Compte-rendu du Book Club de décembre 09: Christmas Carol

Le mercredi 9 décembre 2009 a eu lieu le deuxième Book Club organisé par Livraddict. Pas moins de 38 membres s’étaient inscrits pour la discussion prévue sur notre forum entre 18h et minuit, même si malheureusement seulement 24 participants y ont finalement pris part. L’objet de notre lecture commune était cette fois-ci un grand classique de la littérature anglo-saxonne: « Christmas Carol » (ou « Le drôle de Noël de Scrooge »), de Charles Dickens.

1. Présentation de la lecture commune

Titre: « Christmas Carol » ou « Le drôle de Noël de Scrooge », de Charles Dickens.

Résumé:

Le soir de Noël, un vieil homme égoïste et solitaire choisit de passer la soirée seul. Mais les esprits de Noël en ont décidé autrement. L’entraînant tour à tour dans son passé, son présent et son futur, les trois spectres lui montrent ce que sera son avenir s’il persiste à ignorer que le bonheur existe, même dans le quotidien le plus ordinaire.

2. Participants:

Jess, Fée Bourbonnaise, Heclea, lasardine, Tigger Lilly, Thalia, Spocky, Miss Spooky Muffin, Nathalie, Lolo, Frankie, El Jc, Pauline, Emeralda, Aricie, Erell, Cynthia, Marieke, valou192, Aily, Cacahuète, Stellade, BelledeNuit, baba

3. Avis exprimés:

La discussion a été divisée en six sujets, autant de questions auxquelles pouvaient répondre les participants:

Général,  pour les impressions générales et des notes sur 10.
Histoire, pour discuter de l’intrigue. Avez-vous apprécié cette histoire ?  Un grand classique de la littérature comme celui-ci vous parait-il toujours d’actualité sur les thèmes abordés (individualisme, pauvreté…)? Connaissez-vous d’autres contes de Noël que vous pourriez nous recommander ?
Style: Avez-vous aimé la façon dont cette histoire était narrée ?
Personnages: Qu’avez-vous pensé de Scrooge, des fantômes et des autres personnages ?
L’auteur: Charles Dickens est un auteur classique de la littérature anglo-saxonne; avez-vous lu d’autres oeuvres de sa plume ?  Qu’en pensez-vous ?
Citations: Pour citer les passages qui ont marqué les lecteurs.
Cette histoire dans les arts et au cinéma: Plusieurs films et dessins animés ont été basés sur cette histoire (dont le dernier, le film de Robert Zemeckis, est sorti en Belgique le 18 novembre, et en France le 25). Lesquels avez-vous vus et qu’en avez-vous pensé ?  Connaissez-vous d’autres références à cette oeuvre dans les arts ?

Les impressions générales ont été pour le moins variées, allant d’un extrême à l’autre, de ceux pour qui cette lecture fut un coup de coeur à ceux qui n’ont pas réussi à terminer cette nouvelle !  Les raisons invoquées pour expliquer les différents avis sont elles aussi très différentes d’un lecteur à l’autre: certains ont été dérangés par le style trop classiques, d’autres ont applaudi les descriptions qu’ils ont trouvées superbes, certains ont trouvé l’intrigue peu crédible tandis que d’autres qui seraient allergiques aux contes ont été séduits par celui-ci… Des avis très variés donc, qui préparaient de belles discussions.

La discussion sur l’histoire a tourné autour de plusieurs thèmes. Le premier est la définition de « l’esprit de Noël » tel qu’il est décrit, et même créé, par Dickens. La plupart des participants ont noté l’influence de ce conte dans l’imaginaire collectif américain et mondial en ce qu’il présente une fête de Noël moins commerciale, orientée sur le partage et le bonheur en famille. Un autre thème de discussion fut la conversion de Scrooge: certains l’ont trouvée précipitée et ont regretté qu’il ait l’air de reconnaître les défauts de son caractère dès le premier fantôme, tandis que d’autres ont souligné que ce genre de changements fait partie de la définition du conte de Noël et que chaque fantôme participe à la prise de conscience de Scrooge. L’ensemble des participants semble d’accord pour dire que les thèmes abordés (individualisme, partage, pauvreté,…) sont encore tout à fait d’actualité malgré l’âge de cette oeuvre.

