Magefeu d’Ed Greenwood

Auteur: Ed Greenwood
Editeur :Milady
288 pages

Résumé

Shandril, une jeune orpheline qui ignore tout de son passé, s’enfuit un jour de l’auberge de la Lune montante en compagnie d’une bande d’aventuriers. Au cours de son périple, elle est confrontée à l’une des créatures les plus redoutables des Royaumes. Et elle découvre alors que la seule énergie capable de vaincre ce mal doit transiter par son propre corps grâce à la magie du grand Elminster. Le sort du monde repose sur ses frêles épaules. Shandril devra trouver le pouvoir du magefeu ou mourir.

Mon avis :

La séquence de Shandril raconte les aventures de Shandril, une jeune servante à l’auberge de la lune fumante. Une nuit, elle décide de s’enfuir et de rejoindre la compagnie de la Lune écarlate. Au cours de son tumultueux voyage, elle découvre qu’elle possède le magefeu. Pour l’aider à le contrôler, elle pourra compter sur l’aide du mage Elminster, du jeune sorcier Narm et de nombreux autres acolytes.

L’histoire commence très rapidement, voir trop rapidement. On est immédiatement immergé dans l’univers des Royaumes Oubliés, ce qui est assez déstabilisant quand on découvre cet univers. J’ai donc eu des difficultés à me plonger dans ce roman. Un prologue ou une chronologie en complément de la carte placée au début du livre m’aurait aidée à appréhender plus facilement ce monde assez complexe. Néanmoins je pense que ce démarrage rapide ne doit pas être un inconvénient pour les lecteurs familiers des Royaumes Oubliés.

De nombreux personnages secondaires viennent en aide à Shandril au cours du roman. J’ai eu à de nombreuses reprises l’impression que l’auteur n’écrivait que pour les lecteurs connaissant déjà les Royaumes Oubliés car la grande majorité de ces personnages ne sont pas présentés ni même décrits. Je ne me suis donc pas particulièrement attachée à ses personnages. Je ne me suis pas non plus attachée aux personnages principaux. Shandril veut vivre une grande aventure mais pleure au moindre obstacle ! Seul deux personnages ont retenus mon attention : le mage Elminster et l’Ombrageuse.
Par ailleurs la construction du récit est assez particulière. L’auteur alterne très souvent de point de vue, et le changement de personnage se fait souvent de manière un peu brutale. Cela demande un petit moment d’adaptation, heureusement facilité par le style fluide de l’auteur.

En conclusion, je suis assez mitigée ! Je me suis souvent sentie frustrée de ne pas pouvoir vivre pleinement les aventures de Shandril à cause de ma méconnaissance de l’univers des Royaumes Oubliés. Je ne suis jamais rentrée vraiment dans l’histoire, mais comme le style de l’auteur est agréable et qu’il y a de multiples rebondissements, la lecture n’a pas été déplaisante. Je ne pense pas lire le tome 2 de cette saga à sa sortie. Mais comme j’ai beaucoup aimé le mage Elminster, je lirais très certainement les romans qui lui sont consacrés.

Pour finir je tiens à remercier les éditions Milady et Livraddict qui m’ont fait confiance pour chroniquer ce livre grâce à un partenariat

Chimères d’albâtre de Stéphane Soutoul

Synopsis :

Des êtres immortels rôdent dans les ténèbres. Depuis la nuit des temps, à notre insu, ils sont là, parmi nous. Leurs visages livides se détachent de la réalité aveugle pour hanter nos plus indicibles cauchemars, nourrir nos fantasmes les mieux enfouis. Le vampire ! Une source intarissable d’indécence et de malédiction.
Meurtrier impitoyable ou ange gardien, objet de désir ou incarnation des pires frayeurs, sensuel ou répugnant… Le buveur de sang peut refléter tout cela et bien plus encore.
Partagez la passion dévorante de cet adolescent fervent admirateur de Dracula et son engeance, découvrez l’histoire de cette femme brisée qui voit son âme ravivée par le plus énigmatique des amants, tremblez aux côtés de ce groupe de vacanciers aux prises avec une machine à tuer avide de mort, suivez le destin tragique d’une damnée en quête de vengeance…
Chimères d’albâtre explore le folklore du vampire tout au long de quatorze nouvelles modernes qui oscillent entre ombre et lumière. Une multitude de facettes pour effleurer la surface d’un mythe d’une richesse inouïe, toujours aussi vivace dans l’imaginaire populaire.
Un voyage sans retour en compagnie d’illusions à la perfection aussi sublimes que mortelles.

