine Harris, pour ce dixième tome des aventures de Sookie,Même si on aurait préférer que cela se fasse bien avant avec les précédents volumes, ça reste un bon point.
Nikkie redevient Tara. Léonard redevient Alcide. La boisson Pur Sang reprend le nom True Blood. Et l’horrible bar Le Croquemitaine se renomme Fangtasia. Enfin…

En recevant le livre dans ma boîte au lettre, j’ai sauté de joie et l’ai entamé directement. Comme les autres tomes de la série, je l’ai tout simplement dévoré! Même si je trouve qu’il est en dessous des autres romans. Depuis le tome 8, on a le droit à des livres ressemblants à des tomes de transition dans la saga! Il n’y a plus d’intrigue principal entouré de secondaire, mais une tonne d’histoire différentes que doit résoudre notre chère serveuse télépathe.
J’espère que Charlaine Harris réglera ça dans les trois derniers tomes et nous offrira des romans au niveau des sept premiers!

Après le ton sombre du tome 9, la série reprend un souffle  un poil plus léger. Mais cela reste quand même assez sombre par rapport aux autres opus. On voit bien que Sookie a mûrit et elle finit par se remettre en question sur son avenir avec un vampire. Si elle n’en devient pas un elle même, elle finira par vieillir et Éric restera jeune pour l’éternité.
Mais cela n’est pas son unique problème! Elle doit gérer entre un cadavre dans son jardin, le racisme envers les Surnats qui se sont dévoilés aux humains, des faës rôdant dans sa propriété et du retour du créateur de Éric et de son nouveau frère de ligné qui n’est autre que le défunt prince de Russie Alexeï Romanov.

Beaucoup de nouveaux personnages donc pour ce dixième opus. Certains sont vraiment interessants et on espère en apprendre plus sur eux par la suite. Je parle notamment de Kennedy, Judith et Dermot que l’on voit enfin.Mais on retrouve bien sûr avec plaisir toute la communauté de Bon Temps et on en apprend plus sur certains des protagonistes. En particulier sur le passé de Lorena(même si elle est morte depuis bien longtemps…) et de Bill.

Le titre anglais Dead in the family, nous laissait présager la mort d’un membre de la famille de Sookie. Et c’est le cas…mais pas tout à fait! Enfin je vous laisse le découvrir par vous même. Mais ce titre qui laissait percevoir un grand revirement, ne m’a aidé qu’à être plus déçu par ce tome.

Mais Une mort certaine, reste une très bonne lecture que je recommande pour les fan de la saga. Il ne reste plus qu’à attendre le onzième opus qui sortira en mai 2011 en anglais. On devrait donc le voir arriver en France la même année.
Heureusement pour nous faire patienter, la saison 4 de True blood sera diffusé la même année et une autre série de Charlaine Harris, nommée «Harper Connely» sortira en France le 19 janvier pour le premier tome!

Note: 7,5/10

Bienvenue en Otopia de Justina Robson

Résumé

« La Bombe Quantique a tout changé. Plusieurs dimensions se côtoient désormais : le monde des humains, celui des elfes, des faes, des démons et des morts… La magie existe et est plus dangereuse que la technologie. L’agent Lila Black a vingt et un ans et un problème d’identité… Son corps : une machine cybernétique qui peut aisément remplacer une armée. Son esprit : squatté par une intelligence artificielle. Son coeur : lié par magie à l’elfe qu’elle est censée protéger. Pas facile de rester calme dans ces conditions ».

Avis

J’ai aimé la lecture de ce livre, faite dans le cadre d’une lecture commune avec karline05, galleane, Frankie, Masevy, Mycoton32, Wilhelmina, Blueverbena et Pommette.

Justina Robson nous décrit un univers, où, suite à l’explosion d’une bombe quantique, plusieurs mondes coexistent.

Lila Black, une jeune humaine ayant subi de graves séquelles physiques au cours d’une de ses missions en tant  qu’agent,  se voit confier la protection d’un elfe, Zal, star du rock en  Otopia, l’équivalent de la Terre, qui a reçu des menaces de mort.

J’ai beaucoup aimé le personnage de Lila, et surtout le contraste entre son aspect physique et les émotions qu’elle ressent. Suite à son accident, Lila est devenue à moitié robot et, au-delà de ses difficultés à accepter elle-même sa nouvelle apparence, Lila se pose énormément de questions, sur le regard des autres, sur sa capacité à aimer et à être aimé. Je l’ai trouvée vraiment attachante, avec tous ses doutes et ses peurs.

