Coupable de Wiebke Lorenz

CoupableRésumé

Dans ses pensées, Marie a déjà tué, étranglé, démembré. Ses fantasmes violents et terriblement réels apparaissent sans avertissement et l’horrifie. Cependant "penser" ne signifie pas "agir". Du moins, c’est ce que croyait Marie jusqu’à ce qu’un meurtre, qui semble tout droit sorti de son imagination, ait lieu. Les preuves sont accablantes, Marie est jugée coupable. Elle-même ne se souvient de rien, mais elle est certaine d’avoir commis ce meurtre. Elle est internée en hôpital psychiatrique où, avec l’aide de son thérapeute, elle tente de se souvenir des semaines précédant le meurtre. Jusqu’à ce que le doute s’installe… La vérité serait-elle encore plus terrifiante que son imagination?

Mon commentaire

L’inconscient humain est un sujet fascinant et angoissant à la fois. On sent que l’auteure a recherché et s’est concertée avec des spécialistes sur le sujet, comme expliqué dans la postface. Tout semble tellement crédible! Dans la vie de tous les jours, personne ne prête vraiment attention aux troubles obsessionnels tant qu’ils restent banals: vérifier dix fois si la porte de la voiture est bien verrouillée, si la cuisinière est bien éteinte, si le robinet de la salle de bains est bien fermé, etc. Mais lorsque ces pensées deviennent horrifiantes et prennent tellement d’importance qu’il est alors difficile pour la personne concernée de faire la différence entre la réalité et l’imagination, le sujet devient tabou et il est encore plus difficile pour le « malade »; de s’en sortir.

En choisissant ce sujet, Wiebke Lorenz nous promène au bord du gouffre de la raison humaine. Le lecteur suit Marie tout au long de sa thérapie et se demande si cette femme souffrant de névrose obsessionnelle est vraiment coupable du meurtre pour lequel elle a été jugée, si la confusion entre son imagination et la réalité a été si grande qu’elle en a tué un être cher. Petit à petit on en apprend plus sur Marie, les années passées et les chocs émotionnels qui ont pu déclencher ces pensées agressives. Tous les évènements, tous les détails ont leur importance. Toutefois on ne s’attend pas à un dénouement pareil. Le retournement de situation des dernières pages surprendra plus d’un lecteur, c’est certain!

Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire de Jonas Jonasson

LevieuxquinevoulaitpasfetersonanniversaireRésumé

Allan, un Suédois d’origine modeste, fête aujourd’hui son centième anniversaire. Alors que le maire et la presse locale se préparent à célébrer l’évènement, Allan, lui, décide de profiter encore un peu de la vie en s’échappant de la maison de retraite par la fenêtre de sa chambre. Très vite, l’alerte est donnée et il se retrouve à la une des journaux avec malfrats et police à sa poursuite. Mais attention, qu’on se le dise, Allan n’est pas un vieillard ordinaire. Génie en explosifs, apolitique et se moquant des convenances, il a survécu a bien d’autres épreuves, dévoilées chronologiquement tout au long du récit.

Mon avis

Le cap des 100 premières pages a été pour moi difficile à passer à cause des nombreuses interruptions dans le récit. Les premiers chapitres étaient très courts et j’ai eu du mal à rester concentrée. À partir du  moment où les chapitres ont gagné en longueur, mon intérêt a augmenté.

Ce livre m’a un peu fait penser au film « Forrest Gump », tant au niveau du découpage entre le passé et le présent qu’au niveau de l’invraisemblance de l’histoire. Au fil des pages, on apprend d’un côté à connaître la vie trépidante d’Allan, et d’un autre on le suit dans son périple actuel avec sa bande d’apprentis criminels.

C’est incroyable le nombre d’évènements politiques dans lesquels Allan a été impliqué au cours du XXe siècle et les rencontres farfelues qu’il a pu faire.

Cynique et rocambolesque à souhait, cette lecture a été sympathique dans l’ensemble, mais ce n’est pas un livre que je recommanderai.

Les amants du Spoutnik d’Haruki Murakami

LesamantsdeSpoutnikPrésentation de l’éditeur:

K. est instituteur. Dès leur première rencontrer, il va aimer, désirer Sumire. Sans espoir de retour. Pour elle, ne compte que la littérature. Pourtant, un jour, une tornade amoureuse emporte la jeune fille quand son chemin croise celui de Miu. Cette femme mariée, plus âgée qu’elle, d’une beauté sophistiquée, va l’engager comme secrétaire particulière par amitié. Séduite jusqu’à l’obsession, Sumire accepte de l’accompagner en Europe. Elle correspond par lettres avec K., l’amoureux solitaire, puis, une nuit, un coup de fil le réveille : c’est Miu qui lui demande de la rejoindre en Grèce le plus vite possible. Sumire a disparu…

Mon avis:

K., le narrateur, aime Sumire, qui aime Miu. Ce qui pourrait ressembler à un triangle amoureux va bien au-delà de ce simple artefact narratif. Tout comme la disparition de Sumire ne constitue pas l’intrigue principale du roman.

De quoi, alors, est-il question? De la frontière entre rêve et réalité, de personnages qui s’efforcent d’investir leur existence tout en ayant conscience de ne pas pouvoir le faire. De la quête de soi et de la perte de soi ou d’une partie de soi. Du mystère qu’est la définition de soi. De la difficulté, comme l’écrit Sumire, à réconcilier le moi réflexif, celui qui comprend et analyse, avec le moi qui m’échappe.

