Heureux les heureux de Yasmina Reza

Heureux les heureux

Grâce au partenariat Livraddict et aux éditions Folio j’ai découvert un livre et un univers particulier. Je les remercie donc pour cela. Il s’agit du livre »Heureux les heureux » de Yasmina Reza.

Le titre est surprenant car je me préparais à lire un conte philosophique sur l’être humain et sa capacité au bonheur.
En fait, il n’en est rien, si ce n’est que le roman parle bien de la conception du bonheur.

L’auteur nous dépeint le portrait de toute une série de personnes qui sont plus ou moins liées entre elles. Chacun à son caractère, sa propre histoire et surtout sa propre vision des choses. Tous recherchent une chose parfois inaccessible, le bonheur.
Les interprétations des événements sont propres à chacun et Yasmina Reza nous donne à voir un panel intéressant de réactions. Je pense que son livre aurait pu être encore plus long car chaque être humain réagit d’une manière différente. Ceux qui sont décrits dans ce livre sont les plus courants à mon sens.

On lit ce roman comme un recueil de nouvelles car chaque chapitre est consacré à une personne. Au fur et à mesure tout s’imbrique et tout s’éclaircit pour le lecteur sur les liens existants.

Yasmina Reza dresse le portrait d’une vie « classique » car elle évoque des thèmes de la vie quotidienne et la gestion des actes de l’Homme. Dans la vie on rencontre des gens et souvent on se dit c’est le hasard mais finalement, Est-ce bien le cas?

Chaque sujet (sexualité, fidélité…) est abordé de manière subtile sans jamais tomber dans l’exagération ou le vulgarisme et je trouve que cela donne encore plus d’humanité et de réalité.

Au début de ma lecture j’ai cherché un fil conducteur qui mène le roman tout du long mais ce n’est pas vraiment le cas. On passe vraiment d’une histoire à l’autre et ce sont d’infimes détails qui relient les chapitres.

L’auteur a une écriture très accessible, limpide et aussi dynamique. On arrive à s’attacher aux personnages malgré que les histoires soient courtes.

Ce livre m’a surprise car ce n’est pas mon style de lecture habituel. Je pense que je ne l’aurai pas lu sans ce partenariat et je suis donc contente de l’avoir découvert. Ce n’est pas un coup de cœur mais malgré tout je l’ai apprécié pour la nouveauté qu’il a apporté dans ma bibliothèque. Juste un petit bémol sur la quantité de personnages…je pense qu’il y en a presque trop pour qu’on se rappelle bien de l’impact et du message que l’auteur a voulu faire passer.

La soif primordiale de Pablo de Santis

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Résumé:

Dans la Buenos Aires des années 50, à l’ombre de la dictature, Santiago, un jeune provincial réparateur de machines à écrire, se retrouve par hasard responsable de la rubrique ésotérique du journal où il travaille et informateur du ministère de l’Occulte, organisme officiel chargé de la recherche sur ces thèmes et les vérités qu’ils recouvrent. Malgré son scepticisme à l’égard du surnaturel, Santiago assiste à une rencontre de spécialistes des superstitions, y est témoin d’un meurtre et mis en contact avec "les antiquaires", des êtres extraordinaires qui vivent dans la pénombre entourés d’objets anciens, vendent de vieux livres et sont la proie d’une soif primordiale, celle du sang. Le hasard ou le destin, mais surtout un étrange amour, puissant et troublant, amènera Santiago à ne plus résister à cette soif et il devra alors chercher à survivre, peut-être pour l’éternité, dans un monde hostile…

Tout d’abord, je remercie les éditions Folio SF pour m’avoir permis de lire « La soif primordiale » de Pablo de Santis dans le cadre d’un partenariat avec Livraddict.com

J’ai voulu chroniquer ce roman car j’aime les romans fantastiques et cela faisait très longtemps que je n’en avais pas lu un.

