Quand l’amour s’invite à Noël de Tara Taylor Quinn

Titre : Quand l’amour s’invite à noël
Auteur : Tara Taylor Quinn

Suite à des événements dramatiques, Marybeth (12 ans) et James (13 ans) correspondent afin de s’entraider mutuellement et essayer d’avancer.
Ils vont s’écrire chaque semaine se racontant tout et rien, de la chose la plus insignifiante à un sujet beaucoup plus personnel voire intime et demandant conseil pour de grandes décisions et cela pendant 15 ans.

Au fil des années des sentiments vont naître même si James n’est qu’un amour sur papier. Marybeth sera troublée lorsque Craig Mckellips, le seul client ayant réservé pour noël, arrive à l’Orangeraie. Elle va être attirée par lui comme elle ne l’a jamais été auparavant avec n’importe quel homme.
James ou Craig qui choisir ? Sachant qu’elle n’a jamais rencontré James malgré ses propositions que celui-ci a toujours déclinées. Et Craig qui lui est inaccessible puisqu’il est déjà marié.

Je dois dire que ce fut une chouette lecture ! Dès le début on devine un peu ce qui va se passer à la fin mais néanmoins on en reste pas moins surpris suite aux révélations faites par Craig à Marybeth. Car effectivement il y a des choses que je n’avais pas vues venir et d’un sens tant mieux cela donne du « dynamisme » à l’histoire.
On s’imagine suite au thème du livre qui est la période de noël que tout va être rose bercé entre la magie de noël et de la romance mais en lisant on remarque que l’histoire est bien plus profonde que ça car nos protagonistes sont meurtris par les événements du passé et dont ils gardent encore des traces inconsciemment.

J’ai apprécié découvrir les personnages par l’intermédiaire des lettres qu’ils s’envoyaient. C’est une manière que je n’ai pas l’habitude de lire et je trouve que cela donne un certain charme à la lecture. Autre point positif c’est que l’histoire est vraiment touchante, principalement lorsque Marybeth raconte comment sa mère est morte. J’ai failli verser ma petite larmichette pour dire.

En bref, ce livre est basé sur noël mais pas que … Il n’est pas forcément destiné à être lu qu’en cette période. Que pour moi ce n’est pas un coup de coeur mais ça reste quand même une bonne lecture que je vous recommande, encourage à découvrir.

Orgueil et préjugés de Jane Austen

Résumé :

Orgueil et préjugés est le plus connu des six romans achevés de Jane Austen. Son histoire, sa question, est en apparence celle d’un mariage : l’héroïne, la vive et ironique Elizabeth Bennett qui n’est pas riche, aimera-t-elle le héros, le riche et orgueilleux Darcy ? Si oui, en sera-t-elle aimée ? Si oui encore, l’épousera-t-elle ? Mais il apparaît clairement qu’il n’y a en fait qu’un héros qui est l’héroïne, et que c’est par elle, en elle et pour elle que tout se passe.

Mon avis :

Au premier abord, l’histoire parait banale et donc sans importance. C’est vrai que, dans le fond, elle n’a rien d’exceptionnel. Toujours est-il qu’elle reste captivante. Jane Austen parvient parfaitement à mettre en balance la romance et le contexte historique. Elle met aussi en avant une critique de la société de l’époque qui, par certains côtés, est toujours d’actualité.

S’agissant des personnages, je me suis beaucoup attachée à Elizabeth et à Mr Darcy. Elizabeth, parce qu’elle a du caractère et que son comportement est cohérent. Je me suis identifiée à elle. Et Mr Darcy, parce que malgré son caractère orgueilleux et distant, tout le monde se retrouverait en lui dans son tiraillement entre sa réputation et son amour. C’est peut-être parfois assez difficile de s’y retrouver parmi tous les personnages du roman (il y en a une quinzaine). Mais ce n’est qu’une question d’adaptation. D’autant plus que la plupart des personnages n’apparaissent presque pas ou ont un rôle minime dans l’intrigue. De ce côté-là, j’ai simplement regretté le manque de développement de certaines relations.

L’écriture, quant à elle, est tout simplement sublime. Les dialogues et la narration, évidemment, font d’époque, ce qui nous permet de nous plonger véritablement dans l’histoire. Pour ceux qui n’ont pas l’habitude des écritures soutenues, cela risque d’être difficile. Mais, encore une fois, c’est une question d’adaptation.

En définitive, ce roman fut un coup de cœur pour moi (et le seul à l’heure actuelle). Avoir tout d’abord regardé le film, avec Keira Knightley, m’a aidé à bien me plonger dans l’intrigue. Pour les lecteurs réticents à l’idée de lire le roman, commencez peut-être par le film pour vous donner l’envie de continuer dans cet univers si addictif !

