Les fabuleuses aventures d’un Indien malchanceux qui devint milliardaire de Vikas Swarup

Les fabuleuses aventures d'un Indien malchanceux qui devint milliardaireQuatrième de couverture

Splendeur et misère de l’Inde d’aujourd’hui ou les rocambolesques aventures d’un gamin des rues qui rêve de devenir quelqu’un. Une galerie de portraits colorée, un voyage dans les recoins les plus sombres d’un pays fascinant, une construction brillante pour une œuvre originale.

Quand le jeune Ram Mohammad Thomas devient le grand vainqueur de " Qui veut gagner un milliard de roupies ? ", la production soupçonne immédiatement une tricherie. Comment un serveur de dix-huit ans, pauvre et inculte, serait-il assez malin pour répondre à douze questions pernicieuses ?
Accusé d’escroquerie, sommé de s’expliquer, Thomas replonge alors dans l’histoire de sa vie…

Du prêtre louche qui laisse trop volontiers venir à lui les petits enfants à la capricieuse diva de Bollywood, du tueur à gages fou de cricket au diplomate australien espion de sa propre famille, des petits mendiants des bidonvilles de Bombay aux touristes fortunés du Taj Mahal, au fil de ses rencontres, le jeune homme va apprendre que la fortune sourit aux audacieux…

Mon avis

Les fabuleuses aventures d’un Indien malchanceux qui devint milliardaire furent pour moi une jolie (re)découverte tant ce roman brille par sa qualité et son originalité. La construction est audacieuse, avec ses chapitres formés des questions du jeu télévisé, mais également non-linéaire, de par ses nombreux flashbacks qui révèlent peu à peu les pièces de la vie de Ram.

Malgré une chronologie difficile à reconstituer, ce qui commence tambour battant par une enquête policière deviendra tour à tour drame, conte de fée, romance, comédie, le tout dans un magnifique bal de mots qui captivera le lecteur du début à la fin. Les rebondissements sont tout particulièrement inattendus – et donc savoureux ! – avec des personnages hauts en couleurs qui nous révèlent bien des surprises, et ce, jusqu’aux toutes dernières pages du roman…

Quant à Ram, le héros très attachant, à la fois naïf et déterminé, tendre et fougueux, de ce roman, il nous fait découvrir un vrai condensé de l’Inde moderne de son héritage colonial à la (sur)vie dans un bidonville en passant par les paillettes de Bollywood. On pourrait pleurer à la lecture de certaines scènes, dures, mais l’humour est là, en embuscade, et c’est avec le sourire que l’on poursuit la lecture.

Enfin, à ceux qui, pour avoir vu l’adaptation cinématographique (Slumdog Millionaire), hésiteraient à lire le roman, je leur conseillerais de ne surtout pas passer leur chemin : le film, tout aussi bon soit-il, se révèle être bien infidèle à l’histoire originelle… Il est par contre bien difficile de se défaire du visage de Dev Patel qui interprète Ram / Jamal de manière parfaitement convaincante, mais peut-être n’est-ce pas un grand mal…

Un beau roman, donc, accessible à tous et qui constitue un bon départ pour plonger dans la littérature indienne !

Boeke Prize 2006 et Prix Grand public au Salon du livre de Paris 2007

Sexe au Capitole de Jessica Cutler

Sexe-au-CapitoleQuatrième de couverture

Perdre son petit ami et sa vie new-yorkaise d’un seul coup pour se retrouver parachutée dans l’univers ennuyeux et coincé de Washington, voilà qui pourrait plonger Jacqueline Turner dans une terrible déprime. Mais ce serait mal la connaître… Aussitôt qu’elle décroche un stage au Sénat, les conquêtes d’hommes politiques s’enchaînent à une telle vitesse que ses amis lui demandent de tenir un « blog » afin d’être au courant. Or, Washington est un village où les rumeurs vont vite, où vie privée et vie publique ont tôt fait de se mêler… Au point que cette idée de blog risque de prendre des proportions sérieusement inquiétantes…

Inspiré d’un scandale réellement vécu par l’auteur et qui n’est pas sans rappeler l’affaire Monica Lewinsky, ce roman délicieusement provocateur est un véritable régal.

