Comment devenir écrivain quand on vient de la grande plouquerie internationale de Caryl Férey

Carryl FéreyMerci à l’équipe Livraddict et à Points pour la découverte de cette autobiographie de Caryl Férey.

Présentation de l’éditeur :

Comment devenir écrivain quand on habite Montfort-sur-Meu et qu’on excelle exclusivement dans les batailles de crachats ? Depuis les après-midi avec mémé Marthe qui lui racontait des histoires, jusqu’à Gallimard, il y aura quelques marches à gravir, des déboires et des détours, il y aura les petits boulots, les voyages au bout du monde, le RMI, les potes, les éditeurs qui promettent et ne tiennent pas, et puis la bonne étoile. La bonne étoile d’un écrivain hors normes, doté d’une détermination et d’un humour à toute épreuve.

Mon avis :

Avec Comment devenir écrivain… Caryl Férey signe une drôle d’œuvre (et une œuvre drôle) qui renseigne le lecteur sur la manière dont l’auteur perçoit sa trajectoire. Il y a un mythe fondateur dans l’enfance, l’histoire de sa relation avec un frère aîné tyrannique et perpétuellement en colère, qui exprimait physiquement des émotions que son cadet met en scène dans ses livres. Il y a un parcours, celui d’une boule de flipper qui rebondit de bumper en bumper, trajectoire chaotique dont le point d’arrivée, le score maximal, n’est jamais perdu de vue. Ce n’était pas gagné, et pas vraiment bien parti non plus, mais l’humour, qui est plus acerbe que cynique, et l’obstination (il y en a vraiment qui ne doutent de rien) parviennent finalement en surmonter les obstacles.

J’ai particulièrement apprécié la première partie, relatant l’enfance du narrateur. Le ton, la syntaxe font vibrer un discours en apparence juvénile mais pas si naïf que cela, dans lequel le cadet se montre moins soumis à son aîné qu’il n’y paraît.

La seconde partie, qui raconte les années de galère du jeune écrivain, heureusement entourés de potes fidèles, est moins surprenante. Les boulots ingrats, le RMI, les coups fourrés de certains éditeurs, le travail sur commande, frustrant, sont autant d’anecdotes que l’on peut presque considérer comme banales. Restent le ton mordant,  l’humour cru et l’opiniâtreté du narrateur, qui font de cette suite de péripéties un récit tout à fait amusant.

Compte-rendu du Book Club de février sur « Au douzième coup de minuit » d’Eloisa James

Qu’avez-vous pensé de l’intrigue ?

L’intrigue a été appréciée dans l’ensemble, elle reprend certes les bases du conte de Cendrillon, mais l’adapte pour les « grandes » filles que nous sommes. L’auteur ne fait pas de son intrigue, une intrigue trop manichéenne ou niaise, elle y insert des motivations propres aux personnages ainsi que des sous-intrigues qui y ajoutent de la profondeur.

Vous attendiez-vous à ce type de romance ?

Oui, la plupart s’attendaient à ce type de romance, une romance historique sans grande surprise quant à la fin. Cependant, certaines ont trouvé le coup de foudre trop rapide vu le temps qu’est censée passer Kate au château (une à deux semaines). Les autres défauts mentionnés ont été que l’on s’attend à tout ce qu’il va se passer et que le romantisme n’était, pour certaines, pas assez présent. Les scènes de sexe notamment, ont été notées comme cassant le romantisme, par deux ou trois personnes. Lié à cela, il a été reproché la trop grande facilité à oublier les bons principes de l’époque face à la romance. Pour l’époque, rater un bal pour satisfaire un prince aurait été très très très déplacé. Enfin, le dilemme du prince a été apprécié à l’unanimité car il montre la difficulté pour l’époque, de choisir entre son cœur et son devoir, mais une personne a fait la remarque qu’il aurait été audacieux de la part de l’auteur que les amoureux ne puissent rester ensemble au final car il y a à un moment donné une vraie hésitation de la part du prince, mais il n’y a pas de suspense car on devine la fin d’avance.

Qu’avez-vous pensé de l’épilogue ?

La plupart des lectrices ont trouvé l’épilogue agréable mais sans grande surprise, il a été apprécié car il prolonge l’histoire après la fin du « conte » mais il est trop expéditif tout de même. Il donne un goût d’achèvement au conte mais on n’y apprend rien de nouveau, de transcendant ou autre.

Les détails anachroniques vous ont-ils dérangé ?

