Tes secrets m’appartiennent de Denis Richard

tes secrets m'appartiennent

L’histoire

Le tableau de Botticelli, La Madonna con vista sull’ Arno, va être exposé au Louvre. Autour de ce tableau, des personnes vont se rencontrer, leurs destins étroitement mêlés. Ils devront affronter le danger et l’intrigue afin de résoudre les mystères du passé et du présent.

Mon avis

J’ai lu ce livre dans le cadre d’un partenariat entre Livraddict et Michel Lafon.

Parlons d’abord des points que je n’ai pas vraiment appréciés. J’avoue que j’ai eu un peu de mal à entrer dans ce livre. Pendant les 150 premières pages, j’ai trouvé l’histoire un peu longue à se mettre en place, me demandant où elle allait et mon attention était constamment détournée de l’intrigue et puis, petit à petit, j’ai accroché et j’ai beaucoup aimé la suite.
De même que tout ce qui concernait l’occultisme ou le surnaturel, même si nécessaires parfois à l’intrigue, m’est apparu comme une sorte de facilité narrative pour faire avancer l’histoire. C’est un peu ce que j’ai tendance à reprocher aux auteurs actuels : on fait appel à une sorte de Deus Ex Machina pour aller dans le bon sens. C’est ce que j’ai ressenti pour certaines scènes du livre. Mais, d’un autre côté, ce n’est pas non plus pesant. Ce qui est pesant, en revanche, c’est toute l’histoire de Samantha et Perry White, je n’y ai vu aucun intérêt. Ça n’apporte rien à l’intrigue.

Concernant l’histoire en elle-même, j’ai vraiment adhéré à cette histoire autour du tableau de Botticelli ! Cette époque de la Renaissance italienne au temps de Laurent le Magnifique est une période que j’aime beaucoup, foisonnante, en pleine mutation alors que partout ailleurs on sortait péniblement du Moyen-âge. Il ne faut pas oublier que la Guerre de cent ans venait juste de se terminer en France et que Christophe Colomb n’avait pas encore découvert l’Amérique pour le compte de l’Espagne ! C’est dire si l’Italie était à l’avant-garde sur la scène des Arts et des Lettres à cette période !

De même que j’aime beaucoup les livres qui mêlent le passé et le présent, où les mystères d’autrefois ont des conséquences sur les intrigues d’aujourd’hui et où l’ésotérisme est toujours sous-jacent. De ce côté-là, je suis comblée, le livre remplit bien son rôle et tout ce qui a concerné les tableaux de Botticelli et Signorelli, que ce soit à Florence ou dans les dédales du Louvre, que ce soit il y a 20 ans ou maintenant, était palpitant !

En ce qui concerne l’intrigue sur la mort de Gervais Thévenet, le directeur des collections italiennes, j’avais plus ou moins deviné qui était derrière. En revanche, je me suis fait avoir comme une bleue concernant les morts de l’institut Bellefontaine ! Je ne m’y attendais pas du tout !

J’ai aussi beaucoup aimé le twist final, romantique mais qui touche mon côté fleur bleue.

Pour ce qui est des personnages, j’ai vraiment eu un coup de cœur pour Slovad Tourgueniev ! Avec un nom pareil, il ne pouvait que porter en lui l’âme slave dans toute sa splendeur ! Il n’a pas les excès extérieurs de son peuple mais cela se ressent dans sa musique, sa générosité, sa façon de s’adresser à Pascal-Léon. Un grand monsieur attachant.
De même, j’ai beaucoup aimé le reste de la famille Tourgueniev et leur entourage, Gloria, les enfants, le chien Jacky-Boy, le perroquet Choupinette, hilarants tous les deux. J’ai aussi bien aimé les Diatta, Pascal-Leon et Tonio, bien sûr, si romantique et italien !

Paradoxalement, j’ai moins accroché aux trois filles, Marie-Nadège, Samantha et Kristin. Enfin, surtout les deux premières, Kristin étant un peu plus consistante à mes yeux. Je leur ai trouvé un côté « Sex and the City » alors que je sais bien qu’elles ne sont pas du tout comme ça ! C’est juste mon impression et mon ressenti. Je m’entendrais mieux avec la famille Tourgueniev, sûrement parce que je suis « familialement » plus proches d’eux que des trois filles célibataires habitant à Paris.