Mon avis :

Tout d’abord un mot sur l’apparence du livre, souvent l’emballage ne reflète pas forcément le contenue, mais ici cela s’avère totalement faux. La couverture est tout simplement magnifique, elle est l’œuvre de Cécile Guillot, qui à plus d’une corde à son arc, puisqu’elle est une talentueuse illustratrice (en cherchant j’ai pu découvrir d’autres illustrations tout aussi magnifique) mais également une auteure à suivre (A l’ombre des pleurs, éd. Cauchemars).

A travers ce recueil j’ai à nouveau était transportée dans l’univers que Stéphane à créer, il a cette écriture fluide dans laquelle on se laisse bercer, on plonge au cœur même de l’histoire jusqu’à en devenir acteur, or dans la plupart des nouvelles que j’ai pu lire je n’avais pas encore ressentie cela. Même s’il existe un dénominateur commun, chaque nouvelle possède sa propre identité, il n’y a pas de redites au niveau des personnages, des lieux ou des époques. C’est là où Stéphane à su ce démarquer par rapport aux autres.

La nouvelle « Dans les bras de la mort » nous emmène au cœur du Languedoc en 1944. Une rescapée et son bébé, tente de fuir de nuit les SS qui la pourchasse. Elle va trouver refuse au sein d’un sanctuaire dédié à une déesse. De là va réellement débuter cette histoire dont je ne peux en dire plus sans tous vous dévoiler.  Première nouvelle qui nous donne une très bonne mise en bouche. Ce recueil s’avère être très prometteur.

Avec « Miracle rue des sépultures » nous suivons la vie d’un jeune adolescent de 16 ans qui à une passion pour tout ce qui touche de près ou de loin le mythe du vampire. Lors d’une sortie nocturne avec sa petite amie il va faire une rencontre qui va bouleverser sa vie. Ce deuxième texte est riche en référence vampiriques aussi bien littéraire que cinématographique. Je me suis facilement identifier à ce personnage (même s’il est du sexe opposé dft012 ). La fin de cette nouvelle pourrait être caractérisée de « légende urbaine »

« La proie et le chasseur » donne tout de suite le ton, ici on se retrouve avec Henri, qui aime chasser les jeunes femmes seules, sous la pulsion d’une « voix » qui lui dicte ses faits et gestes. Assis dans un bar il repère une jeune femme seul, va-t-elle être sa victime ? Je vous laisse lire cette nouvelle pour le découvrir.
Dans  « Seconde chance » on suit une jeune femme maltraitée par son père, puis par son petit ami qui la pousse à se prostituer. Un jour il lui annonce qu’il l’a vendu, elle se retrouve alors sur le porche d’une somptueuse demeure d’un propriétaire énigmatique. Que cache réellement cette vente ?

« Motif de sang » nous amènes à Montpellier avec un inspecteur à la criminelle qui se rend sur une scène de crime particulièrement sanglante. Même si l’œuvre semble être le résultat d’un vampire, on peut facilement la transposée aux phénomènes actuels, en effet comme le dit l’adage : « l’homme est un loup pour l’homme »

Dans « Un héritage maudit » une jeune parisienne abandonnée par ses parents reçois un appelle d’un notaire qui lui annonce être l’unique héritière de son père (qu’elle n’a jamais vu, ni connu), ceci après des années de galère. Cet héritage s’avère être un bien immobilier en Lozère. Arrivée dans sa nouvelle demeure, et après s’être fait ses marques, elle fait la connaissance de sa nouvelle voisine, mais qui est-elle réellement ?

