Chienne de vie de Ma Jian

ChienneDeVieMaJianChienne de vie de Ma Jian.
Traduit par Isabelle Bijon.

Broché: 60 pages
Editeur : Actes Sud (10 août 1993)
Collection : Romans Nouvelles et Récits
Langue : Français
ISBN-10: 2868696422
ISBN-13 : 978-2868696427

Présentation de l’éditeur.

Au cours de la révolution culturelle, Monsieur Xu, professeur de dessin, a connu la déchéance et payé d’exclusion son "droitisme". Dix ans ont passé. Le narrateur, son ancien élève, est en route vers celui qui demeure, dans sa mémoire, un maître adulé et haï… Lorsque parurent ses nouvelles "tibétaines", La Mendiante de Shigatze, Ma Jian avait étonné par l’audace et l’efficacité de ses descriptions. Cette fois, c’est la violence de ses aveux qui fascine. À petites touches furtives, parfois coupables jusqu’à la nausée, une confession prend forme. La trahison, la corruption d’un idéal, la profanation que le temps inflige à la pureté des premiers élans – tel est, sous la critique du régime chinois, le véritable sujet de ce livre. Et c’est ici composé avec un sens de « l’impressionnisme » narratif qui révèle un écrivain dans le plein éclat de son talent

Mon commentaire.

En lisant cet opuscule, je repense à mon ami Xia, artiste peintre qui dirige une académie de peinture à Hangzhou. Il m’avait proposé un jour de photographier les étudiants en train d’effectuer leurs travaux en salle de cours.

L’école se tenait au second étage d’un vieil immeuble au centre de la ville. Environ vingt élèves étaient répartis devant autant de pupitres installés face aux murs. Au centre des classe de niveaux différents se tenait le professeur. Il possédait en sa voix, en son œil, en son comportement la fierté de transmettre son savoir.
Ma Jian, un élève parmi d’autre, possède lui la fierté d’avoir été le disciple d’un homme capable de réaliser des œuvres « somptueuses » à ses yeux d’étudiant.
Bien que la situation politique ait bafoué les qualités des artistes tel que ce maître Xu, Ma Jian continuera à le placer haut dans son estime.

Il y a eut beaucoup de pertes humaines relativement difficiles à dénombrer au vu de l’amoncellement des corps sacrifiés au cours des événements cités dans le livre de Wang Youquin « les victimes de la Révolution Culturelle ».
Il y a eut énormément de pertes culturelles humaines et matérielles, impossibles à évaluer mais facilement identifiables lorsque des témoins directs comme Sheng Yi, osent dénoncer les faits qu’ils ont eux-mêmes vécus.

Ma Jian écrit avec la juste valeur des mots. Et dans cet esprit là, point trop n’en faut pour piquer juste.

Indigo de Catherine Cusset

indigoQuatrième de couverture :

Un festival culturel rassemble pendant huit jours en Inde quatre Français, deux hommes et deux femmes, qui ne se connaissent pas. Une surprise attend chacun d’eux et les confronte avec leur passé. Cette semaine bouleverse leur vie. De Delhi à Kovalam, dans le Sud, ils voyagent dans une Inde sur le qui-vive où, juste un an après les attentats de Bombay, se fait partout sentir la menace terroriste. Une Inde où leur jeune accompagnateur indien déclare ouvertement sa haine des États-Unis. Une Inde où n’ont pas cours la légèreté et la raison françaises, où la chaleur exacerbe les sentiments, où le ciel avant l’orage est couleur indigo. Tout en enchaînant les événements selon une mécanique narrative précise et efficace, ce nouveau roman de Catherine Cusset nous fait découvrir une humanité complexe, tourmentée, captivante.