En ce qui concerne le style, les chapitres sont courts, il y a beaucoup de dialogues, c’est très actuel et le livre se lit très facilement et agréablement.

En conclusion, et en dépit de quelques points que je n’ai pas aimés, c’est un livre que je ne regrette absolument pas d’avoir lu et que j’aurais lu de toute façon car l’histoire m’intéressait beaucoup. J’ai maintenant très envie de lire le premier livre de Denis Richard, « Vous qui croyez me posséder ».

Je remercie donc Livraddict et Michel Lafon de m’avoir fait découvrir cet auteur et ce livre.

Les accommodements raisonnables de Jean-Paul Dubois

accommodements raisonnables

Le narrateur se prénomme Paul : normal, nous sommes dans un roman de Jean-Paul DUBOIS et tous les héros des romans de Jean-Paul DUBOIS, se prénomment Paul.

Paul, donc, se sent seul parmi les siens ; une épouse qui tient plus du fantôme qu’autre chose, un père qu’il ne reconnaît plus, des petits-enfants qu’il connaît si peu.

Il ne sait plus où il en est, la France est en pleine campagne électorale pour les Présidentielles. Alors, quand on propose à Paul un travail de « script-doctor » à Hollywood, il n’hésite pratiquement pas. Là-bas, il découvre une Amérique où les repères n’existent plus, ayant cédé la place à la recherche de plaisirs toujours plus extrêmes. Il aura, dans ce pays des illusions, une aventure avec une femme, sosie de son épouse (mais trente ans plus jeune tout de même).

Mais, après cette plongée dans un univers factice et superficiel, c’est près des siens qu’il reviendra et tentera de mener la vie qui, finalement, lui convient le mieux.

J’aime beaucoup Jean-Paul DUBOIS. Je n’avais lu qu’un seul de ses livres « Une vie française ». J’avais aimé la simplicité de l’écriture pour exprimer des sentiments très profonds.

Ici encore, le style est simple, le vocabulaire riche. Et le livre n’est jamais ennuyeux. Des pointes d’humour sont régulièrement distillées, permettant ainsi d’évacuer un peu de cette mélancolie à fleur de livre.

« Les accomodements raisonnables » est un livre à la fois tragique et drôle. Le héros est comme nous tous : il est parfois hypocrite, menteur, faible, déçu, désarmé et il a recours, inconsciemment ou pas d’ailleurs, à ces petits « accomodements raisonnables » qui permettent de continuer à vivre parmi les autres. J’aime la façon dont Jean-Paul DUBOIS nous décrit les rapports humains, avec simplicité.

Ce livre, ce pourrait être l’histoire de notre vie, ou celle de notre voisin ; en tout cas, c’est comme ça que je l’ai lu. J’habitais Toulouse, je suis allée à Hollywood, et je suis revenue, avec Paul.

Je remercie Livraddict et les Éditions Points de m’avoir permis de découvrir ce livre.

Petite Anglaise, de Catherine Sanderson

Petite Anglaise de Catherine Sanderson, Éditions Calmann-Lévy, 2009

Résumé :

Catherine, une Anglaise du York, débarque en France en tant qu’assistante d’anglais, pressée de découvrir le pays de ses rêves et ses habitants. Quelques années plus tard, on la retrouve aux côtés de son compagnon, Mr Frog et de sa petite fille, Tadpole. Enfermée dans la routine du travail et de son couple, malheureuse, elle se décide un jour à déverses ses sentiments dans un blog, Petite anglaise. Un blog qui va l’amener à faire bien des rencontres…

Mon avis :

Je ne suis pas une grande habituée de la chick-lit, mais j’aime parfois en lire pour me distraire. Et Petite anglaise répond tout à fait à cette attente. C’est une lecture très distrayante, qui se lit facilement, se dévore même, et on en ressort content d’avoir trouvé tous les ingrédients essentiels à la chick-lit : rebondissements amoureux, copines et glamour…

Sauf que Catherine, l’héroïne (et l’auteur), est tout à fait insupportable et qu’elle mériterait souvent trois baffes et qu’on la remette en place. Tout à fait imbue d’elle-même, vraiment « cucu » et parfois stupide, on ne s’attache pas vraiment au personnage et on se lasse d’elle dès la moitié du livre. Elle s’apitoie sur elle, fait semblant de se rendre compte qu’elle est égocentrique, mais ce n’est qu’une autre manière de se plaindre, elle est détestable avec ses amies… Vraiment pas quelqu’un que j’ai envie de rencontrer.