Mon avis

Le Capitole, c’est le siège du Congrès américain, là où atterrit Jackie après s’être faite larguer par son copain et avoir fait jouer ses relations pour se dénicher un stage. Mais même dans cet « Hollywood des moches », rien n’est gratuit et il faut bien payer fringues, loyer et rails de coke alors quoi de mieux que de se reposer sur quelques portefeuilles pleins à craquer en échange de quelques faveurs ?! Le décor est planté ; reste à savoir si le livre, au titre si racoleur, tient ses promesses…

Les anecdotes sont croustillantes, parfois drôles, parfois surprenantes ; l’écriture, pétillante et agréable. De bons ingrédients pour faire de ce roman un moment de détente sympa. En théorie ! Parce que malheureusement la narration tombe assez rapidement dans le piège de la vulgarité et même en ayant l’esprit ouvert en matière de sexualité et de relations sociales, il devient très difficile de s’identifier à une héroïne se complaisant dans sa dépendance à l’alcool, aux drogues et à l’argent facile… Je ne sais pas si en partageant ses expériences sur un blog puis en en réalisant une version romancée l’auteure avait pour but de se faire admirer mais au final on en vient plutôt à avoir pitié d’elle. A vrai dire, plus j’en lisais, plus j’espérais qu’elle ait réalisé un grand (très grand) travail de distanciation par rapport à sa propre expérience…

En conclusion, à lire éventuellement pour entrevoir les coulisses quelque peu « dirty » du pouvoir même si je suis bien certaine que d’autres ont déjà écrit à ce sujet et de manière sûrement plus intéressante…

Dune I de Frank Herbert

le-cycle-de-dune,-tome-1---dune-1-570904Résumé

Sur Dune, la planète des sables, germe l’épice qui donne longévité et prescience. A cause de l’épice, tout l’empire galactique du Padishah Shaddam IV tourne autour de Dune, âprement convoitée par les nobles maisons du Landsraad et la Guilde des Navigateurs.

Leto Atreides, Duc et Cousin de l’Empereur, a reçu Dune en fief. Pour peu de temps. En 10191, il meurt assassiné. Mais son fils Paul, avec sa mère, trouve asile dans les repaires du peuple Fremen, indompté, invaincu, la lie de Dune pour certains, le sel de la terre pour d’autres. Paul grandit dans le désert et forge l’arme de sa vengeance.

Mais ne va-t-il pas dépasser son but, lancer les légions Fremen en une effroyable croisade ? Il a, dit-on, le pouvoir de connaître l’avenir. Aura-t-il celui de l’éviter ?

Avis

Avec Dune, je découvre la science-fiction, un genre auquel je ne m’étais encore jamais essayée. En grande novice, et ne sachant pas par où commencer, j’ai demandé conseil autour de moi et j’ai confirmé mon choix par une recherche sur internet. C’est ainsi que je me suis lancée dans la lecture de ce livre et j’en suis ravie.

Dès les premières pages, nous sommes plongés au cœur de l’action. Il n’y a pas de longues descriptions, nous découvrons l’univers au travers les yeux des personnages. En effet, c’est un roman à plusieurs voix, nous connaissons donc alternativement les points de vue de chacun des protagonistes. Cela peut en rebuter certains, mais j’ai trouvé que l’auteur manipulait parfaitement cette narration qui justement permet de faire l’impasse sur des descriptions à rallonge tout en présentant de manière détaillée le monde auquel sont confrontés les personnages. Si l’alternance entre les différents protagonistes est très présente sur la première partie de l’ouvrage, elle l’est moins à la fin.

