Escape Journey d’Ogeretsu Tanaka

Résumé :

Taichi et Naoto sortaient ensemble à l’époque du lycée. Néanmoins, ce dernier décida de rompre quand son partenaire lui dit que leur relation n’allait pas plus loin que le sexe selon lui. Ils se recroisent pourtant lors de leur premier jour de fac. Même si Naoto est toujours en colère, il se rend compte que Taichi a changé et commence peu à peu à lui pardonner. Seulement, Naoto est angoissé à l’idée de retomber dans les écueils du passé. Parallèlement, Fumi, une camarade, tombe amoureuse de Taichi et un rendez-vous arrangé est organisé.

Mon avis :

/!\ Avertissement : c’est un hard yaoï (scènes de sexe explicites, détaillées).

Ce manga m’avait tapé dans l’œil avant sa sortie. Par le biais d’un partenariat, j’ai pu le découvrir. Je remercie Livraddict de m’avoir sélectionné, et la maison d’édition Taïfu de m’avoir envoyé ce manga et de me l’avoir fait découvrir.

Parlons d’abord des personnages. Dès la couverture, je sentais qu’ils allaient être différents des personnages que l’on voit souvent dans le yaoï. En effet, Naoto – le garçon à lunettes – est du genre à sourire facilement. Pour une fois aussi, c’est le uke qui est populaire (il a beaucoup d’amis et a le contact facile avec les filles), ça change ! Naoto donne vraiment une dynamique au récit, et j’ai particulièrement aimé ça. Pour le seme, c’est le contraire : Taichi est plutôt réservé. Je trouvais que ça faisait une belle complémentarité. J’ai bien apprécié aussi les deux amies du « couple », à savoir Fumi et Mika. Par contre, j’ai beaucoup moins adhéré aux choix de Naoto et de Taichi que je trouvais souvent incohérents. /SPOILER/ Par exemple, au milieu du manga : Naoto se fait violer. Mais, plusieurs pages plus loin, il fréquente de nouveau son agresseur et lui a totalement pardonné. Je comprends que l’amour peut justifier certaines choses, mais quand même pas à ce point, à mon sens. /FIN SPOILER/

S’agissant de l’histoire, ce n’est pas la plus originale de toutes. Mais ma curiosité a été plus forte. Malheureusement, je n’ai pas accroché… À cause des nombreuses scènes de sexe (5-6 en 253 pages), tout semblait être un prétexte pour arriver à ce genre de passages. Résultat, je trouve que l’intrigue n’a pas été approfondie, que tout a été survolé de manière générale. De plus, je trouvais qu’il y avait des facilités et que certains passages étaient trop rapides, notamment au début. Par exemple, on lit à peine les quatre premières pages du manga que les deux personnages principaux se retrouvent déjà. Le fait qu’ils ne sachent jamais ce qu’ils veulent – surtout Naoto – /SPOILER/ et qu’ils s’obstinent à être ensemble /FIN SPOILER/ a donné l’impression que l’histoire ne faisait que de tourner en rond. Les problématiques étaient souvent les mêmes. C’est vraiment dommage.

Je dois avouer, par contre, que les dessins sont vraiment magnifiques. Ils font très réalistes et les personnages sont très expressifs. Un effort a été fait également pour les décors, ce que j’ai apprécié.

En résumé, j’ai été déçue par ma lecture. Mais ce n’est qu’un avis isolé ! Je n’étais clairement pas le public visé puisque je suis plutôt shonen-ai et yaoï soft. « Love stories », de la même maison d’édition, m’aurait sans doute plus convenu. D’ailleurs, je ne manquerai pas de me pencher davantage sur ce manga.

En tout cas, je tenais quand même à remercier, encore une fois, Livraddict et Taïfu pour ce premier partenariat. Je ne doute pas que j’apprécierai une autre licence d’eux. J’ai déjà aimé « Deadlock », « Given » et « Qualia under the snow », alors il n’y a pas de raison !

