La fin des temps, par Haruki Murakami

Résumé :

Pour se rendre chez le vieux savant qui l’a engagé, un informaticien prend un ascenseur tellement lent qu’on ne sait pas s’il monte ou s’il descend. À l’arrivée, une jeune fille rondouillette et charmante l’accueille par un « c’est rat » pour le moins étrange. Mais son cou sent le matin d’été dans un champ de melon… Bienvenue au Pays des merveilles sans merci !

Citation de 4ème de couverture :

« À mon avis, généralement parlant, la dignité humaine d’une personne transparaît dans sa façon de choisir un canapé »

Mon avis :

La seule chose que je pourrais reprocher aux livres de Murakami à cet instant, c’est qu’une fois qu’on les a lus, ils disparaissent de l’esprit plus vite que de la brume qui s’évapore et il devient impossible d’expliquer à quelqu’un pourquoi il faut à tout prix le lire. Alors cette fois, je vais en parler tant qu’il est encore bien présent dans ma mémoire, et ne pas regretter plus tard de ne pas en avoir gardé une trace.

Ce roman est probablement tout sauf ce à quoi on s’attendait en le commençant ; il faut dire qu’une couverture avec des licornes et un résumé à propos d’ascenseur, ça n’aide pas à se faire une idée précise du contenu. Et pourtant, cela résume parfaitement l’esprit du livre : le magique et l’incongru réunis ensemble dans une aventure improbable, et pourtant bien ancrée dans la réalité.

Pour commencer, parlons des personnages. D’abord, le narrateur, un informaticien qui ne programme pas avec son ordinateur mais avec son cerveau, faisant passer les informations d’un hémisphère à l’autre pour les crypter. Ni lui ni les autres ne portent de nom, que ce soit la jeune fille grassouillette qui l’accueille au début du récit, le vieux scientifique qui l’a engagé pour protéger ses données où la bibliothécaire aussi mince qu’un fil et mangeant comme quatre dont il s’entiche à un moment de l’histoire. Chacun est défini selon les étranges critères du narrateur, par le confort de leur canapé ou la propreté de leur cuisine, mais paraissent aussi réels que s’ils étaient là, penchés par-dessus votre épaule à lire cette histoire.

À chaque chapitre, on alterne entre deux univers différent : le Pays des merveilles sans merci et la Fin du monde. Impossible de savoir au début quelle est la relation entre ces deux univers, puis petit à petit, on comprend que chacun est étroitement imbriqué dans l’autre et la notion de passé, présent et futur devient de plus en plus difficile à concevoir. Que penser de la caverne que doit traverser l’informaticien pour rejoindre le laboratoire du vieux scientifique, infestée de ténébrides qu’il repousse à l’aide d’ondes sonores, ou de la ville entourée de murailles impossibles à franchir où se promènent en liberté les licornes ?

L’histoire se déroule à Tokyo, comme nous le rappelle parfois l’auteur en parlant de la station de Ginza ou du parc de Hibiya, mais tout semble tellement extraordinaire que ça pourrait se passer n’importe où. Et derrière le côté imaginaire, l’auteur en profite pour nous expliquer des mécanismes si compliqués qu’on est reconnaissant des quelques petits schémas parsemés dans l’histoire. Comment la résonnance d’un crâne peut contenir les souvenirs du propriétaire des os, comment le son ambiant peut-être éteint et allumé à volonté, comment le subconscient peut être enfermé dans une boîte noire à l’intérieur de son propre esprit… le fantastique se mêle au scientifique, rendant l’histoire encore plus captivante, et même les petits passages grotesques en deviennent tout à fait jouissifs :

« Parle-moi des escargots.
— J’en ai vu un devant une laverie. Je ne savais pas qu’il y avait des escargots en automne.
— Des escargots, il y en a toute l’année !
— Ah, oui, peut-être.
— Tu sais, en Occident, les escargots ont une signification mythique. La coquille représente le monde des ténèbres, et l’escargot qui sort de sa coquille représente l’arrivée de la lumière. C’est pour ça que, quand les gens voient un escargot, d’instinct ils tapent sur la coquille pour le faire sortir. Ça t’est déjà arrivé ?
— Non. Tu en sais des choses, toi !
— On apprend plein de choses en travaillant dans une bibliothèque. »

Au final, l’expérience est à faire : on est pris dans le tourment du narrateur, plongé dans les méandres de son mystérieux crâne de licorne, et on en ressort aussi troublé qu’en arrivant. Un Murakami comme on les aime, à ne pas en douter.

