Adèle et les noces de la reine Margot de Silène Edgar

Adèle et les noces de la reine MargotPendant 285 pages, on va suivre Adèle qui va devoir lire un livre pendant les vacances de la Toussaint mais pour elle c’est une véritable torture! Mais la nuit elle rêve de ce livre qui se passe en 1572 et vit une véritable aventure à la cour…

J’ai beaucoup aimé l’histoire qu’a créé Silène Edgar qui m’a transporté, je me suis mise à lire sans pouvoir m’arrêter et quelques heures plus tard il était dévoré…

Sa plume est fluide et agréable, elle nous attire complètement dans son univers et j’ai beaucoup aimé ça!
Mais (oui, il y a un tout  petit mais), j’ai trouvé que nous sommes trop resté en surface, elle n’explore pas assez les complots, secrets et scandales qui peuvent se produire à la cour. J’aurais aimé que l’histoire soit plus sombre mais je ne peux pas la blâmer pour ça car c’est un livre jeunesse…

Les personnages sont bien développés mais je trouvais qu’Adèle était un peu immature pour son âge, ses réactions peuvent énerver. La relation entre Adèle et Samuel était un peu facile et irréel à mon goût. Les amis d’Adèle (dans le monde réel) étaient très présents et attachants, ils avaient tous des personnalités  différentes qui m’ont beaucoup plu! Sa famille était très touchante en particulier sa mère, Catherine qui a des difficultés à comprendre sa fille mais qui essaie à sa manière.

La fin m’a scotché, elle était très émouvante et j’avais les larmes aux yeux. C’est une très belle conclusion qui donne un magnifique morale pour les enfants qui liront se livre.

Pour conclure j’ai passé une agréable lecture qui m’a transporté malgré quelque petit défauts mais on peut largement passer au dessus!

Je remercie Livraddict, les éditions Castelmore pour leur confiance et je remercie aussi Silène Edgar tout d’abord pour avoir écrit ce livre^^ et d’avoir pris le temps de me le dédicacer! Merci à vous!!

Thérèse Raquin d’Emile Zola

Thérèse RaquinTitre : Thérèse Raquin
Auteur : Emile Zola
Editions : Le livre de poche
Collection : Le classique de poche
Pages : 319

Résumé :

Thérèse Raquin est la fille d’une Algérienne et d’un capitaine français, Degans, posté en Algérie. Thérèse a deux ans ; son père la confie à sa soeur, Madame Raquin, qui habite en métropole. Elle a un fils, Camille, de santé fragile. Thérèse partage l’enfance et l’adolescence de Camille. Lorsque Thérèse a 18 ans, Madame Raquin marie les deux cousins. Camille souhaite aller vivre à Paris et travailler dans une grande administration. Madame Raquin trouve une boutique et un appartement au passage du Pont Neuf. Les femmes y ouvrent une mercerie tandis que Camille trouve un emploi dans l’administration du chemin de fer d’Orléans. Pour Thérèse commencent trois années de vie monotone, ponctuées tous les jeudis soir par la visite des mêmes invités : le vieux Michaud, commissaire de police retraité et ami de Madame Raquin, son fils Olivier, également dans la police, sa femme Suzanne et Grivet, collègue de Camille : Ils prennent le thé en jouant aux dominos. Thérèse déteste ces soirées.

Mon avis :

J’avais déjà lu cette oeuvre il y a 8 ans mais je ne m’en rappelais absolument pas. Je pensais me rappeler d’une image mais je ne l’ai pas retrouvé dans cette relecture. Je pense que j’ai confondu avec une scène d’Une vie de Maupassant. Rien à voir! Je ne sais même pas comment j’ai pu mélanger les deux histoires. Le seul aspect commun est le fait qu’il y a un crime commis.