Mon avis :

J’ai lu il y a peu de temps « Un brillant avenir », du même auteur, et j’avoue être un peu déçue par cette nouvelle lecture. Je n’ai pas retrouvé la plume qui m’avait tant plu, les mêmes envies de convaincre son lectorat, en résumé, la même passion. Je n’ai pas trouvé cette histoire très aboutie, les personnages manquent de profondeur, et certains passages très crus ne sont pas forcément dès plus pertinents, ils n’apportent rien à l’histoire. Concernant le contexte, il est intéressant, car l’Inde est un pays magique, plein de couleurs, de poésie, mais cela n’est pas assez fouillé.

En fait, de manière générale, je n’ai pas su identifier l’intérêt de l’auteur pour cette histoire, ce qu’elle a voulu défendre. Certains personnages sont moyennement intéressants, et la plupart ne suscitent pas d’empathie. Dans son ensemble cette lecture m’a laissé assez froide, et c’est dommage, car je sais que cette auteure est capable de faire naître de belles émotions lorsqu’on l’a lit. En résumé, une lecture qui sera surement vite oubliée, contrairement à « Un brillant avenir », qui fut une jolie découverte. Je retenterais l’expérience avec un autre titre, car il ne faut jamais rester sur une impression mitigée.

Merci à Livraddict et aux Editions Folio-Gallimard pour m’avoir permis de lire ce livre.

La maison d’Hadès de Rick Riordan

MaisondHadesRickRiordanAnnabeth et Percy sont prisonniers dans les enfers côté Tartare , affrontant mille monstres.
Les cinq autres demi-dieux-Jason , Piper , Hazel , Franck et Léo-enterrent leurs désaccords et s’unissent pour trouvé l’entrée des Portes , côté mortels.Leur mission : sceller les Enfers et défaire les armées de GaÏa .Mais la victoire aura un prix…Percy et Annabeth resteraient enfermés dans la peu acceuillante maison d’Hadès.

Après le best-seller international Percy Jackson , Rick Riordan invente de nouveaux héros qu’il transporte dans son univers inspiré par la mythologie et le XXI siècle.

La digne suite des aventures des héros de l’olympe a travers la Méditerranée et les enfers.Un roman assez riche en péripéties , bien qu’elles s’éternisent un peu au bout de quatre tomes( plus sept si on compte ceux de Percy Jackson ).0n attend pla sortie du tome cinq.

La vacation de Martin Winckler

la vacation de martin wincklerJe souhaite d’abord remercier les Editions Folio ainsi que Livraddict pour ce partenariat. Je ne connaissais pas du tout Martin Winckler. C’est chose faite maintenant.

En lisant le résumé j’ai été attirée par le sujet traitant de l’avortement. Ce n’est pas une situation vécue pour ma part mais je m’attendais à un livre émouvant, humain et prenant en considération le sentiment féminin lors de ces avortements. Dès le départ j’ai donc été déçue de voir qu’en fait il s’agissait plus d’une description du moment et d’un point de vue "technique" lié à cet acte. Je trouve que Martin Winckler a été trop dans le détail sordide et cela rend le récit plutôt froid. Le livre se lit vite car finalement les rendez-vous et interventions sont rapides mais du coup on a l’impression de survoler ces événements. J’en suis ressortie à la fois perturbée car ne connaissant pas tout ce qui peut se passer lors d’un avortement j’ai appris des informations, cependant je suis aussi  perplexe du fait que le médecin ne s’attache pas, ne serait-ce qu’un minimum, au ressenti des patientes.
Je trouve que c’est un thème de roman plutôt délicat qui aurait mérité un peu plus d’humanisme.

Cependant je trouve que l’écriture de Martin Winckler est fluide et ses chapitres très bien construits. Je pense donc que je lirai d’autres romans de cet auteur, pour justement pouvoir me faire une autre idée. Je reste un peu déçue par ma lecture mais beaucoup de personnes me conseille de lire La Maladie de Sachs. Je pense aussi que c’est une volonté de l’auteur d’avoir décrit l’avortement comme un acte parmi d’autres peut-être pour dédramatiser ces moments douloureux.