Comme l’annonce le résumé, l’intrigue se concentre autour de Paul, un jeune garçon de 15 ans sur qui repose de nombreuses responsabilités et qui possède des capacités hors du commun qu’il devra mettre à profit tout au long de l’histoire. A mes yeux, ce n’est sûrement pas là l’intérêt principal de ce roman. C’est surtout la richesse de l’univers créé par l’auteur ainsi que l’intrigue politique sous-jacente qui m’a intéressé.

Les personnages secondaires ne sont pas reste. Notamment du fait de la narration, je me suis rapidement attachée à nombre d’entre eux. Si certains m’ont été antipathiques, la plupart m’ont touché, on connaît leur motivation et leur histoire, ce qui leur donne une consistance toute particulière. Si je devais avoir un regret, c’est de ne pas avoir eu plus de détail sur le personnage de Chani.

Pour revenir à l’intrigue, dans ce premier tome, rien n’est lisse. La frontière entre le bien et le mal n’existe pas. C’est également une lecture qui apporte des éléments de réflexion plus généraux que j’ai apprécié. Sans trop vous en dévoiler sur ce livre, voici deux citations à titre d’exemple :

« Chaque route que l’on suit exactement jusqu’ au bout ne conduit exactement à rien. Escaladez la montagne pour voir si c’est bien une montagne. Quand vous serez au sommet de la montagne, vous ne verrez plus la montagne. »

« A l’intention des autres, nous pouvons dire ici que Muad’Dib apprit aussi rapidement parce que premier enseignement qu’il eût reçu était de savoir apprendre. Et la leçon première de cet enseignement était la certitude qu’il pouvait apprendre. Il est troublant de découvrir combien de gens pensent qu’ils ne peuvent apprendre et combien plus encore croient que c’est là chose difficile Muad’Dib savait que chaque expérience porte en elle sa leçon. »

Le seul point négatif que j’ai pu relever, ce sont peut-être les quelques fois où Paul se perd dans ses « visions ». J’ai trouvé à ces passages un peu de longueur, sans que cela vienne nourrir l’histoire.

En conclusion, c’est une lecture pendant laquelle je n’ai pas eu le temps de m’ennuyer. Et pour un premier contact avec la science-fiction, il est totalement réussi. Je lirai d’ailleurs avec plaisir la suite.

Adèle et les noces de la reine Margot de Silène Edgar

Adèle et les noces de la reine MargotPendant 285 pages, on va suivre Adèle qui va devoir lire un livre pendant les vacances de la Toussaint mais pour elle c’est une véritable torture! Mais la nuit elle rêve de ce livre qui se passe en 1572 et vit une véritable aventure à la cour…

J’ai beaucoup aimé l’histoire qu’a créé Silène Edgar qui m’a transporté, je me suis mise à lire sans pouvoir m’arrêter et quelques heures plus tard il était dévoré…

Sa plume est fluide et agréable, elle nous attire complètement dans son univers et j’ai beaucoup aimé ça!
Mais (oui, il y a un tout  petit mais), j’ai trouvé que nous sommes trop resté en surface, elle n’explore pas assez les complots, secrets et scandales qui peuvent se produire à la cour. J’aurais aimé que l’histoire soit plus sombre mais je ne peux pas la blâmer pour ça car c’est un livre jeunesse…

Les personnages sont bien développés mais je trouvais qu’Adèle était un peu immature pour son âge, ses réactions peuvent énerver. La relation entre Adèle et Samuel était un peu facile et irréel à mon goût. Les amis d’Adèle (dans le monde réel) étaient très présents et attachants, ils avaient tous des personnalités  différentes qui m’ont beaucoup plu! Sa famille était très touchante en particulier sa mère, Catherine qui a des difficultés à comprendre sa fille mais qui essaie à sa manière.

La fin m’a scotché, elle était très émouvante et j’avais les larmes aux yeux. C’est une très belle conclusion qui donne un magnifique morale pour les enfants qui liront se livre.

