Les Calices du Temps de S.N. Lemoing

Il y a très longtemps, j’ai découvert S.N.Lemoing avec son roman ‘powerful’. De ce fait, j’ai eu envie de découvrir tous son univers. Alors quand l’occasion s’est présentée à moi pour découvrir ‘les calices du temps’, je n’ai pas hésité une seconde et j’ai postulé !
Trêve de blabla, c’est partie.

Une première de couverture originale. J’aime le fait que c’est un peu ‘délavé’, ‘vieillit’. Les calices sont très bien représentés au premier plan.

Dès le début de la lecture, je me suis directement plongée dans la peau des protagonistes Maria et Juan. J’aime l’univers où sont propulsés les personnages.(Un univers vers lequel j’aimerais davantage me plonger dans mes prochaines lectures). J’ai aussi appris beaucoup d’anecdotes sur ce temps des chevaliers.

Le caractère de Maria est un peu enfantin et agaçant, mais je n’arrive pas à la détester. Par contre, le petit Juan se révèle très mature pour son âge. Je me suis prise d’affection pour lui. Il prend les rênes de l’histoire, et on se demande même si ce ne serait pas lui, seul, le protagoniste principal.
En somme, un bon moment de lecture, dans un univers tous nouveau pour moi, où j’y replongerais dès la minute où j’en ai l’occasion !

Le style d’écriture de l’auteur est très simple et fluide. La lecture découle d’elle-même. Un vocabulaire très recherché pour l’univers qui donne une belle touche de réalisme.

J’ai dévoré ce tome 1 en une soirée et j’ai vraiment hâte de pouvoir poursuivre l’aventure au côté de Maria et Juan dans les futurs tomes.

Je remercie S.N.Lemoing et Livraddict pour cette découverte.

Je pense à toi de Komatsu

Je remercie beaucoup l’équipe Livraddict et les éditions Taïfu comics pour cet envoi. Comme d’habitude, c’est tout d’abord la couverture magnifique de ce tome qui m’a fait craquer. Le résumé me semblait intéressant aussi, même s’il pouvait sembler classique.
Autant au début cela partait très bien, autant arriver à la fin de « Je pense à toi » j’ai ressenti de la déception.

Je m’explique. Je trouve que le résumé peut prêter à confusion. Au vu de la couverture, du titre, et du résumé, je m’attendais à ne suivre que les aventures de Takashi et Yasu. Seule la petite mention « top 3 des meilleures nouvelles auteures » pouvait faire penser à un recueil de nouvelles ; et encore, un one shot composé d’une histoire pourrait être considéré comme une nouvelle. Comme je n’avais pas feuilleté le manga en librairie, je n’ai pas pu me rendre compte qu’il s’agissait de quatre histoires. Et je trouve d’ailleurs que ce n’est pas le meilleur choix de l’auteur d’avoir procédé de cette façon. Il y avait tellement de potentiel dans « Je pense à toi » que je suis triste qu’il n’ait pas consacré plus de pages à cette sublime histoire ! Bien sûr, c’est son choix, mais je suis déçue. Les trois autres histoires me semblaient bien fades et classiques ; sauf peut-être la deuxième qui a un sujet particulier peu abordé dans les yaoi.

Afin de ne pas dénigrer ce manga qui reste une lecture agréable, je ne peux pas le nier, je vais parler uniquement de « Je pense à toi » qui reste l’histoire principale de ce recueil.

Les dessins sont assez particuliers. Et même si je n’ai pas trop accroché à ces derniers au début, j’ai fini par m’y habituer et à même les trouver agréables. Les deux gros points forts de cette histoire : les thèmes abordés et la construction de l’histoire. Les thèmes abordés sont originaux pour un manga yaoi. On y parle en effet de la place de chacun dans ce monde, de l’exode rurale et de la « tradition familiale », si je peux dire. Tous ces points m’ont convaincu et je les ai tous trouvés intéressants. Quant à la construction de l’histoire, elle est tout simplement excellente, à mon sens. La romance reste discrète mais présente. Les sentiments sont justifiés et compréhensibles. J’ai eu de la peine pour nos deux personnages (ce qui est assez rare pour le souligner). Ils sont vraiment attachants. Le seul petit bémol, c’est le fait qu’ils se ressemblaient beaucoup physiquement, ce qui m’a poussé à les confondre à plusieurs reprises ^^ Toute l’histoire est réaliste, touchante et extrêmement bien construite et logique. C’était une belle romance comme je les aime avec une pointe de drame, mais sans en faire trop.