La description des différents mondes est bien détaillée et j’ai particulièrement apprécié la description du monde des elfes, totalement féérique.

Le reproche que j’aurais à faire concerne le manque d’explication concernant les termes employés. Justina Robson a littéralement crée un nouveau vocabulaire pour décrire les différents mondes et leurs coutumes et le problème est qu’il faut deviner la plupart du temps la signification des mots employés. Certaines conversations apparaissent au premier abord incompréhensibles, même si par la suite tout s’explique.

Cette lecture a malgré tout était plaisante, l’intrigue est bien menée et prenante.

Maintenant que l’histoire est bien en place, j’ai hâte de découvrir les prochains tomes !

Dehors les chiens, les infidèles de Maïa Mazaurette

Je souhaite d’abord vivement remercier les éditions Gallimard Folio SF et l’équipe livraddict pour m’avoir permis cette lecture, dans le cadre de mon premier partenariat.

Résumé de l’éditeur :

« Quatre-vingts ans après la défaite des forces de la Lumière face aux Ténèbres, le monde ne connaît plus que la nuit éternelle. Seul espoir de voir un jour se lever le soleil: la Quête. Tous les cinq ans, un groupe de cinq adolescents spécialement entraînés part à la recherche de l’Etoile du Matin, arme légendaire, seule capable de lever la malédiction divine qui frappe l’humanité. »

Mon avis :

D’abord, je suis ravie d’avoir pu découvrir cet auteur. Je n’avais plus renouer avec le fantastique depuis longtemps, un peu fatiguée des mondes d’elf ou de gobbelins. En voyant la couverture et le quatrième sur les partenariats, un « je ne sais quoi » m’a fait postulé et me voila conquise à nouveau par le style.

Le récit s’avère particulièrement bien écrit. Nous sommes happés, dès les premières pages, dans cette quête pour la lumière, tant l’univers est gris, sombre et violent. Ce petit groupe d’adolescents luttant sang et larmes pour atteindre leur but, nous fait partager sa foi, inébranlable, du bien fondé de leurs croyances. Sur un rythme rapide, le récit est très visuel et traduit les sensations de chaque personnage, ce qui rend l’environnement palpable et réaliste. Bien que réellement fantastique, le monde dans lequel on nous emmène reste très crédible et n’est pas encombré d’abstractions complexes et inutiles.
Alternant dialogues et scènes d’évènements inattendus,  la lecture est rapide et souple, rendant la fermeture du livre bien difficile !

Les personnages son attachants autant que repoussants, pris dans les tourmentes du fanatisme religieux, conditionnés à des rôles, à des missions, qui sclérosent leurs pensées et limitent leurs actes. La violence du monde alentours et les préceptes inculqués les rendent si puissants et déterminés, que l’on pressent la chute si le moindre doute venait à se poser. Et elle ne se fait pas attendre.
Réellement profond et travaillé, chaque personnage porte son humanité, complexe et contradictoire de façon à ce que, en filigrane du thème du fanatisme religieux, c’est celui de la nature humaine, qui est pleinement questionné. Malgré leur violence et leur détermination, les différents personnages sont bien de grands enfants et leur esprit va rester ouvert, malgré les efforts de conditionnement du pouvoir en place.

Maïa Mazaurette, réussi selon moi, un exploit de taille, en parvenant à faire un récit poétique et envoûtant, sur un socle aussi dure et sombre. Le récit ouvre notre imagination et les contrastes clair obscur crées entre l’humanité des jeunes gens et la froideur du monde, est tout simplement enivrante.

Une histoire pleine de rebondissements, alliant fanatisme et humanisme dans une alchimie toute particulière. Un récit aussi dur et froid qu’émouvant et captivant. Une très belle découverte pour ma part, que je conseille vivement (on l’aura compris), et qui m’a poussé à aller chercher « Rien ne nous survivra », roman que Maïa Mazaurette a écrit avant celui ci.
Je tiens à nouveau a remercier les éditions Folio SF qui m’ont permis cette lecture et qui nous proposent toujours des mines d’or, dans leurs choix d’édition, et bien sur livraddict, qui nous permet chaque jour de découvrir de nombreux trésors de littérature..

Carnets d’un expatrié au coeur de la Chine de Christophe Tanguy

Merci à Livraddict et aux éditions Maxima de m’avoir permis de découvrir Carnets d’un expatrié au cœur de la Chine de Christophe Tanguy.