Ma note : 9,5/10

L’homme du lac de Arnaldur Indridason

9782864246381

Titre: L’homme du lac
Auteur: Arnaldur Indridason
Editeur: Métailié
Nombre de pages: 390


Résumé :

A la suite des tremblements de terre qui ont eu lieu en Islande en juin 2000, le lac de Kleifarvatn se vide peu à peu. Une géologue chargée de mesurer le niveau de l’eau découvre sur le fond asséché un squelette lesté par un émetteur radio portant des inscriptions en caractère cyrillique à demi effacéefs. La police est envoyée sur les lieux, Erlendur et son équipe se voient chargés de l’enquête, ce qui les mène à s’intéresser aux disparitions non élucidées ayant eu lieu au cours des années1960 en Islande. Les investigations s’orientent bientôt vers les ambassades ou délégations des pays de l’ex-bloc communiste. Les trois policiers sont amenés à rencontrer d’anciens étudiants islandais qui avaient obtenu des bourses de l’Allemagne de l’Est dans les années 1950 et qui ont tous rapporté la douloureuse expérience d’un système qui, pour faire le bonheur du peuple, jugeait nécessaire de le surveiller constamment. Peu à peu, Erlendur, Elinborg et Sigurdur Oli remontent la piste de l’homme du lac dont ils finiront par découvrir le terrible secret.

Mon avis :

Lecture intéressante, un style vraiment tout en retenue comme précisé sur la 4è de couverture (à l’image d’Erlendur).
J’ai eu un peu de mal au début à retenir les prénoms islandais mais au fur et à mesure je m’y suis habituée.

Le suspense est maintenu jusqu’aux dernières pages et l’accent est plutôt mis sur les histoires personnelles ainsi que sur la description de l’ambiance qui régnait en Allemagne de l’est sous le régime communiste.

L’enquête quant à elle est peu détaillée et au fond assez simple.

Celui qui n’a de nom que celui qu’il entend, par Dorothée Wierez

Ce livre m’a été offert par les éditions Baudelaire dans le cadre d’un partenariat avec Livraddict; je les remercie avant tout pour cette découverte que je vous présente.

Résumé :

Découvrez les aventures merveilleuses de Celui qui n’a de nom que celui qu’il entend. Au travers d’un dédale d’obstacles, notre héros se révélera-t-il le sauveur tant attendu de la grande prophétie ? Un simple personnage aux prises avec un destin capricieux ? Ou le témoin vivant de la quête du Savoir, dont chaque étape est une nouvelle initiation ?

Mêlant ingénuité des images et poésie, ce conte vous permettra de suivre pas à pas ce héros fabuleux, qui n’a de loi que celle dictée par son cœur. Grâce à lui, vous voyagerez au cœur d’un univers peuplé de créatures féeriques et fascinantes.


Mon avis :

La lecture de ce livre laisse un certain trouble derrière elle, l’impression d’avoir appris quelque chose et de l’avoir oublié aussitôt, ou peut-être de ne pas en avoir saisi toute la portée. Plus qu’une histoire, c’est un mélange de poésie et de conte qui s’offre à nous, illustré à chaque page par un dessin étrange, imprécis, qui ne représente pas toujours quelque chose de connu. D’ailleurs, c’est bien l’inconnu qui trône du début à la fin, depuis les noms de lieux étranges jusqu’aux épreuves surréelles que le héros accomplit. Un inconnu un peu trop dense peut-être, qui empêche de se plonger pleinement dans l’histoire, mais sans doute est-ce l’un des effets recherchés.

Ce livre est présenté comme un récit « jeunesse » mais j’imagine difficilement à quel public il s’adresse ; probablement pas aux enfants, qui auront autant de mal à retenir qu’à apprécier le lyrisme des phrases, et sans doute pas aux adolescents, à qui un livre de conte illustré ne provoquera pas beaucoup d’intérêt. Sans doute que les fans de poésie y trouveront leur compte, ainsi que les artistes en manque d’inspiration, mais le bref voyage qu’il offre ne me semble pas à la hauteur pour captiver un vaste public.