Roman métaphysique, alors? Un peu, mais aussi, roman poétique, délicat, humain. Les références nombreuses à la littérature et à la musique un cocon éthéré où les personnages échangent, souvent dans la douceur, des points de vue divers, des questionnements à la fois naïfs et cruciaux. Et comme toujours avec Murakami, on ne sait pas exactement à quel moment le glissement s’opère, quand est-ce qu’on quitte la réalité pour basculer dans l’onirique. Et on s’en moque, on a simplement envie de se laisser porter.

Il est notable que pour une fois, l’auteur choisit un narrateur-personnage. Le roman est plus linéaire que d’autres écrits comme Kafka sur le rivage ou 1Q84, par exemple, dans lesquels les personnages suivent chacun leur trajectoire avant de finir par se croiser. Dans les amants du Spoutnik, c’est K., l’instituteur tranquille, qui nous livre un récit fluide.

Idéal pour rêver, s’évader, sans quitter son fauteuil, aux confins du rêve.

Huis clos suivi de Les mouches de Jean-Paul Sartre

huis closHuis clos, pièce en un acte, suivi de Les mouches, pièce en trois actes, toutes deux écrites par Jean-Paul Sartre en 1943.

GARCIN : – Le bronze…

(Il le caresse.) Eh bien, voici le moment. Le bronze est là, je le contemple et je comprends que je suis en enfer. Je vous dis que tout était prévu. Ils avaient prévu que je me tiendrais devant cette cheminée, pressant ma main sur ce bronze, avec tous ces regards sur moi. Tous ces regards qui me mangent… (Il se retourne brusquement.) Ha ! vous n’êtes que deux ? Je vous croyais beaucoup plus nombreuses.

(Il rit.) Alors, c’est ça l’enfer. Je n’aurais jamais cru… Vous nous rappelez : le soufre, le bûcher, le gril … Ah ! quelle plaisanterie. Pas besoin de grill : l’enfer, c’est les autres.

Pièce de théâtre pour le moins original , difficile  à comprendre , mais très enrichissante.

Dans la ville d’Argos , dirigé d’une main de fer par Egisthe, assasin du roi Agamemnon, Oreste, fils du défunt roi, inconnu dans cette ville, vient reprendre son trône. Aidé par sa soeur Electre, rencontré sur place, il devra accomplir son dessein. Mais les Erinnye, déesses du repentir et des remords, guettent …

Une bonne pièce, bien écrite, mais comportant peu d’action.

Combien ? de Douglas Kennedy

Combien douglas kennedyRésumé :  Douglas Kennedy participe à une soirée avec des anciens élèves de son université et remarque que tous ses anciens amis ont réussi à devenir traders à Wall Street. Il décide alors de faire un voyage autour du thème de l’argent. On passe de la bourse de New York à celle de la Hongrie, en passant par celle de l’Australie, de Singapour et de Casablanca. La différence entre les bourses est évoquées, mais aussi la difficulté et la pression auxquels sont soumis les membres de cette communauté. Suivant les mentalités des différents pays le métier de trader change complètement.

Mon avis : J’avais déjà lu quelques livres de Douglas Kennedy et j’avais vraiment beaucoup aimé, mais là je ne savais pas trop à quoi m’attendre vu que ce livre n’était pas un roman. Au final, j’ai beaucoup appris grâce à ce livre ! Je ne connaissais pas grand-chose à l’univers de la bourse, mais Douglas Kennedy parle avec des mots très simples qui nous permettent de comprendre ce monde qui nous paraît complètement irréel. Cela nous permet de comprendre le rapport que nous avons avec l’argent : les hommes cherchent toujours à gagner plus même s’ils mettent leur santé ou leur couple en danger. On prend conscience que les personnes qui  vivent dans les plus beaux appartements deviennent seulement des consommateurs et profitent peu.

Mais ce livre ce n’est pas seulement une dénonciation de ce monde là, c’est aussi la description de ce métier qui, même s’il est dangereux, est très stimulant et gratifiant. De plus, Douglas Kennedy décrit aussi beaucoup la différence de culture qui sépare les pays. J’ai d’ailleurs appris beaucoup de choses sur la mentalité des Singapouriens mais aussi sur les Hongrois. Ces deux pays sont particuliers car le premier à réussi à devenir riche grâce à une politique sanitaire et de glorification du travail très importante ; et le deuxième sort du communisme au moment où il écrit et il assiste donc au passage du communisme au capitalisme.

Enfin, chaque chapitre de ce livre retrace une étape du voyage de Douglas Kennedy. Ce livre peut donc très bien être lu en parallèle avec autre livre sans aucun problème, ce qui est vraiment un bon point car comme ce n’est pas véritablement  un roman, mais plutôt un témoignage, cela permet de lire un chapitre quand on a envie de réfléchir un peu. J’ai aussi beaucoup aimé découvrir un peu plus sur la vie d’un auteur que j’apprécie beaucoup.

Les  plus + : la subdivision en chapitre qui permet de lire d’autres livres en parallèle- la découverte de mentalités différentes et de l’univers des traders- une réflexion très intéressante- l’écriture de douglas Kennedy

Les moins – : Les livres à réflexion sont toujours plus difficiles à lire que les romans – le manque de lien quand on passe d’un personnage à l’autre dans un chapitre