Cléo de Fred Bernard

Résumé

« Je ne suis pas la plus belle, mais pas mal quand même, je ne suis pas sotte mais je dis des bêtises, je ne suis pas folle mais je fais des sottises, je n’ai pas trente ans et je suis une reine. En amour, j’ai l’impression d’avoir fait le tour, mais je cherche mon roi. Je suis une fille comme les autres ? Peut-être… »

Mon Avis :

La première lecture de cette bande dessinée m’a laissée perplexe. Vu le quatrième de couverture, je m’attendais à une lecture humoristique, légère, dans la lignée de « Joséphine ».

La deuxième lecture m’a permis de rentrer complètement dans l’univers de Fred Bernard, un univers très poétique.

Cléo est une jeune femme de trente ans qui se pose énormément de questions, sur sa vie, sur sa relation avec les autres et surtout avec les hommes. Malgré une vie bien remplie, avec son travail, les sorties entre amies, Cléo se sent souvent en décalage avec le reste du monde.

Le style de l’auteur est très particulier avec des dessins parfois un peu déroutants.  Chaque image est très dense et remplie de symboles. Pour exemple, le monde du travail est représenté par un dialogue entre abeilles, au sein d’une ruche. Les animaux sont souvent utilisés pour décrire certains moments de la vie de Cléo.

Au fil des pages, Cléo nous parle de ses blessures, de ses désillusions, avec les hommes mais aussi avec sa famille, de sa relation conflictuelle avec sa mère, de l’importance dans sa vie quotidienne de l’héritage culturel transmis par ses parents, de sa difficulté à trouver sa place au sein d’une grande ville.

En personnifiant le surnom que son père lui donnait quand elle était enfant, l’auteur exprime aussi la difficulté qu’éprouve Cléo à trouver sa place dans sa vie d’adulte.

Cette lecture a été pour moi une bonne découverte. Au-delà du fait que j’aime beaucoup les bandes dessinées en noir et blanc, j’ai apprécié le style de l’auteur et je compte bien lire les autres œuvres de Fred Bernard, et notamment « La tendresse des crocodiles », qui a d’excellentes critiques.

Je remercie Livr@ddict et les éditions Robert Lafont pour m’avoir permis de découvrir ce livre et cet auteur.

Le Journal d’Aurélie Laflamme, tome 1 : Extraterrestre… ou presque! d’India Desjardins

4ème de couverture :

Lorsqu’on a quatorze ans, des neurones d’écureuil, une meilleure amie obsédée par les garçons et qu’on enchaine les gaffes, la vie n’est pas facile tous les jours. Depuis le décès de son père, Aurélie Laflamme se demande d’où elle vient. Aurait-elle été oubliée sur terre par des extraterrestres ?

Pour couronner le tout, sa mère semble avoir des poussées d’hormones. Cela aurait-il un lien avec Denis Beaulieu, le directeur de l’école, dont elle semble de plus en plus proche ? Pas question pour Aurélie de se laisser elle aussi ramollir le cerveau ! Mais personne n’est à l’abri du coup de foudre…

Au milieu de ce tourbillon, Aurélie ne désire qu’une chose : trouver sa place dans l’univers.

Critique :

Ce livre jeunesse a l’avantage d’être très attrayant, avec une couverture toute rose et pailletée qui donne toute de suite envie de retirer l’élastique qui le maintient fermé et de le feuilleter.

On a entre les mains le journal intime d’Aurélie, une adolescente de 14 ans, journal dans lequel elle va livrer son quotidien sur la période de septembre à décembre. Elle y parle du collège qu’elle a choisi et où n’étudient que des filles, de sa meilleure amie Kat avec laquelle elle se dispute puis se réconcilie, de ses coups de cœurs, de sa mère et ses éventuels amours, de ses difficultés, en réalité de toutes les préoccupations que sont celles d’une adolescente de son âge.

Elle se confie également sur la mort de son père et lui invente une nouvelle vie, sur une nouvelle planète. Parce que finalement, puisque sa mère ne peut pas lui dire exactement où il est, pourquoi ne serait-il pas reparti sur sa planète ?

Dotée d’une imagination débordante et d’une bonne répartie, cette adolescente qui se sent différente des autres filles de son âge arrive toujours à faire sourire ses interlocuteurs et en définitive le lecteur lui-même.