« Vampire cherche victime désespérément » est l’histoire d’Alfredo, vampire d’un demi-siècle qui vit sans l’aide des nouvelles technologies. A la recherche de nouvelles « proie » il se laisse tenter par les technologies modernes et opte pour l’acquisition d’un ordinateur. Il pense que cela va lui permettre de trouver plus facilement ces victimes. Mais parler à un écran ne reflète pas la réalité, s’il faudrait donner une moral à cette nouvelle ce serait qu’il ne faut jamais se fier à ce que l’on voit sur internet, les apparences peuvent être trompeuse.

Dans « Funeste renaissance » Samuel Delacroix, jeune homme d’affaire riche, n’a qu’un seul souhait : obtenir encore plus de pouvoir.  Une nuit sa vie va basculer, son souhait va-t-il être exaucé ? Avoir plus de pouvoir oui, mais le pouvoir à un prix …

Dans  « Lettre d’aveux » nous rencontrons Nicole, parisienne trentenaire et divorcée, qui voit sa vie anéantir à cause d’un mari violent. Elle rencontre lors d’une soirée de charité un jeune homme mystérieux qui va lui redonner goût à la vie. Après une semaine passée auprès de lui, elle retourne sur Paris, mais ne peut oublier ce charmant jeune homme. Elle lui écrit donc une lettre afin de lui dire ses sentiments. Un soir ne trouvant pas le sommeil elle décide de relire cette lettre …  Avec le titre je m’attendais à quelque chose de plus sombre et bien pas du tout, cette nouvelle est tout simplement magnifique, des 14 écrites c’est mon coup de cœur. A la lecture j’ai eu des frissons, on s’imagine être à la place de Nicole, devant son bureau, lettre en main, alors que l’on revit par procuration les moments passés. Souvent les histoires d’amour son un peu niaise, mais celle-ci pas du tout, on ne s’attend pas a une telle fin.

« Slasher in the night» c’est l’histoire d’un groupe de six amis essayant de remonter vers Paris après des vacances passées sur la côté d’azur. Sur le chemin du retour, un problème mécanique survient en lisière de forêt, certains vont partirent explorer les environs, jusqu’à aller profaner un lieu sacré. Que va-t-il en ressortir ? Vont-ils survivre à cette nuit en lisière de forêt ?

Dans « La déesse de sang » un homme nous narre son existence, ou plutôt son admiration pour une femme : Victoria, qui comme le laisse deviner le titre est une vampire. Sa passion dévorante va-t-elle permettre à cet homme de rester pour toujours auprès de Victoria ?

« Un amour interdit » est l’histoire d’une jeune prêtresse qui honorait la déesse du soleil. Elle rencontre une nuit un vampire qui va sceller son destin. Devenue « fille de la lune » elle n’oublie pas son amour pour le soleil. Deux siècles plus tard elle est enfin prête à revoir son amour interdit : le soleil.

Dans « Au nom de la vengeance » on rencontre Vénus assise dans un bar miteux à boire whisky sur whisky. Elle se remémore son passé, ainsi on apprend comment elle est devenue une vampire, mais surtout pourquoi elle est là, assise dans ce bar. Quels sont réellement ces intentions ?

Dans « L’ange pâle », une vampire très âgée nous raconte sa vie, nous confie comment elle à rencontré cet homme qu’elle nomme son « ange pâle ».

Tout premier roman de Stéphane que je lis, et je dois dire que j’ai passé un agréable moment de lecture, cela est en partie du à son style d’écriture fluide, qui m’a permis de plonger dans ces différents tableaux, comme chaque nouvelle peut être considérée comme un tableau. J’avais découvert cet auteur avec l’anthologie Or et Sang (éd. Petit Caveau) dans laquelle sa nouvelle « Confession nocturne » m’avait beaucoup marqué. Après quelques petites recherches (vive internet),  j’ai pu constater qu’il était également l’auteur du cycle des âmes déchues, dont le tome 1 est déjà sorti (Le mal en demeure, tome 1, éd. Petit Caveau), et le tome 2 arrivera en novembre 2011. Mais également de nombreuse nouvelles, soit parue dans des webzines, soit dans d’autre anthologie comme Sorcières et Sortilège (éd. Les Enfants de Walpurgis). Et bonheur, que vois-je Chimères d’albâtre, qui sera composé uniquement de nouvelle écrite par Stéphane sort en janvier, coïncidence ou non mon anniversaire arrivée en même temps, donc ni une, ni deux, c’est tout naturellement que je me suis faites offert ce recueil.

