Absinthes & Démons d’Ambre Dubois

Synopsis :

Qui est réellement Lord Nermeryl ? Le diable, comme le laisse sous-entendre la rumeur ? Ou un jeune dandy un peu trop excentrique dont le passe-temps morbide est d’enquêter sur des affaires surnaturelles ?
Au fil des énigmes, en compagnie de sa fidèle compagne, la Corneille, le jeune homme goûte la saveur des âmes des êtres humains, découvrant les travers de l’humanité et y apportant sa propre justice… d’une manière bien singulière…

Avis :

Absinthes & Démons peut être considéré comme un recueil de nouvelles, en effet chaque récit correspond à une enquête que doit résoudre Lord Nermeryl, permettant par d’en apprendre un peu plus sur le Lord, mais également de côtoyer différentes créatures surnaturelles : fantômes, dieu, faë, …

« De nacre et d’écarlate » va emmener le Lord à quelques kilomètres de Londres, dans la demeure du baron de Castelbridge. Ce dernier à besoin de son aide afin de connaitre où se trouve James Wilson, le fiancé de sa fille Clare qui  a disparu la veille du mariage.
Dans cette première enquête nous découvrons Jorian, mais aussi son acolyte la Corneilles, aussi mystérieux l’un que l’autre. Le titre fait référence à la situation qui implique la venue du Lord (je ne peux en dire plus sans spoiler la personne)

Dans « Sangre de Dios » Lord Nermeryl à rendez-vous à Stonebury pour une nouvelle enquête. L’évêque de l’église lui explique que des prostituées ont été retrouvées mortes de façons étrange. Celui-ci souhaite que Jorian retrouve le coupable et le tue.
Cette seconde enquête m’a fait me poser encore plus de question sur Jorian. On pourrait presque croire que ce récit est  « une morale », nous indiquant qu’il ne faut pas courir deux lièvres à la fois, ou ne pas jouer sur deux tableaux en même temps, on ne sait pas les conséquences que cela peut avoir sur nous.

« La pierre levée » amène notre cher Lord Nermeryl dans une contrée assez mystérieuse sur invitation de sir Blackwood. Ce dernier à besoin de son aide pour  mettre fin aux soudaines disparitions de jeunes villageois. Jorian part là-bas afin de découvrir ce qu’il se trame là-dessous.
Tout comme pour la première enquête le titre va faire référence à la situation mais également renforcer envers le lecteur le sentiment qu’il ne faut pas se jouer du Lord au risque de « s’en mordre les doigts ». Ambre nous donne quelques indices supplémentaires sur ces personnages et notamment la Corneille, qui est toujours aussi énigmatique pour moi.

Dans « Funestre alliance » Jorian est engagé par la duchesse de Winnipeth, elle s’inquiète du comportement étrange qu’a sa fille. Cette dernière se met à parler toute seule et à entendre des voix. Le Lord va tout faire afin de découvrir ce que cache réellement ce phénomène. Au fil de ses investigations il va se rendre compte que la fille n’est pas folle et qu’il y a bien quelque chose de surnaturelle dans cette enquête.
L’auteur veut décidément nous embrouiller l’esprit quand à la nature de ses personnages, je ne saurais vraiment pas dire qui est Jorian, ni la Corneille. Ce n’est pas possible qu’il soit un mélange d’autant de créatures surnaturelles. Petite particularité qui s’était déjà vu dans un récit précédent, notre cher Lord aime aussi bien séduire les femmes que les hommes.

« La dame des glaces » est une entité qui vit au fond d’une grotte et fait les beaux jours des « terres du nord ». Or les villageois du village voisin jaloux que leur confrère n’aient pas de saison hivernale, requière les services de Lord Nermeryl.
Ce récit nous prouve une fois de plus qu’il ne faut vraiment pas se jouer du Lord.

Dans « Déchéance divine » Jorian est mandaté afin de retrouver une personne récemment disparue suite à l’arrivée d’une étrange statuette, qui à comme but bien particulier de servir un étrange personnage.
Dans cette nouvelle on en apprend un tout petit plus, notamment sur où vont les âmes que prend le Lord. L’auteur sème encore quelques indices sur la nature de Jorian, qui est de plus en plus étrange.

« Tentations » pourrait être le nom que porte cette étrange femme dont Jorian c’est « épris ». Suite à une missive reçu  de la part de cette mystérieuse personne et n’ayant pas de devoir envers son maitre à accomplir Jorian va tout faire pour venir en aide à cette femme.    Ce récit nous montre le côté humain de Jorian, on sait qu’il est tout sauf humain, or il éprouve des sentiments envers cette charmante inconnue. Ambre nous en dévoile également un peu plus sur sa campagne aérienne, notamment sur son apparence humaine.