4ème de couverture :
Ingénieur détaché sur un site industriel de la Chine, Christophe Tanguy a fait le choix de découvrir ce pays sans rester cantonné dans les espaces réservés aux expatriés. Au fil des quelque 30 mois que dura son séjour, il a tenu un passionnant carnet quotidien dans lequel il a noté avec une grande précision et beaucoup de talent les péripéties professionnelles et personnelles qui ont ponctué son immersion dans une culture profondément différente de la nôtre.

De son arrivée à son « bureau-usine » jusqu’aux relations intimes qu’il parvient à tisser avec les Chinois (es), Christophe Tanguy n’omet rien de ses étonnements journaliers ! Son livre, à l’instar de ceux des grands écrivains voyageurs, est un témoignage aussi véridique que saisissant sur la barrière culturelle qui sépare l’Asie de l’Europe. C’est également une remarquable chronique de l’expatriation au quotidien.

Mon avis :
A première vue, le livre n’est pas très attrayant. La couverture n’est  pas très engageante, j’ai du mal à voir ce que représente la photo et la tranche est jaune fluo, mais le sujet m’attire !!

Il est agréable à lire car chaque chapitre est constitué de petites parties portant le nom du sujet dont l’auteur va parler (les toilettes, en discothèque, tourisme et gastronomie…) et tous peuvent être quasiment lus indépendamment des autres.

Dès les premières pages, le narrateur nous met face à un monde gris, sombre, terne… Son arrivée à Pékin et la présentation auprès des ses nouveaux collègues se fait sans effusion, sans enthousiasme. Ce qui m’amuse dès le début c’est la différence entre l’image que j’ai des asiatiques, c’est -à -dire, leur finesse, leur délicatesse, et la description que l’auteur fait de leur façon de vivre : la saleté est omniprésente (au restaurant, aux toilettes), tout est fait de bric et de broc (les meubles de son bureau sont mal finis, la serrure de la porte est montée à l’envers)… Rien à voir avec ce que je m’imagine d’eux !

Au fur et à mesure de la lecture nous découvrons la Chine et  les Chinois : les déplacements en vélo, la Grande Muraille, les relations entre expatriés, l’animation des rues, la ponctualité, les repas, les difficultés et longueurs administratives, la vie à l’hôtel puis dans une villa louée…

J’ai trouvé cet ouvrage intéressant et être ainsi immergée dans le monde chinois m’a permis de le découvrir. Cependant les chapitres se suivent et se ressemblent beaucoup, c’est vraiment très répétitif et parfois ennuyeux.
Le plus désagréable dans cet ouvrage est les quelques fautes d’orthographe que l’on peut retrouver au fur et à mesure de la lecture. Dommage car cette lecture est vraiment intéressante…

Le chien boomerang d’Henri Cueco

La couverture est colorée, originale, attrayante et suggestive.

Le livre se compose de courtes phrases comprenant des accumulations de divers mots se succédant et suggérant des images, un passé, un présent. On découvre ce chien errant et on le suit dans sa vie, son évolution pour enfin découvrir celle, la mère, qui sera sa maîtresse. Disons plutôt qu’ils sont confidents. Un chien, libre, en marge de la société et différent de tous les autres chiens, et pourtant si proche d’une humaine. Le livre est écrit dans un bon français, le langage y est soutenu dans les descriptions, plus familier dans les dialogues,  que ce soit entre des humains ou entre la maîtresse et son chien. Il retranscrit d’ailleurs très bien le milieu de vie dans lequel se situent l’intrigue et les personnages. Beaucoup de sensibilité se dégage. L’animal semble réellement comprendre et communiquer avec la mère. Tous deux se font part de leurs états d’âme avec une réelle simplicité, assez touchante. On peut voir dans certaine phrase l’apparition de l’auteur ex. p.28, entre les parenthèses « (tiens, ça rime) », « (ça rime vraiment) ». Pourtant, ces réflexions reviennent hors parenthèses, et apparaissent directement dans la bouche du personnage qui s’exprime « – Ca rime. ». L’auteur introduit dans son discours un brouillage des voix qui peut perturber le lecteur. L’auteur, qui prend sans doute également la place du narrateur principal (c’est-à-dire hors des dialogues) retranscrit sa probable vie de manière précise, pertinente et personnelle. Il s’exprime d’ailleurs à la première personne et indique ses liens familiaux. Il en vient même à poser des questions rhétoriques pour ensuite y répondre lui-même afin d’interroger et d’impliquer le lecteur dans l’histoire, ce qui n’est pas déplaisant. Dans un certain dialogue entre la mère et le chien, il attribue à « Boomerang » la réplique « – Merci » ce qui met un peu d’humour et d’ironie dans la lecture. La mère répond d’ailleurs, « Tu parles à présent ? », sans en être plus interloquée. Ces dialogues sont donc légers en apparence puisque le ton y est plutôt badin, cependant, si on creuse un peu plus, les réflexions y sont plus profondes, notamment quant au statut de l’animal, ses capacités, voire la possibilité qu’il ait une conscience. On fait connaissance, à travers ce chien, finalement attachant, de toute une famille qui le considère comme une personne à part entière, un père. On découvre également un village, son train-train quotidien… La mort du chien laissera la famille sans voix, en proie au désespoir et au cauchemar, comme quoi un animal peut apporter bien plus qu’un simple « ouaf ouaf », outre les problèmes qu’il peut causer. Le chien, marginal, commença par adopter cette famille pour qu’enfin elle s’y attache elle aussi. Les relations entre hommes et animal sont fortes malgré les plaintes du village et l’amour du chien envers sa famille toujours plus fort, il ne l’aura jamais trahi. C’est une belle histoire, émouvante, pleine de simplicité et de messages.