Les aventures d’Augie March de Saul Bellow

Saul Bellow, en toute sincérité, c’est un auteur dont je n’avais jamais entendu parler avant de me proposer pour ce partenariat. Mais après avoir consulté la liste de ses œuvres, j’étais tout de suite intriguée. J’ai eu la chance de recevoir ce livre en partenariat avec les éditions Folio, que je tiens à remercier chaudement encore une fois!

Je pensais méconnaître les romans d’apprentissage, à vrai dire. Et puis en me documentant un peu, je me rends compte que j’en ai lus quand même quelques-uns : de L’éducation sentimentale de Flaubert, à De grandes espérances de Dickens, en passant par Candide de Voltaire, sans oublier Le Rouge et le noir de Stendhal, Le père Goriot de Balzac, Bel- Ami, Une vie de Maupassant, et même Ne tirez pas sur l’ oiseau moqueur d’ Harper Lee Il faut dire que c’est un genre qui m’attire beaucoup. Quoi de plus passionnant que de suivre l’évolution d’un personnage depuis son enfance jusqu’à sa maturité ; le voir grandir, faire des rencontres, apprendre et évoluer, tel une vraie personne de chair et de sang, je vous le demande ?

C’est donc avec beaucoup de curiosité que je me suis plongée dans Les aventures d’Augie March, avec l’impatience de faire connaissance avec le personnage principal, et d’en apprendre davantage sur sa naissance, sur son enfance pour commencer. Mais très rapidement, je suis restée perplexe devant cette histoire. Le récit laisse une impression d’histoire impersonnelle, c’est inhabituel. On a le sentiment d’assister à un compte-rendu clinique, scientifique, peut-être se voulant exhaustif. C’est assez déstabilisant. Le texte contient énormément d’informations, tellement que les récits et les descriptions semblent viser le contenu encyclopédique – du moins en ce qui concerne l’entourage direct d’Augie March.

Si le texte de ce roman dégage un sentiment d’ étrangeté, je crois que cela vient du fait que, malgré le fait que le narrateur soit le personnage éponyme, et qu’il fasse lui-même le récit de sa vie, on ne trouve pas de récits de souvenirs tels qu’on y est habitués, c’est-à-dire étroitement liés à des émotions. Au lieu de s’attarder sur Augie, les anecdotes ont tendance à évoquer une myriade de personnages secondaires, et à entrer dans des détails sans fin. Tout cela est très perturbant pour le lecteur, qui, en ayant beau chercher ses repères habituels, ne parvient pas à les trouver.

On découvre les vicissitudes de l’existence d’Augie, on l’accompagne dans ses joies comme dans ses déconvenues. Le récit se déroule comme si quelqu’un vous racontait ce qu’il a vécu, l’étendue de ses péréginations, avec à peu près la même distance ; à la différence que les réflexions quasi – philosophiques sont nombreuses ; sur autrui, sur l’idée de vocation, sur l’amour, etc. Je me suis longtemps demandé dans quelle direction l’auteur nous emmenait, et puis le livre refermé je ne suis pas sûre d’avoir tout saisi à la conclusion non plus. Finalement c’est comme dans la vraie vie, les éléments sont pléthore mais à chacun de les interpréter et de leur trouver un sens.

On a suivi Augie pendant sa jeunesse, on l’a vu écarter certains choix de carrières, ou repousser des opportunités qui s’offraient à lui. Il ne défend pas une vocation en particulier, mais il agit en tous cas comme s’il désirait garder autant de voies libres que possible. Il apprécie le confort s’il lui est offert, mais il ne vend ni sa personne ni son temps pour satisfaire sa vanité.
En tant que jeune homme, il choisit de rester indépendant face à un couple qui proposait gîte et protection. En tant qu’homme en âge de se marier et de fonder une famille, le moins qu’on puisse dire est qu’il ne se laisse pas enchaîner par le premier joli minois qui passe ( ni par les jolies dots non plus, par ailleurs).

Il n’est pas question de regrets, même au sujet d’épisodes étranges impliquant un aigle et des serpents. Comme dans la réalité, la vie d’Augie ne semble pas répondre à une logique particulière. La succession d’évènements peut sembler aléatoire.

Ce roman reste pour moi assez opaque. On a suivi les errances professionnelles d’Augie, sa relation avec Théa puis avec Stella ; on a suivi aussi la relation de Simon et Charlotte, mais on ne saisit pas bien ce qui lie ces différents éléments entre eux. Ce roman ne comptera pas parmi mes préférés, mais j’ai apprécié ma lecture, et l’originalité de l’écriture m’a donné envie de lire d’autres livres de l’auteur, comme Herzog par exemple. Ce livre est unique et ne ressemble à aucun autre, ce qui à mon sens a le mérite d’être souligné.