Dans « L’orgue »  Jorian est appelé par des villageois qui voient la mort venir chaque fois que la musique de celui-ci est jouée. Or cet instrument sert surtout de vengeance.
Ambre nous donne encore des informations sur le Lord, notamment sur son maitre. J’avais ma petite idée quand à l’identité de celui-ci mais avec cette nouvelle elle se confirme.

Dans « La solitude de Lucifer » Jorian est amené à enquête dans Withby, ville balnéaire où de jeunes filles ont disparues. Pour cela il va se renseigner auprès des marins, et notamment sur les légendes de cette région, d’après ces derniers le Diable aurait élu domicile dans la ville.
Dernière nouvelle qui clore ce recueil, Ambre répond ainsi à mes questions, mais surtout aux hypothèses que j’avais émises. On apprend enfin qui est véritablement le maitre de Jorian, mais également qui il est et surtout pourquoi ou plutôt comment il en est venu à travailler pour ce maitre.  Ambre termine magnifiquement son récit, sans laisser de portes ouvertes quand à l’identité de ces protagonistes.

Je ne peux clôturer cette chroniques sans dire quelques mots sur Lord Jorian Nermeryl, tout au long de cette lecture Ambre nous donne des indices sur sa nature, mais c’est pour mieux nous embrouiller l’esprit les quelques pages suivantes. Jorian est resté un personnage énigmatique tout au long de cette lecture, même si l’auteure tel le petit poucet nous donne quelques miettes d’indices deci-delà. Jorian n’est pas qu’un simple Lord, c’est également un détective mais pas n’importe lequel, il est contacté uniquement par carte, et toute personne la possédant pourra bénéficier de son aide afin de résoudre l’affaire.
Comme de nombreux personnages masculins il est d’une beauté ténébreuse (dont l’illustration d’Anne Claire Payet rend hommage), avec un physique très avantageux, notamment avec son regard de fauve de couleur vert-doré. Il n’hésite pas à user de son charme, aussi bien auprès de la gente féminine que masculine pour obtenir des informations.
Ambre Dubois a si bien construit son personnage masculin, que je me suis posée durant toute ma lecture la question suivant : mais qui est Jorian ? J’ai émis différentes hypothèse, toutes plus farfelues les unes que les autres. Ma peur étant que l’auteure nous laisse sur notre faim, qu’elle ne nous dévoile pas la nature de son protagoniste, or ce n’est pas le cas. La révélation quant à l’identité du Lord se fait à la fin du livre, et je n’avais pas totalement tord.

La Corneille, personnage qui ne peut être dissocié de Jorian comme elle le suit pas à pas au fil de ses enquêtes, est un oiseau de sexe féminin qui a comme particularité de pouvoir s’exprimer. En effet elle parle et possède son propre caractère, qui est notamment assez possessif envers le Lord, jusqu’à faire des scènes de jalousies.

J’ai vraiment apprécié cette lecture, notamment la construction du récit. Le fait de dévoiler par petites doses quelques renseignements sur Jorian au fil de ces enquêtes,  nous force, nous lecteur à deviner ce qu’il est réellement. Chaque enquête a sa propre créature surnaturelle en toile de fond. Et ce livre ce fini vraiment, avec une fin sans laisser de portes ouvertes sur une quelconque suite.

Captive de L.J. Smith

Résumé :

Cassie a rejoint le groupe de lycéens le plus branché qui soit. Déchirée par les affrontements entre Diana et Faye, les deux meneuses du Cercle Secret, Cassie devra choisir : sauver New Salem avec Diana ou céder au harcèlement de Faye et surtout à son amour pour l’envoûtant Adam, un amour interdit qui menace de briser le cercle…

Mon avis :

Après avoir lu le tome 1 et vu le premier épisode de la série tv, j’ai enchaîné tout de suite avec le tome 2, parce que je ne voulais pas en apprendre trop avec la série qui n’est pas construite sur le même rythme. En même temps, comme il fait aussi partie de ma liste pour le challenge « Je vide ma bibliothèque » proposé par Ayma, ça tombe bien !

Et je ne suis pas déçue ! Ce tome est beaucoup plus dans l’action et l’utilisation de la magie.
Après avoir été initiée dans le tome 1 et avoir appris qu’elle est une sorcière, Cassie commence à se servir de ces pouvoirs avec le Cercle.
On fait un peu plus connaissance en même temps qu’elle avec les autres membres du Cercle.
J’aime beaucoup le ténébreux et imperturbable Nick, on a très envie d’en savoir plus sur lui, eh oui, encore un bad boy !

