L’Ombre de l’Assassin, Chroniques des Dieux T1, de James Clemens

Belle lecture, pour laquelle je remercie Livraddict et ses traditionnels partenariats ainsi que les éditions Bragelonne.
Ayant tout récemment découvert James Clemens et sa saga Les Bannis et les Proscrits ( si l’envie vous en dit mon billet sur Le Feu de la Sor’cière se trouve ici !) je dois dire que j’attendais avec beaucoup d’impatience son nouvel univers.
Tout d’abord, soyons clairs, nous sommes à nouveau face à de la Fantasy de très grande qualité avec un monde qui lui est propre, riche et original et des personnages attachants mais complexes.
Je craignais de me retrouver dans une  saga de la Sor’cière bis, il n’en est rien ! Myrillia est une contrée bien plus sombre et les temps évoqués sont beaucoup plus durs. Proche d’une ère moyenâgeuse, les hommes sont rudes mais braves et le verbe haut et fort. Je ne compte pas guerriers émasculés, les damoiselles violentées et autres barbaries ponctuées de jurons bien sentis. Ce qui me fait me demander : est-on toujours dans de la littérature jeunesse ?
De cette noirceur ressort une impression de quelque chose de plus profond, de plus intime que des aventures d’Elena.
J’ai retrouvé avec plaisir la façon qu’a Clemens de jouer avec les mots, nous invitant à redécouvrir notre langue avec sa touche fantasy (chapeau au traducteur ! ):
A nouveau, je n’ai eu aucun mal à me lier aux différents personnages de ce récit : leur ambiguïté ne les rendant que plus attirants. Notons encore le soin que Clemens consacre à ses personnages secondaires, ne se contentant jamais de simples faire-valoir.
La structure de ce premier tome a un goût de déjà vu mais peut-être est-ce la patte de l’auteur ? A savoir, la poursuite en parallèle de deux / trois intrigues autour de personnages phares, se dirigeant irrémédiablement vers un dénouement commun, ce qui ne m’a que moyennement convaincue.
Très emballée par les deux tiers de ce livre, une certaine lassitude a néanmoins fini par me gagner. Je m’explique, à force de refuser de faire dans le manichéen, Clemens m’a tout bonnement et simplement perdue ; certes, ma concentration n’était sûrement plus à son maximum mais quand tous les rôles ont commencé à être remis en question (principalement celui des Dieux) j’ai perdu la foi .
Une fin quelque peu décevante selon moi mais qui ne m’empêchera pas de lire la suite car malgré mes dénégations, Clemens a réussi à me fasciner à nouveau !

Le Pitch ( quatrième de couverture) :

Durant quatre mille ans, rien n’est venu troubler la paix des Neuf Contrées, bénies des dieux… mais les dieux meurent aussi.
Meeryn, déesse des Iles d’ Estivage, a été sauvagement assassinée. Le seul témoin, Tylar de Noche est un ancien Chevalier d’ ombre. Cette caste de combattants puissants et respectés a reçu la Grâce de se déplacer sans être vu et de s’esquiver dans les ténèbres. Mais frappé d’infirmité, Tylar est tombé en disgrâce.
Or, en mourant, la déesse lui a accordé une bénédiction: une marque qui a guéri son corps blessé mais que beaucoup voient comme la preuve qu’il est l’ assassin.
Pourchassé sans relâche, Tylar doit prouver son innocence et vaincre le véritable coupable…

La mise en bouche :

Dans les ténèbres…
Il glisse, telle une ombre qui cherche la lumière.
Impossible de prononcer son vrai nom en suivant la logique de la chair et du souffle. Ce n’est guère plus qu’un tremblement, une sombre vibration le long du plan qui s’étend sous la roche et la tempête. Il n’a pas d’apparence, pas de forme, pas de substance.
Naebryn.
C’ est son être, mais pas son nom. C’est une créature de la ténaebre, ce vaste néant.

