Edimbourg, 1874 : le jour le plus froid du monde. Lorsque Jack naît, son cœur gelé se brise immédiatement. La sage-femme le remplace par une horloge et le sauve.
Depuis lors, il doit prendre soin d’en remonter chaque matin le mécanisme. Mais gare aux passions ! Le regard de braise d’une petite chanteuse andalouse va mettre le cœur de Jack à rude épreuve…
Avis :
J’ai sentie tout de suite que ce roman aborde le sujet de la différence et du rejet avec son lot de personnages « imparfaits » mais qui savent meiux que quiconque parler d’amour.
L’histoire et les personnages sont attachants. Little Jack reçoit de l’amour, de la douceur mais il n’est pas épargné par la dureté de la vie. L’espoir et la tristesse se chevauchent parfaitement et rythment cette histoire que l’on aurait adoré lire pendant notre enfance. Mathias Malzieu nous prouve son incroyable talent à travers toutes les images irréelles, fantastiques et enfantines.
Ce livre m’a permis de m’apercevoir que les contes sont loin d’avoir dit leur dernier mot.
Dans la Barcelone de l’après-guerre civile, » ville des prodiges » marquée par la défaite, la vie difficile, les haines qui rôdent toujours. Par un matin brumeux de 1945, un homme emmène son petit garçon – Daniel Sempere, le narrateur – dans un lieu mystérieux du quartier gothique : le Cimetière des Livres Oubliés. L’enfant, qui rêve toujours de sa mère morte, est ainsi convié par son père, modeste boutiquier de livres d’occasion, à un étrange rituel qui se transmet de génération en génération : il doit y » adopter » un volume parmi des centaines de milliers. Là, il rencontre le livre qui va changer le cours de sa vie, le marquer à jamais et l’entraîner dans un labyrinthe d’aventures et de secrets » enterrés dans l’âme de la ville » : L’Ombre du vent. Avec ce tableau historique, roman d’apprentissage évoquant les émois de l’adolescence, récit fantastique dans la pure tradition du Fantôme de l’Opéra ou du Maître et Marguerite, énigme où les mystères s’emboîtent comme des poupées russes, Carlos Ruiz Zafon mêle inextricablement la littérature et la vie.
Avis :
La première raison pour laquelle j’ai décidé de me plonger dans les pages de ce livre est avant tout les nombreuses éloges que j’ai pu découvrir. Normalement les critiques positives ne me poussent pas forcément à lire un livre. Cette fois-ci je me suis laissé porter par les commentaires.
Alors tout d’abord, il y a une chose essentielle qui m’a marqué c’est le fabuleux style de l’auteur. Il trouve les mots justes à chaque fois ce qui rend trés agréable la lecture.
L’histoire, de prime abord, m’a vite transporté dans la magnifique ville de Barcelone et bien sur dans les vies respectives et parallèles de Daniel Sempere et Julian Carax. J’ai beaucoup apprécié ce roman qui tourne assez vite en intrigue policière. Cependant j’ai trouvé l’histoire quelque peu mal rythmée, fautes de trop nombreux bons dans le passé. En effet, j’ai aussi bien dévoré des dizaines de pages sans m’en rendre compte pour ensuite avoir l’impression que ‘histoire n’vancait pas d’un iota.
Bref je garde un avis trés partagé, mélangé entre passion pour le fond de l’histoire et ennuie pour la « non avancée de l’intrigue ».
Cormac McCarthy signe une œuvre bouleversante, (c’est la première fois de ma vie que je pleure presque à la fin d’un bouquin) sèche, aride, grisâtre, dépressive, où les entités survivantes ne sont que des lambeaux de la civilisation humaine. Solitude, errance, survie (et sur ce thème Cormac explore des techniques de survie poussées, simples mais efficaces , réflexes ataviques d’une adaptation forcée à une condition extrême) et enfoui très profondément il y a l’étincelle, la lumière: l’espoir. Le père inculque au fils des valeurs qui n’ont plus lieu d’être sous ce ciel ténébreux . La plupart des hommes ayant certainement choisit la facilité donc le cannibalisme (comme le sous entend le passage du bébé cuit à la broche quand 2 jours avant le père et son fils se dissimulaient aux yeux de trois personnes dont une femme enceinte..On peut supposer qu’ils se reproduisent uniquement pour manger…).
« On porte le feu papa?