Destiné à un public adolescent, ce livre se lit très bien, l’écriture étant celle d’une ado qui jette sur le papier toutes ses idées, sans effet et en toute simplicité. On y retrouve notamment à plusieurs reprises des références à des séries, groupes d’aujourd’hui.

Ce livre est sympathique, plein d’humour. En le lisant on ne peut que se souvenir de l’époque où l’on avait soi-même 14 ans.

Je remercie les Editions Michel Lafon et Livraddict pour ce livre que j’ai apprécié de lire pour sa fraicheur et son côté distrayant.

Jeanne, de Jacques Cassabois

J’ai pu lire ce livre grâce au partenariat avec Livraddict et de la maison d’édition Hachette Jeunesse,que je remercie.

Résumé: Personnage emblématique de l’histoire de France, Jeanne d’Arc était avant tout une jeune fille de dix-sept ans. Sa fabuleuse épopée se déroule entre 1429 et 1430, et va bouleverser le royaume de France. En deux ans, Jeanne fait sacrer un roi, repousse les Anglais, ravive la confiance d’un peuple tout entier. Comment ? Jacques Cassabois fait parler sa foi inébranlable, son courage à l’épreuve de toute douleur, son audace à une époque où les femmes n’avaient pas voix au chapitre, son génie de chef de guerre. Inspirée, sainte, visionnaire ? Jeanne était d’abord un être d’exception, traversant chaque instant avec toute son énergie et son amour de vivre.

Mon avis: Pour commencer, je vais parler du design extérieur et intérieur de l’ouvrage.  Stéphanie Hans a fait du très bon travail sur la couverture! Celle-ci attire l’œil avec ses couleurs pastels! C’est en partie grâce à elle que je voulais lire le roman!

Pour nous aider à mieux connaître Jeanne d’Arc, Jacques Cassabois nous a gratifiés d’une bibliographie assez complète à la fin du livre de trois cartes retraçant l’itinéraire de la Pucelle.

Maintenant je passe à mon avis sur le roman en lui même. Et pour tout dire, cela reste assez mitigé…
Le long de ma lecture, j’avais plus l’impression de lire un énorme résumé entrecoupé de très court dialogues! Pourtant, le début était prometteur! Mais dès que Jeanne part pour Orléans, l’aspect résumé prend le dessus. Tout se passe trop vite mais trop lentement! Les batailles se déroulent trop rapidement et avec beaucoup de confusion, il n’y a pas de transition d’un lieu à l’autre à part une courte phrase, ce qui embrouille parfois le lecteur, et l’auteur dédie beaucoup de pages aux passages les moins intéressants.

De plus, la multitude de personnages présents n’aide pas à la compréhension du récit. Certains apparaissent rapidement puis revienne dans un autre passage où on ne se souvient plus de qui il est.
Jeanne quand à elle, n’est pas très attachante le long du récit, car ses seules prises de paroles, étaient toujours en rapport avec Dieu et la religion. Mais ceci finit par devenir une force dans la dernière partie du roman, du moment où elle se fait capturer par les Anglais jusqu’à son horrible mort par les flammes. De là, je me suis vraiment attaché au personnage, trouvant enfin qu’elle avait une personnalité hors du commun!

Cette dernière partie est la meilleur du roman et rehausse son niveau! Je n’ai pas pus lâcher le roman et je me suis sentis vraiment ému par tout ce qu’elle subit. Sa foie en Dieu restera inébranlable jusqu’à la fin, même si il lui «ordonne», de se laisse faire tuer aux mains des Anglais.

Le roman prend donc toute sa force dans les moments dramatique et intime de la Pucelle.

Pour finir, j’ai vraiment était déçue par ce livre, qui est le premier que je lis de Jacques Cassabois, dont on m’a dit le plus grand bien. Mais les cent dernières pages ont remontaient ma note. Je suis passé d’un long résumé ennuyeux et sans vie à un récit émouvant. Cela faisait bien longtemps que je n’ai pas était aussi émue par un livre. Pour cela, je dis un grand bravo à l’auteur! Si le reste du roman s’était plus concentré sur Jeanne que sur l’aspect historique, il aurait put être un énorme coup de coeur!