Pour conclure j’ai passé une agréable lecture qui m’a transporté malgré quelque petit défauts mais on peut largement passer au dessus!

Je remercie Livraddict, les éditions Castelmore pour leur confiance et je remercie aussi Silène Edgar tout d’abord pour avoir écrit ce livre^^ et d’avoir pris le temps de me le dédicacer! Merci à vous!!

Thérèse Raquin d’Emile Zola

Thérèse RaquinTitre : Thérèse Raquin
Auteur : Emile Zola
Editions : Le livre de poche
Collection : Le classique de poche
Pages : 319

Résumé :

Thérèse Raquin est la fille d’une Algérienne et d’un capitaine français, Degans, posté en Algérie. Thérèse a deux ans ; son père la confie à sa soeur, Madame Raquin, qui habite en métropole. Elle a un fils, Camille, de santé fragile. Thérèse partage l’enfance et l’adolescence de Camille. Lorsque Thérèse a 18 ans, Madame Raquin marie les deux cousins. Camille souhaite aller vivre à Paris et travailler dans une grande administration. Madame Raquin trouve une boutique et un appartement au passage du Pont Neuf. Les femmes y ouvrent une mercerie tandis que Camille trouve un emploi dans l’administration du chemin de fer d’Orléans. Pour Thérèse commencent trois années de vie monotone, ponctuées tous les jeudis soir par la visite des mêmes invités : le vieux Michaud, commissaire de police retraité et ami de Madame Raquin, son fils Olivier, également dans la police, sa femme Suzanne et Grivet, collègue de Camille : Ils prennent le thé en jouant aux dominos. Thérèse déteste ces soirées.

Mon avis :

J’avais déjà lu cette oeuvre il y a 8 ans mais je ne m’en rappelais absolument pas. Je pensais me rappeler d’une image mais je ne l’ai pas retrouvé dans cette relecture. Je pense que j’ai confondu avec une scène d’Une vie de Maupassant. Rien à voir! Je ne sais même pas comment j’ai pu mélanger les deux histoires. Le seul aspect commun est le fait qu’il y a un crime commis.

J’adore Zola, je l’aime beaucoup, c’est mon chouchou de la littérature classique, mais avec celui-là, j’ai eu du mal à accrocher. C’est le roman de cet auteur le plus dur émotionnellement que j’ai lu. J’étais mal à l’aise. J’aime toujours autant son écriture mais finalement il n’y a presque que de la violence. Zola a réussi à me faire ressentir le mal-être des personnages. Ils sont horribles, pour moi ils méritaient d’être mal. Ils sont hantés par le fantôme de Camille et on ressent bien cette oppression. Ils le voient partout, il est partout. Ils méritaient pire que ce qu’il leur arrive à la fin.

D’ailleurs, je souhaite exprimer mon mécontentement au sujet des notes faites par la maison d’édition : pourquoi, parce que c’est un classique, les commentateurs se sont-ils permis de spoiler quatre fois l’histoire dans leurs notes? C’est la forme et non le fond qui compte dans un classique mais cela gâche tout de même la lecture.

Je ne peux m’empêcher de faire un parallèle avec sa célèbre saga :
Ce que j’adore dans les Rougon-Macquart, c’est qu’il y a une histoire à côté, on suit les personnages d’un roman à un autre. Je m’attache. Mais ici, je ne me suis attachée à personne même à Madame Raquin, que j’aurais dû prendre en pitié, ne m’a pas tellement émue. Elle m’a, certes, un peu touchée à la mort de son fils et quand elle a su le crime mais pas non plus à en verser des larmes (pourtant je suis très émotive).

J’avais hâte de redécouvrir ce roman, j’ai été un peu déçue mais ce n’était pas non plus une plaie de le lire. Je préfère cet auteur dans les Rougon-Macquart.