Les éclaireurs, d’Antoine Bello

Merci aux éditions Folio de m’avoir permis de lire Les éclaireurs, d’Antoine Bello.

Quatrième de couverture :
C’est l’histoire de Sliv, agent spécial du CFR (Consortium de Falsification du Réel), qui veut comprendre pour quoi et pour qui il travaille. C’est l’histoire d’une organisation secrète internationale, qui tente d’influer sur l’histoire des hommes, et dont l’existence est brutalement remise en cause un certain 11 septembre 2001. C’est l’histoire de Youssef, tiraillé entre sa foi et son amitié ; de Maga, jeune femme moderne que son mariage précipite dans une famille d’intégristes ; de Lena, dont la rivalité professionnelle avec Sliv cache peut-être des sentiments d’une autre nature. C’est l’histoire d’une grande nation, les Etats-Unis, qui trahit ses valeurs quand le monde a le plus besoin d’elle. C’est, d’une certaine façon, l’histoire du siècle qui vient. Les éclaireurs est la suite des Falsificateurs mais peut se lire indépendamment.

Mon avis :
Sliv et ses collègues modifient la réalité, influencent la marche du monde pour une organisation secrète, le CFR, dont ils ne connaissent pas les objectifs.
Attention, la présence d’une organisation secrète de dimension internationale ne doit pas faire passer le livre pour ce qu’il n’est pas : un roman d’espionnage à la James Bond, plein de gadgets et d’armes à feu. Non, les protagonistes s’occupent d’intrigues géopolitiques, falsifient des rapports et créent des scénarii qu’ils s’appliquent à rendre vraisemblables.
Des tas de questions surviennent dans ce récit, qui s’avère être en définitive une sorte de parcours initiatique pour le héros, qui finira par être amené à se poser la seule véritable question : qu’est-ce que la réalité ?
J’ai été enchantée par ce roman dans lequel l’auteur nous abreuve de politique internationale sans nous ennuyer. Les personnages, dont la simplicité de caractère pourrait, au premier abord, sonner comme un défaut, sont en fait l’allégorie de schémas de pensée et d’interrogations résolument actuels.
Quant à la raison d’être du CFR, on nous montre avec brio qu’elle est la seule raisonnable, compte tenu de l’impossibilité du dépassement des clivages idéologiques et religieux. Un plaidoyer fort pour le respect de l’individu. Je tire mon chapeau.

Bilan :
une lecture enthousiasmante, à condition de ne pas prendre Les éclaireurs pour ce qu’il n’est pas: un roman d’action.

Le mauvais endroit au mauvais moment de Laurent Moisson

Résumé :

«  Pourquoi lui, pourquoi ce jour-là ?  Parce que c’est comme ça … Pas  d’autre explication.
Cette histoire va vous démontrer comment un homme sans relief ni éclat peut se trouver, bien malgré lui, au centre d’une intrigue d’une ampleur inouïe.
Nous savions, depuis Forest Gump et la Star Ac’, que les anti-héros pouvaient devenir des modèles enviés par toute une nation. Antoine Hyvenot nous prouve qu’ils savent, avec autant de mérite, en devenur l’ennemi public n° 1.
Finalement, inspirer la haine à des millions de personnes, est à la portée de n’importe qui ».

Avis

Ce résumé promettait une histoire originale et une lecture sympathique. Malheureusement le livre n’a pas répondu à mes attentes ce qui est dommage car l’idée de départ est très originale. Antoine Hyvenot, fils de millionnaire, qui a du mal à trouver sa place dans sa famille et dans la société, se retrouve, par un intéressant concours de circonstances, l’acteur principal d’une affaire policière qui prend rapidement une ampleur internationale.

J’ai tout d’abord eu beaucoup de mal à accrocher avec le style d’écriture. Ce qui m’a le plus dérangé est l’utilisation d’un « langage parlé ». L’histoire est relatée par Antoine lui-même, et, malgré sa manière plutôt humoristique de décrire sa situation, l’utilisation d’expressions essentiellement orales devient rapidement lassante.

J’ai ensuite trouvé dommage qu’Antoine, bien qu’étant le principal intéressé, ne soit qu’un simple spectateur de l’histoire, et ce, jusqu’au dénouement final. J’aurais aimé le voir agir activement pour se sortir de cette situation.

Par ailleurs, la résolution de l’affaire est assez décousue. On se perd facilement parmi tous les personnages, beaucoup de détails menant au dénouement ne sont pas évoqués.

On ressent néanmoins tout l’enthousiasme de l’auteur durant la lecture de ce livre et c’est justement cet enthousiasme mal maîtrisé qui rend l’histoire un peu décousue.

Je remercie Livr@ddict et les éditions Baudelaire pour m’avoir permis de découvrir ce livre et cet auteur.

