Stabat Murder de Sylvie Allouche

Titre : Stabat Murder
Auteur : Sylvie Allouche
Genre : Thriller – Jeunesse

Chronique :

Stabat Murder nous plonge dans l’univers de la musique. Quatre ados de grands talents pratiquant le piano au conservatoire, s’entraînent sans relâche pour préparer le concours international. Un concours de haut prestige qui a tendance à booster la carrière de celui ou celle qui le remporte. Un prestige tant convoité et dont tout musicien rêve.
Mia, Matthis, Sacha et Valentin ne vivent que pour la musique et pour rien au monde ils ne louperaient un cours de piano avec le professeur. Surtout avec le concours qui approche à grands pas.
Alors c’est d’autant plus troublant que le même jour les quatre élèves manquent à l’appel pour leur cours de piano individuel.
Est-ce une fugue à cause de la pression imposée par l’approche du concours ? Est-ce une petite virée entre copains et qu’ils n’auraient pas vu le temps passer ? Où est-ce un kidnapping ?

Un thriller agréable, que l’on prend plaisir à découvrir au fil des pages et d’où l’intrigue est bien menée et assez captivante pour que l’on s’y intéresse et que l’on ai envie de savoir ce qui c’est passé, et surtout comment tout cela va se terminer, mais pas si haletante. C’est un thriller léger, doux, sans violence et c’est ce qu’il faut puisque le public concerné est un public jeune.

Concernant les personnages, on n’en apprend pas beaucoup plus sur Mia, Matthis, Sacha et Valentin mis à part ce que l’on sait déjà, que tous les quatre vivent pour le piano. « Ils respirent piano, ils parlent piano et ils mangent piano ». On suit principalement cette affaire grâce à la commissaire Di Lazio, qui prend cette enquête très à coeur, et qui fera tout son possible pour retrouver ces ados coûte que coûte.

J’ai aimé la narration qu’a utilisée l’auteure, impliquant les différents points de vue. Dans un premier temps, l’angoisse, la suffocation des ados dans cette pièce qui est plongée dans l’obscurité. Ensuite dans un second temps, le point de vue de la commissaire et de son équipe sur cette affaire qui semble compliquée, souvent infructueuse et menant à des impasses.
De plus, le fait que les chapitres soient courts et qu’ils alternent entre les différents points de vue, cela donne un très bon rythme au récit, ce qui permet de ne pas s’ennuyer.

En bref, un huis clos super sympa, idéal pour mettre un pied à l’étrier aux jeunes lecteurs dans ce genre littéraire.

Le livre de la faim et de la soif de Camille de Toledo

Il est assez rare que le livre lui-même soit le personnage central du roman pour ne pas remarquer cette originalité. Un roman inclassable, situé entre le conte, le roman picaresque, le rêve et la réalité au titre tellement intriguant et prometteur. Le livre se veut le maître et le dactylographe, son esclave chargé de noter ses flots de pensées incessants pour nous interroger sur le monde.

Le livre pressent l’Apocalypse, alimentée par toutes les haines passées et inscrites dans l’Histoire. Selon lui, les mythes nous poursuivent, nous ne sommes pas libres et nous retrouvons ancrés dans le passé, dans un monde ancien qui ne parvient pas à se transformer en avenir. Son point de vue n’est d’ailleurs pas dénué de sens. Il se dit impuissant et maudit face au savoir qu’il aimerait oublier, définitivement, et réécrire les mythes. Il voudrait pouvoir écrire l’histoire et non la subir.

Pour explorer le monde, le livre nous emmène dans son périple entre le banquet des origines, les hommes troncs dans le Gange en Inde, la Neva à Saint Pétersbourg, les mangas au Japon, les pins canadiens, le ski à Dubaï, la Reine et le Qatar, Moïse et la mer qui s’ouvre en deux, un meurtrier des westerns… Il est évident qu’il a hautement réussi le pari de nous faire voyager au sens large du terme et à nous emporter loin

Trop loin peut-être. En ce qui me concerne, je suis arrivée à destination à bout de souffle et parfois déboussolée : l’auteur effectue des connexions infinies pas toujours faciles à suivre, des récits suspendus que l’on retrouve néanmoins dans la suite de l’histoire, des histoires devrais-je dire, si tant est que l’on parvienne à faire le lien. On assiste à l’impuissance du livre et à son désarroi face au monde. Difficile de ressortir de ce maelström totalement clairvoyant ; moi qui d’ordinaire affectionne les histoires imaginaires farfelues me suis trouvée aussi confuse que le livre et finalement contente d’en venir à bout.