Les illustrations sont un peu brouillons, toujours imprécises et loin des proportions habituelles. Comme les mots, elles partent dans toutes les directions, s’inventent de nouveaux contours et se répètent encore et toujours, parfois magiques et parfois lassantes. Même si l’ambiance est voulue, le manque de couleur refroidit un peu la lecture, et les planches par moment trop simplistes apportent peu à la lecture. Des créatures plus précises auxquelles s’identifier auraient peut-être été un plus pour se plonger un peu mieux dans la lecture.

On final, la morale reste très vaporeuse, le schéma de quêtes en série manque d’action et on se perd parmi les noms, que ce soit des lieux ou des personnages. L’impression générale reste floue et même si la lecture est agréable, on regrette de ne pas ressentir d’émotion plus forte.

Ma note : 5/10

Les hommes préfèrent les guerres de Nicolas Esse.

les hommes préfèrent les guerres

Ce lire a été un petit coup de coeur pour moi et j’avais envie de le partager avec vous sur le blog de Livraddict, et ce d’autant plus qu’il a été lu dans le cadre d’un partenariat avec les Éditions Baudelaire.

« Jedem Tierchen sein Pläsirschen. À chaque petit animal son petit plaisir (proverbe allemand). » (page 181)

Quatrième de couverture.

« Madame Mortensen. Frank regarde cette silhouette fragile avec douleur. Il doit y avoir une erreur. Il s’agit au plus de Mademoiselle Mortensen. Ou les autorités politiques et religieuses ont fait une exception. Cette feuille translucide n’est certainement pas en mesure de supporter le poids d’un mari soucieux de ses prérogatives conjugales. Comment peut-on à ce point s’égarer et déchoir ? Passer en quelques années de la lumière crue des projecteurs aux sous-sols tristes remplis de machines d’entraînement pour se retrouver à midi devant une post-adolescente pas plus large qu’un fil de fer ? C’est la chute finale. »

Mon avis.

À la lecture de la quatrième couverture, je n’étais pas plus emballée que ça. Pas très précise sur l’histoire du roman, je m’attendais à tout… et à rien !
C’est donc avec une certaine anxiété que je me suis plongée dans le premier roman de Nicolas Esse ne sachant pas du tout de quoi allait parler le livre. Et… en définitive, 3 jours à peine avoir ouvert le bouquin pour la première fois, je le referme plus que satisfaite de ma lecture : j’ai vraiment beaucoup aimé !

L’histoire commence en Afrique Septentrionale où le dictateur Célestin Waomé s’est autoproclamé président du pays après un coup d’état, ce qui n’enchante pas le Président américain qui voit partir en fumée tout l’argent investi auprès des précédents présidents pour l’exploitation des mines de cuivre.
Le Président américain vraiment pas content décide d’un embargo sur le pays, ce qui n’arrange pas non plus notre dictateur africain qui lui rêve d’enfin obtenir ses super machines de musculation… de marque 100 % américaine !
Il décide alors de passer par une association humanitaire qui s’occupe des déplacés internes, Terre d’Exil, pour contourner l’embargo dans le but que ses précieuses machines arrivent néanmoins jusqu’à lui…
Stina Mortensen, chargé de l’association, est alors invitée à rencontrer le responsable des ventes internationales de de la filiale de CardioStrengh (société US) basée en Allemagne, Frank Weismann pour mener à bien ce projet fou dans le but de secourir les 20.000 déplacés du camp de Kalambe.

Je suis rentrée dans l’histoire assez facilement bien qu’en me demandant à chaque chapitre où l’auteur allait m’emmener. En effet, vu la quatrième de couverture très énigmatique, on ne peut pas savoir vraiment à quoi s’attendre en commençant le livre. Ce n’est que vers la cinquantième page que l’histoire commence à prendre sens.
Dès qu’on a le fil rouge du roman, on s’imprègne assez facilement des personnages, du style narratif, la lecture se poursuit alors à un rythme assez rapide.

J’ai apprécié la plume de l’auteur qui était savoureuse à souhait, parsemée d’humour et d’ironie qui donne un ton parfois piquant à la lecture !
L’auteur arrive sans problème à passer de l’humour léger au sérieux nécéssité par une situation racontée (notamment lorsque Frank et Stina visitent le camp de Kalambe).
Nicolas ESSE signe ici un premier roman de qualité. Je compte bien suivre la carrière de l’auteur avec assiduité et espère rapidement voir un nouveau roman du même acabit sortir en librairie !