Au niveau du style, les avis sont assez tranchés: il y a ceux qui se sont perdus dans les longues phrases qui leur ont rendu cette lecture pénible, et ceux qui ont beaucoup aimé la virtuosité de Dickens; entre les deux, certains ont eu besoin d’un petit temps d’adaptation avant de commencer à apprécier l’écriture. Les lecteurs semblent cependant d’accord pour constater que le style correspondait à la mode de l’époque.

La discussion concernant les personnages a principalement tourné autour de Scrooge lui-même: les lecteurs se divisent entre ceux qui ont trouvé qu’il méritait ce qui l’attendait, et ceux qui ont eu pitié de ce personnage et de sa carapace de méchanceté. En ce qui concerne les fantômes, chacun a sa petite préférence, mais une question est restée en suspens: à quoi correspond la symbolique qui les entoure (apparence, caractéristiques,…) ?

La grande majorité des participants n’avaient encore rien lu de cet auteur. Même ceux à qui le style a déplu sont pourtant décidés à lire d’autres oeuvres, car les participants sont tombés d’accord sur le fait que découvrir le grand écrivain humaniste qu’est Dickens via un conte de Noël ne permet pas d’avoir un véritable aperçu de son oeuvre. Ceux qui ont déjà lu certains de ses romans recommandent « A tale of two cities » (« Histoire de deux villes ») pour poursuivre l’expérience.

Dans le sujet où les membres citent leurs citations préférées, ce sont principalement des descriptions qui ont été présentées; beaucoup de lecteurs ont été marqués par la talent de l’auteur pour faire vivre certaines scènes marquantes.

Enfin, dans la discussion sur les adaptations de cette histoire dans les arts et au cinéma, plusieurs membres ont cité « Le Noël de Mickey » ou « Noël chez les muppets ». Mais nous nous sommes aperçus au fil de la discussion que les adaptations sont extrêmement nombreuses et variées, parfois même inattendues. El Jc nous a aussi présenté des copies de gravures originales qui décoraient son livre.

Pour découvrir toutes les informations sur ce livre et les critiques individuelles des participants, rendez-vous sur la page Bibliomania qui lui est dédiée !

Harry revu et corrigé de Mark Sarvas

Ce livre a été lu dans le cadre d’un partenariat avec les Éditions NiL (Robert Laffont) que je remercie, et en avant-première puisque la sortie de l’ouvrage est prévue pour le 11 janvier 2010.

Présentation de l’éditeur
Beverly Hills, Californie. En route pour le funérarium où doit avoir lieu la crémation de sa femme décédée brutalement, Harry, loser pétri de culpabilité, s’arrête dans un improbable café et commande un sandwich dont il ne veut pas, mais qui l’inspire pourtant… Là, il est pris d’un béguin irrésistible pour Molly, la serveuse. Conquérir le cœur de sa belle va le mener très loin, notamment :
– à s’employer par tous les moyens, et sans succès, au bonheur de la collègue de Molly, la revêche Lucille ;
– à lire Le Comte de Monte-Cristo ;
– à casser la figure à un type pour la première fois de sa vie ;
– à virer sa secrétaire ;
– à s’interroger sur l’amitié véritable ;
– à prendre un cours de boxe auprès de Max le podologue ;
– à rencontrer un certain Elliott…
Dans une tentative échevelée pour reprendre les rênes de son existence, il cherche à accomplir de bonnes actions, mais sème le doute, la confusion et le chaos tout autour de lui. En dernière minute, il renoncera même à l’amour de Molly pour jeter un regard lucide et réconcilié sur le grand amour de sa vie, Anna, sa femme désormais disparue. Son voyage émotionnel lui aura enfin révélé sa personnalité, dans une version légèrement revue et corrigée…
On rit beaucoup à la lecture de ce roman à la construction complexe où s’imbriquent une multitude d’intrigues secondaires. En plus d’être hilarante, l’histoire d’Harry explore des thèmes plus durs, plus denses, comme le deuil et l’estime de soi, avec une infinie subtilité.