Ceux qui désirent acquérir la grâce d’un prince … de Machiavel

Célèbre manuel consacré au pouvoir politique, Le Prince de Machiavel livre une réflexion moderne, accompagnée de conseils et d’exemples concrets, sur la conception et les arcanes du pouvoir, les moyens de le conquérir et de se maintenir aux plus hautes sphères de la société.

«Rien ne fait autant estimer un prince que ne le font les grandes entreprises et le fait de donner de soi des exemples exceptionnels.»
Une méditation intemporelle sur les qualités essentielles, les devoirs et aussi les travers de l’Homo politicus.

Je tiens tout d’abord à remercier chaleureusement les éditions Gallimard (collection Folio Sagesses) de m’avoir gentiment envoyé ce titre. J’ai bien aimé cette lecture qui m’a permis de commencer à renouer avec la philosophie que je lisais, il y a quelques années, avec beaucoup de plaisir et d’intérêt. Car, précisons-le, Ceux qui désirent acquérir la grâce d’un prince… est un recueil d’extraits tirés du Prince de Nicolas Machiavel.

J’ai trouvé que ce petit livre constituait une très bonne entrée en matière de l’œuvre philosophico-politique de Machiavel et qu’il pouvait être tout particulièrement utile et appréciable en période de révisions du baccalauréat de philosophie ! Bien évidemment, il ne dispense pas de lire l’œuvre intégrale, bien au contraire, puisqu’il donne envie de s’y plonger plus longuement. Cet ouvrage est tout simplement un moyen de se familiariser quelque peu avec la philosophie machiavélienne avant de s’y approcher de plus près.

Par ailleurs, ce livre n’intéressera pas uniquement les passionnés de philosophie, puisqu’il y est évidemment beaucoup question de politique et d’histoire, qui sont au centre de l’ouvrage. Machiavel donne une multitude d’exemples historiques pour étayer sa théorie, ce qui ne manquera pas, à coup sûr, de plaire aux nombreux fans d’histoire.

Enfin, ce qui est frappant (et peut-être assez effrayant) avec ce recueil, c’est de constater à quel point certaines choses qui s’appliquaient aux régimes monarchiques des XVe et XVIe siècles notamment peuvent encore aujourd’hui être d’actualité. Quand on y réfléchit bien, tout cela laisse bien rêveur…

Voici un lien sur lequel vous pourrez retrouver ce livre :
http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLI … -un-prince

Personne n’a oublié de Stéphanie Exbrayat

Titre : Personne n’a oublié
Auteur : Stéphanie Exbrayat
Genre : Thriller

Chronique :

On se trouve plongé dans la fin des années 50 et débuts 60. Une époque bien difficile en tant que femme.
Mais ici dans ce roman on à affaire à une histoire bien plus trouble, Sam âgé de seulement 8 ans est retrouvé mort dans la grange familiale. Une mort qui paraît bien suspecte puisque le petit avait l’interdiction d’aller de pénétrer dans la grange. Un tas de questions surgissent. Pourquoi Sam a enfreint l’interdit ? Qu’est ce qui l’a amené à aller dans la grange ? La curiosité ou est-ce qu’on l’y a emmené de force ? Sam est-il tombé de la grange accidentellement où est-ce qu’on l’a poussé ?

Dès les premières pages l’auteur nous captive, on est attentif à ce qu’il se passe, on a envie de savoir ce qui s’est réellement passé. Commence alors les doutes et les suspicions. François, le mari de Colette et père de Sam, a-t-il décidé de s’en débarrasser ? Va commencer l’enquête (les investigations) de Colette pour découvrir la vérité et les circonstances qui ont conduit à ce drame et elle n’abandonnera pas avant d’avoir trouvé.

Colette est une vraie guerrière, elle affronte et surmonte tout, même si cela n’en reste pas moins dur. Mais une promesse c’est une promesse. Et justement c’est cette promesse faite à Sam, de trouver ce qu’il lui est arrivé qui lui permet de tenir. Elle doit être forte si elle veut réussir son objectif. On ne peut que l’admirer.