Je vais me répéter, mais je regrette tellement que l’auteur ait décidé de ne pas approfondir comme il se doit cette magnifique histoire. Je suis certaine que ça aurait été une merveilleuse lecture pour moi, si ce n’est un coup de cœur.

Je vous conseille tout de même ce manga sans prétention qui vous fera passer un bon moment de lecture !

Star Marx – Guide de l’aventurier des mondes imaginaires de La Moitié

Curieuse lecture que celle de ce Star Marx, Guide de voyage de l’aventurier des mondes imaginaires ! Je ne savais pas à quoi m’attendre en recevant cette publication des éditions Leha – que je remercie encore chaleureusement ! – et j’ai été surprise par l’aspect foisonnant et déjanté de son contenu. Par de succincts descriptifs et des explications diverses de lieux étranges et d’ êtres inhabituels auxquels le voyageur de l’espace risque d’être confronté dans cet univers gouverné par le régime communiste, ainsi que par une galerie d’illustrations loufoques, nous sommes plongés dans un univers totalement décalé et dépaysant, mettant en scène ce qui aurait bien pu advenir à l’issue d’une guerre des étoiles d’un genre nouveau.

Les descriptions livrent une parodie des mythologies de Star Wars, et autres sources de pop culture. On sera ainsi amplement informés au sujet des Dark Brador, ou bien du passé d’un certain Luke Skywalkersky. L’auteur nous abreuve de son imagination débordante, détournant les mythes pour mieux présenter son propre univers. Réutilisant les codes des livres de voyage, il nous explique très clairement où loger, quoi boire ou quoi manger lorsque nous nous trouverons en déplacement dans la Border Zone, à Dunezk, etc.

On trouve dans ce guide aussi bien des références à Harry Potter qu’à Dune et Star Trek, ponctuées de représentations totalement délirantes – telles que celle représentant Lénine grimé en Ronald Mac Donald, ou bien cette publicité pour la vodka donnant à voir une femme russe occupée à boire au goulot tout en allaitant son bébé (!)

Cet humour ne manquera pas de faire mouche auprès des adeptes de SF et de culture geek. Cependant, il est un peu trop potache à mon goût. A titre d’exemple, je peux citer les Pussy Griottes ( groupe de féministes ayant la tête encastrée dans une cerise de Perkhad Major), et les Xénomorves ( vous l’aurez compris, ce sont des xénomorphes enrhumés). Néanmoins, décrypter les très nombreuses références dans le texte peut s’avérer un véritable jeu pour les amateurs de devinettes.

Si vous avez l’esprit ouvert et que vous aimez les blagues qui ne reculent devant rien, ce guide est pour vous ! Vous bénéficierez des conseils avisés de Yar Yar Binsky et de ses acolytes ! Une lecture divertissante, pour lecteurs avertis.

Comme un poisson hors de l’eau de Collectif

Cinq auteurs ont relevé le défi d’écrire une histoire courte dans laquelle les personnages essaient de trouver une issue dans un lieu, un temps ou un monde complètement différent. Ce recueil de nouvelles en est le résultat. Cinq histoires de personnages touchants, étrangers à leur monde ou à leur propre corps. Cinq histoires originales aux univers variés : réalistes et fantastiques, contemporains et futuristes. Cinq histoires émouvantes qui nous donnent l’occasion d’être, pour un court instant, comme un poisson hors de l’eau.

Je tiens tout d’abord à remercier Rooibos éditions de m’avoir envoyé ce recueil de nouvelles et Livraddict de m’avoir sélectionnée pour ce partenariat.