Il a été remarqué par certaines, des détails anachroniques dans ce roman censé se passer au temps de Napoléon. Ces détails sont tout de même assez flagrants comme : un boxer, des strass,… Beaucoup ont également noté la présence d’un préservatif ce qui a donné lieu à un grand débat sur l’origine des préservatifs mais qui s’est conclu par l’avis que les préservatifs existaient déjà bien à l’époque, et bien qu’anti-romantique et peu commun dans ce genre de romance, l’auteur a voulu faire passer comme un message subliminal. Le reste des détails anachroniques n’ont pas trop gêné car le contexte historique, bien qu’il soit mentionné une ou deux fois, est trop faiblement exploité pour que l’on situe cette réécriture à une époque précise tout au long de la lecture. De nombreuses lectrices ont d’ailleurs noté qu’elles n’avaient pas remarqué qu’il y avait une époque historique donnée. De plus, l’auteur précise dans le préface, qu’un conte est intemporel, et elle l’a donc écrit comme tel.

Quels personnages avez-vous préféré et détesté ? Pourquoi ?

Les personnages préférés des lectrices ont sans conteste été Kate, la marraine Mme Worthe, et contre tout attente, Berwick a dépassé le prince en popularité. Kate a été qualifiée de généreuse et d’héroïne « qui en « . Elle est loin des stéréotypes de princesses mais elle garde cependant une fragilité touchante. Mme Worthe, la marraine, a fait l’unanimité par son côté complètement folle et exubérant. Elle est authentique et une personne l’a même qualifiée de « coup de coeur de ce roman ». Quant à Berwick, c’est l’ami proche du prince, un peu en retrait il a cependant toujours de bonnes idées et c’est un peu l’homme de l’ombre qui aide tout le monde.
Le prince Gabriel, bien que très aimé par certaines pour le fait qu’il soit émouvant et sexy, en a énervé plus d’une par son arrogance. De même l’avis concernant Victoria, la soeur de Kate, la « méchante belle soeur » du conte, est aussi mitigé. Beaucoup l’ont trouvé très niaise et égoïste, une personne a même noté qu’elle sonnait faux dans ses actes, mais une majorité a quand même reconnu sa gentillesse et sa valeur à la fin du livre. Il a cependant été noté qu’il manquait de détails sur son caractère pour qu’on puisse bien l’appréhender.
Enfin, le personnage déteste a quant à lui fait l’unanimité, c’est sans grande surprise Mariana, la belle-mère ! Ce n’est cependant pas tant qu’on l’a détesté, mais plutôt qu’on a adoré la détester. En effet, elle est plus irresponsable que vraiment méchante et son histoire lui donne une profondeur assez intéressante.

Avez-vous trouvé l’histoire d’amour convaincante ?

La principale remarque faite à propos de l’histoire d’amour a été sa rapidité ! Les lectrices ont également trouvé qu’il manquait un peu d’alchimie entre les deux protagonistes, et que les quelques scènes de sexe entraînaient une perte de crédibilité des sentiments (certaines les ont cependant beaucoup apprécié et les ont trouvées « délicates et vraies »)
Mais le côté « fuis-moi, je te suis » a été très apprécié. De même il est ressorti de cette romance une question : jusqu’où peut-on pousser le devoir ?

Qu’avez-vous pensé du style de l’auteur et allez-vous continuer la saga ?

Le style est conforme à ce type de lecture, beaucoup n’en attendait pas tellement plus et n’ont donc pas été déçues. Le roman présente cependant quelques longueurs, et la présence de certains termes assez compliqués qui tranchaient avec le style assez simpliste de l’auteur pour le reste de l’histoire. Il a été noté que le désespoir de Gabriel était particulièrement bien exprimé.
Une majorité des lectrices vont continuer la saga (qui compte 5 tomes, tous des réécritures de contes), on note un refus de continuer sur quatorze réponses enregistrées.

COMPTE RENDU GENERAL :

Moyenne : 7,39/10
Ecart de notes : Les notes vont de 3 à 9 et une personne a abandonné le livre.

Le conte de Cendrillon est-il bien adapté ?

Pour beaucoup, ce livre a été perçu comme un échec de réécriture, les éléments du conte, bien que certains soient repris, ne servaient que peu l’histoire (notamment la pantoufle de verre), et le bal est arrivé trop tard dans le conte selon certaines. Cependant, il a été apprécié l’actualisation du conte et sa transposition sans magie.

Quels aspects vous ont plu ou agacé ?