Un thriller addictif et haletant que l’on dévore avec facilité tant la plume de l’auteur est de qualité. Une intrigue et une histoire très bien menée qu’on plonge direct dedans sans difficulté et qu’on a du mal à laché. On est pris par les événements et par les révélations faites au fur et à mesure qui permettent d’être épris par l’histoire. Un page-turner qui nous possédera jusqu’au point final de cet énigmatique drame.

Cet été-là de Lee Martin

Titre : Cet été-là
Auteur : Lee Martin

Synopsis :

Tout ce qu’on a su de cette soirée-là, c’est que Katie Mackey, 9 ans, était partie à la bibliothèque pour rendre des livres et qu’elle n’était pas rentrée chez elle. Puis peu à peu cette disparition a bouleversé la vie bien tranquille de cette petite ville de l’Indiana, elle a fait la une des journaux nationaux, la police a mené l’enquête, recueilli des dizaines de témoignages, mais personne n’a jamais su ce qui était arrivé à Kathy. Que s’est-il réellement passé cet été là ? Trente ans après, quelques-uns des protagonistes se souviennent. Le frère de Katie, son professeur, la veuve d’un homme soupçonné du kidnapping, quelques voisins, tous prennent la parole, évoquent leurs souvenirs. Des secrets émergent, les langues se délient. Qui a dit la vérité, qui a menti, et aujourd’hui encore, qui manipule qui ? Avec ce magnifique roman polyphonique, littéralement habité par le désir et la perte, Lee Martin nous entraîne dans la résolution d’un crime à travers une exploration profonde et déchirante de la nature humaine.

Avis :

Dans une petite ville des Etats-Unis dans les années 70, lors d’un jour d’été, la petite Katie,agée de 9 ans disparait. Trente ans plus tard, M.Dees revient sur les faits et révèle la vérité sur ce qui s’est réellement passé ce jour là.

La couverture est très belle et soignée, elle colle très bien au thème abordé par le livre. Par contre la quatrième de couverture est très narcissique, ce qui est de très mauvais goût de la part de l’éditeur.

La narration est très bonne, avec un choix intéressant de changer à chaque chapitre de narrateur. Ainsi on découvre le point de vue et les réactions de chaque personnage durant les événements. La date à laquelle se déroule les chapitres change elle aussi constamment, allant du 5 juillet au 9 juillet. C’est donc au lecteur de reconstituer eux-mêmes la chronologie des événements aux fils des découvertes.

Dommage que cette narration est gâchée par un début lent … Très lent. Si je n’avais pas à écrire une critique sur ce livre, je l’aurais abandonnée avant d’atteindre les 100 pages. Surtout au moment où l’un des protagonistes s’adresse au lecteur, et dit « si vous refermez ce livre et partez, vous ne connaîtrez jamais le fin mot de l’histoire. Peut-être que ça vous convient. Nous faisons tous des choix. », je suis resté un moment sur cette page a me demander quoi faire, le livre lui même m’encourageait à le jeter par la fenêtre

Finalement ce livre qui fait 300 pages aurait pus n’en faire que 150 et n’aurait absolument rien perdu. Il y a vraiment une rupture nette au milieu du livre, où tout s’accélère, et le livre devient enfin intéressant. Ce qui est vraiment dommage car le livre passe d’un véritable calvaire à une lecture très agréable.

Pour l’histoire elle-même, c’est assez banal. Mais ce qui est plus dérangeant c’est que les personnages ne sont pas très intéressants, c’est gênant pour un livre que l’on vend en tant que thriller psychologique. Je pense que c’est due au changement constant de narrateur, on a une vue d’ensemble du caractère de chaque personnage, mais on reste beaucoup trop à la surface. J’aurais préféré que l’auteur se concentre sur un nombre plus réduit de personnages et que l’on plonge plus profondément dans leurs psychologie.

En particulier pour le personnage de M.Dees, qui malgré le fait qu’il soit le narrateur le plus récurrent, on a finalement qu’un aperçu de leurs pensées.
Malgré un début qui a était douloureux pour moi, l’auteur a prouvé qu’il a une très bonne plume. C’est malheureusement la seule qualité que j’ai pu trouver dans ce livre.