Ce roman, prometteur au vu de la 4ème de couverture, n’est en fait qu’une énième variation sur le thème des vampires. L’action se passe en Argentine dans les années 40, ce qui permet un léger dépaysement. Toutefois, l’action aurait très bien pu se passer dans n’importe quel autre pays et à n’importe quelle autre époque car ces deux facteurs n’influencent pas du tout l’histoire. Les vampires sont ici des antiquaires qui s’organisent  en communauté pour se faire oublier de la population humaine « normale » et qui produit un élixir afin de ne pas les attaquer. Je ne comprends pas pourquoi l’auteur a fait ses choix. Les vampires auraient très bien pu être informaticiens ou fermiers que cela n’aurait rien changé à l’histoire. Idem pour le choix d’attaquer ou non les habitants. Je suis donc très perplexe devant les choix de l’auteur, qui ne sont pas du tout justifiés. On a l’impression que ce roman est une commande d’éditeur, écrite sans conviction aucune (pour info, ce roman a été écrit en 2010, en plein boom de la saga « Twilight » au cinéma… Coïncidence ? Je ne pense pas…).

Le style de l’auteur n’a aucune originalité, qui nous ferait nous souvenir de lui.
L’histoire, à priori intrigante, devient vite ennuyeuse, lorsque le roman dérive vers une histoire romantique soporifique. De plus, les personnages ne sont pas du tout attachants.

Ce roman n’a aucun intérêt et est vite oublié sitôt fermé. A lire en dernier recours (ou à ne pas lire pour ne pas perdre votre temps)

L’homme chauve-souris de Jo Nesbø

L'homme chauve-souris de Nesbo

Quatrième de couverture

Envoyé en Australie par sa hiérarchie soucieuse de l’éloigner d’Oslo, l’inspecteur Harry Hole doit enquêter sur la mort d’une jeune Norvégienne, sauvagement jetée d’une falaise. Ce qui aurait dû n’être qu’une routine diplomatique va se transformer en traque impitoyable au fur et à mesure des meurtres qu’Harry Hole refuse d’ignorer. Autre hémisphère, autres méthodes… Associé à un flic aborigène étrange, bousculé par une culture neuve assise sur une terre ancestrale, Hole, en proie à ses propres démons, va plonger au cœur du bush millénaire. L’Australie, pays de démesure, véritable nation en devenir où les contradictions engendrent le fantastique comme l’indicible, lui apportera l’espoir et l’angoisse, l’amour et la mort: la pire des aventures.

Mon avis

J’ai beaucoup entendu parler de Jo Nesbø et particulièrement de sa série Harry Hole ces dernières années. Les divers avis étant plutôt bons, j’ai donc décidé à mon tour de faire connaissance avec le fameux policier norvégien.

Le personnage d’Harry Hole, ou Harry Holy comme l’appellent ses collègues australiens, entretient le cliché du flic alcoolique qui, malgré tout, reste l’un des meilleurs de sa troupe. Ceci peut rebuter plus d’un lecteur, mais toutefois, dans ses moments de sobriété, on y retrouve un trentenaire charmant et plein d’humour que l’on a plaisir à suivre.

Le style de ce roman policier est original et intriguant. Nesbø nous fait découvrir l’Australie de par de nombreuses légendes aborigènes qu’il mêle à l’enquête, celles-ci ayant pour but de mettre Harry sur la voie du meurtrier. Cependant ces légendes sont parfois si troublantes que le lecteur ne parvient pas à y déceler le moindre indice. Harry, lui-même, entretient ce mystère en gardant pour lui ces réflexions et déductions, ce qui ne permet pas au lecteur de deviner quoi que ce soit avant que le véritable coupable soit démasqué.

Malgré la forme intéressante du récit, Jo Nesbø n’a pas su me captiver. Je n’ai pas ressenti de pression me poussant à lire la suite à chaque moment de liberté et j’ai trouvé dans ce roman de nombreuses longueurs, tout à fait rédhibitoires en matière de polars.
Un avis mitigé donc, mais ma curiosité me poussera tout de même à lire d’autres aventures du policier norvégien dans l’espoir de pouvoir réviser mon opinion sur cet auteur.

Le passage de la nuit d’Haruki Murakami

Le passage de la nuit Haruki Murakami

Roman résolument cinématographique, Le passage de la nuit joue la carte de l’hypotypose pour installer son lecteur dans le rôle du narrateur-spectateur, hétérodiégétique mais pourtant pas omniscient. Les chapitres s’enchaînent et sont des plateaux de tournage dans lesquels on place les caméras. Parfois il n’y a qu’un angle, qu’une seule prise de vue. Le tout s’accompagne d’une bande-son omniprésente.