L’Ombre de l’Assassin, Chroniques des Dieux T1, de James Clemens

Belle lecture, pour laquelle je remercie Livraddict et ses traditionnels partenariats ainsi que les éditions Bragelonne.
Ayant tout récemment découvert James Clemens et sa saga Les Bannis et les Proscrits ( si l’envie vous en dit mon billet sur Le Feu de la Sor’cière se trouve ici !) je dois dire que j’attendais avec beaucoup d’impatience son nouvel univers.
Tout d’abord, soyons clairs, nous sommes à nouveau face à de la Fantasy de très grande qualité avec un monde qui lui est propre, riche et original et des personnages attachants mais complexes.
Je craignais de me retrouver dans une  saga de la Sor’cière bis, il n’en est rien ! Myrillia est une contrée bien plus sombre et les temps évoqués sont beaucoup plus durs. Proche d’une ère moyenâgeuse, les hommes sont rudes mais braves et le verbe haut et fort. Je ne compte pas guerriers émasculés, les damoiselles violentées et autres barbaries ponctuées de jurons bien sentis. Ce qui me fait me demander : est-on toujours dans de la littérature jeunesse ?
De cette noirceur ressort une impression de quelque chose de plus profond, de plus intime que des aventures d’Elena.
J’ai retrouvé avec plaisir la façon qu’a Clemens de jouer avec les mots, nous invitant à redécouvrir notre langue avec sa touche fantasy (chapeau au traducteur ! ):
A nouveau, je n’ai eu aucun mal à me lier aux différents personnages de ce récit : leur ambiguïté ne les rendant que plus attirants. Notons encore le soin que Clemens consacre à ses personnages secondaires, ne se contentant jamais de simples faire-valoir.
La structure de ce premier tome a un goût de déjà vu mais peut-être est-ce la patte de l’auteur ? A savoir, la poursuite en parallèle de deux / trois intrigues autour de personnages phares, se dirigeant irrémédiablement vers un dénouement commun, ce qui ne m’a que moyennement convaincue.
Très emballée par les deux tiers de ce livre, une certaine lassitude a néanmoins fini par me gagner. Je m’explique, à force de refuser de faire dans le manichéen, Clemens m’a tout bonnement et simplement perdue ; certes, ma concentration n’était sûrement plus à son maximum mais quand tous les rôles ont commencé à être remis en question (principalement celui des Dieux) j’ai perdu la foi .
Une fin quelque peu décevante selon moi mais qui ne m’empêchera pas de lire la suite car malgré mes dénégations, Clemens a réussi à me fasciner à nouveau !

Le Pitch ( quatrième de couverture) :

Durant quatre mille ans, rien n’est venu troubler la paix des Neuf Contrées, bénies des dieux… mais les dieux meurent aussi.
Meeryn, déesse des Iles d’ Estivage, a été sauvagement assassinée. Le seul témoin, Tylar de Noche est un ancien Chevalier d’ ombre. Cette caste de combattants puissants et respectés a reçu la Grâce de se déplacer sans être vu et de s’esquiver dans les ténèbres. Mais frappé d’infirmité, Tylar est tombé en disgrâce.
Or, en mourant, la déesse lui a accordé une bénédiction: une marque qui a guéri son corps blessé mais que beaucoup voient comme la preuve qu’il est l’ assassin.
Pourchassé sans relâche, Tylar doit prouver son innocence et vaincre le véritable coupable…

La mise en bouche :

Dans les ténèbres…
Il glisse, telle une ombre qui cherche la lumière.
Impossible de prononcer son vrai nom en suivant la logique de la chair et du souffle. Ce n’est guère plus qu’un tremblement, une sombre vibration le long du plan qui s’étend sous la roche et la tempête. Il n’a pas d’apparence, pas de forme, pas de substance.
Naebryn.
C’ est son être, mais pas son nom. C’est une créature de la ténaebre, ce vaste néant.

L’instantané (p.193) :

Tylar pénétra dans une grotte d’une beauté incroyable.
L’espace était surmonté d’un dôme cintré assez grand pour contenir le Mont d’ Eté tout entier et décoré de plantes grimpantes, de vignes et de fleurs aux couleurs vives. La lumière émanait d’une unique lanterne à feu colossale, aussi large qu’un homme bras tendus. Elle flottait librement dans l’air, au centre de la salle, roulant et dérivant doucement au-dessus du paysage.
Elle éclairait des étangs et de chutes d’eau qui mettaient en valeur des chemins bordés de fleurs. Ces dernières ne ressemblaient en rien à celles qu’on trouvait sous le soleil. Plutôt que de pousser dans la terre, elles naissaient dans les ruisseaux et autres mares sculptées. Des fleurs de toutes les couleurs imaginables poussaient librement parmi les arbres et les buissons feuillus. Il en reconnut certaines: des fleurs de miel, des cœurs de jaspe, des pétales sauvages, des pissenlits de mer et des palmiers fantômes.