Comme toute adolescente, sorcière ou non, Cassie se cherche, va-t-elle pencher du côté du bien ou du mal ? Pour ne pas blesser Diana, elle se retrouve obligée d’obéir à Faye, elle s’enfonce toujours plus dans les mensonges et les trahisons, et finit par se persuader qu’elle est mauvaise. La magie noire et le mal vont momentanément l’emporter, mais la fin et les révélations qui sont faites sur l’histoire des familles de la Nouvelle-Salem vont créer une prise de conscience chez Cassie et lui faire choisir son camp, cette fois sans pressions.
Mais quelles en seront les conséquences ?
Attention, la dernière phrase de ce tome provoque un incontrôlable élan vers le tome 3, je conseille de l’acheter avant !!

L’intrigue est bien menée, on ne lâche pas le livre, mais par contre, je ne sais pas si  la VO est comme ça ou si c’est le fait de la traduction, mais le style « j’mange les mots » avec des apostrophes sans arrêt, est vraiment désagréable pour la lecture.

22 novembre 1963 d’Adam Braver

Présentation de l’éditeur :

À la manière de Short Cuts de Robert Altman, Adam Braver met ici en scène l’assassinat de J.F. Kennedy à travers certains acteurs du drame, premiers rôles ou figurants.

Autour de la figure centrale de Jackie Kennedy, quelques personnages vont vivre eux aussi une journée particulière : un tailleur de Dallas, dont le nom et le film amateur feront le tour du monde, un médecin de l’hôpital Parkland, qui pratiquera l’autopsie, le personnel de la Maison-Blanche chargé des enfants du couple…

Mêlant avec habilité la grande et la petite histoire, l’auteur nous fait pénétrer dans l’intimité des protagonistes du drame. Un roman hypnotique servi par une écriture magnifique de précision et par une construction ensorcelante.

Mon avis :

J’ai vu quelques films retraçant la mort de J.F. Kennedy comme le très célèbre « JFK » d’Oliver Stone et je pensais connaître bon nombre d’aspects de cet assassinat. Mais en réalité je ne voyais que la partie visible de cette tragédie américaine avec un retentissement à l’échelle mondiale.

Dans ce livre, j’ai pu toucher du doigt le ressenti de chacun. Celui de Jacky Kennedy, celui de Bobby le policier motorisé chargé de la droite de la mythique limousine présidentielle Lincoln, celui d’Abe le tailleur, celui du personnel de la Maison Blanche, … J’ai pu entrer dans leur intimité, dans leurs pensées si légères soient elles comparées à ce dramatique évènement.

L’auteur débute sa narration avec Jacky Kennedy réfléchissant à sa tenue pour ce rendez-vous à Dallas, ce tailleur rose devenu tristement célèbre qu’elle voudra pourtant garder toute la journée. N’est-il pas trop chaud pour la saison ? Mais non « Jack » la rassure, « une rose rose ». Un moment de tendresse et d’intimité, très loin de l’horreur que Jacky va vivre en ce 22 novembre 1963.
Dés le début, on imagine son état émotionnel lors de cette 1ère sortie officielle après le décès de Patrick, leur 3ème enfant. On la voit aussi s’interroger sur les menaces reçues à l’encontre du Président. Ne faut-il pas les prendre au sérieux ?

Tout au long du roman, on peut ressentir sa douleur. On est avec elle dans l’avion au côté du cercueil alors qu’elle essaie de lui transmettre un peu de sa chaleur. On la voit se « fissurer » tout en essayant de rester digne comme son rôle de 1ère Dame le lui impose. On la voit aux côtés de Johnson en train de prêter serment. Comment imaginer que quelques heures seulement après le décès de JFK, Jacky se retrouve partie prenante à un tel évènement ?

Les mots employés dans ce roman sont justes et nous font réellement sentir la peine de tous, leurs interrogations quant à leur avenir pour certains, l’envie de bien faire pour d’autres dans le but de rendre un dernier hommage digne du Président.

Dans les remerciements, il nous est indiqué « Si ce livre est en grande partie un travail d’imagination, certaines contributions précieuses ne peuvent être ignorées. » Naïvement, je pensais que je lisais des retranscriptions fidèles de témoignages. Je ne sais donc plus trop quoi penser, où sont les archives réelles, où est la partie fictives ? Tout ce qui concerne l’histoire américaine, tel l’enterrement de Lincoln ne peut, à mon avis, être une fiction. Mais quelle part de romance existe dans l’attitude de Jacky ou encore du personnel de la Maison Blanche ?

Je reste partagée sur cette lecture. Je l’ai apprécié car elle est faite de détails sur les pensées de chacun, sur l’histoire américaine comme les éléments sur l’enterrement du Président Lincoln. Malheureusement, j’aurais aimé que certains passages soient plus approfondis tel le ressenti de Kenny O’Donnell, l’Assistant Spécial de JFK, ou encore celui de Maud Shaw, la gouvernante des enfants.

