Barbe Bleue d’Amélie Nothomb

Barbe bleueTitre : Barbe bleue
Auteur : Amélie Nothomb
Editions : Le livre de poche
Pages : 128

Résumé :

« La colocataire est la femme idéale. »

Mon avis :

C’est le premier Nothomb que je lis. Je ne connaissais pas du tout son style. Cette lecture a donc été une double découverte pour moi.

Nous faisons connaissance avec Saturnine, une jeune femme, professeur au Louvre, à la recherche d’un appartement. Un jour, alors qu’elle se rend à un rendez-vous pour une colocation, on lui apprend, dans la « salle d’attente » que toutes les femmes qu’a prises le propriétaire Don Elemirio comme colocataires ont toutes disparues. Plusieurs femmes sont présentes uniquement dans le but de voir qui est celui qui fait tant parler de lui.

Don Elemirio fait signer Saturnine immédiatement après qu’elle se soit présentée. Première question qu’elle se pose : Pourquoi l’a-t-il choisie si vite, alors qu’il en a refusé beaucoup avant elle.

L’intrigue se place autour de cet homme et de sa chambre noire qui est interdite, non fermée à clef et dangereuse pour quiconque y pénétrerait.

J’ai été surprise d’abord par le prénom du personnage principal féminin puis par les autres ensuite.
Saturnine est une femme avec un caractère fort, elle n’a peur de rien.

J’ai apprécié ma lecture. J’ai passé un bon moment. Saturnine et Don Elemirio « s’envoient des balles ». Les dialogues sont courts et cela donne un effet de vitesse. Les répliques fusent. Parfois, je me suis surprise à rire (pas non plus à gorge déployée, il ne faut pas exagérer^^).

L’histoire est courte. Je trouve que Don Elemirio s’est confié un peu trop rapidement. Je suis un peu mitigée sur la résolution de l’intrigue : je ne m’attendais pas à cette fin ni à cette raison (le pour quoi du comment, je ne veux pas spoiler), c’est donc un bon point mais, je le répète, je trouve que ça a été trop vite. Je n’ai pas eu le temps de me faire à ce motif. J’ai trouvé cette résolution à la fois recherchée (plutôt scientifique, physique sans trop de détail non plus, c’est basique) et trop simple. Le gars est juste fou.

J’ai quand même bien aimé ce roman. Il se lit très vite. Il était agréable à lire de par son écriture fluide. Mais je reste mitigée sur la résolution. Celle-ci reste tout de même assez originale.

Note : 16/20

Confessions d’une glitter addict de Diglee

confessions-d-une-glitter-addict-diglee_6Mon avis

A l’origine était un challenge autour du jeu des 7 familles pour lequel il me fallait reconstituer une famille entière de « Noroman »… Exercice très difficile pour moi qui ne lit quasiment QUE des romans… Il a fallu choisir et mon oeil s’est retrouvé attiré par ces Confessions d’une glitter addict. Faut dire qu’elle flashe un peu la couverture !!

Confessions d’une glitter addict, c’est la mise en dessins d’anecdotes tirées de la vie quotidienne de l’auteure. Elle est fan de Lady Gaga, de Julien Doré et de paillettes et elle nous a concocté un livre truculent ou chaque membre de la gent féminine se reconnaitra au moins une fois. Elle nous présente son chat, ses copines (parfois même sous un jour très intime !), ses petits défauts et ses bourdes et oui, c’est drôle, certainement pas au point d’en rire aux éclats mais assez pour sourire tout au long de la lecture. Très franchement, le sens de certaines pages m’a échappé, c’est un peu dommage mais ça ne porte pas trop à conséquence dans la mesure où les épisodes sont la plupart du temps indépendants les uns des autres.