J’adore Zola, je l’aime beaucoup, c’est mon chouchou de la littérature classique, mais avec celui-là, j’ai eu du mal à accrocher. C’est le roman de cet auteur le plus dur émotionnellement que j’ai lu. J’étais mal à l’aise. J’aime toujours autant son écriture mais finalement il n’y a presque que de la violence. Zola a réussi à me faire ressentir le mal-être des personnages. Ils sont horribles, pour moi ils méritaient d’être mal. Ils sont hantés par le fantôme de Camille et on ressent bien cette oppression. Ils le voient partout, il est partout. Ils méritaient pire que ce qu’il leur arrive à la fin.

D’ailleurs, je souhaite exprimer mon mécontentement au sujet des notes faites par la maison d’édition : pourquoi, parce que c’est un classique, les commentateurs se sont-ils permis de spoiler quatre fois l’histoire dans leurs notes? C’est la forme et non le fond qui compte dans un classique mais cela gâche tout de même la lecture.

Je ne peux m’empêcher de faire un parallèle avec sa célèbre saga :
Ce que j’adore dans les Rougon-Macquart, c’est qu’il y a une histoire à côté, on suit les personnages d’un roman à un autre. Je m’attache. Mais ici, je ne me suis attachée à personne même à Madame Raquin, que j’aurais dû prendre en pitié, ne m’a pas tellement émue. Elle m’a, certes, un peu touchée à la mort de son fils et quand elle a su le crime mais pas non plus à en verser des larmes (pourtant je suis très émotive).

J’avais hâte de redécouvrir ce roman, j’ai été un peu déçue mais ce n’était pas non plus une plaie de le lire. Je préfère cet auteur dans les Rougon-Macquart.

1Q84 d’Haruki Murakami

1q84Avec 1Q84, Haruki Murakami signe une œuvre magistrale, dont le premier volume met en place les événements à venir.

Deux trajectoires, deux points de vue, deux mondes. D’un côté, Aomamé, coach sportif et tueuse professionnelle très organisée, vit au Japon en 1984. Un drôle de taxi, une mélodie familière, un étrange escalier, et elle bascule dans une autre réalité, ni tout à fait la même, ni tout à fait autre qu’elle décide d’appeler 1Q84. 1Q84 ressemble à s’y méprendre à 1984, à quelques détails près, s’y sont produits des événements dont elle n’a pas le souvenir, et qui finiront par faire bifurquer son chemin.

De l’autre côté, Tengo, professeur de mathématiques et romancier, routinier, voit sa vie basculer le jour où un éditeur de sa connaissance lui demande de retravailler le manuscrit de Fukaéri, dix-sept ans et auteur de la Chrysalide de l’air. Tengo sait qu’il se livre à une fraude, qu’il pénètre en territoire inconnu, pourtant, il doit le faire, il veut le faire.

Deux destins, deux chemins parallèles, et pourtant, du fait de ces petites déviations, les détails de la vie de l’un commencent à faire irruption dans l’existence de l’autre, éveillant chez le lecteur le rêve timide d’une rencontre.
Un rêve timide, c’est ce qu’est 1Q84, un rêve timide mais absolu, une révolution à peine sensible, mais une révolution tout de même.

Lire 1Q84 s’apparente à regarder le passage des nuages dans le ciel ou le cours d’un torrent. Notre œil ne perçoit que des altérations minimes, mais notre esprit, capable de se passer le film en accéléré, à bien compris que rien n’était plus comme avant.

Le second volume de 1Q84 est un tome de transition, qui apporte des réponses en même temps qu’il pose de nouvelles questions. On y voit apparaître pour la première fois le leader des Précurseurs, les Little People et une chrysalide de l’air, mais tout demeure bien mystérieux. Les trajectoires de Tengo et de Aomamé continuent de se rapprocher sans encore se rejoindre tout pendant que l’étau se resserre autour d’eux. Ils sont en danger.
Plus inquiétant, moins contemplatif que le volume précédent, celui-ci nous entraîne au cœur de l’histoire. 1Q84 est en marche, désormais, rien ne saurait l’arrêter.