Je ne connaissais pas du tout la situation des déplacés internes, une notion dont on ne parle pas trop étant donné que le problème reste « interne » au pays. Des gens d’un pays sont déplacés vers un autre endroit du pays où ils vivent dans des conditions plus que déplorables. Vu qu’ils sont citoyens du pays qui les déplace, ils ne sont nullement considérés comme « réfugiés ».
Et vu que la souveraineté des États est un principe primordial en droit international, je pense que les autres États ne se permettent pas de se prononcer ou de faire quelque chose pour aider ces gens qui restent des citoyens du pays en question. Seules les organisations humanitaires peuvent essayer de faire quelque chose pour améliorer le cadre de vie de ces pauvres gens.

Définition donnée sur wikipédia :

« Le statut de déplacé interne n’est pas défini par le droit international. Un rapport du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme mentionne toutefois que « Les personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays sont des personnes ou des groupes de personnes qui ont été forcés ou contraints à fuir ou à quitter leur foyer ou leur lieu de résidence habituel, notamment en raison d’un conflit armé, de situations de violence généralisée, de violations des droits de l’homme ou de catastrophes naturelles ou provoquées par l’homme ou pour en éviter les effets, et qui n’ont pas franchi les frontières internationalement reconnues d’un État. »

J’ai été touchée par cette problématique qui est très bien expliquée dans le roman : avec des mots simples mais percutants, au travers d’histoires dures et choquantes mais qui nous font prendre conscience de réalité dont on ne peut même pas imaginer, nous Européens, qui ne connaissons que les déboires de la crise financière et non la dureté d’une vie imposée par un dictateur fou.

Ce livre parle d’un dictateur complètement mégalo. C’est vrai qu’on pourrait dire que l’histoire est complètement tirée par les cheveux… On imagine pas un dictateur échanger des machines de musculation contre la fermeture d’un camp de 20.000 personnes ! Ça semble fou et complètement irréel !
Mais, comme le dit le proverbe repris en introduction (qui résume parfaitement l’histoire, je trouve, « À chaque petit animal son petit plaisir ! »)
Enfin si j’étais chef d’État, je ne me verrais pas décider des questions de politique en fonction du nombre de livres que je pourrais recevoir en cadeau !

Au niveau des personnages, j’ai beaucoup aimé le dyptique Frank/Stina. Une relation à la je t’aime moi non plus ! Les deux personnages ont du caractère et entendent tous les deux avoir raison de l’autre ! Avantage ? Stina, bien évidemment !
Cette jeune femme dynamique est passionnée par sa mission humanitaire. Elle est prête à tous les compromis, même les plus dingues avec un dictateur fou, pour sauver 20.000 personnes d’une mort certaine.
Frank, quant à lui, est un personnage plus difficile à cerner. Et j’avoue que dans la première partie du roman, il me laissait totalement indifférente. Puis, j’ai appris à connaître son côté « humain » , surtout quand il s’est retrouvée face à la réalité de Kalambe.
À travers le livre, on apprend à le connaître : sa vie passée, ses déboires. Lui, sont truc, c’est le foot, il était le joueur le mieux payé d’Allemagne, et ce même après une blessure qui aurait dû lui coûter sa carrière. Malheureusement, suite à un incident lors d’un match important, sa carrière s’est terminée en queue de poisson (espérons qu’il n’arrive pas la même chose à Thierry Henry avec sa main malheureuse, car il a pas fini d’en entendre parler !).
Reconverti en vendeur de machines de musculation, il est assez froid et distant, sûr de lui et peu enclin aux compromis.
Sa rencontre avec Stina est pour moi décisive et j’ai adoré le relationnel entre ces deux-là.
J’ai beaucoup aimé le Président américain aussi (même si un seul chapitre lui est consacré) par son côté ridicule. J’ai vu dans ce personnage un mélange de George W. Bush (junior) et du Président Logan dans les saisons 4 (en fin de saison) et 5 de la série 24 Heures Chrono.

En conclusion, vous l’aurez compris, Les hommes préfèrent les guerres a été très belle découverte pour moi !
Aussi bien le fil narratif, les personnages, l’écriture que le drame invoqué en arrière fond m’ont énormément plu !
Une lecture enrichissante et divertissante en même temps !

Pour moi, le livre mérite largement la note de : 9,3/10 (Écriture : 9/10 ; Histoire/intrigue : 8.7/10 et Personnages (et relationnel) : 9.3/10 + 1 point bonus pour la problématique des déplacés internes. )

Je remercie les Éditions Baudelaire de m’avoir permis de découvrir cet auteur (j’espère bientôt un nouveau roman) dans le cadre d’un partenariat avec le site Livraddict.