Oui on porte le feu. »
Voilà le but du roman. Le but même de la survie est décrit comme une simple petite flamme en chacun de nous : l’espoir d’une vie meilleure, d’un retour à la normalité (normalité qui est non pas de survivre mais de vivre). Toute la forme est à l’extrême de ce qu’il inculque, de ce qu’il fait passer aux lecteurs. Oui le père aura plus d’une fois eu l’envie de mourir, de tuer son fils pour le soulager d’une existence suffocante, dangereuse et dépressive. Le fils porte réellement l’espoir en lui et quand son père perd peu à peu de son humanité afin de préserver sa vie mais surtout celle de son fils, le petit se tient tout prêt et rappel son paternel à l’ordre.
Le monde n’est pas si mal et tous les gens de cette terre ne sont pas aisément corruptibles comme on pourrait le supposer et cela même dans les pires conditions.
Tant que des valeurs, qu’une humanité continue de perdurer dans les cœurs, alors tout n’est pas fini. C’est une maigre ligne, une mince frontière et souvent le père est prêt de basculer. Le roman possède une véritable « âme » car il développe vraiment à l’excellence l’état d’esprit d’un survivant, d’un père, d’un homme. Le fils étant la nouvelle génération, l’espoir d’une nouvelle jeunesse qui aura acquis une éthique que le père avait du mal par moment à appliquer. Le fils sera ce nouvel homme, évolution du père. Logique de la reproduction.
On ne connaitra que très peu le passé du père et encore moins du fils. Pas de noms. Pas de passé.
Pas de noms comme si les perosnnages avaient oubliés leur appellation propre. Comme si les années avaient commencés à effacer les souvenirs. Pourtant, comme le dit le père, « On se souvient toujours de ce qu’il faut oublier et on oubli ce dont il faut se souvenir ». La femme, la verdure, l’éclat de la lumière, le feu, et la décision pour celle-ci d’en finir en sortant dans la nuit …voilà le peu de souvenirs.
Tout est gris et les paysages sont appauvris par une pluie de cendres venant recouvrir d’un linceul funèbre un nouvel enfer rendu presque organique par ses arbres qui tombent un à un dans de lourds grondements assourdissants et ces flammes qui surgissent de nulle part, ayant déjà tout carbonisés dans des temps immémoriaux…
Cormac McCarthy n’hésite pas à choquer en décrivant des passages très durs (notamment les le morts carbonisés quasiment rattachés au sol de gravier tout aussi fondu de la route, les deux s’assemblant dans une sorte de monstre à la The thing ou le bébé carbonisé sur une broche au-dessus d’un feu mais encore l’homme foudroyé encore en vie, cherchant à marcher et à continuer de vivre etc…).
la fin porte le feu. Inévitablement. Car tout n’est pas si noir que l’on croit de nos jours.
On reproche souvent la répétition du roman (niveau intrigue et style) alors que c’est voulut et que c’est très cohérent avec l’univers, l’ambiance et le sujet du livre. Cela augmente la forte impression de lassitude, de dépression, et le lecteur s’identifie plus facilement, rentre plus facilement dans les personnage et leurs sentiments, leurs questions existentielles et surtout leur état d’esprit. il y a par ailleurs des passage d’une rare violence et d’une intensité telle dans le style que j’en ai noté certaines qui valent le détour.
Le roman est court, efficace, sans chapitres (il n’y pas d’interruption, nous sommes avec le père et le fils sur la route, il n’y a pas de fin pas de pauses véritables = le père ne dort quasiment jamais donc il y a toujours un personnage éveillé et le fait de ne pas mettre de chapitre appuie ce sentiment d’épuisement, de ne jamais voir le bout du chemin etc…), avec des dialogues laconiques sans ponctuations ce qui soulignent grandement des paroles sortis d’être fatigués, lassés, déprimés, et ces mots sortent difficilement, comme s’ils avaient oubliés les longues phrases, le dialogue, les relations verbales avec autrui etc… tout dans le livre est entrain de glisser : l’humanité du père, innocence du petit, le monde, les souvenirs de celui-ci, etc… Le style du livre me parait logique et intelligent. Clairement le meilleur roman du genre actuellement avec I am legend. je parle des romans post-apo one man show (ou presque pour La Route).
Voici une musique composée par un fan, qui, je trouve, à bien su exploiter l’ambiance du roman dans sa composition (plus qu’une musique (ou moins diront certains) c’est surtout une recherche d’ambiance sonore (vers 4min ça prend une direction hypnotique, envoutante mais à la fois sans issue, sombre, abyssale….)