PS : site de Taïfu : http://www.taifu-comics.com/Accueil

VaIl Bipolaire … et plus si affinités de Valérie Labasse-Herpin

Titre: ValL Bipolaire et plus si affinités
Auteur: Valérie Labasse-Herpin

Synopsis :

ValL travaille, elle a une famille, un mari, un jeune fils. Elle a donné le change tant qu’elle a pu, mais au prix de la pire solitude intérieure. Et puis, un jour, c’est le diagnostic: « Bipolaire à tendance schizophrène » ! Symptômes présents, dépressions cycliques, médicaments depuis longtemps déjà… »
Avouer sa maladie est un grand pas vers la guérison « , nous dit l’auteur, Valérie Labasse-Herpin. Et c’est, là aussi, le but de l’écriture.

ValL bipolaire … et plus si affinités est un témoignage fort, avec des souvenirs d’enfance poignants et un grand accent de sincérité. Parlant de son dédoublement de personnalité, Valérie Labasse-Herpin nous dit: « , Un jour, à un moment où je ne trouvais plus de solutions à ma souffrance, Mary est apparue « . Mary, c’était le côté euphorique et fort qui prenait la relève …
Ainsi, ValL et Mary conversent et vivent ensemble … » Etre bipolaire, c’est vivre dans un monde où les choses et les êtres n’existent qu’à vos yeux » écrit ValL. Elle ajoute encore, faisant écho au combat du Professeur John Nash contre la maladie, « Mais le plus difficile à vivre, c’est de faire la différence entre les hallucinations et la réalité ».

L’avenir ? L’espoir de redécouvrir le soleil au bout du tunnel. L’auteur rend également ici hommage à sa famille, à son entourage et particulièrement à son mari qui sait l’accepter avec ses symptômes et qui la réconforte. Valérie Labasse-Herpin vit aujourd’hui aux USA.

Avis :

Vall bipolaire et plus si affinités est le témoignage de Valérie, souffrant de bipolarité et de schizophrénie.

Ce livre est un enchaînement de petits chapitres racontant un aspect de sa vie. Mais cet enchaînement est fait sans aucune cohérence ce qui rend le tout plutôt confus. Mais heureusement, ça le rend aussi très rapide à lire. On peut donc le finir très rapidement, le mettre dans une poubelle, et passer un agréable moment en lisant un autre livre.

Elle a écrit ce livre pour que la maladie soit mieux comprise, mais on n’apprend rien de la maladie, l’auteur passe son temps à se plaindre et à cracher sur les gens. Ce qui la rend très détestable, et ce, dès la première page. On comprend très vite qu’elle a un ego surdimensionné et qu’elle n’hésite pas a se cacher derrière sa condition. C’est vraiment dommage car elle renvoie une très mauvaise image de toute les personnes souffrant de bipolarité.

Ce qui est le plus révoltant sur ce livre est son prix, 17,50€. Pour à peine 100 pages, et un contenu aussi vide, c’est une véritable arnaque. Surtout que le livre objet en lui-même n’a rien d’exceptionnel, au contraire même, il est très laid. Et le comble, j’ai appris que l’auteur écrit un autre livre, sur le même sujet … On dirait bien qu’elle a besoin d’argent.

Bref, si vous voulez lire un témoignage ou un livre traitant des maladies mentales, passez votre chemin. Si vous voulez vous énerver tout seul sur un objet inanimé tel un schizophrène en pleine crise, vous avez trouvé votre bonheur.

Je tiens a remercier Livraddict pour m’avoir fais confiance, ainsi que l’auteure et les éditions de La Compagnie Littéraire.

La parole contraire d’Erri De Luca

La parole contraire, Erri de Luca
95 pages, Folio (Le Forum) 2017
Traduit de l’italien par Danièle Valin

Résumé :

Une réflexion sur la liberté d’expression et la parole contraire dans la société, à partir de l’expérience personnelle de l’auteur, qui se bat contre la construction d’une ligne TGV dans la vallée de Suse et est accusé d’incitation au sabotage.

Mon avis :

C’est un petit livre qui se lit d’une traite ou presque. Ce court pamphlet concentre toute l’indignation de l’écrivain Erri de Luca face aux poursuites judiciaires dont il fait l’objet. Pourtant, loin de nier les accusations portées contre lui, il revendique les paroles qu’on lui reproche, tout en démontrant méthodiquement pourquoi, à ses yeux, ces poursuites sont injustifiées.