Apogée de la trilogie 1Q84, le tome trois est le moment tant attendu où les destins de Tengo et d’Aomamé s’entrecroisent. Ce volume voit également le curseur avancer d’un cran sur l’échelle du suspense. le danger pressenti dans le tome précédent se précise, l’étau se resserre autour de protagonistes dans l’œil du cyclone. Et, dans l’œil du cyclone enfin, ils se trouvent déstabilisés. Finies, la monotonie de l’existence, la belle assurance, la confiance en soi. Dans le monde d’1Q84 où Tengo et Aomamé ont été entraînés, ils doivent faire face à leurs sentiments les plus profonds, ils doivent accepter d’être déstabilisés, pour que leurs routes puissent à nouveau se croiser.

Comme souvent avec Murakami, toutes les clés ne sont pas livrées, et c’est tant mieux. C’était pour moi une seconde lecture, et j’ai eu du monde de 1Q84 une interprétation différente de la première fois. Et pourtant, l’intrigue est résolue, le lecteur ne reste pas sur sa faim, il est simplement amené à accepter comme nécessaire une part d’incertitude et il est invité à combler les vides à sa guise.

1Q84 est un chef d’œuvre, un roman onirique, fantastique, juste, fin, cinématographique, passionnant, parfois haletant, et, pour le lecteur qui le souhaite, introspectif. Gros coup de cœur !

Le château : Les Ferrailleurs de Edward Carey

Le château
Résumé :

Au milieu d’un océan de détritus composé de tous les rebuts de Londres se dresse la demeure des Ferrayor. Le Château, assemblage hétéroclite d’objets trouvés et de bouts d’immeubles prélevés à la capitale, abrite cette étrange famille depuis des générations. Selon la tradition, chacun de ses membres, à la naissance, se voit attribuer un objet particulier, dont il devra prendre soin toute sa vie. Clod, notre jeune héros, a ainsi reçu une bonde universelle – et, pour son malheur, un don singulier : il est capable d’entendre parler les objets, qui ne cessent de répéter des noms mystérieux…
Tout commence le jour où la poignée de porte appartenant à Tante Rosamud disparaît ; les murmures des objets se font de plus en plus insistants ; dehors, une terrible tempête menace ; et voici qu’une jeune orpheline se présente à la porte du Château…

Mon avis :

On s’aventure dans un manoir poussiéreux, mystérieux, entouré d’objet dont chacun à son histoire. L’univers d’une maison ou l’ambiance est proche d’un vieux grenier dans une maison abandonnée, inhabité. Ce lieu, nous embarque dans un univers cocooning contrebalancé par une place sombre, lugubre qui se trouve à l’extérieur, la marée de détritus, qui nous engouffre, nous étouffe.

On suit les deux personnages principaux que tout sépare à premier vu, Clod, petit fils de la grande famille des Ferrayors qui dirige, exploite, ont le droit de vie ou de mort sur tous leur sujet. Lucy, une ferrailleur, une domestique de la nuit, fillette orpheline qui rêve de liberté. Ces personnages vont former un duo explosif, Lucy prouve a Clod, qu’il peut être sur de lui, aventurier, défier les règles du manoir, lui, qui auparavant était montré du doigt, renié de la famille, se révèle et grandit dans l’avancé du livre.

Une histoire de secret de famille, d’intrigue, un lieu et un concept insolite. Autour des deux protagonistes, s’articule une multitudes de personnage qui jouent un rôle important, tous a leur manière, ces acteurs ont une histoire, un mal être, des envies et des caractères différents qui font avancer l’histoire, chacun a sa place, pas un est en surplus. Les personnages sont attachants, on adore, on aime, on déteste, on méprise, on ne s’ennuie pas, le rythme est soutenu et nous tien en haleine jusqu’à une fin fantastique, dramatique et inattendue, un univers totalement assumé du début jusqu’à la dernière page.  Premier tome d’une trilogie qui s’annonce prometteuse!