Les dessins sont tout en simplicité et féminité, avec leurs touches de couleurs girly, et sont sublimés par une jolie écriture qui rend l’ensemble très plaisant. Quant à l’héroïne, l’auteure donc, elle est délicieusement fraîche et humble, à la fois dans le trait de crayon (elle me semble nettement plus jolie en vrai !) et dans ses propos puisqu’elle n’hésite pas à mettre en avant ses côtés les moins glorieux. A découvrir donc, pour celles et ceux (allez, vous ne vous reconnaitrez pas certainement pas dans son personnage mais vous en apprendrez peut-être quelques petites choses sur les femmes !) qui ne connaissent pas.

Pour ma part, je n’ai pas regretté mon intrusion dans le monde de la BD puisque j’ai trouvé l’expérience assez sympa, suffisamment en tout cas pour avoir envie de lire les autres publications de Diglee…

Le chemin de Sarasvati de Claire Ubac

chemin de SarasvatiQuatrième de couverture

Les filles ? Des êtres stupides. Des bouches inutiles à nourrir. Les marier ? La dot coûte cher. Mieux vaut les tuer dans l’oeuf.
Les intouchables, les « hors castes » ? Des parasites.
Bons à rien. Arriérés. Condamnés aux basses besognes.
Il faut les fuir à tout prix.
Dans l’Inde de tous les possibles, mais aussi des préjugés tenaces, les routes de deux parias se croisent.
Elle, Isaï, était venue en cachette assister aux funérailles de sa mère. Lui, Murugan, d’un geste respectueux, a replacé une fleur tombée du brancard.
Leur premier dialogue s’est fait en rythme et en musique.
Chanter, jouer, ils en rêvent tous les deux. Ils osent partir.
Leur traversée du pays sera semée d’embûches et de mauvaises rencontres.
Mais Sarasvati, la déesse au luth, veille sur eux.

Mon avis

Née fille dans une famille où seuls les héritiers mâles sont chéris, rien ne lui sera épargné : restée sans nouvelles de son père parti chercher du travail en ville, Isaï sera, après la mort de sa mère, humiliée et rabaissée au rang de servante par sa tante. Trouvant réconfort auprès de Murugan, un jeune intouchable bien décidé à changer sa condition de paria, et partageant son amour pour la musique, la jeune fille se lancera sur les routes d’Inde du Sud dans une quête initiatique qui la mènera de son petit village du Tamil Nadu à Bombay.

Ce roman, destiné à la jeunesse, est intéressant par bien des égards. Malgré une quête identitaire somme toute classique, il permet d’introduire l’Inde auprès d’un public qui en ignore tout, ou presque, et de le familiariser avec une culture et un mode de vie bien différents du sien… Sous l’égide de Sarasvati, la déesse des arts et de la connaissance, c’est la musique et le chant que nous découvrons, sur un mode qui m’a fortement rappelé Le Feu de Shiva de Suzanne Fisher Staples, orienté autour de la danse classique indienne.

Le chemin de Sarasvati est toutefois un roman plus noir, dans la mesure où les rencontres d’Isaï et de Murugan renvoient à certains des aspects les plus sombres de l’Inde : travail des enfants, condition des femmes et des « mal nés », vie dans un bidonville et mendicité auxquels sont contraints ses habitants les plus pauvres,… Le début de l’histoire n’étant déjà pas franchement réjouissant, je regrette quelque peu cette surenchère dans le malheur mais sans doute qu’il fallait matière à rebondissements !

Néanmoins, la force de caractère des deux protagonistes en font des héros charmants, que l’on suit plaisamment tout au long de ce sympathique roman d’aventure où preuve est apportée qu’il ne tient qu’à soi-même de façonner son destin…

Grand Prix de la Société des Gens de Lettres (catégorie Jeunesse) 2010

Lame Damnée de Jon Courtenay Grimwood

1107-assassini1_org_orgRésumé du livre :

Venise est à l’apogée de sa puissance. En théorie le duc Marco commande. Mais son oncle et sa tante gouvernent. Ils craignent des assassins meilleurs que les leurs…

