Star Marx – Guide de l’aventurier des mondes imaginaires de La Moitié

Curieuse lecture que celle de ce Star Marx, Guide de voyage de l’aventurier des mondes imaginaires ! Je ne savais pas à quoi m’attendre en recevant cette publication des éditions Leha – que je remercie encore chaleureusement ! – et j’ai été surprise par l’aspect foisonnant et déjanté de son contenu. Par de succincts descriptifs et des explications diverses de lieux étranges et d’ êtres inhabituels auxquels le voyageur de l’espace risque d’être confronté dans cet univers gouverné par le régime communiste, ainsi que par une galerie d’illustrations loufoques, nous sommes plongés dans un univers totalement décalé et dépaysant, mettant en scène ce qui aurait bien pu advenir à l’issue d’une guerre des étoiles d’un genre nouveau.

Les descriptions livrent une parodie des mythologies de Star Wars, et autres sources de pop culture. On sera ainsi amplement informés au sujet des Dark Brador, ou bien du passé d’un certain Luke Skywalkersky. L’auteur nous abreuve de son imagination débordante, détournant les mythes pour mieux présenter son propre univers. Réutilisant les codes des livres de voyage, il nous explique très clairement où loger, quoi boire ou quoi manger lorsque nous nous trouverons en déplacement dans la Border Zone, à Dunezk, etc.

On trouve dans ce guide aussi bien des références à Harry Potter qu’à Dune et Star Trek, ponctuées de représentations totalement délirantes – telles que celle représentant Lénine grimé en Ronald Mac Donald, ou bien cette publicité pour la vodka donnant à voir une femme russe occupée à boire au goulot tout en allaitant son bébé (!)

Cet humour ne manquera pas de faire mouche auprès des adeptes de SF et de culture geek. Cependant, il est un peu trop potache à mon goût. A titre d’exemple, je peux citer les Pussy Griottes ( groupe de féministes ayant la tête encastrée dans une cerise de Perkhad Major), et les Xénomorves ( vous l’aurez compris, ce sont des xénomorphes enrhumés). Néanmoins, décrypter les très nombreuses références dans le texte peut s’avérer un véritable jeu pour les amateurs de devinettes.

Si vous avez l’esprit ouvert et que vous aimez les blagues qui ne reculent devant rien, ce guide est pour vous ! Vous bénéficierez des conseils avisés de Yar Yar Binsky et de ses acolytes ! Une lecture divertissante, pour lecteurs avertis.

Comme un poisson hors de l’eau de Collectif

Cinq auteurs ont relevé le défi d’écrire une histoire courte dans laquelle les personnages essaient de trouver une issue dans un lieu, un temps ou un monde complètement différent. Ce recueil de nouvelles en est le résultat. Cinq histoires de personnages touchants, étrangers à leur monde ou à leur propre corps. Cinq histoires originales aux univers variés : réalistes et fantastiques, contemporains et futuristes. Cinq histoires émouvantes qui nous donnent l’occasion d’être, pour un court instant, comme un poisson hors de l’eau.

Je tiens tout d’abord à remercier Rooibos éditions de m’avoir envoyé ce recueil de nouvelles et Livraddict de m’avoir sélectionnée pour ce partenariat.

Mon avis concernant ce recueil est plutôt mitigé. Dans l’ensemble, j’ai plutôt été satisfaite de cette lecture. Les nouvelles sont plaisantes à lire, le style est léger et agréable. Je regrette en revanche que les nouvelles soient de « qualité inégale ». Les cinq nouvelles sont plaisantes à lire mais certaines le sont peut-être plus que d’autres. Ma nouvelle préférée du recueil est par ailleurs «

La fiancée du Bubble Club » d’Alice de Castellanè. J’ai beaucoup aimé l’univers de l’auteure, son style et la chute de sa nouvelle.
Ce qui est assez frappant dans ce recueil, c’est que l’ensemble que forment ces nouvelles est paradoxal. D’un côté, les nouvelles sont toutes très originales et uniques, presque un peu dissonantes, à tel point qu’on se demande pourquoi elles ont été rassemblées dans ce recueil. De l’autre, la valeur de différence qu’elles revendiquent et qui entraîne le lecteur est un beau motif de rencontre pour ces cinq nouvelles.

Enfin, je déplore tout de même le manque d’attention portée à la correction de la langue car, en fonction des nouvelles, certaines contiennent vraiment pas mal de fautes d’orthographe, ce qui est particulièrement dommage pour un recueil publié. Malgré tout, je préfère retenir les aspects positifs de ce recueil tels que la qualité littéraire des nouvelles et le style simple et efficace des auteurs. Je n’ai pas été dérangée outre mesure dans ma lecture par ces fautes, mais c’est quelque chose qu’il faudrait retravailler.

Voici un lien sur lequel vous pourrez trouver le recueil : https://rooibos-editions.com/livres/com …

Journaux intimes de Benjamin Constant

J’avais entendu tant de louanges au sujet de Benjamin Constant et de son roman autobiographique Adolphe, que j’étais très curieuse de découvrir ses écrits ! Je remercie les éditions Folio d’avoir eu la gentillesse de m’adresser ce livre en partenariat !