Dans la lignée d’une flopée d’écrivains et d’artistes militants, Erri de Luca réclame haut et fort le droit d’exprimer un avis contraire au politiquement correct, le droit de se prononcer publiquement contre un projet qu’il juge néfaste pour diverses raisons, le droit d’employer des mots lourds de sens. Et il se livre à un décorticage minutieux des termes qu’il a employés (« sabotage »), de ce dont on l’accuse (« incitation ») pour s’interroger sur la capacité des mots et de ceux qui les prononcent à faire réagir ceux qui les entendent.

C’est l’un des aspects qui a éveillé ma curiosité : son argumentation porte notamment sur le sens du mot « sabotage ». Une question pas si simple qu’elle en a l’air, parce que tout l’enjeu des poursuites porte justement sur l’interprétation de ce terme. Faut-il le prendre au sens premier, comme l’acte matériel passible de poursuites pénales, ou bien faut-il l’entendre au figuré, comme le fait de « chercher à contrarier ou à neutraliser » un projet – sans préciser par quels moyens, et encore moins s’il s’agit de moyens légaux ou illégaux ? La proximité de l’italien avec la langue française permet de transposer sans souci la problématique linguistique à notre côté des Alpes.

Au-delà de l’aspect « technique » qui pourrait passer pour un ergotage futile – mais qui constitue pourtant la base de l’activité de bien des juristes qui s’écharpent sur la signification de termes par ailleurs considérés comme dénués d’ambiguïté –, l’auteur pose la question de la portée de la parole publique. Un écrivain, parce qu’il est un personnage public, peut-il être responsable de la manière dont son discours est susceptible d’être perçu et peut-on lui reprocher les actions d’autres personnes qui ont peut-être décidé de s’inspirer de ses paroles ?

La seconde partie du livre est consacré à un entretien entre le journaliste Gilles Luneau, Erri de Luca et José Bové intitulé « Du sentiment de justice et du devoir de désobéir ». Là encore, c’est un intéressant échange qui éclaire les opinions et les actes des deux militants à la lumière de leur expérience et de leur conception de la vie, de la justice et de la liberté. C’est à nouveau un passage sur le sens des mots qui m’a marquée – « démontage » ou « saccage » du MacDo par José Bové ? –, parce que tout revient à la définition qu’on donne aux mots et aux choses.

Qu’on soit d’accord ou pas avec Erri de Luca et José Bové, c’est un petit ouvrage très intéressant qui donne à réfléchir, et je remercie vivement Livr@ddict et les éditions Folio de m’avoir offert ce partenariat !

La Malédiction du Shaman de Jean-Pierre Van Den Abeele

Il aura suffi d’un simple retard de bateau pour que, en trois jours, tout bascule. À l’ombre des grands gisements d’or des montagnes de la Sierra Macarena, l’auteur nous entraîne dans un périple surprenant et riche d’émotions. En route vers le lac sacré de Guatavita et l’aventure commence, ponctuée de fâcheuses rencontres avec les trafiquants et la corruption locale mais aussi de magnifiques surprises. L’ancienne carte géographique conservée par le Padre Pio jouera-t-elle le rôle de talisman nécessaire pour venir en aide aux paysans pauvres de ces régions ?

Randonnée dangereuse, ancienne mine d’or à redécouvrir, monastère fortifié inaccessible, une quête teintée d’absolu, de passion et parsemée d’obstacles. Un parcours où les héros vont finir, semble-t-il, par gagner. Mais attention au pouvoir du vieux shaman qui veille sur les tombes de ses ancêtres que toutes ces recherches profanent…

Je suis partagée après la lecture de ce livre. D’ailleurs, je ne sais pas très bien comment écrire ma chronique dessus…

Il y a de très bonnes choses, que j’ai appréciées, et du moins bon qui me fait dire que ce n’est pas un livre qui va me marquer. Malheureusement. La 4e de couverture était pleine de promesses et je m’attendais à un roman plein d’aventures et de magie (le titre, la couverture). Mais pas d’aventure magique, ici… On est loin du road trip plein de magie que j’avais fantasmé.