Atilo est l’assassin en chef du duc. Il s’apprête à tuer lorsqu’il voit un garçon accroupi au-dessus d’un homme. La vitesse à laquelle le garçon esquive un poignard et escalade un mur stupéfie Atilo. L’assassin sait qu’il doit trouver le garçon… Non pas pour le tuer, mais parce qu’il a enfin trouvé quelqu’un digne d’être son apprenti…
Mon avis :
Une histoire de vampire à Venise ? Oh oui, pourquoi pas !
… Et bien en fait, bof.
Il y avait pourtant du potentiel : Une Venise toute puissante du 15ème siècle, des jeux de pouvoirs entre différents partis, le tout soutenu par des sectes ou ordres secrets, et en prime, un vampire.
On nous présente J.C.Grimwood comme le nouveau Anne Rice et «Lame damnée» comme le nouveau « Lestat le Vampire ». M’est avis qu’ils n’ont jamais dû lire ce chef d’œuvre. Peut être se sont-ils contentés du film « La reine des damnés » ( 2002, Michael Rymer ), pseudo adaptation ratée de la vie de Lestat…
L’histoire en elle même :
Les premiers chapitres ne sont pas désagréables, le contraste entre les deux faces de Venise, belle de jour, mortelle la nuit, est bien présenté. Nous sont alors présentés deux des personnages principaux, Atilo, le futur  »maître » qui dans son comportement, ses actions et ses capacités nous fait penser à une pâle copie de Durzo Blint ( L’ange de la nuit, Brent Weeks ), et Giulietta, fugueuse de 15 ans qui est en réalité l’un des personnages les plus importants de Venise de par sa famille. Cette présentation se fait avec une certaine menace sous-jacente, que les protagonistes semblent bien connaître, et pour qui ces  »monstres » sont une réalité. Ma réaction ? Des vampires évidemment ! Et bien non . Je vous laisse deviner qui incarne cette fameuse menace selon Grimwood… allez un effort… des loups-garous. Quel sens de l’originalité me direz vous. Mais après tout, que serait un roman de vampire sans leurs ennemis séculaires… Rectification, que serais un roman de vampire en ce début de 21ème siècles sans surfer sur la vague vampires contre garous ? De « Underworld » à « Twilight » et en passant par « La communauté du sud » ou « Vampire Diaries », le loup garou est désormais l’ennemi numéro un du vampire.
Vampire, vous avez dit vampire ? Notre héros buveur du sang, qui n’apparaît pas dès le début du roman, s’opposera donc à ces bêtes poilues. Passons sur ce manque d’inventivité flagrant, et réintéressons nous à l’histoire. Malgré ça les premières pages du roman sont assez bonnes, la mise en place d’une ambiance bien sombre comme je les aime, mais très vite, tout s’essouffle. On se rend compte que les personnages n’ont rien d’intéressant, mis à part peut être Alexa. Notre vampire, Tycho, n’est pas du tout convaincant et l’histoire perd tout son intérêt.
L’auteur veut clairement prendre une direction Dark fantasy, et pour cela en fait des tonnes : misogynie omniprésente, scènes inutiles de torture ou écœurantes ( il n’y a pas un chapitre où on ne nous parle pas de bains d’excréments ou d’urine … ), et il faut attendre les dernières pages pour le twist vampirique, qui est, c’est vrai, plutôt bienvenue.
Quand au style de l’auteur, nous sommes à des années lumières en arrière d’Anne Rice. Sa plume est lourde, sans aucune fluidité. Les descriptions sont barbantes car toutes semblables. Les dialogues n’ont pas ce rendu vivant qui vous fait aimer les personnages.
Autre point négatif, et pas des moindres, les ellipses temporelles sans queue ni tête. L’auteur est en plein milieu d’une scène, et arrivé au milieu du paragraphe nous nous retrouvons deux semaines plus tard, et ce sans aucune explication. Tel de mauvaises coupures au montage…
En conclusion, je suis déçue, je m’attendais à plus, en voyant ce que nous promettait Bragelonne sur la couverture. Fans de Dark fantasy ou de vampires, je ne vous conseille pas ce roman, tant peu de choses se tiennent. Faire de la Dark fantasy ce n’est pas juste enchaîner scènes malsaines sur scènes malsaines… scènes qui sont en plus mal faites.
 Lirais-je la suite ? Oui. Je veux voir ou l’auteur veut aller, si le deuxième tome relève le niveau et, après tout, je déteste ne pas finir une saga.