Toujours pas convaincu alors lisait bien ceci : amoureux(se) de vampire(s), ce recueil est fait pour vous, chaque personnage est unique, évoluant dans des univers, que ce soit époques, lieu ou rencontres différentes.

Divergent de Veronica Roth

Présentation de l’éditeur

Tris vit dans un monde post-apocalyptique où la société est divisée en cinq factions. À 16 ans elle doit choisir sa nouvelle appartenance pour le reste de sa vie. Cas rarissime, son test d’aptitudes n’est pas concluant. Elle est divergente, elle est en danger de mort !

•    Broché: 440 pages
•    Editeur : Fernand Nathan (6 octobre 2011)
•    Collection : GD FORMAT THRIL
•    Langue : Français
•    ISBN-10: 2092532308
•    ISBN-13: 978-2092532300

Pourquoi ce livre ?

J’ai lu ce livre grâce à l’aimable partenariat avec les éditions Nathan et Livraddict qui m’ont permis de le lire en exclusivité puisque sa sortie est prévue pour le 6 Octobre 2011

De quoi ça parle ?

Dans un monde post-apocalyptique une nouvelle société est née. Celle-ci se divise en faction représentant chacune un côté de la nature humaine. On retrouve donc les altruistes, les audacieux, les érudits, les sincères et les fraternels. Ces factions cohabitent tant bien que mal. A l’âge de seize ans les jeunes doivent choisir s’ils veulent rester dans leur faction d’origine ou changer. Béatrice elle aussi doit choisir, et elle préfère le changement. Mais elle apprend aussi qu’elle est spéciale. Elle est divergent. Elle et tout ceux qui sont comme elle sont en danger.
Le livre nous fait découvrir cet apprentissage auquel elle doit se soumettre pour être membre de sa nouvelle faction, tout en cachant son terrible secret. Mais c’est sans compter les événements à l’extérieur qui menace le fragile équilibre de cette société pas si parfaite !

Et t’en penses quoi ?

Pour faire simple j’ai aimé. J’ai aimé mais ce n’est pas un coup de cœur. On sent du potentiel, un immense potentiel.
Déjà j’adore l’idée d’une dystopie (bien que je ne sois pas sûre que le monde présenté ici soit le pire qui soit. Même si c’est pas joyeux joyeux, je pense qu’il y a pire).
J’adore l’idée des factions et j’ai vraiment hâte d’en savoir plus sur chacune d’entres elles ! Je trouve que ce système est très enthousiasmant car le lecteur cherche à savoir dans quelle faction il serait. Du coup j’ai été prise dans le livre pour en savoir de plus en plus jusqu’à pouvoir me reconnaître dans une des factions.
Et puis, je me suis posée des tas de questions pendant la lecture. Que s’est-il passé pour arriver à cette situation ?
Les villes ont l’air abandonnées, chacun est reclus dans sa faction… Le monde entier est-il ainsi ? Sont-ils les seuls survivants à ce qu’il s’est passé ?
Bref, tant de questions qui restent sans réponse dans ce livre et auxquelles, j’espère, que Veronica Roth répondra dans le prochain tome « Insurgent » à sortir en 2012 !

Mais il y a des petites critiques négatives quand même.
En fait, à mon sens, le livre à vraiment du mal à démarrer. Je le lisais par petit bout sans arriver à plonger réellement dedans. J’attendais le moment où je ne parviendrais plus à m’en détacher.
Et ce moment est arrivé dans les derniers chapitres. L’action arrive enfin (même si elle n’est pas totalement absente dans le reste du livre) et là, je l’ai fini d’une traite !
Car oui, il faut lire ce livre pour avoir la suite ! Je l’attends avec impatience pour parfaire mon jugement, car comme je l’ai dit plus haut c’est une série qui a un potentiel énorme !