L’avortement peut être un choix ou une obligation et beaucoup de gens jugent ces femmes qui sont courageuses. On ne devrait pas permettre cela dans le sens ou une raison se cache toujours derrière une décision.

En conclusion, je dirai que j’ai passé un moment non pas désagréable mais plutôt très déroutant. J’ai découvert un nouvel auteur et pu échanger avec d’autres personnes par rapport à ce livre, ce qui en soi est une très bonne chose.

Mali, ô Mali d’Erik Orsenna

Mali, ô MaliMali, ô Mali
Erik Orsenna
Editions Stock, 2014 (403 pages)

*4e de couverture*

Voulez-vous les dernières nouvelles du Mali ? Madame Bâ Marguerite se propose de vous y emmener.
Cette dame, qui n’est pas humble de nature, se prend pour une Grande Royale, une Jeanne d’Arc africaine. Elle veut libérer son pays des djihadistes et c’est son petit-fils, ex-footballeur devenu griot, qui raconte sa campagne de libération mi-glorieuse, mi-désespérée.
Sur les pas de ce duo, vous rencontrerez les femmes échappées de justesse aux horreurs de la charia. Vous découvrirez l’économie très puissante et très illégale dont vit grassement le Sahara. Vous ferez connaissance avec des petits capitaines, soldats d’opérettes, terrorisés par les combats.

Vous tomberez sous le charme de leurs épouses prédatrices, frénétiques de la Visa Premier. Vous remonterez le fleuve Niger en évitant toutes sortes de périls. Vous verrez comment et pourquoi bandits et djihadistes s’entendent comme larrons en foire. Vous saluerez des musiciens et des tisserands, inlassables créateurs des liens qui fabriquent un pays. Vous atteindrez juste à temps Tombouctou pour assister à l’arrivée des Français… Surtout vous plongerez dans la réalité du Mali, sa vaillance, sa noblesse.
Mali, ô Mali ! Comment ne pas comprendre que ta fragilité est la nôtre ?

*Mon avis*

La curiosité est un vilain défaut… n’importe quoi. C’est un excellent motif pour découvrir un livre qu’on n’aurait pas forcément choisi chez le libraire. Merci donc à Livr@ddict et aux Éditions Stock pour cette occasion de partir en voyage en Afrique avec l’inénarrable madame Marguerite Bâ, née Dyumasi, veuve d’un cheminot et institutrice à la retraite installée depuis quelques années à Villiers-le-Bel, qui se sent subitement appelée à retourner dans son pays pour le sauver. À situation critique, intervention d’urgence. N’écoutant que ses voix, la voilà qui s’envole pour Bamako, destination Tombouctou, bien décidée à y arriver avant l’armée française.

Et me voilà embarquée avec elle au pays des contradictions. Selon l’humeur du jour, j’en retiens, au-delà de la malice d’une madame Bâ magicienne, toute la poésie de cette femme qui fait redécouvrir le Mali à son neveu : les couleurs, le voyage au rythme du fleuve Niger, sa lutte vaillante mais vaine contre l’immensité du Sahara, les liens familiaux toujours étroits, les petites débrouillardises du quotidien, la musique…

Malheureusement, impossible d’ignorer l’autre facette du récit, beaucoup trop réelle à mon goût : la corruption endémique, la désorganisation d’un État entier, la main de fer des extrémistes, la circulation des armes et de la drogue en toute impunité pendant que les livres doivent se cacher, les gesticulations politiques, la peur et le fatalisme. Et puis, dans une pirouette, les frasques de l’intraitable madame Bâ m’obligent à rire, histoire d’alléger l’atmosphère.

« Si vous trouvez que l’éducation coûte cher, essayez l’ignorance », a dit Abraham Lincoln. Sous le masque de la comédie et du conte, Erik Orsenna rend hommage à tout un continent parce qu’il faut garder l’espoir. Et je ne regrette pas d’avoir cédé à la curiosité, finalement.