L’amie prodigieuse d’Elena Ferrante

Une lutte perpétuelle pour tenter d’échapper à son milieu

C’est avec plaisir que l’on retrouve Elena suite à la sortie de son roman : elle est sur le point d’épouser Pietro, professeur d’université de la renommée famille Airota et de partir vivre à Florence tandis que Lila vivote et trime dans la boucherie de Soccavo près de Naples.

Bien qu’elles aient une personnalité et une vie complètement opposée, elles restent attirées l’une à l’autre comme des aimants, se déchirent et se retrouvent inlassablement. Leur relation alambiquée et de plus en plus toxique est entrecoupée de faits historiques auxquels tous leurs anciens camarades participent: la lutte des classes, le communisme, le fascisme, le féminisme, l’éducation, le déclin de Naples …

A travers leurs vies familiales et professionnelles, c’est tout un pan de l’histoire de l’Italie des années 70 qui nous est révélé.

Contrairement à ses prédécesseurs, ce roman prend donc un véritable tournant politique. Quant à la partie romanesque, truffée de rebondissements, une chose est sûre : vous ne serez pas au bout de vos surprises !

Kiss me Deadly de Nathy

Je dois dire que j’avais très envie de découvrir un roman de Nathy, depuis que j’avais entendu les retours élogieux sur son dernier roman. Pour ce livre, j’ai été sélectionnée par les éditions Lune écarlate pour le lire en partenariat, ce qui m’a ravie ! Merci encore mille fois !

Kiss me deadly dépeint l’univers crade, violent, décadent d’un groupe de vampires, les Ichoriens. Au tout début de l’histoire, on y suit Edern, qui est prince,  et qui retrouve son jeune frère Swann, qu’il n’a plus revu depuis très longtemps. Enfin, par jeune frère, j’entends simplement son benjamin, parce que le monsieur a un certain âge, quand même.

Swann, tout comme le Lestat d’Anne Rice, s’illustre par ses activités artistiques. Il présente à son frère un projet en ce sens, qui est de réunir en un même lieu différents talents. L’ambiance qui l’entoure est marquée par la cruauté, le sang, la drogue et  l’alcool (tout un programme).  Agé de dix mille ans, Swann ingère de l’acide ainsi qu’une mystérieuse boisson concoctée par ses soins et censée l’aider à « tenir le coup ». Même aux yeux des autres vampires, son comportement est surprenant de nihilisme et de détachement exacerbé. Il se livre à tous les excès, sans oublier d’ajouter  le sexe à la liste, bien entendu.

Rien ne semble le préoccuper en dehors des plaisirs immédiats. Le monde pourrait s’écrouler, qu’il ne tournerait même pas la tête. Un personnage très séduisant, dans son genre.
On assiste à la naissance du club de Swann, le Fun House. Swann  est un artiste touche-à-tout : il chante sur scène, peint des tableaux et réalise même des tatouages. Même en tenant compte de sa condition d’immortel, son comportement vis-à-vis de ses amants est particulièrement cruel : il se sert des autres comme s’ils étaient des objets, il n’a que faire de leur admiration ou de leur affection. Après avoir éconduit une jeune fille, il brisera le cœur et la destinée d’un jeune punk trop ébloui par sa beauté. Ceux qui tombent amoureux de lui peuvent réellement se brûler les ailes, comme s’ils s’étaient approchés beaucoup trop près d’une flamme.

Les thèmes évoqués ne se réduisent pas à ceux qui touchent les créatures de la nuit, ce sont des thèmes plus universels, humains finalement ; tels que la difficulté à aimer. Ceux qui aiment en sens unique se consument et se détruisent.

J’ai beaucoup apprécié la plongée dans l’univers de Swann, sa vie de perdition, sa désinvolture destructrice. Le récit nous ramène à une autre époque, celle des scènes punks, qui est tout à fait mon genre, d’ailleurs. La dernière partie du récit est particulièrement éclairante dans le sens où elle raconte la naissance de futures légendes, devenus atrocement sadiques suite à des souffrances amoureuses, à une trop grande jalousie ou à la perte d’un amant précieux. On découvre ici l’origine de la monstruosité.

Nathy ne fait aucune concession dans les portraits de ses personnages, elle les montre sans fard même lorsqu’ils sont méprisables, perdus dans la déchéance, d’un égoïsme total. Son univers me semble cousin de celui d’Anne Rice, tout en ayant ses propres spécificités. La lecture est très immersive, vraiment facile, fluide et ce malgré l’usage de tout un vocabulaire très bien maîtrisé. Je recommanderais ce livre sans hésiter, et en ce qui me concerne c’est avec grand plaisir que je découvrirais d’autres livres de cet auteur à l’avenir.