Le style d’écriture est efficace, sans trop de descriptions ennuyeuses ce qui donne un bon rythme à l’intrigue. Ma difficulté à accrocher vient donc d’un manque de fil conducteur pur et dur. Fil que l’on trouve justement dans ces fameux derniers chapitres: l’enjeu qui nous fait tenir en haleine. Et quel enjeu !

Au niveau des personnages, Béatrice alias Tris est très attachante. Elle paraît être la plus faible, mais il se trouve que non, bien au contraire grâce à son secret bien gardé. Elle a un petit caractère que j’aime bien. Le genre de fille qui ne se laisse pas marcher sur les pieds.
Quatre. Ah Quatre. Je suis tombée amoureuse. Le type d’homme que j’adore. Fort, introverti, et torturé. Mais aussi tendre, aimant et attentionné quand on gratte un peu. Bref, il a tout pour me faire fondre et j’ai hâte d’en apprendre un peu plus sur lui même si on a déjà eu pas mal de révélations.
Pour ce qui est des amis de Tris, j’avoue que je suis passée un peu à côté d’eux. Il me tarde de lire le second tome pour avoir de leurs nouvelles !

En conclusion ?

Un très bon livre pour cette rentrée littéraire. Franchement ça sent la nouvelle franchise à ne pas rater ! D’ailleurs, Summit a déjà acheté les droits pour en faire un film pour « l’après Twilight », c’est pour dire ! Je vois déjà les gens se choisir une faction, et des forums se développer ici et là sur le net pour faire grandir la communauté Divergent ! Et j’en ferais partie.

Bref, à lire absolument ! Action, humour, amour, tout y est ! Et puis il faut le lire surtout pour son originalité. Car ici, ne cherchez point de vampires ou autres sorciers. Veronica Roth a créé un monde bien à elle, peuplé d’humains sans pouvoirs particuliers autres que leur courage, leur altruisme, leur fraternité, leur sincérité ou leur connaissance.
Et ça, c’est ce qui fait la force de « Divergent » !

Le pied mécanique de Joshua Ferris

Résumé :

Tim Fanrsworth est un homme séduisant.
Les années paraissent ne pas avoir prise sur lui : il ressemble toujours à ces stars de cinéma que les femmes admirent tant. Il aime sa femme, Jane, superbe elle aussi, et, en dépit des épreuves du quotidien et des petites tentations, nées de longues années de vie commune, leur mariage est heureux. Le travail de Tim est sa passion : associé d’un grand cabinet d’avocats de Manhattan, il gère les affaires les plus importantes.
Même lorsque sa fille unique, Becka, se cache derrière sa guitare, ses dreadlocks et ses rondeurs, il n’a de cesse de lui répéter en père modèle et aimant qu’elle est, pour lui, la plus jolie fille du monde. Tim a tout pour être heureux : il aime sa femme, sa famille, son travail, sa maison. Mais un jour, il se lève de son siège et s’en va. Il se met à marcher et ne peut plus s’arrêter. Ces crises peuvent durer quelques jours ou quelques années.
Alors, il perd tout ce qui lui semblait à jamais acquis : un présent heureux, un avenir serein, toutes ses certitudes. Pour combattre ce mal mystérieux qui grignote sa vie, ses passions, son âme, Tim doit renoncer à ce qu’il croyait être, porter un casque plein d’électrodes sur son crâne nu, quitter son travail, accepter l’inconnu. Le portrait bouleversant d’un homme dépouillé de tout et d’une famille bouleversée par la folie et l’absence mais qui résiste, se bat, s’aime.
C’est un roman d’amour étonnant ainsi qu’une réflexion fabuleuse et émouvante sur le corps et l’esprit et sur ce qui fonde notre identité.