L’écriture en elle-même m’a dérangée. Les expressions, le vocabulaire… C’était plutôt lourd. Cela ne rendait pas la lecture fluide, cela lui faisait perdre du rythme. D’une façon générale, j’ai trouvé le récit trop sage par rapport à ce qu’il voulait raconter. J’aurais aimé plus de rythme, d’action, des phrases plus courtes, moins de répétitions, moins de réflexions à rallonge…

Le point positif ce sont les personnages. J’ai beaucoup aimé chacun d’entre eux, et c’est ce qui a fait que j’ai continué ma lecture avec plaisir. « Mes » compagnons de route étaient très intéressants. Il n’y a, en revanche, pas de personnage féminin. J’ai trouvé cela normal au vue de l’histoire, mais au final, peut-être me serais-je plus imprégnée de l’histoire, je me serais plus identifiée.

Je remercie les éditions de la Compagnie Littéraire et Livraddict car c’est tout de même un roman à découvrir avec une intrigue sympathique qui aurait pu être davantage creusée.

Le vent les a ôtés de Marcel Séguier

Voilà un livre qui a attiré mon attention par sa couverture sobre, évoquant presque la méditation ; ainsi que par son titre complexe, poétique. J’ai eu l’opportunité de pouvoir découvrir cette publication grâce à un partenariat avec les éditions de La compagnie littéraire, que je remercie encore !

Dans cet ouvrage plutôt atypique, on  trouve une collection d’hommages, de souvenirs, d’anecdotes au sujet de grands hommes tels que  Marcel Pagnol ou Claude Simon. Comme le sous-titre le laisse deviner, l’auteur nous ouvre une fenêtre sur les rencontres qui ont jalonné sa vie, et certainement ont eu une incidence conséquente sur celle-ci.

Marcel Séguier y évoque aussi, notamment, ses difficultés à se faire publier en tant qu’auteur,  et nous livre à mots couverts une critique du monde de l’édition.
Ainsi, il rapporte que Claude Simon lui écrivit « l’édition française est aujourd’hui presque entièrement entre les mains d’énormes puissances financières comme X… ou Y… qui se soucient assez peu (ou plutôt pas du tout) de la littérature, et cela va même va aller de pire en pire […] Je suis heureux d’avoir quatre-vingt-cinq ans ».  Force est de constater que cet état de fait est toujours valable de nos jours, et plus que jamais. Ce qui est publié est ce qui fait recette, point à la ligne.  Heureusement, la publication même de ce livre, Le vent les a ôtés, Rencontres, vient prouver que ce triste constat n’empêche pas que des auteurs de talent puissent avoir une chance d’être connus, puisque malgré tout Monsieur Séguier a pu acquérir une certaine notoriété.

Ici, l’écriture de l’auteur est raffinée, très  travaillée, très littéraire, à tel point que le livre pourrait servir de modèle sur l’art de manier la langue française, je trouve.
Ce qui m’a frappée chez cet auteur, c’est son humilité à toute épreuve. Il possède des qualités d’écriture évidentes, sans jamais se mettre sur un pied d’égalité avec ses contemporains écrivains. Il se positionne en tant que spectateur ; en tant qu’ami de ces grands hommes qu’il a côtoyés et fréquentés, sans oser se mêler vraiment à leurs petits cercles d’initiés. Peut-être est-ce en raison de ses origines modestes : malheureusement, qui dit milieux intellectuels dit souvent aisance financière (voire snobisme ou élitisme), bien qu’il  ne semble pas s’en rendre compte, ou en tous cas ne s’en plaint jamais.

J’ai apprécié cette lecture par amour des mots, amour des belles phrases tout simplement ; et aussi pour son intérêt historique – Marcel Séguier nous offre un témoignage sur une époque révolue, que pour la majorité d’entre nous, nous n’avons pas connue. Je recommanderais ce livre à toute personne désireuse de découvrir le style de cet auteur, ou aux lecteurs curieux d’en savoir davantage sur les sphères littéraires !