L’instantané (p.193) :

Tylar pénétra dans une grotte d’une beauté incroyable.
L’espace était surmonté d’un dôme cintré assez grand pour contenir le Mont d’ Eté tout entier et décoré de plantes grimpantes, de vignes et de fleurs aux couleurs vives. La lumière émanait d’une unique lanterne à feu colossale, aussi large qu’un homme bras tendus. Elle flottait librement dans l’air, au centre de la salle, roulant et dérivant doucement au-dessus du paysage.
Elle éclairait des étangs et de chutes d’eau qui mettaient en valeur des chemins bordés de fleurs. Ces dernières ne ressemblaient en rien à celles qu’on trouvait sous le soleil. Plutôt que de pousser dans la terre, elles naissaient dans les ruisseaux et autres mares sculptées. Des fleurs de toutes les couleurs imaginables poussaient librement parmi les arbres et les buissons feuillus. Il en reconnut certaines: des fleurs de miel, des cœurs de jaspe, des pétales sauvages, des pissenlits de mer et des palmiers fantômes.

Fleur du désert de Waris Dirie et Cathleen Miller

Avant-propos
Je tiens tout d’abord à remercier LIVRADDICT et les éditions J’AI LU pour m’avoir permis de découvrir ce livre ainsi que son adaptation cinématograhique grâce au partenariat mis en place.


Résumé

Waris, excisée selon la tradition, n’a que treize ans lorsqu’elle décide de s’enfuir, de quitter ses parents, afin d’échapper à un mariage forcé. Après une dangereuse cavale dans le désert somalien, elle rejoint Mogadiscio, puis Londres où elle devient domestique. C’est alors qu’elle est remarquée par un photographe de mode et que va démarrer sa prodigieuse carrière de mannequin. Avec émotion et sincérité, Waris Dirie raconte les détails de son étonnante histoire, évoquant sans détour les difficultés rencontrées tout au long de cette aventure.

Mon avis
N’étant pas une habituée des témoignages, biographies et autres autobiographies, je me suis laissée embarquée dans l’univers de Waris sans attente précise. Je connaissais vaguement son visage mais sans plus… Pour le coup, cette lecture m’a totalement convaincue et il n’est donc pas improbable que je lise prochainement une autre autobiographie…
Ce qui m’a particulièrement plu ici, c’est le mélange des genres. En effet, je suis passée maintes fois du rire aux larmes et vice versa tout au long de ma lecture. Ce récit est vraiment truffé de situations coquasses pour la jeune somalienne – situations provenant principalement du choc des cultures. D’autre part, j’ai trouvé très touchant le fait de découvrir le mode de vie et les coutumes somaliennes (enfin pour moi en tout cas, c’était une découverte. Oui, je sais, là je passe pour une inculte mais bon j’assume!). J’ai été vraiment horrifiée par sa description de l’excision et je comprends à 100% son combat contre ce barbarisme prodigué aux femmes africaines. C’est donc en lisant ces pages que l’on se rend compte du confort dans lequel nous vivons en Occident.
J’ai également eu l’opportunité de visionner l’adaptation cinématographique. J’ai été un peu moins séduite pour la simple et bonne raison que le livre suit une trame assez linéaire alors que le film démarre directement par la vie de Waris à Londres tout en insérant des flash-backs de son enfance en Somalie.
En bref, le plus touchant dans cette histoire, c’est que l’on sait en la lisant qu’elle a été réellement vécue par quelqu’un. Ce livre donne une véritable leçon de vie et d’humilité qui nous oblige à relativiser nos petits tracas quotidiens ! Chapeau bas au courage et à la détermination de Waris !

Les dossiers Dresden, tome 1 de Jim Butcher

L’histoire : Tous les bons magiciens s’appellent Harry, et Harry Dresden est le meilleur. Techniquement, c’est même le seul dans sa  » catégorie  » : lorsque la police de Chicago est sur une affaire qui la dépasse, c’est vers lui qu’elle se tourne. Car notre monde regorge de choses étranges et magiques… et la plupart ne s’entendent pas très bien avec les humains. La magie, ça vous flingue un gars en moins de deux !

Ce livre a été lu dans le cadre d’une LC avec Mamzellebulle, Louisemiches, Taliesin, Phooka, Lexounet, Blueverbena, Galleane, Lou, Yumiko, Lyra Sullivan, Petit-Lips, Frankie, Rozetta, Lapetite06, Taylor et Penelope. Je m’excuse d’ailleurs platement pour mon retard.

