– Quand est ce que le Conte a débuté ?
– Je ne sais.
– Quand est-ce qu’il finira d’être raconté ?
– Pas tout de suite en tout cas. Pas avant que des générations de Drinkwater aient vécues.
– Mais qui le raconte en fin de compte ?
– Ca, qui peut vraiment le savoir ? Les Drinkwater sûrement. En tout cas Violet, Grande Tante Nuage, Daily Alice et Sophie semble le savoir. Mais que savent-elles réellement dans leur maison aux milles visages ? Et puis est-ce vraiment important ? De toute façon le Conte sera raconté quoi qu’il advienne.
– Ne peuvent-elles pas partir, vivre ailleurs, vivre dans la Cité ?
– Non, là n’est pas leur place et elles le savent. Mais en savoir trop peut être dangereux et douloureux. Il vaut mieux qu’elles oublient. Oui qu’elles oublient, et qu’elles vivent, ici, à Edgewood, à l’orée des bois.
Wahou quelle claque je viens de me prendre. Je ne connaissais absolument pas l’auteur et je ne me doutais pas le moins du monde de ce que ce roman était : une bulle, une bulle aux milles couleurs voyageant à travers le temps. Vous l’avez probablement compris, j’ai adoré cette œuvre. Elle est pourtant très particulière et peut en dérouter plus d’un.
L’histoire, tout d’abord, est particulière. C’est l’histoire d’une famille et de tous ces membres. De celui qui a créé la maison, de celle qui voyage dans les mondes à l’intérieur du monde et de leur descendance. De leurs enfants, de leurs petits enfants, des enfants de leurs petits enfants et ainsi de suite. Cela pourrait être ennuyeux mais ça ne l’est pas. Car cette famille n’est pas ordinaire, et chaque membre ajoute une part tout spéciale à l’histoire de leur famille. Mais qu’elle est donc cette particularité me direz-vous ? Je ne sais pas, je suis incapable de la définir. Les femmes semble voir les mondes dans le monde, de savoir qui tire les ficelles, qui raconte le Conte, mais sans jamais nous l’expliquer. Mais les hommes ne sont pas toujours en reste. Après tout c’est en écoutant le récit des animaux que John Drinkwater a pu écrire ces livres pour enfants. Ce qui donne alors une histoire très onirique, tout comme la vie des personnages.
La manière de narrer l’histoire est, là encore, déroutante. En effet l’auteur ne nous présente pas cette famille comme un arbre généalogique, mais c’est en suivant la vie du premier personnage, Smoky, que l’on découvre la vie de tous les membres de cette famille. Alors, comme une vague, on va et on revient, et on passe d’un personnage à l’autre en revenant régulièrement vers Daily Alice et Smoky. On a parfois du mal à situer à quelle époque on est, ou plutôt à quel moment de la vie de cette famille on est, mais cela n’est pas important car on est porté par cette bulle aux milles couleurs.
La structuration du récit est elle aussi intéressante, car chaque chapitre est divisé en petites parties qui portent toutes un titre. J’ai beaucoup aimé d’ailleurs chercher à comprendre à quoi le titre se rapportait dans chaque partie, car il est toujours très approprié bien que sa signification ne soit évidente qu’une fois la partie lue.
Pour résumer tout ce que je viens de dire, ce roman m’a conquis. Par son histoire, ses personnages, son style, mais aussi par les mystères qu’il laisse entrevoir, il m’a invité à voyager, à aller là où rêve et réalité se mêlent, à rentrer dans la bulle que l’auteur a créée et dans laquelle j’ai pris plaisir à m’immerger.
Je ne vais pas être originale mais je voudrais remercier les éditions Point qui édite cette petite merveille, ainsi que toute l’équipe de LivrAddict sans qui je n’aurai pas pu la découvrir. Enfin si, peut être, mais pas de la même manière et cela aurait été bien dommage. Alors merci à tous et vive les partenariats avec les maisons d’édition !