Le dernier Baiser de James Crumley

Le dernier baiserLe dernier baiser (The Last Good Kiss) – James Crumley
1978

« Tu pourrais t’amener ici dimanche comme ça sur un coup de tête.
Disons que ta vie ne tient plus le choc.
Le dernier baiser qui a compté pour toi c’était il y a des années.
Tu marches dans ces rues tracées par des fous.
Tu passes devant des hôtels qui n’ont pas tenu le coup. Pas comme les bars, les rois du volant du coin se donnent bien du mal juste histoire d’accélérer leur vie… »

Richard Hugo.  in Gris dégradé à Philipsburg

« Quand j’ai finalement rattrapé Abraham Trahearne, il était en train de boire des bières avec un bouledogue alcoolique nommé Fireball Roberts dans une taverne mal en point juste à la sortie de Sonoma, en Californie du Nord ; en train de vider le cœur d’une superbe journée de printemps. Trahearne en était à près de trois semaines de foire et de balade, et avec ses fringues kaki toutes fripées, le grand homme ressemblait à un vieux soldat au bout d’une longue campagne qui essaierait de faire durer ses bières pour faire passer le goût de mort qu’il avait dans la bouche.»

Ce sont les premières phrases du polar écrit par James Crumley (1939-2008), membres des Ecrivains du Montana dont le poète Richard Hugo était le chef de file, et publié en 1978. Ce livre est le premier de la série ayant pour personnage principal C.W. Sughrue, détective privé et, à ses heures perdues, barman.

Cette lecture a été une agréable découverte : l’histoire, bien que peu évidente à aborder, ne tarde pas à nous happer, nous empêchant ainsi littéralement de quitter un seul instant Sughrue. Crumley arrive à créer une complicité entre ses personnages et le lecteur qui suit pas à pas les pérégrinations du détective au côté de l’écrivain alcoolique qu’est Trahearne à la recherche de Betty Sue Flowers. Cette complicité est sans aucun doute due à la syntaxe et au vocabulaire utilisés par le romancier qui se veut familier. De plus, James Crumley a su imprégner son histoire d’un rythme qui ne retombe pas tout au long du livre, relançant toujours l’histoire lorsque le lecteur ne s’y attend pas, même lorsque l’on pense, à tort, que la situation finale nous apparaît enfin.

L’enquête dont est chargée Sughrue, retrouver Thrahearne qui fait la tournée des bars d’Ouest en Est des Etats-Unis – ce qu’aucun détective n’a réussi avant lui – se complique lorsque Rosie, la gérante du bar où il retrouve enfin l’écrivain en train de se soûler avec un chien nommé Fireball, lui demande de se pencher sur la disparition de sa fille, Betty Sue Flowers, près de dix ans plus tôt. Le détective alcoolique, lui aussi, est d’abord peu intéressé par l’affaire, la jugeant trop vieille. Mais finalement, il débute son investigation, ensorcelé, comme d’autres avant lui, par la beauté de la jeune disparue.

Il s’ensuit comme un road trip de la Californie du Nord au Montana en passant par le Colorado à la recherche du passé de la jeune fille, lequel se dévoile phrase après phrase, rencontre après rencontre, au lecteur. Cette traversée de l’Amérique, bercée par l’alcool et les divers bars et tavernes que fréquentent Sughrue et Trahearne tout au long de leur recherche, se fait avec des personnages que Crumley n’a de cesse de rendre humains, et par là-même attachants. Ces anti-héros qui n’ont rien pour eux, tant sur le plan physique – leur corps étant marqué par les beuveries répétées dont ils sont les acteurs – que sur le plan moral – les deux protagonistes n’inspirant, de prime abord, aucune sympathie au lecteur. Néanmoins, tout au long de l’histoire, on ne peut que s’attacher à ces bras cassés, ces deux hommes que la vie a abîmés, et l’on arrive à la dernière ligne avec de l’amitié pour C.W. Sughrue.

C’est donc avec un pincement au coeur de devoir le laisser sur le bord de la route que l’on referme ce livre relatant l’une des enquêtes de C.W. Sughrue.