Malheureusement, ce livre m’a plutôt déçue, dans le sens où je m’attendais à de plus amples développements, ou à des thèmes plus personnels. Les sujets sont souvent évoqués très rapidement, plutôt survolés.  Plutôt qu’un journal, cette œuvre ressemble à une succession de prise de notes, couvrant aussi bien la vie personnelle de l’auteur que des thèmes plus généraux tels que la musique, la littérature, etc. La forme du texte donne l’impression d’un rythme saccadé, d’une écriture hachée, dans laquelle je ne suis pas parvenue à entrer. Habituellement, je suis assez friande de journaux intimes (ceux de Sylvia Plath ou d’Antonin Artaud sont remarquables, par exemple, et je garde un bon souvenir des Confessions de Rousseau), mais cette fois-ci, je n’ai vraiment pas été séduite.
Je n’ai pas le sentiment que ces écrits donnent réellement l’occasion de mieux connaître l’auteur. Le style est parfois pompeux, le ton hautain, et très tôt dans le livre on trouve l’apparition de propos misogynes, qui ont contribué à me rebuter.

En voici une illustration : « Dîner avec quelques femmes. Ce qu’on appelle les femmes d’esprit, c’est du mouvement sans but. C’est tout à fait une construction sociale et donc artificielle. Tant qu’il y a un peu de figure, cela va. Un petit intérêt physique soutient et fait pardonner l’agitation inutile et sans résultat de tout leur être moral. Mais à 40 ans, les femmes ne sont plus faites pour la société. Il leur reste le rôle d’amies, mais d’amies dans la retraite, recevant les confidences et donnant des conseils à l’homme dont elles sont le second ou le troisième intérêt dans la vie ». Tout un programme, donc ; tissé de mépris et de préjugés nauséabonds. Peut-être excusera-t-on de tels propos en argumentant qu’à l’époque, de telles pensées étaient monnaie courante.

Cependant, le texte présente un intérêt historique certain, puisque les précisions de l’auteur évoquent très fréquemment ce qui se passe dans le cercle de ses connaissances – qui est pour le moins étendu – aussi bien du point de vue stratégique (il dîne parfois avec des invités de rang princier, notamment) que du point de vue artistique et culturel.

Même si ma lecture a été mitigée, je ne doute pas que cette publication saura intéresser les plus curieux ! Une œuvre très riche, à n’en point douter, mais bien différente des journaux plus modernes des siècles qui ont suivi l’écriture de celui-ci.

Au commencement du septième jour de Luc Lang

Dès les premières pages, le ton est donné, il s’est passé quelque chose de grave, la femme de Thomas a eu un grave accident, en pleine nuit, seule, sur une ligne droite.

Comment ? Pourquoi ? Ce sont les questions qui vont résonner comme un leitmotiv tout au long de notre lecture.
L’histoire est divisée en 3 parties, 3 moments de vie bien distinct, mais avec toujours le même fil conducteur, Camille, la femme de Thomas.

C’est un roman qui est très bien écrit, la lecture se fait facilement malgré le fait qu’il n’y ait pas de chapitre, seulement des astérismes de temps en temps.

C’est un roman rythmé, qui laisse peu de place à l’ennui et aux longueurs. En effet, plus on avance, plus les destins se croisent, on en apprend plus sur chacun, leurs secrets et leurs tourments. Thomas y aura plusieurs rôles, celui de mari, de père, mais aussi de frère que nous pourrons découvrir chez lui, en région parisienne, chez son frère dans les montagnes Pyrénéennes et jusqu’en Afrique avec sa sœur.

Le rythme permet de s’attacher très vite aux personnes, à Thomas tout d’abord, mais aussi à ses deux enfants, que l’on découvre perdus, confrontés à la violence de la vie. Et puis Jean & Pauline, touchant chacun à leur manière, et d’autant plus ensuite lorsque l’on découvre les secrets enfouis.

J’ai beaucoup aimé lire ce livre, l’histoire ne s’arrête jamais, toujours du mouvement, toujours un rebondissement, je me suis laissé surprendre par la fin. Prise dans l’histoire, j’avais envie d’en savoir plus, d’aller plus loin. Le point final nous laisse sur une fin ouverte, faisant place à toute notre imagination. Je suis pourtant assez friande des fins ouvertes, ça ouvre à la discussion, chacun sa fin. Si d’ordinaire je ne « choisi » pas la fin, elle s’impose d’elle-même à mes yeux, ici je n’arrive pas à choisir. C’est mon petit point négatif de ce roman.

Je vais terminer en remerciant Livraddict, et Folio pour cette belle découverte.

Les femmes vertueuses ont leurs instants de faiblesse de Daniel Janneau

Titre : Les femmes vertueuses ont leurs instants de faiblesse
Auteur : Daniel Janneau

Synopsis :

Que dire ? Que dire ? Je sors d’une lecture mitigée…

Une première de couverture qui faisait beaucoup envie. J’aime ce côté sombre, en noir et blanc, avec cette petite touche de couleur rouge vif. Cette petite cerise ravive nos plus grands désirs et fantasmes.

La quatrième de couverture, quand à elle, est très simple. Un résumé de l’histoire plutôt long, mais très alléchant !

Des personnages très bien construits: on connait leurs vies, leurs passés, leurs ressentis. De quoi, nous projeter dans leurs univers. L’histoire, en elle-même est originale. L’auteur a un savoir d’écrire très raffiné. Sentiments et sensualité se mélangent très bien !

Mon ressenti !? Et bien, comme je l’ai précisé tantôt : mitigé.
Certes, l’histoire est fine et délicate, ce qui permet de passer un agréable moment au chaud, en ce temps de déluge. Mais, ce n’est pas ce que vend la première de couverture. Je m’attendais à quelque chose de beaucoup plus érotique, plus sensuel. Un jeu de séduction entre ces deux femmes, qui paraissent dominatrices !

Un titre qui aurait pu être révélateur, si l’histoire avait pris la tournure décrite précédemment. Cependant, un titre que je trouve très original et très puissant. En effet, il est vrai, que toutes femmes vertueuses a ses instants de faiblesses !

Je tiens à remercier Daniel Janneau, les Editions Fauves, ainsi que Livraddict pour cette lecture.