Mon avis :

Je voudrais remercier les Editions JC LATTES et Livraddict pour m’avoir permis de faire ce partenariat et de m’avoir fait découvrir un auteur que je ne connaissais pas et vers lequel je ne serais pas allée de moi-même.
C’est l’histoire de Tim, Avocat reconnu dans son métier, marié à Jane et qui a une fille.
Tim a une maladie non connue qui va nous faire vivre beaucoup d’aventures.

Ce qui m’a le plus étonné dans ce roman, c’est que nous n’avons pas le temps de découvrir la maladie de Tim.
Nous nous trouvons plongés directement dans son monde ainsi que dans ses sentiments qui sont très durs et très forts que ce soit au niveau de sa famille ou au niveau de son travail.
Nous n’avons qu’une envie c’est de pouvoir l’aider.

Le personnage de Tim est attachant mais pour ma part, je me suis beaucoup plus attachée au personnage de Jane, sa femme.
On se rend compte au fur et à mesure que l’on avance dans le livre, que Tim est tout pour elle et qu’elle voue un « culte » à son mari.
Dès que Tim est pris par son « mal », elle fait tout pour l’aider et le réconforter même quand cette dernière recherche quelque chose d’autre pour sa vie.
Je ne sais pas si une femme pourrait faire ce qu’elle fait pour son mari et sa famille.

J’ai beaucoup apprécié ce livre mais j’ai eu du mal à en appréhender la chronologie.
Nous passons d’un chapitre où nous sommes dans le présent à quelques pages plus tard dans le passé, donc c’est très difficile de s’y retrouver mais on s’y fait rapidement.
Par ailleurs quand nous terminons le roman, nous nous posons énormément de questions sur la condition humaine ainsi que sur les sentiments que nous portons à notre entourage et à la grande place que prend notre travail dans notre vie.

Je vous recommande vivement de le lire.

Je voudrais encore remercier les Editions JC LATTES et Livraddict pour ce partenariat.

Si c’est un homme de Primo Levi

Titre : Si c’est un homme
Auteur : Primo Levi
Edition Pocket 10/18
Genre : Témoignage

Approche:
Ce livre est le témoignage de Primo Levi sur sa vie quotidienne de déporté au camp d’Auschwitz III – Morowitz depuis son arrestation dans le maquis italien en Janvier 1943 à l’arrivée des Russes en Janvier 1945. Morowitz était un camp de travail pour hommes. Les prisonniers participaient à la construction d’une usine de caoutchouc, la Buna, qui n’a jamais fonctionnée du temps des « Lager».
Primo Levi nous propose ici sa vision personnelle.
De nombreuses phrases m’ont interpellées, vous en trouverez ici quelques-unes.

Un récit-témoignage :
J’ai beaucoup apprécié la démarche de Primo Levi qui, avec une rigueur scientifique, effectue un compte-rendu très précis et ne cherche ni à expliquer ni à juger.
Il expose simplement et douloureusement.
Cette observation lui évite d’aboutir à un récit manichéen mais lui permet toutefois de parvenir à « une connaissance diabolique de l’âme humaine » (p137)
J’ai apprécié son regard sans concession sur l’attitude de l’être humain confronté à la déshumanisation.

Primo Levi semble profondément aigri par l’âme humaine et bien que son discours cherche à être le plus rigoureux possible, celui-ci est bien trop raide, il est encore manifestement en état de choc lorsqu’il écrit ces lignes. Ce texte a été publié pour la première fois en 1947, la libération du camp est encore récente.
Pourtant, à plusieurs reprises dans son récit, Primo Levi laisse transparaitre sa colère.
Cette colère intérieure se ressent surtout lorsqu’il surprend le regard du Dr Pannwitz qui ne le regarde pas comme un être humain; il en est profondément choqué, de même lorsque le Kapo Alex s’essuie la main sur lui.

Les vingt dernières pages du livre sont différentes.
Elles constituent un appendice ajouté en 1976, elles posent des questions et apportent des explications. Ces pages présentent un homme changé, très différent de celui qui écrivait 30 ans plus tôt. Son regard s’est assoupli, il montre plus de compassion. Il s’est réconcilié avec sa propre humanité.