Fleur du désert de Waris Dirie et Cathleen Miller

Avant-propos
Je tiens tout d’abord à remercier LIVRADDICT et les éditions J’AI LU pour m’avoir permis de découvrir ce livre ainsi que son adaptation cinématograhique grâce au partenariat mis en place.


Résumé

Waris, excisée selon la tradition, n’a que treize ans lorsqu’elle décide de s’enfuir, de quitter ses parents, afin d’échapper à un mariage forcé. Après une dangereuse cavale dans le désert somalien, elle rejoint Mogadiscio, puis Londres où elle devient domestique. C’est alors qu’elle est remarquée par un photographe de mode et que va démarrer sa prodigieuse carrière de mannequin. Avec émotion et sincérité, Waris Dirie raconte les détails de son étonnante histoire, évoquant sans détour les difficultés rencontrées tout au long de cette aventure.

Mon avis
N’étant pas une habituée des témoignages, biographies et autres autobiographies, je me suis laissée embarquée dans l’univers de Waris sans attente précise. Je connaissais vaguement son visage mais sans plus… Pour le coup, cette lecture m’a totalement convaincue et il n’est donc pas improbable que je lise prochainement une autre autobiographie…
Ce qui m’a particulièrement plu ici, c’est le mélange des genres. En effet, je suis passée maintes fois du rire aux larmes et vice versa tout au long de ma lecture. Ce récit est vraiment truffé de situations coquasses pour la jeune somalienne – situations provenant principalement du choc des cultures. D’autre part, j’ai trouvé très touchant le fait de découvrir le mode de vie et les coutumes somaliennes (enfin pour moi en tout cas, c’était une découverte. Oui, je sais, là je passe pour une inculte mais bon j’assume!). J’ai été vraiment horrifiée par sa description de l’excision et je comprends à 100% son combat contre ce barbarisme prodigué aux femmes africaines. C’est donc en lisant ces pages que l’on se rend compte du confort dans lequel nous vivons en Occident.
J’ai également eu l’opportunité de visionner l’adaptation cinématographique. J’ai été un peu moins séduite pour la simple et bonne raison que le livre suit une trame assez linéaire alors que le film démarre directement par la vie de Waris à Londres tout en insérant des flash-backs de son enfance en Somalie.
En bref, le plus touchant dans cette histoire, c’est que l’on sait en la lisant qu’elle a été réellement vécue par quelqu’un. Ce livre donne une véritable leçon de vie et d’humilité qui nous oblige à relativiser nos petits tracas quotidiens ! Chapeau bas au courage et à la détermination de Waris !

Les dossiers Dresden, tome 1 de Jim Butcher

L’histoire : Tous les bons magiciens s’appellent Harry, et Harry Dresden est le meilleur. Techniquement, c’est même le seul dans sa  » catégorie  » : lorsque la police de Chicago est sur une affaire qui la dépasse, c’est vers lui qu’elle se tourne. Car notre monde regorge de choses étranges et magiques… et la plupart ne s’entendent pas très bien avec les humains. La magie, ça vous flingue un gars en moins de deux !

Ce livre a été lu dans le cadre d’une LC avec Mamzellebulle, Louisemiches, Taliesin, Phooka, Lexounet, Blueverbena, Galleane, Lou, Yumiko, Lyra Sullivan, Petit-Lips, Frankie, Rozetta, Lapetite06, Taylor et Penelope. Je m’excuse d’ailleurs platement pour mon retard.

Mon avis : «Tous les bons magiciens s’appellent Harry, et Harry Dresden est le meilleur.» C’est cette phrase d’accroche qui m’a fait craquer pour ce livre. Elle a comme qui dirait piqué ma curiosité. J’espérais trouver dans ce livre un ton parfois léger sans tomber dans la platitude, des personnages fouillés et une intrigue bien ficelée. Je les ai eu. Harry Blackstone Copperfield Dresden, personnage principal ainsi que narrateur fait très bien son boulot. Charmée j’’ai été et charmée je suis toujours par son ton détaché, son humour qui fait mouche ( chez moi en tout cas ^^) et sa personnalité contrastée. son histoire, son passé restent mystérieux mais l’auteur n’en fait pas tout un plat, ce qui permet de trouver différents «niveaux d’accroche»: l’intrigue principale mais aussi «l’intrigue secondaire» : Qui est réellement Harry Dresden et qu’a-t-il vécu par le passé? Si certaines questions que peut se poser le lecteur sont résolues, ce n’est pas le cas de toutes. Les personnages secondaires font eux aussi le charme de ce livre, et j’espère les retrouver dans la suite de cette série !

En résumé, ce fut pour moi une très belle découverte, accessible, rapide mais pleine de rebondissements et de surprises en tout genre.