Le dilemme du prince a été très apprécié et la fin également, mais le tout a été trop prévisible.
Le manque de contexte historique et les scènes de sexe ont été majoritairement non-appréciées. Les scènes de sexe notamment ont fait paraître Kate comme une sorte de prostituée, elles ont été perçues comme déplacées et inutiles, bien que certaines les aient appréciées. Le roman a été d’ailleurs long à démarrer.
Concernant la romance, comme dit plus haut, la répartie des amoureux a été très appréciée mais il a manqué une alchimie.
Il a été apprécié l’introduction de certains éléments originaux comme la passion du prince pour les antiquités.

En somme ?

Une bonne romance historique mais sans grandes surprises et avec une réécriture trop peu présente par rapport à ce à quoi on s’attend.

Compte-rendu du Book Club du 28 janvier 2015 : Un Bûcher sous la neige de Susan Fletcher

Six participantes avaient lu le livre et ont pu en discuter.

–    Quelle est l’impression générale que vous avez eu de ce roman ?
Tout le monde s’accorde à dire que riche et documenté, fidèle à l’Histoire, ce récit nous transporte dans un univers frais, grand, plein de verdure, d’eau et une ambiance assez mystérieuse et pleine de magie.
La qualité littéraire aide le lecteur à plonger dans l’histoire. Le personnage de Corrag, attachant, facilite la lecture et l’envie de la suivre.
La première de couverture ne semble pas vraiment en lien avec le récit qui est beaucoup plus imagé et vivant.

–  Qu’est-ce qui vous a le plus marqué ?
Les références à la sorcellerie, les contraintes imposées aux femmes et les dangers qu’elles couraient . Mais aussi  la synergie Nature/Héroïne. La simplicité et la sensibilité de l’héroine et la force du clan Mc Donald font de ce récit un moment de lecture très plaisant pour tout le monde.

– Quels thèmes/messages contemporains avez-vous pu relever de cette oeuvre ?
L’exclusion, le rejet mais aussi l’acceptation de la différence sont au cœur du récit . Les jugements hatifs sont notre quotidien et sont ici exploités.
Tuer pour des croyances, malheureusement toujours d’actualité.
Le récit nous offre aussi une réflexion sur la nécessité d’un retour à la nature, d’une proximité avec ce qui nous entoure.

L’intrigue
Le résumé en dit trop et mieux vaut ne pas le lire avant de se lancer dans la lecture.
Le récit est fidèle à une partie de l’Histoire : le massacre de Glencoe ,mais on peut le lire sans connaitre cet épisode. Cependant cela a poussé les lectrices du Book Club à se documenter, par plaisir.
Le courage de Corrag et ses efforts pour sauver ceux qui l’ont accueillie est ce qui a le plus touché les lectrices qui trouvent que ses talents de guérisseuse sont bien exploités.

Style et auteur : Qu’avez-vous pensé de la double narration ?
Le style est à la fois fluide, poétique et riche et écriture de Susan Fletcher nous plonge au coeur des sentiments des personnages.
Quelques longueurs mais qui ne genent pas la lecture. On reconnait toutefois que la seconde partie du récit est plus vivante.
Corrag est effectivement très bavarde, s’étale beaucoup sur les descriptions et le petit résumé quotidien du Révérend Charles Leslie permet de couper un peu ce rythme lent .
Les lectrices ont apprécié les deux récits à la première personne, la forme épistolaire de l’un d’eux qui apporte une touche d’originalité au roman.

– Ce roman vous a-t-il donné envie de lire d’autres oeuvres de Susan Fletcher ?
La fille de l’irlandais

Quels sont les personnages qui vous ont le plus touché ?
Evidemment Corrag et Alasdair. On regrette presque que l’histoire d’amour latente entre les deux personnages n’ait pu aboutir, cela tient le lecteur en haleine !
Le chef du clan McDonald qui malgré ses côtés guerriers et dur à aussi un côté très paternaliste avec les siens.

– Qu’avez-vous pensé du personnage de Corrag ? Quelle vision gardez-vous du personnage de Corrag ? et des autres personnages rencontrés au fil de l’oeuvre ?
C’est sa vision de la nature, son humanité qui reste , la relation de Corrag avec les animaux, sa façon de les respecter et de les aimer.
On apprécie les nombreuses références qui la fond se fondre dans la nature (sa naissance en hiver qui fait d’elle une fille de l’hiver – le fait que sa vie va potentiellement s’achever à la fin de l’hiver justement – les comparaisons multiples avec des animaux, sa sensibilité aux bruits crées par les animaux, l’eau, le vent…).
Sa volonté et sa force viennent de sa capacité à ne pas faire mal à autrui, à voir le bien en chacun. Elle est touchante dans sa quête du bonheur et des plaisirs simples et nous rappelle qu’il faut prendre le temps de l’observation.
Alasdair recueille tous les suffrages, de même que le chef de clan, gros dur au cœur tendre Alasdair est un personnage qui manque de consistance, on aurait aimé en savoir davantage sur lui.