Quelques extraits que j’ai relevé (ou passages très courts):
» On se souvient toujours de ce qu’il faut oublier et on oublie ce dont il faut se souvenir ».
« Sur les routes là-bas les fugitifs s’écroulaient et tombaient et mouraient et la terre glauque sous son linceul suivait tant bien que mal son chemin de l’autre côté du soleil et s’en retournait aussi vierge de toute trace et tout aussi ignorée que la trajectoire de n’importe quelle planète soeur innommée dans le noir immémmorial. »
« Peut-être que dans la destruction du monde il serait enfin possible de voir comment il était fait. Les océans, les montagnes. L’accablant contre-spectacle des choses entrain de cesser d’être. L’absolue désolation , hydropique et froidement temporelle. Le silence. »
« Et peut-être qu’au-delà de ces vagues en deuil il y avait un autre homme qui marchait avec un autre enfant sur les sables gris et morts. Peut-être endormis séparés d’eux par à peine une mer sur une autre plage parmi les cendres amères du monde ou peut-être debout dans leurs guenilles oubliés du même indifférent soleil. »
» Il les regardait pendant qu’ils éventraient à coups de pic et de pioche le sol rocailleux à flanc de colline et qu’ils ramenaient à la lumière du jour un énorme nœud de serpents au nombre peut-être d’une centaine. Agglutinés là pour partager une chaleur commune. Les tubes mats de leurs corps commençant à bouger paresseusement dans la dure et froide lumière du jour. Comme les intestins d’une énorme bête exposés à la lumière du jour. Les hommes les aspergeaient d’essence et les brûlaient vifs, n’ayant pas de remède pour le mal mais seulement pour l’image du mal tel qu’ils se le représentaient. »
Lors d’un voyage en Suisse, Nicholas fait la rencontre inattendue d’un couple qui fait ressurgir en lui les souvenirs du meurtre de la femme de sa vie. Il découvre que ceux-ci sont en possession de l’unique objet volé ce jour là : une tour Eiffel en améthyste.
C’est l’élément déclencheur qui va plonger Nicholas dans un voyage au cœur de l’enfer et des conspirations. Secrets, mensonges, découvertes, horreurs, autant de mots pour qualifier l’univers dans lequel il va être immergé.
Au premier coup d’œil la couverture attire le regard. Une fois la première page tournée, le prologue donne le ton et fait planer sur l’ensemble du récit une sensation de malaise.
Quant au synopsis : il dit juste ce qu’il faut, c’est-à-dire ce qui correspond aux premières pages. J’ai apprécié cette mise en route rapide du livre, tout s’enchaine très vite, les chapitres sont courts et c’est très agréable. Par ailleurs le livre est très bien construit, malgré les flash back et souvenirs qui s’intercalent avec le présent le lecteur n’est pas perdu un instant.
Les personnages sont étudiés, mystérieux, à l’image de l’ensemble du livre finalement. Chacun a un rôle bien précis et déterminant pour la crédibilité du récit. Pas à pas le lecteur est entraîné comme l’est Nicholas de Londres à Athènes en passant par Venise, New York… Il va avoir malgré lui un rôle crucial et partir à la découverte des secrets horribles de l’histoire.
Le thème abordé est particulièrement difficile. L’auteur arrive à nous plonger dans l’horreur des expériences nazies sans en faire toutefois un étalage du début à la fin.
Certains passages sont très durs, poignants, notamment ceux qui dépeignent avec une précision déconcertante et particulièrement difficile les horreurs nazies. On ne peut que s’interroger et réfléchir un temps soit peu sur cette page de l’histoire.
D’autres passages sont moins explicites, mais l’ambiance tout au long du roman reste pesante. L’atmosphère est angoissante, intrigante. A chaque chapitre les choses changent, et finalement la fin est redoutée.
Pour ma part ce roman est une agréable découverte, source de réflexion et de questionnements, où le lecteur est amené à se poser des questions, comme le fait Nicholas tout au long de son périple pour découvrir la vérité.
Je remercie Livr@ddict ainsi que les Editions Le Cherche Midi pour ce partenariat qui m’a fait plonger dans ce thriller totalement inconnu et m’a permis de découvrir un auteur particulièrement intéressant.