Plus de Passé/ Pas de Futur
Dès le début de sa déportation, Primo Levi constate que se souvenir ne peut générer que de la souffrance supplémentaire. S’il n’y a plus de passé, aucun futur ne peut exister et inversement, sans avenir, le passé n’a plus de sens.

Les déportés savaient que très peu reviendraient. Aucune issue positive n’était envisageable.
Nous ne reviendrons pas. Personne ne sortira d’ici, qui pourrait porter au monde, avec le signe imprimé dans sa chair, la sinistre nouvelle de ce que l’homme, à Auschwitz, a pu faire d’un autre homme (p81)

Comble du cynisme, lorsque les déportés évoquent leur propre destinée, ils parlent de l’unique sortie possible: la Cheminée avec un grand « C ».

Le sens des mots
Dans le triste quotidien du « Lager », certains mots perdent tout sens.
Nous disons « faim », nous disons « fatigue », « peur » et « douleur » nous disons « hiver », et en disant cela nous disons autre chose, des choses que ne peuvent exprimer les mots libres, créés par et pour des hommes libres qui vivent dans leurs maisons et connaissent la joie et la peine. (p192)

Primo Levi prend son lecteur à témoin, les valeurs fondamentales ne peuvent plus avoir de sens.
Qu’est ce que le bien, le mal, le bonheur, le malheur? Dans le camp, plus aucun point de repère ne subsiste.

Primo Levi essaie de décrire cet enfer et de le faire comprendre le mieux possible à ses lecteurs mais il se rend compte de la difficulté de cet exercice car si nous ne parlons pas le même langage comment pourrions nous comprendre?
Au bout de quinze jours de Lager, je connais déjà la faim règlementaire, cette faim chronique que les hommes libres ne connaissent pas, qui fait rêver la nuit et s’installe dans toutes les parties de notre corps… (p51)

La déshumanisation
Primo Levi s’interroge sur la machinerie mise en oeuvre par les nazis et l’analyse.
Enfermez des milliers d’individus entre des barbelés, sans distinction d’âge, de condition sociale, d’origine , de langue, de culture et de mœurs, et soumettez-les à un mode de vie uniforme, contrôlable, identique pour tous et inférieur à tous les besoins: vous aurez là ce qu’il peut y avoir de plus rigoureux comme champ d’expérimentation pour déterminer ce qu’il y a d’inné et ce qu’il y a d’acquis dans le comportement de l’homme confronté à la lutte pour la vie. (p133)

Il constate qu’au sein du Lager, les relations humaines suivent des cheminements inextricables car la survie individuelle prime. La communauté n’existe pas.
…des hommes et des hommes, des esclaves et des maîtres, et les maîtres eux-mêmes esclaves ; la peur gouverne les uns, la haine les autres ; tout autre sentiment a disparu. Chacun est à chacun un ennemi ou un rival. (p59)

S’adapter ou mourir
Primo Levi montre que les gens peuvent réagir différemment lorsqu’ils sont face à la mort.
Il décrit le processus qui pousse certains à accepter des avantages au dépend de leurs camarades. Il en a lui-même bénéficié puisqu’il travaillait au Laboratoire.
Entre les différentes populations victimes du camp se sont instaurés des rapports de dominants-dominés, de haine et de rivalité.

Il décrit les petits trafics qui s’organisent au sein du Lager. Une micro-économie parallèle se met en place avec pour toute monnaie d’échange quelques bouchées de pain et de la soupe. Primo Levi  a lui-même participé à ces petits trafics (ex : trafic de balais).
Ici, il  n’est pas question de choix. Pour survivre, il FAUT entrer dans ce jeu-là et ne jamais se poser de question.
Avec ceux qui ont su s’adapter, avec les individus forts et rusés, les chefs eux-mêmes entretiennent volontiers des rapports, parfois presque amicaux, dans l’espoir qu’ils pourront peut-être plus tard en tirer parti. (p136)

Un personnage, Kraus, le hongrois, ne s’adapte pas au camp. Il continue à nier leur terrifiante organisation. Il refuse d’abandonner son humanité. Sa naïveté va le tuer mais Primo Levi y est sensible et éprouve de la compassion envers lui. Il lui fait cadeau d’une histoire qui raconte un faux rêve de bonheur.
J’ai trouvé ce récit très émouvant en imaginant le bonheur éphémère qu’ a pu ressentir Kraus alors que la réalité du camp est tellement différente.