– Pour ceux qui n’ont pas lu la quatrième de couverture : pensiez vous que Charles changerait ou pas ses pensées et sentiments envers Corrag ?
Au départ il est éminemment antipathique mais l’annonce de sa venue par la vieille femme ( "un homme viendra") laisse présager toutefois qu’il l’aidera.
Le lecteur peut avoir la sensation que Corrag l’ensorcellait en un certain sens avec son récit .

Conclusion : toutes les participantes recommandent chaudement ce roman !

Edith, reine des Saxons de Régine Sondermann

Edith-reine-des-saxons

Grâce au partenariat avec Livraddict, j’ai découvert le livre « Edith, reine des saxons » de Régine Sondermann et ce fut une belle découverte.
Je n’ai pas l’habitude de lire des romans historiques et je ne connaissais pas du tout cette reine. J’aime l’Histoire mais souvent je m’attache à des personnages plus connus.

Dans ce livre, j’ai retrouvé plusieurs ingrédients attirants et qui m’ont donc permis de passer un agréable moment de lecture. En effet, il est question d’une femme plus influente qu’il n’en paraît, d’une époque assez méconnue mais intéressante, de coutumes que nous croyions oubliées mais qui se retrouvent parfois dans certaines cultures encore aujourd’hui.

L’auteur nous raconte donc sans prétention, la vie de cette jeune femme, Edith, devenue orpheline très jeune et qui a du respecter les traditions et ainsi quitter son pays pour un nouveau monde et surtout pour un mari inconnu.

La coutume veut que ce soit les parents ou à défaut le frère qui choisisse le mari de sa ou ses sœur(s). Souvent, bien avant les sentiments, ce sont les intérêts communs qui primaient pour désigner le prétendant. Ce fut le cas pour Edith. Otton, son époux va ainsi permettre à l’Angleterre d’acquérir de nouvelles terres. Au départ, on comprend qu’Edith n’est pas favorable à son union mais elle va trouver du réconfort auprès de sa belle-sœur Hedwige. Ainsi, elle apprivoisera son mari.
Cependant, au fur et à mesure du temps et lorsqu’ils auront leur premier enfant on voit que les sentiments changent. L’amour s’échappe et laisse place à plus de fermeté de la part d’Otton.

La vie d’Edith est assez courte puisqu’elle décède à 36 ans mais malgré tout elle a pu mettre en place des choses importantes pour les citoyens et ainsi laisser son empreinte sur l’Histoire.

J’ai trouvé ce livre très bien écrit, j’ai appris énormément de choses sur cette période. L’écriture de ce livre m’a totalement emportée dans le Moyen-âge et pourtant ce n’était pas chose gagnée au début. Je suis ravie d’avoir découvert un nouvel auteur à la plume si contemporaine et si documentée. Ce fut un très bon moment de lecture.

Vipère au poing d’Hervé Bazin

Vipère au poingC’est le combat impitoyable livré par Jean Rezeau, dit Brasse-Bouillon et ses frères, à leur mère, femme odieuse, surnommée Folcoche.

Tout d’abord, il faut savoir que ce livre est cité dans les manuels de français de troisième si mes souvenirs sont bons, dans le thème de l’enfance. C’est une bonne chose, car le titre du roman  est certes  accrocheur, mais  inspire peu quand à la nature du contenue.

Vipère au poing. Est-ce un roman d’aventure? L’histoire d’une vipère capturé par les hommes? Le petit ( vraiment petit )  extrait vaguement étudié en classe et dont seul les principaux traits subsistent dans nos mémoires  permet aux lecteurs difficiles d’entamer sans hésitation ( ou pas ) la lecture. Bien entendue, pour les  bibliophiles, aucun problème de ce coté là.

Le récit est quant à lui rédigé dans ce style à la fois accrocheur et étoffé  qui procure une lecture plaisante et enrichissante sans pour autant nous obnubiler H24 ; bref, il convient autant au amateur qu’aux littéraires pur et dur en passant par les bibliophiles du dimanche. En effet, il est à la fois simple à comprendre et en même temps truffé de références culturelles plus ou moins connu.

Bref, même si les avis sont mitigés, je le trouve franchement bien, très facile à lire.