Note: 6/10

Fils de l’ombre – tomes 1 et 2, de Juliet Marillier

Fils de l’ombre – tomes 1 et 2
De Juliet Marillier
Traduit de l’anglais par Hélène Bury
Paru chez l’Atalante

Ce livre, en deux tomes, appartient au cycle de Septenaigue comprenant cinq livres en VO à ce jour (le dernier doit paraître prochainement) et fait suite au roman Sœur des cygnes, lui aussi paru en deux tomes.
Tout d’abord, je tiens à clamer haut et fort que je trouve les couvertures de ces deux livres absolument somptueuses. Le dessin est d’une grande finesse, les personnages représentés sont beaux et les arrière-plans ont quelque chose de mystérieux. Bref, des couvertures qui invitent le lecteur potentiel à venir voir tout cela de plus près ! Bravo monsieur Carré !

Quatrième de couverture : « Ma mère connaissait tous les récits contés au coin du feu d’Erin. Assemblés autour de l’âtre, les villageois l’écoutaient en silence après une longue journée de travail et s’émerveillaient des tapisseries qu’elle tissait de ses mots. » Ainsi Liadan, fille cadette de Sorcha des cygnes, entame-t-elle son récit. Une génération a passé au domaine de Septenaigue. Elle a hérité de sa mère le talent de guérisseuse et le don de voir et d’entendre les esprits de la forêt. Il lui incombera d’affronter un destin douloureux pour préserver de la ruine sa famille, son domaine, son enfant à naître et peut-être aussi l’amour interdit qu’elle a découvert en chemin.

Je ne distinguerais pas les deux tomes dans cet avis, car ils sont indissociables et forment un tout. Il est vrai que le roman aurait été très épais s’il avait été publié en un seul tome, mais ce n’est en général pas ce qui m’arrête. Cela dit, tout le monde n’est peut-être pas de mon avis…
Par contre, on est tellement « dedans » que la fin un peu abrupte du premier tome prend par surprise et là, après avoir réprimé à grand-peine un petit hoquet de frustration, on se dit qu’il vaut mieux avoir le second sous la main pour enchaîner de suite ! Justement, c’était prévu au programme ! Une fois de plus, je ne suis pas l’objectivité même à ce sujet, car j’aurais pu continuer ainsi pendant encore des tomes et des tomes… D’autant que mon petit doigt me dit que dans le prochain roman du cycle, quelques années se seront à nouveau écoulées et nous passerons à autre chose même s’il est très probable que nous retrouvions une grande majorité des personnages de celui-ci…

Mon avis : même sans avoir lu Sœur des cygnes, on fait facilement connaissance avec les personnages. Une partie d’entre eux n’étaient d’ailleurs pas présents dans le premier roman, puisqu’une génération s’est écoulée depuis. Les descriptions sont simples et très efficaces et chacun semble à sa place, avec sa personnalité bien définie et un rôle particulier à jouer. On les imagine facilement et on s’y attache rapidement. Ces personnages sont très « humains » : bons ou méchants ou un peu des deux selon les moments, très réels en somme. On finit par respirer avec eux, souffrir avec Niam, bouillir avec Sean, trembler et penser avec Liadan. Seul l’homme illustré reste impénétrable, comme il se doit.
La petite carte au début permet également de bien se repérer, pour aborder l’histoire au mieux, c’est toujours sympa.
L’intrigue, quant à elle, se met en place tranquillement et on se laisse volontiers pénétrer par l’ambiance. Le texte coule tout seul. Il n’y a pas à dire, l’auteure a une plume agréable et maîtrise son sujet ! De plus, l’intrigue regroupe, à mon avis, tous les ingrédients d’un bon livre de fantasy historique : un passé mystérieux, omniprésent, mais dont personne ne veut parler, une prophétie ancienne, les mythes celtiques, de la magie, des héros, des trahisons, des secrets, des drames, des sentiments forts,…
Juliet Marillier mélange subtilement mystère et aventure, haine et amour, anciennes croyances et problèmes du quotidien. Le destin d’une famille se déroule au fil des pages, avec ses joies et ses peines, à la différence près que le peuple des fées laisse ici sa marque.
Je n’en dirai pas plus pour ne pas gâcher au lecteur le plaisir de découvrir par lui-même le domaine de Septenaigue, ses habitants, ses amis et ses ennemis.
Le dénouement est quant à lui agréable et ouvre énormément de perspectives pour la suite, ce qui est très sympathique quand on sait qu’il y a déjà trois autres livres parus –ou presque-.
Ce roman m’a délicieusement ramenée au temps où, adolescente, je dévorais les Dames du lac. Il est vrai que j’ai toujours eu un faible pour la culture celte et l’Irlande et j’étais donc convaincue dès le départ que ce roman me plairait. J’avoue ne pas avoir été déçue : je l’ai littéralement dévoré. J’ai tourné la dernière page avec regret (pour le plus grand bonheur de ma famille qui voyait là le signe de mon retour à une « vie normale »), un peu étourdie par cette grande aventure que je venais de vivre et franchement emballée. Il s’agit vraiment d’un cycle de haut niveau (sur mon échelle de valeurs personnelle), d’une lecture très agréable. Cela fait de nombreuses pages à lire et d’excellents moments en perspective. Je pense d’ailleurs lire Sœur des cygnes bientôt pour faire bonne mesure et je guetterai la sortie du tome 3, que j’espère prochaine !
Je remercie chaudement Livre@ddict et les éditions l’Atalante pour ce partenariat coup de cœur.
Ce billet peut également être consulté sur mon blog perso.