Lien Bibliomania du livre pour découvrir d’autres chroniques de bloggeurs.

Les hommes préfèrent les guerres de Nicolas Esse
Aux Éditions Baudelaire, 2009
232 pages.

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Les Hommes Préfèrent les Guerres

Le parlement des fées, Tome 1: L’orée des bois

9782757803233FS–    Quand est ce que le Conte a débuté ?
–    Je ne sais.
–    Quand est-ce qu’il finira d’être raconté ?
–    Pas tout de suite en tout cas. Pas avant que des générations de Drinkwater aient vécues.
–    Mais qui le raconte en fin de compte ?
–    Ca, qui peut vraiment le savoir ? Les Drinkwater sûrement. En tout cas Violet, Grande Tante Nuage, Daily Alice et Sophie semble le savoir. Mais que savent-elles réellement dans leur maison aux milles visages ? Et puis est-ce vraiment important ? De toute façon le Conte sera raconté quoi qu’il advienne.
–    Ne peuvent-elles pas partir, vivre ailleurs, vivre dans la Cité ?
–    Non, là n’est pas leur place et elles le savent. Mais en savoir trop peut être dangereux et douloureux. Il vaut mieux qu’elles oublient. Oui qu’elles oublient, et qu’elles vivent, ici, à Edgewood, à l’orée des bois.

Wahou quelle claque je viens de me prendre. Je ne connaissais absolument pas l’auteur et je ne me doutais pas le moins du monde de ce que ce roman était : une bulle, une bulle aux milles couleurs voyageant à travers le temps. Vous l’avez probablement compris, j’ai adoré cette œuvre. Elle est pourtant très particulière et peut en dérouter plus d’un.

L’histoire, tout d’abord, est particulière. C’est l’histoire d’une famille et de tous ces membres. De celui qui a créé la maison, de celle qui voyage dans les mondes à l’intérieur du monde et de leur descendance. De leurs enfants, de leurs petits enfants, des enfants de leurs petits enfants et ainsi de suite. Cela pourrait être ennuyeux mais ça ne l’est pas. Car cette famille n’est pas ordinaire, et chaque membre ajoute une part tout spéciale à l’histoire de leur famille. Mais qu’elle est donc cette particularité me direz-vous ? Je ne sais pas, je suis incapable de la définir. Les femmes semble voir les mondes dans le monde, de savoir qui tire les ficelles, qui raconte le Conte, mais sans jamais nous l’expliquer. Mais les hommes ne sont pas toujours en reste. Après tout c’est en écoutant le récit des animaux que John Drinkwater a pu écrire ces livres pour enfants. Ce qui donne alors une histoire très onirique, tout comme la vie des personnages.

La manière de narrer l’histoire est, là encore, déroutante. En effet l’auteur ne nous présente pas cette famille comme un arbre généalogique, mais c’est en suivant la vie du premier personnage, Smoky, que l’on découvre la vie de tous les membres de cette famille. Alors, comme une vague, on va et on revient, et on passe d’un personnage à l’autre en revenant régulièrement vers Daily Alice et Smoky. On a parfois du mal à situer à quelle époque on est, ou plutôt à quel moment de la vie de cette famille on est, mais cela n’est pas important car on est porté par cette bulle aux milles couleurs.

La structuration du récit est elle aussi intéressante, car chaque chapitre est divisé en petites parties qui portent toutes un titre. J’ai beaucoup aimé d’ailleurs chercher à comprendre à quoi le titre se rapportait dans chaque partie, car il est toujours très approprié bien que sa signification  ne soit évidente qu’une fois la partie lue.

Pour résumer tout ce que je viens de dire, ce roman m’a conquis. Par son histoire, ses personnages, son style, mais aussi par les mystères qu’il laisse entrevoir, il m’a invité à voyager, à aller là où rêve et réalité se mêlent, à rentrer dans la bulle que l’auteur a créée et dans laquelle j’ai pris plaisir à m’immerger.

Je ne vais pas être originale mais je voudrais remercier les éditions Point qui édite cette petite merveille, ainsi que toute l’équipe de LivrAddict sans qui  je n’aurai pas pu la découvrir. Enfin si, peut être, mais pas de la même manière et cela aurait été bien dommage. Alors merci à tous et vive les partenariats avec les maisons d’édition !