Mon avis : «Tous les bons magiciens s’appellent Harry, et Harry Dresden est le meilleur.» C’est cette phrase d’accroche qui m’a fait craquer pour ce livre. Elle a comme qui dirait piqué ma curiosité. J’espérais trouver dans ce livre un ton parfois léger sans tomber dans la platitude, des personnages fouillés et une intrigue bien ficelée. Je les ai eu. Harry Blackstone Copperfield Dresden, personnage principal ainsi que narrateur fait très bien son boulot. Charmée j’’ai été et charmée je suis toujours par son ton détaché, son humour qui fait mouche ( chez moi en tout cas ^^) et sa personnalité contrastée. son histoire, son passé restent mystérieux mais l’auteur n’en fait pas tout un plat, ce qui permet de trouver différents «niveaux d’accroche»: l’intrigue principale mais aussi «l’intrigue secondaire» : Qui est réellement Harry Dresden et qu’a-t-il vécu par le passé? Si certaines questions que peut se poser le lecteur sont résolues, ce n’est pas le cas de toutes. Les personnages secondaires font eux aussi le charme de ce livre, et j’espère les retrouver dans la suite de cette série !

En résumé, ce fut pour moi une très belle découverte, accessible, rapide mais pleine de rebondissements et de surprises en tout genre.

Les Haut Conteurs, tome 1 : La Voix des Rois (Olivier PERU et Patrick MC SPARE)

Synopsis :
1190, Tewkesburry, royaume d’Angleterre. A treize ans, Roland ne rêve que de voyages, de chevalerie et d’aventures. Seulement ses parents ont besoin de lui pour tenir l’auberge familiale. Il ne connait le monde que par les gens de passage, et son meilleur ami, l’ennui, semble bien décidé à lui gâcher son existence.
La venue d’un Haut Conteur au village va tout changer. Le prestigieux chasseur d’histoires et d’énigmes enquête sur les mystères de la forêt de Dean et sur les goules qui s’y cachent. Il ne craint pas les croque-cadavres et s’enfonce seul dans les ténèbres, nuit après nuit… mais un matin, il ne revient pas.
L’histoire a-t-elle mangé celui aurait dû la raconter ? C’est ce que va tâcher de découvrir Roland… et peut-être deviendra-t-il lui-même Haut-Conteur ?

Avis :
Le premier contact avec un roman débute bien souvent par l’attrait de sa couverture. Un très bon point pour Les Haut Conteurs : Olivier PERU et Patrick MC SPARE nous régalent avec une couverture de grande qualité : un beau graphisme, de belles couleurs… Nous sommes dans l’ambiance et déjà enchantés avant de nous plonger dans une lecture qui va de rebondissements en rebondissements …

Tout commence « classiquement » Roland, un jeune garçon ordinaire, qui rêve d’aventure se retrouve parachuté, un peu malgré lui dans une enquête archéo-fantastico-historique qui nous réserve bien des surprises. Je n’ai pu m’empêcher de faire des analogies avec d’autres œuvres de la fantasy classique mais ce livre a su trouver un souffle, une originalité.
La densité de chaque personnage nous embarque, impossible de rester insensible .. Nous les aimons, les détestons, les soupçonnons… aucun, même le plus insignifiant, ne nous laissera de marbre. L’histoire s’enchaîne sans que nous puissions détacher les yeux des pages.
Certains passages m’ont fait trembler… et là où j’aurais pu décrocher (je n’aime pas avoir la peur au ventre, ni les ambiances glauques), je me suis surprise à bien accrocher… Certains mystères ont tant piqué ma curiosité  que j’y pensais même entre mes lectures !! Les auteurs ont su installer une ambiance fantastique, effrayante sans pour autant sombrer dans le roman noir. La bonne dose d’humour des auteurs y est sûrement pour quelque chose… Quelle bonne idée de se servir des surnoms pour montrer d’une part l’évolution du héros et d’autre part l’humour des Haut Conteurs !…

Il arrive que les romans jeunesses souffrent du manque de vocabulaires et d’un style parfois simpliste, ce n’est nullement le cas ici. Au contraire, on trouve ici un style fluide, enrichi de références historiques et littéraires. Une magnifique découverte que ce roman, une belle surprise … Il me tarde de retrouver nos héros pour élucider les questions restées en suspens dans le prochain tome.

S’il fallait trouver un point négatif à ce roman, je pencherais pour le fait qu’il s’agit là encore d’une histoire avec des vampires .. mais est ce réellement un point négatif ?