Mon avis :

La présentation du livre m’intriguait, j’ai donc demandé à participer au partenariat.
Premières pages, premières impressions… Le « héros » parle de l’enterrement de sa femme, du choix du cercueil (le plus cher pour faire bien), des coussins inutiles dans le cercueil puisque celui-ci est fermé (dialogue franchement drôle entre un homme conscient de l’inutilité d’une tonne de coussins dans un cercueil et un professionnel qui essaie de vendre sa marchandise) et s’en suit le questionnement de Harry sur est-ce que le type des pompes funèbres l’a roulé en lui disant mettre des coussins alors qu’il n’en mettait pas ? Des questions qui me correspondent bien puisque j’ai un peu du mal à comprendre pourquoi acheter un cercueil hyper cher alors que le but c’est qu’il se désagrège (je sais, on a pris un cercueil en chêne, mais moi j’étais partante pour du sapin)… Note pour ma famille, j’aimerai un cercueil en carton recyclé, si si, ça existe ! Même si ça risque d’en choquer plus d’un, j’ai du mal avec l’idée admise que plus le cercueil est cher, plus on aimait la personne…
« C’est un machin en bronze,  forme demi-tombeau, le haut de gamme. Sachant qu’il serait jugé à tout un tas de détails, Harry n’a pas regardé à la dépense. Inutile de commettre un impair à ce stade. Le cercueil est fermé, nécessairement. »

Bref, revenons à nos moutons, ou plutôt à Harry.

Je continue ma lecture et… j’ai détesté. Tout, le personnage que je trouve dégoûtant et franchement sans intérêt, l’histoire que je ne vois pas avancer… Mais je continue, car il le faut (forcément, j’ai une critique à écrire dessus).

J’en suis à la page 80 quand enfin, je sens que je suis dans l’histoire… Je suis prise d’une frénésie lecturienne (j’invente les mots que je veux, même si je ne suis pas femme politique) pour savoir ce qu’il va se passer…

Quelques moments rien que pour les Français avec la lecture du Comte de Monte-Cristo et  le tour de France (comment alors qu’il doit y avoir 8h de décalage horaire, Harry arrive-t-il à regarder l’arrivée le soir après le travail… ?)

Finalement, à la fin du livre, on se rend compte que Harry n’est pas si insipide/dégoûtant/irresponsable/nul que ça et qu’à la relecture des évènements, les choses ne se sont passées comme ça que parce que telle ou telle chose n’a pas été dite ou faite. Il suffit parfois juste d’un petit quelque chose pour changer le cours des évènements.
Une expression m’est venue à l’esprit au fil de la lecture (enfin, après les 80 premières pages), l’enfer est peuplé de bonnes intentions…

À la fin du livre, on a envie d’être soi même et de ne pas se laisser emprisonner par ce que les gens pensent ou disent. Ce n’est pas parce qu’on n’a pas des diplômes prestigieux qu’on ne vaut rien et pas parce qu’on conduit une super voiture qu’on est plus important donsmofb (29)

Par contre, contrairement à la présentation de l’éditeur, je n’ai pas ri à la lecture du roman… souri peut-être parfois, mais rien à voir avec l’hilarité promise.

Question sémantique :
-Qu’est-ce-que des « ronflements baroques » ? J’ai comme dans l’idée que ça ne doit pas être discret…

Le BIG Challenge Livraddict : liste des participants.

CHALLENGE LIVRADDICT 2010 BANNIERE

Rappelez-vous, le 08 novembre dernier, nous vous présentions le Big Challenge Livraddict 2010 sur le blog !

Quelques jours plus tard, le 15 novembre, s’ouvraient les inscriptions (clôturées le 31.12.2009) et la liste des 100 titres était mise à votre disposition pour effectuer votre choix.

Ce que vous deviez faire ?

Juste créer un petit billet sur votre blog précisant le nombre de livres que vous comptiez lire dans la liste des 100 titres (un nombre que l’on peut dépasser, le tout étant de ne pas en lire moins pour que le challenge soit réussi).

Vous étiez nombreux à vous inscrire (75 participants pour cette première édition) et l’initiative a été apprécié par plus d’un qui ont décidé de se lancer dans l’aventure Livraddict juste pour participer à ce challenge ! Ça nous a fait plaisir de voir que l’idée vous a plue !

Je peux déjà vous annoncer qu’elle sera réitérée fin 2010 pour le Big Challenge Livraddict 2011 😉 !

Mais en attendant, découvrons la liste des participants !

A. Chez les non-bloggeurs.

1. LaCo : inscrite pour 20 livres. LaCo fera fin 2010 le bilan de son challenge sur le blog de Livraddict.

2. Ladouce : inscrite pour 20 livres. Ladouce fera une chronique de chaque livre lu dans le cadre du challenge sur le blog de Livraddict.