Un personnage principal superbement construit et riche : bedonnant, barbe hirsute, grand, cheveux longs, dépressif, grand fumeur, alcoolique, syndrome du dédoublement de personnalité (lié à sa solitude et à ses envies paradoxales de vivre/mourir par exemple et dans ces cas là c’est comme une seconde voix en lui qui tente de prendre le dessus et ça rend le perosnnage vraiment intéressant), cynique, touchant, c’est le dernier homme sur Terre. Passant sa vie à bricoler sa maison, à faire les mêmes choses chaque jour : tuer des vampires (ceux qui dorment le jour), boire, fumer, jeter les corps dans la fausse…
Un quotidien déprimant. Il a vu mourir sa fille, sa femme et chaque jour il vit avec ses souvenirs. La nuit i lest harcelé par les Vampires. Les femmes lui tendent même leurs derrières et leurs seins pour l’attirer dehors mais lui résiste à cette envie qui lui brule le bas du ventre. il se venge sur le whisky. Malgré tout il continue à vivre mais ne sait même plus pourquoi. De lui on ne saura que peu de choses : il a fait la guerre du Panama et c’est là qu’une chauve-souris l’aurait mordue, l’immunisant ainsi contre la bacille.
Plus tard, il reprendra espoir et fera la rencontre d’un chien misérable auquel il s’attachera grandement, comme une obsession: celle d’avoir enfin trouvé un être vivant non-contaminé. Un survivant comme lui. Dans leur solitude respective ils se rapprochent. Un des meileurs passages très touchant et très triste du roman.
Le ton du roman est résolument sombre et cynique. Il n’y a pas d’espoir. Les hommes ont encore fait les cons et le monde en paye le prix.
Ave la rencontre de ruth, on reprend espoir en même temps que Robert Neville mais on doute comme lui. Y aurait-il une chance pour que tout redémarre? Eh bien non. Ruth l’a trahit. C’est une des leurs. La nouvelle espèce. L’homme n’est plus. Le vampire était pour nous une légende, un mythe. Nous deviendrons pareil pour eux. Robert Neville est une légende.
Magnifique et court roman que je compara aisément avec la route tant le ton peut parfois se ressembler. Quand on voit ce qu’en a fait Hollywood avec un beau black musclé qui fait son sport, qui dit à son chien de manger ses légumes, des lions horribles en cgi, une viper rouge, une chasse à la biche à 150km/h et un sniper, aseptisation en veux-tu en voilà….J’en pleures encore. même l’esprit du roman, son message et sa fin ont été modifiés. Ça fait bien trop. « The last man on earth » c’est déjà plus dans l’esprit du bouquin.
L’auteur du roman explore parfaitement la mentalité humaine et ses contradictions en des temps maussades. La solitude, la survie qui finit par devenir mécanique, l’humanité qui peut à peut commence à s’effacer dans l’esprit mais aussi dans les actes, les émotions…
Le roman dispose même de sa propre bande originale (Souvent, Neville écoute du Mozart, Beethoven, « Verklärte nacht » de Arnold Schönberg, « The year of the Plague » de Roger Leie, etc…)
Ça aurait déjà donné un autre ton aux films s’ils avaient utilisés les musiques citées dans le roman.
Passages:
» Il fit le tour de la maison dans la grisaille de l’après-midi, une cigarette au coin des lèvres, trainant derrière lui un mince cordon de fumée. »
» Il jeta le marteau sur le canapé du séjour,alluma une autre cigarette et but le premier verre de la journée. Plus tard, il se résolut à gagner la cuisine et à broyer les ordures qui s’amoncelaient dans l’évier depuis cinq jours. Pour bien faire, il aurai également dû brûler les assiettes en carton, épousseter les meubles, décrasser l’évier, la baignoire et les toilettes, changer les draps du lit, mais il n’en eut pas le courage. Parce qu’il était un homme, qu’il était seul et que rien de tout ça n’avait d’importance pour lui. »
» Tous ces livres, songea t-il en secouant la tête. Ces résidus de l’intellect planétaire, raclures de cerveaux frivoles, pot-pourri d’artefacts incapables de sauver l’homme de l’anéantissement… »
» A l’idée de mener la même existence pendant encore quarante ans, il fut saisi d’effroi. Malgré cela, il avait tenu bon. A vrai dire, il ne prenait pas grand soin de son corps. Il mangeait, buvait, dormait, faisait tout en dépit du bon sens. A ce régime-là, sa santé ne tarderait pas à décliner. »