Devdas de Sarat Chandra Chatterjee

Devdas de Sarat Chandra ChatterjeeQuatrième de couverture

« Je n’ai aucune idée de ce que Parvoti est devenue maintenant à la suite de tant d’années. Je ne cherche pas à le savoir non plus. Mais c’est pour Devdas que j’éprouve un profond chagrin. Après avoir lu l’histoire tragique de sa vie, vous éprouverez sans doute le même sentiment que moi. Néanmoins, si jamais vous rencontrez un malheureux, un débauché et un pécheur comme Devdas, alors priez pour son âme. Priez pour que, quoi qu’il advienne, personne ne meure de la même façon pitoyable que Devdas. La mort n’épargne personne. Mais qu’à cette dernière heure, le front du mort reçoive le toucher de doigts affectueux, que la flamme de sa vie s’éteigne sous le regard d’un visage empli d’affection et de compassion, qu’il voie au moins une larme dans les yeux d’un être humain. Ce serait pour lui un bonheur suffisant au moment de son départ pour l’autre monde. »

Le narrateur conclut ainsi l’histoire tragique de Devdas, le personnage central du roman. Publié en 1917, ce roman raconte l’une des plus fascinantes histoires d’amour de notre époque. Devdas captive encore aujourd’hui aussi bien les lecteurs que les cinéphiles, ce qui témoigne de sa classe et de son caractère. Un des chefs-d’Œuvre de Sarat Chandra Chatterjee (1876-1938), considéré au Bengale comme un Maître conteur (Katha-shilpi), Devdas révèle un trésor de la littérature romantique indienne.

Mon avis

On dit de Devdas qu’il serait à l’Inde ce que Roméo et Juliette est à l’Angleterre… Eh oui, encore une chouette histoire d’amour impossible qui, bien entendu, se termine terriblement mal. Mais ça, la quatrième de couverture n’en fait pas mystère… Un grand classique indien du genre, donc, qui nous relate les amours contrariées du héros, Devdas, et sa lente déchéance dans l’Inde du début du XXème siècle.

Le roman est très court, sans doute trop à mon goût puisqu’il m’a donné la triste impression qu’il ne s’y passait pas grand-chose, et certainement pas une grande histoire d’amour ! Ce que j’y ai vu, moi, c’est un homme et une femme se cherchant sans jamais se trouver, par faiblesse, par respect des conventions, par fierté, par non-dits… Compte tenu du grand succès de ce livre (Chatterjee fut le premier auteur indien à vivre de sa plume) et ses multiples adaptations cinématographiques, il semblerait que je sois tout simplement hermétique au chef-d’oeuvre, auquel cas il est préférable que vous tentiez votre chance sans tenir compte de mon avis !

Au-delà du style assez vieillot qui m’a déplu, la traduction française reprenant sans doute le bengali de l’époque, les personnages ne m’ont pas vraiment émue et je n’ai finalement réussi à m’intéresser à l’histoire que sur la fin… Alors bien sûr, d’un point de vue sociologique, le roman reste intéressant pour sa description de l’univers indien, où le respect de l’ordre figé des castes et du milieu social prime sur les sentiments, ainsi que pour son opposition entre monde rural et monde urbain, lieu de débauche et de corruption où Devdas rencontrera la courtisane Chandramukhi.

En résumé, à lire si vous souhaitez vraiment parfaire votre connaissance de la littérature indienne ou lire un texte qui reste considéré comme l’un des plus grands ouvrages indiens. Autrement, vous pouvez vous contenter du film !