3. Gon17 : inscrit pour 15 livres. Gon17 fera fin 2010 le bilan de son challenge sur le blog de Livraddict.

4. Scraqui’ : inscrit pour 14 livres. Scraqui’ fera fin 2010 le bilan de son challenge sur le blog de Livraddict.

5. Frankie : inscrite pour 12 livres. Frankie fera fin 2010 le bilan de son challenge sur le blog de Livraddict.

6. nuitétoilee : inscrite pour 12 livres. nuitetoilee n’a pas précisé ce qu’elle ferait, je l’inscris donc pour un bilan en fin d’année sur le blog de Livraddict (si nuitetoilee prévoir de créer un blog comme elle l’annonce, on modifiera l’article dès le billet de participation publié )

7. Mrs Pepys : inscrit pour 10 livres. Mrs Pepys fera fin 2010 le bilan de son challenge sur le blog de Livraddict.

8. Evertkhorus : inscrite pour 7 livres. Evert fera fin 2010 le bilan de son challenge sur le blog de Livraddict.

9. Stellade : inscrite pour 6 livres. Stellade fera fin 2010 le bilan de son challenge sur le blog de Livraddict.

B. Chez les bloggeurs. (en cliquant sur les pseudos de chacun des participants, vous accèderez à l’article sur le sujet du Challenge publié sur son blog)

10. Ethernya : s’engage à lire 20 livres.

11. 100choses : s’engage à lire 20 livres.

12. MyaRosa : s’engage à lire 20 livres.

13. Véro : s’engage à lire 16 livres.

14. Jess : s’engage à lire 15 livres.

15. Lily : s’engage à lire 15 livres.

16. Fée Bourbonnaise : s’engage à lire 15 livres.

17. Livresque : s’engage à lire 15 livres.

18. Poet24 : s’engage à lire 14 livres.

19. Exxlibris : s’engage à lire 14 livres.

20. Melisende : s’engage à lire 13 livres.

21. eiram : s’engage à lire 13 livres.

22. Aricie : s’engage à lire 13 livres.

23. Mystix : s’engage à lire 13 livres.

24. Lolo : s’engage à lire 12 livres.

25. Mlle Swann : s’engage à lire 12 livres.

26. MaxoO : s’engage à lire 12 livres.

27. Marie  L : s’engage à lire 12 livres.

28. Flof13 : s’engage à lire 12 livres.

29. Blackroseimmortal : s’engage à lire 12 livres.

30. Héloïse : s’engage à lire 12 livres.

31. Baba : s’engage à lire 10 livres.

32. soukee : s’engage à lire 10 livres.

33. Aily : s’engage à lire 10 livres.

34. Gisellege : s’engage à lire 10 livres.

35. lasardine : s’engage à lire 10 livres.

36. Ulaz : s’engage à lire 10 livres.

37. Grazyel : s’engage à lire 10 livres.

38. lucie11 : s’engage à lire 10 livres.

39. mariiine : s’engage à lire 10 livres.

40. Caya : s’engage à lire 9 livres.

41. lexounet222 : s’engage à lire 9 livres.

42. Mallou : s’engage à lire 8 livres.

43. Kactusss : s’engage à lire 8 livres.

44. Thalia : s’engage à lire 8 livres.

45. Herisson08 : s’engage à lire 8 livres.

46. Pauline : s’engage à lire 8 livres.

47. hildebald : s’engage à lire 8 livres.

48. Sita : s’engage à lire 8 livres.

49. Emeralda : s’engage à lire 7 livres.

50. Heclea : s’engage à lire 7 livres.

51. lounapil : s’engage à lire 7 livres.

52. Akantha : s’engage à lire 7 livres.

53. Penelope : s’engage à lire 7 livres.

54. Ladyshushin : s’engage à lire 7 livres.

55. cacahuète : s’engage à lire 7 livres.

56. MeL : s’engage à lire 6 livres.

57. Nathalie : s’engage à lire 6 livres.

58. valou192 : s’engage à lire 6 livres.

59. latitesib : s’engage à lire 6 livres.

60. pinly-sweet : s’engage à lire 6 livres.

61. Miiiel : s’engage à lire 6 livres.

62. Pikachu : s’engage à lire 6 livres.

63. Nane : s’engage à lire 6 livres.

64. Cynthia : S’engage à lire 5 livres.

65. Emma666 : s’engage à lire 5 livres.

66. cocola : s’engage à lire 5 livres.

67. jostein : s’engage à lire 5 livres.

68. LuCa : s’engage à lire 5 livres.

69. Nadège : s’engage à lire 5 livres.

70. Iani : s’engage à lire 5 livres.

71. Lisalor : s’engage à lire 5 livres.

72. Kika : s’engage à lire 5 livres.

73. melcouettes : s’engage à lire 5 livres.