Mon avis concernant ce recueil est plutôt mitigé. Dans l’ensemble, j’ai plutôt été satisfaite de cette lecture. Les nouvelles sont plaisantes à lire, le style est léger et agréable. Je regrette en revanche que les nouvelles soient de « qualité inégale ». Les cinq nouvelles sont plaisantes à lire mais certaines le sont peut-être plus que d’autres. Ma nouvelle préférée du recueil est par ailleurs «

La fiancée du Bubble Club » d’Alice de Castellanè. J’ai beaucoup aimé l’univers de l’auteure, son style et la chute de sa nouvelle.
Ce qui est assez frappant dans ce recueil, c’est que l’ensemble que forment ces nouvelles est paradoxal. D’un côté, les nouvelles sont toutes très originales et uniques, presque un peu dissonantes, à tel point qu’on se demande pourquoi elles ont été rassemblées dans ce recueil. De l’autre, la valeur de différence qu’elles revendiquent et qui entraîne le lecteur est un beau motif de rencontre pour ces cinq nouvelles.

Enfin, je déplore tout de même le manque d’attention portée à la correction de la langue car, en fonction des nouvelles, certaines contiennent vraiment pas mal de fautes d’orthographe, ce qui est particulièrement dommage pour un recueil publié. Malgré tout, je préfère retenir les aspects positifs de ce recueil tels que la qualité littéraire des nouvelles et le style simple et efficace des auteurs. Je n’ai pas été dérangée outre mesure dans ma lecture par ces fautes, mais c’est quelque chose qu’il faudrait retravailler.

Voici un lien sur lequel vous pourrez trouver le recueil : https://rooibos-editions.com/livres/com …

Journaux intimes de Benjamin Constant

J’avais entendu tant de louanges au sujet de Benjamin Constant et de son roman autobiographique Adolphe, que j’étais très curieuse de découvrir ses écrits ! Je remercie les éditions Folio d’avoir eu la gentillesse de m’adresser ce livre en partenariat !

Malheureusement, ce livre m’a plutôt déçue, dans le sens où je m’attendais à de plus amples développements, ou à des thèmes plus personnels. Les sujets sont souvent évoqués très rapidement, plutôt survolés.  Plutôt qu’un journal, cette œuvre ressemble à une succession de prise de notes, couvrant aussi bien la vie personnelle de l’auteur que des thèmes plus généraux tels que la musique, la littérature, etc. La forme du texte donne l’impression d’un rythme saccadé, d’une écriture hachée, dans laquelle je ne suis pas parvenue à entrer. Habituellement, je suis assez friande de journaux intimes (ceux de Sylvia Plath ou d’Antonin Artaud sont remarquables, par exemple, et je garde un bon souvenir des Confessions de Rousseau), mais cette fois-ci, je n’ai vraiment pas été séduite.
Je n’ai pas le sentiment que ces écrits donnent réellement l’occasion de mieux connaître l’auteur. Le style est parfois pompeux, le ton hautain, et très tôt dans le livre on trouve l’apparition de propos misogynes, qui ont contribué à me rebuter.

En voici une illustration : « Dîner avec quelques femmes. Ce qu’on appelle les femmes d’esprit, c’est du mouvement sans but. C’est tout à fait une construction sociale et donc artificielle. Tant qu’il y a un peu de figure, cela va. Un petit intérêt physique soutient et fait pardonner l’agitation inutile et sans résultat de tout leur être moral. Mais à 40 ans, les femmes ne sont plus faites pour la société. Il leur reste le rôle d’amies, mais d’amies dans la retraite, recevant les confidences et donnant des conseils à l’homme dont elles sont le second ou le troisième intérêt dans la vie ». Tout un programme, donc ; tissé de mépris et de préjugés nauséabonds. Peut-être excusera-t-on de tels propos en argumentant qu’à l’époque, de telles pensées étaient monnaie courante.

Cependant, le texte présente un intérêt historique certain, puisque les précisions de l’auteur évoquent très fréquemment ce qui se passe dans le cercle de ses connaissances – qui est pour le moins étendu – aussi bien du point de vue stratégique (il dîne parfois avec des invités de rang princier, notamment) que du point de vue artistique et culturel.

Même si ma lecture a été mitigée, je ne doute pas que cette publication saura intéresser les plus curieux ! Une œuvre très riche, à n’en point douter, mais bien différente des journaux plus modernes des siècles qui ont suivi l’écriture de celui-ci.