Je conseille ce livre à des lecteurs voulant découvrir une autre facette du déroulement de la journée du 22 novembre 1963 même si, à mon sens, il manque de profondeur sur certains détails et ressentis.

Je remercie Livraddict et les éditions Le Livre de Poche pour me l’avoir fait découvrir ainsi que pour la confiance qu’ils m’ont accordée lors de ce partenariat. »

La nuit des Elfes de Jean-Louis Fetjaine

La nuit des Elfes de Jean-Louis Fetjaine

Editions Pocket – 263 pages


Résumé :

Lorsque les hommes ont exterminé les derniers royaumes nains le monde a sombré dans le chaos. Seuls les elfes pourraient s’opposer à eux, mais retranchés dans leurs immenses forêts, ils sont inconscients du danger qui les menace à leur tour.

Pour empêcher le duc Gorlois d’étendre la domination des hommes sur la terre, au nom de Dieu, le druide Merlin s’attache aux pas du chevalier Uter, l’amant de Lliane, la reine des elfes.

Investi du pouvoir de Lliane, Uter devient le Pendragon, chef de guerre de tous les peuples libres, et tient désormais entre ses mains le pouvoir de restaurer l’ordre ancien. Mais il lui reste à choisir entre l’amour de deux reines : Lliane, l’inaccessible, réfugiée dans son île d’Avalon ; ou Ygraine, si réelle, si humaine…

Mon avis :

Dans ce second volet de la saga, on retrouve Uter, Lliane et les autres. Le fil conducteur dans ce livre est la destruction des peuples de la Terre du Milieu. En effet, les hommes se battent contre les nains, et les elfes combattent les hommes.

Ygraine, personnage très peu présent dans le premier volet, devient un personnage à part entière dans celui-ci avec ses malheurs (nombreux), ses bonheurs et ses prises de positions. Quant à Lliane, elle est moins présente si ce n’est par les pensées qu’ont pour elle Uter et Merlin.

J’ai apprécié, aimant les histoires de Templiers, le lien que l’on peut faire entre la guerre des hommes contre les nains et la période des croisades, même s’il me semble que dans cet ouvrage les hommes se « cachent » derrière leur foi en un Dieu unique pour dissimuler leur amour, et leur quête, d’un pouvoir absolu.

Pour ce qui est des nains, j’ai trouvé la fin du royaume sous la montagne rouge terrible et en même temps incroyablement bien imaginée par l’auteur.

En ce qui concerne la légende arthurienne, apparaissent dans ce volet Avalon, Morgane et bien évidement Uter Pendragon, l’aimé des deux reines.

Note : 7/10

Opium Poppy d’Hubert Haddad

Opium Poppy est l’histoire d’un enfant doux et docile qui sera brisé par la brutalité du monde dans lequel il vit.

Agé de 12 ans, celui que l’on surnomme l’Evanoui a grandi dans une famille d’agriculteurs chargés de la récolte du pavot en Afghanistan. Enfant de la misère et de la débrouille, il est très tôt confronté au climat de violence qui règne autour de ces cultures. Pilleurs, trafiquants et soldats se livrent une guerre sans merci, au détriment des civils. Abandonné par sa mère en raison du manque de ressources, l’Evanoui se retrouve embrigadé dans une armée terroriste. Commence alors son instruction en tant qu’enfant soldat. Cet enfant sauvage mais docile perd peu à peu ses émotions, ses sentiments, jusqu’à en oublier la peur. Conditionné pour obéir aux ordres, l’Evanoui est devenu une arme.  Jusqu’au jour où, dans un sursaut de conscience, il refuse d’obéir à un ordre meurtrier et est laissé pour mort dans un petit village dévasté. Sauvé par Médecins sans frontières, le jeune garçon va alors faire l’expérience des camps de réfugiés et s’enfuir pour un périple qui le mènera à Paris. Mais là encore, cet eldorado tant fantasmé lui offrira une toute autre réalité… Devenu enfant des rues, celui qui se fait dorénavant appeler Alam, a trouvé refuge parmi les dealers. Et quand il s’agit de drogue, la violence n’est jamais loin…

Opium Poppy est un roman bouleversant qui témoigne de la difficulté extrême d’une vie qui paraît complètement étrangère à la nôtre et qui pourtant, peut la côtoyer. L’écriture est à la fois pleine de poésie et de violence et l’auteur trouve toujours le mot juste pour exprimer des idées qui n’en sont que plus fortes. Le lecteur assiste impuissant au drame humain qui se joue sous ses yeux. Un bijou !