74. Spocky : s’engage à lire 4 livres.

75. Iluze : s’engage à lire 1 livre.

Si votre nom n’apparaît pas dans la liste, c’est que les conditions de participation n’ont pas été respectées et que votre inscription n’a donc pas été validée.

Ceci dit, certains membres « bloggeurs » ont mentionné leur participation au challenge sans l’avoir précisé sur leur blog comme demandé lors de l’inscription.  Il s’agit de :

Ryuuchan : s’engage à lire 2 livres.

Je leur laisse le mois de janvier pour réparer ce petit oubli. Je validerai alors leur inscription au challenge. Envoyez-moi un MP pour me communiquer le lien vers l’artice de votre blog.

D’autres noms sont apparus dans la liste sans qu’aucune inscription n’ait été validée. Ils ne sont donc pas retenus.

Il s’agit de

Calypso, Nanne, Belledenuit

Les mille et une vies de Billy Milligan de Daniel Keyes

billy milligan Ce livre a été lu dans le cadre d’un partenariat entre Livraddict et le Livre de Poche, que je remercie tous deux pour cette découverte.

Résumé:

Quand la police de l’Ohio arrête l’auteur présumé de trois, voire quatre, viols de jeunes femmes, elle pense que l’affaire est entendue : les victimes reconnaissent formellement le coupable, et celui-ci possède chez lui la totalité de ce qui leur a été volé. Pourtant, ce dernier nie farouchement. Son étrange comportement amène ses avocats commis d’office à demander une expertise psychiatrique. Et c’est ainsi que tout commence… On découvre que William Stanley Milligan possède ce que l’on appelle une personnalité multiple, une affection psychologique très rare. Il est tour à tour Arthur, un Londonien raffiné, cultivé, plutôt méprisant, Ragen, un Yougoslave brutal d’une force prodigieuse, expert en armes à feu, et bien d’autres. En tout, vingt-quatre personnalités d’âge, de caractère, et même de sexe différents !

Mon avis:

L’histoire de Billy Milligan aurait pu être une fiction bien ficelée, mais c’est en fait le récit d’une vie incroyable qui se lit d’une traite. Difficile de refermer le livre une fois qu’on a commencé à s’immerger dans l’univers si particulier de cet homme, ou plutôt de ces hommes et femmes qui occupent un même corps.

La préface du livre est très utile et bien faite (ce qui n’est pas toujours le cas). Daniel Keyes y décrit  le contexte dans lequel il convient de placer l’histoire qui va suivre : comment il en est venu à écrire un livre sur Milligan et ce que Milligan représente au niveau des Etats-Unis.

Dans la première partie récit, on fait connaissance avec Billy Milligan et les personnalités qui l’habitent au travers du regard des différents avocats, psychiatres et infirmiers qui croisent son chemin. On arrive d’ailleurs très bien à s’identifier à ces différents protagonistes qui passent pour la plupart du scepticisme à la certitude que Billy souffre de personnalité multiple, grâce à une figure de style de Daniel Keyes qui ne dévoile les preuves de l’existence de Tommi, Allen, Arthur et les autres «colocataires » que progressivement. L’avantage de ce point de vue extérieur est aussi de permettre de réussir à visualiser et identifier sans trop de difficultés les nombreuses personnalités, sans les mettre toutes en même temps sur le devant de la scène, ce qui provoquerait certainement des confusions quant au rôle et aux traits de chacun.

La deuxième partie raconte la vie complète de Milligan. Et quelle vie! C’est à ce moment que l’on comprend à quel point le rythme moins poussé de la première partie à bien aidé à se familiariser avec tout ce petit monde, qui représente tout de même deux dizaines d’identités.

Il est possible de consulter le glossaire à la fin du livre si l’on est perdu, mais je déconseille tout de même de le lire dès le début : cela gâche un peu le sentiment de curiosité qui naît à l’apparition d’un nouvel occupant dans la tête de Billy. Au fur et à mesure, il devient impossible de continuer à visualiser Milligan tel qu’il est et on l’imagine sous des traits différents à chaque fois qu’une de ses personnalités prends le contrôle. Keyes utilise un vocabulaire simple, qui ne se perd jamais dans une quelconque prose psychiatrique, et on peut ainsi se plonger plus facilement dans les étranges dialogues qui peuplent le récit.