C’est une expérience fascinante, en tant que lecteur, que de s’observer dans la découverte d’une œuvre qui ne propose que de l’immédiat et ne livre aucune interprétation, justification ou explication autre que celles fournies par les personnages. Il y a, dans cette œuvre, une invitation à la dégustation personnalisée. On peut, au choix, se contenter de contempler, ou chercher à comprendre ce qui anime les uns et les autres, et forcément mettre de soi.

La nuit, c’est avant tout une ambiance, une atmosphère particulière dans laquelle chacun apporte ce qu’il veut ou ce qu’il peut. C’est ce que m’évoque la lecture de ce drôle de livre, qui est aussi un roman hommage: hommage à la musique qui rythme nos vies, mais également au cinéma de Godard et à son film, Alphaville, qui donne ici son nom à un love hôtel. Dans le film de Godard, l’émotion est interdite, dans le livre de Murakami, c’est le vocabulaire de l’émotion qui est banni. Les sentiments éprouvés par les personnages ne nous parviennent que par le biais de leur discours, de leur posture, de leurs actions, de ce fait ils sont interprétables à volonté. On découvre alors que l’émotion brute peut autant sinon plus que l’émotion décodée. C’est dans cette perspective que je parle de dégustation personnalisée. Le spectateur privé de grille de lecture s’oriente dans l’obscurité grâce à ses propres repères.

Un roman lumineux.

Mauvaise étoile de R.J. Ellory

Mauvaise étoile de R.J. EllorySynopsis

Texas, 1964. Après l’assassinat de leur mère, Elliott et Clarence ont passé le plus clair de leur adolescence dans des maison de correction et autres établissements pénitentiaires pour mineurs. Le jour où Earl Sheridan, un psychopathe de la pire espèce, les prend en otage pour échapper à la prison et à la condamnation à mort, les deux adolescents se retrouvent embarqués dans un périple douloureux et meurtrier. Alors que Sheridan sème la terreur dans les petites villes américaines bien tranquilles qui jalonnent leur route, une sanglante et terrible partie se met en place entre les trois protagonistes. Loin de se douter de la complexité de celle-ci, les policiers, lancés à leurs trousses, et en particulier l’inspecteur Cassidy, ne sont pas au bout de leurs surprises.

Mon avis

Il y a des livres comme ça dont le titre est déjà un personnage à lui seul… Et quel personnage !
La nuit nous enveloppe très vite comme pour mieux accentuer cette impression de prédestinée accablante qui nous saisit dès le début.
Cette mauvaise étoile dirige et manipule les événements, selon son bon plaisir. Elle règne quasiment en maîtresse absolue, et reste omniprésente à l’esprit du lecteur tout du long,

Une enfance désastreuse, le hasard d’une terrible rencontre, et le road trip assassin dans une Amérique des années soixante commence !

Le destin peut réserver de sombres apparences et celui de ces deux demi-frères ressemble à une longue et inexorable descente aux enfers. Les événements s’emballent à une vitesse vertigineuse, comme une chevauchée meurtrière se déroulant sous nos yeux impuissants.
R.J. Ellory nous prend avec habileté à témoin et parvient à nous imposer ce sentiment de malaise inhérent à cette sensation de fatalité écrasante. Est-il possible de lutter contre ces hasards qui jalonnent notre existence pour les tourner à notre avantage ? D’en détourner les effets néfastes par des choix et des décisions ultimes ?

Ce roman est noir, très noir, puisqu’il raconte l’enfantement du mal, la naissance d’un tueur et d’une aliénation macabre.
Révélé par son modèle, on assiste effrayés, à ses premiers pas, à ses balbutiements, ses délires et ses leitmotivs, jusqu’à devenir complètement terrifiés par sa résolution de soif de sang, comme unique et seul mode de fonctionnement.
Le besoin d’exister et de prendre le pouvoir poussés à leurs paroxysmes !

Alors oui ! J’ai souffert plus d’une fois pour les victimes évidemment, mais le Challenge de Léa Touch Book aura été pour moi l’occasion de découvrir un auteur avec un grand A.