Une lueur d’espoir et une étincelle de vie
Lorsque Primo Levi rencontre Lorenzo, un ouvrier italien qui travaille à l’extérieur du camp dans le cadre du travail obligatoire, une étincelle d’humanité résiste.
Lorenzo était un homme : son humanité était pure et intacte, il n’appartenait pas à ce monde de négation. C’est à Lorenzo que je dois de n’avoir pas oublié que moi-aussi j’étais un homme. (p191)

Alors que les troupes russes approchent, les déportés, malades ou trop faibles, restés au camp sont incapables d’envisager une liberté car leur préoccupation première est de survivre encore quelques heures. Primo Levi et quelques compagnons réussissent cependant à retrouver un semblant de solidarité pour survivre: amener un poêle, chercher de quoi se nourrir.

L’après…
Dans ce témoignage, Primo Levi fait peu référence à ce qu’il a appris après le camp. Il évoque cependant brièvement la longue marche des déporté affamés et affaiblis, trainés sur les routes lors de la débâcle allemande.
Vingt mille hommes environ, provenant de différents camps. Presque tous disparurent durant la marche d’évacuation : Alberto [son ami] fut de ceux-là. (p243)

Tout au long de ce récit, Primo Lévi ne cherche pas à expliquer quoi que ce soit.
Ce n’est que dans son appendice, qu’il dit avec un peu de dérision que lors de ses conférences il devient « le présentateur-commentateur de lui-même » (p276)
Il explique que les camps étaient un secret de polichinelle, personne ne croyait en cette vision inoffensive et politiquement correcte: dire « solution définitive » pour « extermination », dire « traitement spécial » pour « mort par gaz » ou dire « transfert » pour « déportation ». (p281).
Il explique la loi du silence : « ceux qui savait ne parlaient pas, ceux qui ne savaient pas ne posaient pas de questions, ceux qui posaient des questions n’obtenaient pas de réponse ». (p285)

Il cite le poète juif allemand Heine (1797-1856) qui dans une vision prémonitoire écrivait « ceux qui brûlent les livres finissent tôt ou tard par brûler les hommes ».
Il évoque l’atmosphère de « folie incontrôlée » qui a traversé l’Europe de part en part au cours des années 30-40.
Primo Levi conclus en constatant qu’ « en vivant, puis en écrivant et en méditant cette expérience, [il a] beaucoup appris sur les hommes et sur le monde ».(p314)

En conclusion:
Lors de la lecture de ce livre, je me suis souvenue des livres suivants :
« La voleuse de livre » de Markus Zusak qui relate dans un passage le défilé de ces hommes-zombies trainés par leurs gardes dans leur fuite.
« Le liseur » de Bernhard Schlink qui évoque également la longue marche de 400 femmes mortes dans l’incendie de l’église bombardée dans laquelle on les avait parquées.

J’ai lu des articles, des livres, j’ai vu des expositions et des films.
Le plus frappant de tous restera pour moi, le film « Nacht und Nabel » (Nuit et Brouillard) présenté aux classes de 3e sur grand écran dans la salle polyvalente de mon collège et suivi d’un échange avec un « rescapé », c’était il y a plus de 30 ans et je m’en souviens comme si c’était hier.

Ce livre m’a permis de me tourner vers ces gens qu’il ne faut pas oublier.
Je remercie Primo Levi mais aussi tous ceux qui ont réussi à raconter et à nous faire don de leurs témoignages dans l’espoir de ne pas perdre la mémoire.
Hélas, l’oppression de l’homme par l’homme subsiste toujours.