La dernière partie, plus courte, reprend là où la première s’est arrêtée, et a clairement été écrite pour tenter d’apitoyer le lecteur sur le sort de Milligan. Et à vrai dire, on se laisse facilement prendre au « piège ». On finit le livre dans un mélange de colère et de tristesse devant l’attitude du monde extérieur, en ayant néanmoins conscience que l’on n’aurait peut-être réagi de la même façon.

On met également le doigt sur un des seuls points que l’on peut reprocher à Keyes : un parti-pris du coté de Milligan. Mais reconnaissons tout de même que l’objectivité ne fait vraiment défaut que dans cette dernière partie.

Pour conclure, je dirais que les 1001 Vies de Billy Milligan est un très bon livre. Une histoire passionnante, presque incroyable et qui aurait pu facilement sombrer dans le sensationnalisme à la Pierre Bellemare. Heureusement, Daniel Keyes évite cet écueil et livre dans un style simple sans être niais l’une des biographies les plus captivantes que j’aie pu lire.

Ma note : 8.5/10

100 pages blanches, de Cyril Massarotto

Ce livre a été lu dans le cadre d’un partenariat avec les éditions XO que je remercie.

Présentation de l’éditeur :

« Ce carnet, c’est ton héritage. Tes sœurs auront le reste, mais crois-moi, je te lègue le plus précieux de mes biens, et tout l’argent du monde ne le remplacerait pas. Souviens-toi de moi. »

Quel choc pour ce jeune homme lors de l’ouverture du testament de son grand-père bien-aimé : il ne lui a rien laissé. Rien à part un vieux carnet au cuir râpé, avec une centaine de feuilles vierges. Cent pages blanches en héritage… Et une ultime lettre où le grand-père lui apprend que ce carnet est le plus grand trésor dont on puisse rêver. Son grand-père était-il devenu fou ? Très vite, le jeune homme va découvrir le secret du carnet, un pouvoir mystérieux qui va bouleverser sa vie bien rangée et y faire entrer la folie, la gaieté et l’amour.

Mon avis :

J’ai choisi ce livre, car la présentation de l’éditeur me faisait envie. Ce n’est qu’en recevant le livre que j’ai découvert que je connaissais déjà l’auteur. J’ai lu il y a quelque temps son premier roman « Dieu est un pote à moi » que je n’avais pas vraiment aimé… Ça commençait donc bien mal cette lecture…

Puis j’ai ouvert le livre et je l’ai dévoré. L’écriture est facile sans être trop simpliste, le héros est un trentenaire tout ce qu’il y a de plus banal ou presque et comme l’histoire est écrite à la première personne, on se sent vraiment proche du personnage et de ses émotions.

Le livre magique fait un peu penser à Harry Potter, surtout lorsqu’il essaie de dialoguer avec (mais ce n’est pas Harry Potter donc ça ne marche pas), mais grâce à la manière dont cela est raconté, on se laisse prendre au jeu. Ce n’est pas un livre de grande littérature, mais c’est un livre plaisant qui restera longtemps dans ma mémoire puisque depuis, je rêve d’un carnet comme celui-là (pour écrire sur chaque page la même chose…).

Certains passages prêtent à sourire, d’autres sont plus poignants et certains font réfléchir sur la place des souvenirs, du passé et du futur dans notre présent.

Quelques morceaux choisis :

« Perdre son dernier parent, c’est quand même quelque chose, une tape dans la vie. On n’a plus personne au-dessus de soi, il ne reste que ceux d’à côté, et ceux d’en dessous. Moi j’aimais bien avoir quelqu’un au-dessus, comme une bonne conscience qui veille sur la mienne, cette présence rassurante qui ne cessera jamais de nous aimer. Un parent qui nous aime, c’est comme un sourire attendri qui plane au-dessus de nos têtes : quand on va mal, il suffit de lever les yeux pour être réchauffé à l’intérieur. »

« L’avantage, quand on est vieux, c’est qu’on n’a plus la sale tête du réveil tellement la normale est déjà abîmée. »

« – « … » Que faut-il faire pour emporter de grands souvenirs? -C’est très simple : pour emporter de grands souvenirs, il ne faut pas regarder en arrière. -C’est contradictoire, mamie… -Au contraire, c’est très logique ! Comprends-moi bien : tes souvenirs à toi, ils sont devant. Pus tard, quand tu auras mon âge et qu’il sera trop tard pour construire, tu pourras te retourner, et voir ce que tu as bâti de grand, de beau… Et tout cela remplira ton cœur. C’est tout ce que je te souhaite. Ainsi, peut-être ne partiras-tu pas vide. Vide comme moi. »