L’invasion silencieuse, de Gilles Morris

Synopsis :

Comme beaucoup d’enfants uniques donc solitaires, et profondément imaginatifs donc frustrés de leurs aspirations secrètes par la simple réalité quotidienne, Cédric s’est inventé un compagnon imaginaire plus présent, à ses yeux, que les camarades de son âge.

Mais ce personnage qu’il a baptisé Robbie est-il vraiment imaginaire ? Et s’il ne l’est pas, ou pas tout à fait, qui est-il ? Plus exactement, qu’est-il ? Et que faut-il craindre ou espérer de son existence virtuelle ?

C’est le problème qui se pose aux adultes penchés sur le « cas Cédric ». Le résoudront-ils ? Revivront-ils assez fort leur enfance pour décider s’il faut encourager, ou bien combattre, L’INVASION SILENCIEUSE ?

Tout d’abord je tiens à remercier du fond du coeur les éditions Rivière blanche, ainsi que Livraddict pour cette première expérience qui fut très enrichissante ! ^^

Le premier truc qui m’a sauté au yeux, dès les premières pages, c’est l’alternance entre un style très scientifique et intellectuel et des passages plus… intimistes on va dire, et je ne sais pas pourquoi mais j’avoue que ça m’a un peu mis un peu mal à l’aise, surtout que la transition de l’un à l’autre est assez brute parfois.

Les personnages sont très réalistes, ce qui rend l’insertion dans l’histoire d’autant plus rapide est passionante, d’autant que l’auteur nous encourage à prendre cette histoire pour la réalité lorsqu’il parle d’autres livres qui existent, qu’ils soient écrits de sa main ou non. J’avoue cependant avoir eu quelques accrocs avec Cédric lorsqu’il débat sur la science-fiction, ses propos m’ont paru trop mâture pour son âge.

Sans être encore incollable sur le sujet, j’ai déjà lu un bon nombre de livres de SF, mais j’ai particulièrement apprécié l’ambiance qui se dégage au sein de ce livre, peut être parceque le décor est celui que nous connaissons dans la vie de tous les jours avec ce petit plus surnaturéel.. C’est assez difficile à décrire, mais en tout cas ça m’a bien plu.

Le thème majeur du roman, à savoir les personnages imaginaires que s’invente les enfants est également très bien traité, la façon dont sa mère s’inquiète aussi, tout est parfaitement cohérent et les pages défilent vraiment vite tant on veut savoir si tout ceci est réel.

En fin de compte, le seul point noir c’est que le roman est beaucoup trop court, 150 pages à tout casser.  La fin ouverte m’a aussi un peu déçue. J’aurais voulu en savoir plus sur Robbie (clin d’oeil à Asimov ou coïncidence ?) et le phénomène qui semble toucher les autres enfants, c’était un arrêt assez brutal et sur le moment j’ai cru que le roman était pas fini, ou qu’il était découpé en deux parties…

Mais dans l’ensemble c’est une très bonne histoire et je vais me procurer dès que possible d’autres ouvrages de cet auteur ^^