Je remercie Livraddict et les édition Scrineo Jeunesse de m’avoir fait confiance et de m’avoir fait découvrir ce merveilleux roman… Je précise qu’il existe un blog des Haut Conteurs que vous trouverez ici. Vous pourrez notamment y trouver dès le 14 octobre, le premier chapitre du second tome.

Chroniques des Dieux, tome 1 : L’ombre de l’assassin de James Clemens

L’histoire : « Durant quatre mille ans, rien n’est venu troubler la paix des Neuf Contrées, bénies des dieux… mais les dieux meurent aussi.
Meeryn, déesse des Îles d’Estivage, a été sauvagement assassinée. Le seul témoin, Tylar de Noche, est un ancien Chevalier d’ombre. Cette caste de combattants puissants et respectés a reçu la Grâce de se déplacer sans être vu et de s’esquiver dans les ténèbres. Mais frappé d’infirmité, Tylar est tombé en disgrâce.
Or, en mourant, la déesse lui a accordé une bénédiction : une marque qui a guéri son corps blessé mais que beaucoup voient comme la preuve qu’il est l’assassin.
Pourchassé sans relâche, Tylar doit prouver son innocence et vaincre le véritable coupable… »

Mon avis : Quand je l’ai ajouté à ma PAL, ce livre partait avec un gros handicap : le poids des espoirs. En effet, le seul nom de James Clemens sur la couverture est déjà en soi une promesse quand on a lu  (ou même simplement commencé) Les Bannis et les Proscrits. La lecture du résumé m’a mis l’eau à la bouche. En plus, ayant suivi l’annonce des parutions de Bragelonne, j’attendais sa sortie avec une impatience non dissimulée (demandez un peu à mon libraire préféré). Quand enfin j’ai pu le tenir entre mes petites mains tremblantes…  L’espoir, l’anticipation, l’attente, autant dire qu’il avait intérêt à tenir ses promesses et même à les dépasser…
Et bien oui !!!
L’Ombre de l’Assassin est tout simplement génialissime, époustouflant, splendide, 566 pages de pur plaisir… Je continue ?

Premier tome des Chroniques des Dieux, L’Ombre de l’Assassin, nous fait vivre le parcours de Tylar de Noche, ancien Chevalier d’ombre, à qui la Grâce accordée en tant que tel a été retirée lorsqu’il a été condamné et brisé pour le meurtre d’une famille (meurtre dont il n’a pas souvenir), sur la foi du témoignage de sa fiancée. Trahi par sa fiancée, brisé physiquement et moralement après des années d’esclavage, ombre de lui même mais coupé des ombres, il vit en marge de la société lorsqu’il assiste impuissant  au meurtre d’une Déesse, Meeryn, qui lui accorde la Grâce avec son dernier souffle, le marquant, ce qui le désigne ainsi à tous comme son assassin, le Déicide.

On assiste alors à la reconstruction de Tylar, physique autant que morale,… mais j’arrête là pour les spoilers et je laisse à tous le plaisir de la découverte.

Clemens nous ouvre ici les portes d’un monde nouveau, avec un panthéon de Dieux très humains (défauts compris), une mythologie complète et des personnages à la psychologie très fouillée et sans incohérence. Il pose, dans ce premier tome des Chroniques des Dieux,  les fondements d’une grande saga dont on attend la suite avec impatience.

Son écriture est très fluide et se lit très facilement, sans fatiguer. Ce style est au service d’une intrigue palpitante, sans aucun temps mort. Ce qui fait que l’on ne peut lâcher ce livre avant de l’avoir fini. Pourtant, en le soumettant à l’épreuve terrifiante de la relecture, il continue à nous faire rêver, à nous transporter aux fils des pages aux côtés de Tylar, et nous laisse même découvrir des trésors cachés qui avaient pu nous échapper lors d’une première lecture, hâtive il est vrai (la faute à l’impatience…).

Ce livre est à conseiller à tous, pour une lecture détente, entre deux bouquins sérieux (RAT, à bon entendeur, salut…), ou pour ceux qui voudraient découvrir la fantasy.  Et en plus, la couverture est de toute beauté, comme toujours avec Anne-Claire Payet. Plaisir des yeux avant, pendant … et après, il ne nous reste plus qu’à attendre la suite pour avoir une bonne excuse (si besoin est) de le relire.

Attention spoiler :

Ne serait-ce que pour tenter d’avoir un indice  : Tylar et Kathryn ou pas ?

Note : 10/10