Quoiqu’il en soit le concept de ce roman est très intéressant. On découvre l’histoire derrière la création d’un blog, les dessous de ce blog et c’est ce qui est le plus captivant, la force de l’ouvrage. Les vérités cachées par l’auteur, les billets qu’elle choisit de publier ou pas, un aspect assez bien développé et tout à fait intéressant. Les lecteurs assidus de Petite anglaise ont d’ailleurs dû bien apprécié ce roman qui les emmenaient « backstage » !

Un autre aspect qui m’a plu et que j’ai malheureusement trouvé trop peu développé est la découverte émerveillée du pays étranger, les habitudes du pays que l’on prend après quelques années, ce que l’on trouve toujours étrange, le dépaysement, etc. Un thème à peine effleuré qui aurait cependant pu rendre tout cela passionnant. D’ailleurs, il y a tant d’ellipses au début sur ses premiers voyages en France que l’on en est frustré. On nous fait apparaître une correspondante française, un premier amoureux français, mais ils disparaissent très vite, à peine évoqués. Dommage cela semblait des personnages intéressants… On nous met l’eau à la bouche sans satisfaire notre curiosité !

Enfin, le livre en soit est un bel objet agréable à lire, mais les étoiles après chaque mots français gênent beaucoup la lecture.

Globalement, une lecture sympathique si l’on passe outre quelques éléments, notamment le fait que l’héroïne soit complètement insupportable !

Un grand merci à Calmann-Lévy pour avoir proposé la découverte de ce livre en partenariat et à la team de Livraddict!

La fin des temps, par Haruki Murakami

Résumé :

Pour se rendre chez le vieux savant qui l’a engagé, un informaticien prend un ascenseur tellement lent qu’on ne sait pas s’il monte ou s’il descend. À l’arrivée, une jeune fille rondouillette et charmante l’accueille par un « c’est rat » pour le moins étrange. Mais son cou sent le matin d’été dans un champ de melon… Bienvenue au Pays des merveilles sans merci !

Citation de 4ème de couverture :

« À mon avis, généralement parlant, la dignité humaine d’une personne transparaît dans sa façon de choisir un canapé »

Mon avis :

La seule chose que je pourrais reprocher aux livres de Murakami à cet instant, c’est qu’une fois qu’on les a lus, ils disparaissent de l’esprit plus vite que de la brume qui s’évapore et il devient impossible d’expliquer à quelqu’un pourquoi il faut à tout prix le lire. Alors cette fois, je vais en parler tant qu’il est encore bien présent dans ma mémoire, et ne pas regretter plus tard de ne pas en avoir gardé une trace.

Ce roman est probablement tout sauf ce à quoi on s’attendait en le commençant ; il faut dire qu’une couverture avec des licornes et un résumé à propos d’ascenseur, ça n’aide pas à se faire une idée précise du contenu. Et pourtant, cela résume parfaitement l’esprit du livre : le magique et l’incongru réunis ensemble dans une aventure improbable, et pourtant bien ancrée dans la réalité.

Pour commencer, parlons des personnages. D’abord, le narrateur, un informaticien qui ne programme pas avec son ordinateur mais avec son cerveau, faisant passer les informations d’un hémisphère à l’autre pour les crypter. Ni lui ni les autres ne portent de nom, que ce soit la jeune fille grassouillette qui l’accueille au début du récit, le vieux scientifique qui l’a engagé pour protéger ses données où la bibliothécaire aussi mince qu’un fil et mangeant comme quatre dont il s’entiche à un moment de l’histoire. Chacun est défini selon les étranges critères du narrateur, par le confort de leur canapé ou la propreté de leur cuisine, mais paraissent aussi réels que s’ils étaient là, penchés par-dessus votre épaule à lire cette histoire.