On trouve dans cet ouvrage deux autres histoires.

« Sa majesté Caramel » met en scène la vie d’un chat cette fois-ci. On a toujours l’impression que l’auteur, à travers le narrateur, nous raconte son passé. Le contexte est un peu déroutant, il est difficile tout d’abord de se familiariser avec les lieux, nouveaux, et le cadre.  La vie de Caramel est interprétée par l’auteur, mais de telle manière qu’on pourrait croire qu’il l’a vécue ou que le chat lui aurait contée.  L’auteur émet des hypothèses quant au passé de Caramel, fait de beaux rapprochements avec l’Égypte en filant la métaphore. Peu à peu, le lecteur peut faire corps avec le chat, c’est à dire qu’il pourrait presque appréhender ses actions, réactions, ressentis. On y découvre d’ailleurs des odeurs, sensations, sentiments et habitudes de chat mâle. Bien qu’à moitié sauvage, la souffrance le contraint à se rapprocher de son « maître ». Tel un humain malade, il ne supporte pas d’être assisté mais n’a pas le choix. Alors qu’on lui apprend qu’il devra se faire euthanasier, il disparaît, un beau jour qu’il profitait du soleil. Sa présence, elle, continuera à hanter les lieux. On peut y interpréter la possibilité d’un sixième sens chez l’animal, d’une part puisqu’il sentit la mort approcher, d’autre part car il continua à veiller sur sa famille, et peut-être à communiquer avec. On imagine l’auteur enfant, dans un cadre paisible, une maison entourée de verdure. Le discours y est soutenu et précis lorsqu’on s’intéresse à la vie de Caramel. Rien n’est laissé au hasard, tout est rapporté de manière fidèle. On s’attache à cette petite boule de poils autant que l’auteur qui reste sans voix face à sa soudaine disparition, qui restera inexpliquée.

Dans les deux histoires précédentes, j’ai beaucoup aimé le rapport entre homme et animal, ainsi que les interventions du vétérinaire, qui apparaît comme la personne capable d’abréger les souffrances, certes par la mort, mais avant tout pour le bien de l’animal. Peu de gens comprennent la possibilité de se décider en faveur d’une euthanasie. Appliquer cette méthode à l’être humain ouvre sur un débat infini, bien discutable, auquel je ne m’attaquerai pas, là n’étant pas mon devoir.

« Ne prends pas tes chaussettes de laine, il y a un changement de train au retour ». Troisième nouvelle, étonnante rien que par son titre absurde et vide de sens au premier abord. On y décèle aucune cohérence ni logique, tout comme l’auteur d’ailleurs qui se voit adresser cette phrase par sa mère. Suit alors sa réflexion à propos de ce conseil, s’il peut être considéré comme tel. Par des associations d’idées, il tente de lui donner un sens, de raisonner comme un philosophe pour trouver ce qui se cache derrière cette injonction. Essayer d’éclairer l’incompris. Narrateur et lecteur se placent tous deux dans la même situation de mal-être, d’incompréhension. En quête de la solution, on émet des hypothèses au rythme de l’auteur qui ouvre de nombreuses portes quant à la signification de cette phrase. Finalement, elle aura marqué son destinataire à vie et une part de mystère sera conservée, ce qui donne tout son charme à cette courte histoire, presque ironique.

Et un grand MERCI aux Editions JBZ&Co pour ce livre qui m’a beaucoup plu et touché. C’est une belle découverte.