À chaque chapitre, on alterne entre deux univers différent : le Pays des merveilles sans merci et la Fin du monde. Impossible de savoir au début quelle est la relation entre ces deux univers, puis petit à petit, on comprend que chacun est étroitement imbriqué dans l’autre et la notion de passé, présent et futur devient de plus en plus difficile à concevoir. Que penser de la caverne que doit traverser l’informaticien pour rejoindre le laboratoire du vieux scientifique, infestée de ténébrides qu’il repousse à l’aide d’ondes sonores, ou de la ville entourée de murailles impossibles à franchir où se promènent en liberté les licornes ?

L’histoire se déroule à Tokyo, comme nous le rappelle parfois l’auteur en parlant de la station de Ginza ou du parc de Hibiya, mais tout semble tellement extraordinaire que ça pourrait se passer n’importe où. Et derrière le côté imaginaire, l’auteur en profite pour nous expliquer des mécanismes si compliqués qu’on est reconnaissant des quelques petits schémas parsemés dans l’histoire. Comment la résonnance d’un crâne peut contenir les souvenirs du propriétaire des os, comment le son ambiant peut-être éteint et allumé à volonté, comment le subconscient peut être enfermé dans une boîte noire à l’intérieur de son propre esprit… le fantastique se mêle au scientifique, rendant l’histoire encore plus captivante, et même les petits passages grotesques en deviennent tout à fait jouissifs :

« Parle-moi des escargots.
— J’en ai vu un devant une laverie. Je ne savais pas qu’il y avait des escargots en automne.
— Des escargots, il y en a toute l’année !
— Ah, oui, peut-être.
— Tu sais, en Occident, les escargots ont une signification mythique. La coquille représente le monde des ténèbres, et l’escargot qui sort de sa coquille représente l’arrivée de la lumière. C’est pour ça que, quand les gens voient un escargot, d’instinct ils tapent sur la coquille pour le faire sortir. Ça t’est déjà arrivé ?
— Non. Tu en sais des choses, toi !
— On apprend plein de choses en travaillant dans une bibliothèque. »

Au final, l’expérience est à faire : on est pris dans le tourment du narrateur, plongé dans les méandres de son mystérieux crâne de licorne, et on en ressort aussi troublé qu’en arrivant. Un Murakami comme on les aime, à ne pas en douter.

Ma note : 9,5/10

L’homme du lac de Arnaldur Indridason

9782864246381

Titre: L’homme du lac
Auteur: Arnaldur Indridason
Editeur: Métailié
Nombre de pages: 390


Résumé :

A la suite des tremblements de terre qui ont eu lieu en Islande en juin 2000, le lac de Kleifarvatn se vide peu à peu. Une géologue chargée de mesurer le niveau de l’eau découvre sur le fond asséché un squelette lesté par un émetteur radio portant des inscriptions en caractère cyrillique à demi effacéefs. La police est envoyée sur les lieux, Erlendur et son équipe se voient chargés de l’enquête, ce qui les mène à s’intéresser aux disparitions non élucidées ayant eu lieu au cours des années1960 en Islande. Les investigations s’orientent bientôt vers les ambassades ou délégations des pays de l’ex-bloc communiste. Les trois policiers sont amenés à rencontrer d’anciens étudiants islandais qui avaient obtenu des bourses de l’Allemagne de l’Est dans les années 1950 et qui ont tous rapporté la douloureuse expérience d’un système qui, pour faire le bonheur du peuple, jugeait nécessaire de le surveiller constamment. Peu à peu, Erlendur, Elinborg et Sigurdur Oli remontent la piste de l’homme du lac dont ils finiront par découvrir le terrible secret.

Mon avis :

Lecture intéressante, un style vraiment tout en retenue comme précisé sur la 4è de couverture (à l’image d’Erlendur).
J’ai eu un peu de mal au début à retenir les prénoms islandais mais au fur et à mesure je m’y suis habituée.

Le suspense est maintenu jusqu’aux dernières pages et l’accent est plutôt mis sur les histoires personnelles ainsi que sur la description de l’ambiance qui régnait en Allemagne de l’est sous le régime communiste.

L’enquête quant à elle est peu détaillée et au fond assez simple.