Fatalis – Le Temps de Malheur de Nausea

Fatalis1  Quatrième de couverture :

An de Disgrâce Douze-cent quarante-six.
Se mourant dans la langueur, le comte déchu Hasbrin von Pein est hanté par d’étranges maux et sombre dans la folie. Renié par le Ciel et gardien d’un secret si terrible que nul autre ne saurait le supporter, il décide de tout révéler dans une chronique mystérieuse avant que le trépas l’en empêche… Les racines douloureuses d’un mal inconcevable poussent en lui alors que sa fin approche.
De sa plume, il retrace les sombres vies de Christof, le parricide, Johannes, le déserteur, et Franz, le malandrin, qui, quatorze années plus tôt, se virent poussés par un souffle divin vers une funeste destinée.
C’est un âge de ténèbres, fait de démons et de sorcellerie, de guerre et de trahison, de mort, de pleurs et de haine. La fatalité d’un prime temps de malheur.

    Avant propos

Le Temps de Malheur est le premier tome d’une trilogie romanesque, Fatalis – legenda, sorti en novembre 2012, et dont la suite devrait paraître d’ici la fin de l’année.
Cette petite perle ignorée du monde se fraye un chemin dans l’univers tumultueux de l’auto-édition, et j’ose penser qu’elle fera parler d’elle dans les années à venir, le temps que son nom et celui de son auteur acquièrent la notoriété qu’ils méritent. Son auteur, parlons-en : il (ou elle, car cela reste abstrait) annonce le mystère qui l’entoure en se parant de l’intrigant pseudonyme de Nausea, qui ne nous livre de lui que de maigres informations dans une étonnante préface où il nous livre le secret de cette saga, dont l’origine remonte à des fouilles archéologiques dans un ancien site médiéval allemand.
En bref, nous avons ici affaire à un roman inhabituel qui attise la curiosité de quiconque le croise sur son chemin… Mais qu’en est-il vraiment ?

    Introduction

Tout commence sur la seconde partie d’une somptueuse préface : « Malheur aux hommes de bien… », qui se lit comme un cantique infernal et dérangeant, malsain – et ces attributs, qui peuvent paraître nuisibles, lui accordent au contraire une puissance séductrice, on est attiré comme un papillon de nuit par une flamme.

« Qui convoye avecques Diable onques sera rédempté. »
C’est sur cette énigmatique sentence que s’ouvre le remarquable prologue, dans lequel le lecteur se plonge sans difficulté (pour ma part, je n’avais aucun mal à me représenter la scène en film). On y découvre Hasbrin von Pein, un comte saxon qui, à cause d’une malédiction, a vieilli de trois fois son âge. Ce jeune vieillard sait qu’il va mourir et, pour cette raison, décide de se libérer d’un lourd secret qui lui pèse depuis fort longtemps – du quel s’agit-il ? On l’ignore, car tout le roman semble jouer d’énigmes. Pour ce faire, il plonge sa plume dans l’encre et commence la rédaction de chroniques d’un temps qu’il préférerait oublier. Cependant, la tâche n’est pas aussi simple que prévu et le pauvre homme n’est pas au bout de ses peines : un démon cruel, moqueur, sans nom ni visage, est bien déterminé à l’empêcher d’agir. On ne connaît rien de lui, si ce n’est qu’il le possède et que le comte lutte difficilement contre lui, et, s’il remporte la victoire, c’est au prix de l’un de ses doigts.
On réalise alors l’originalité de l’œuvre, car ces premières pages nous plongent dans les mêmes ténèbres que le personnage. On entend sa voix éreintée et le grattement de la plume sur le parchemin, on sent la fumée et la chaleur des bougies. D’entrée de jeu, l’atmosphère se fait oppressante, tout en restant parfaitement réaliste.
S’ensuit un chapitre introductif, De la vérité de l’histoire, dans lequel Hasbrin fait part à ses lecteurs des buts que nourrit le livre. La mise en abyme entre Fatalis en tant que roman de Nausea, et Fatalis en tant que chroniques d’Hasbrin von Pein est tout particulièrement maîtrisée, mais j’y reviendrai plus tard.

    Scénario

L’intrigue du Temps de Malheur est un succès. Elle varie tout au cours du récit et prend souvent des airs de polar tournés autour d’une enquête complexe qui, petit à petit, va révéler des éléments surnaturels et indomptables. Voici donc un bref synopsis :
Tout commence paisiblement, alors que Christof et Franz, tous deux membres d’une société criminelle de Lübeck (nord de l’Allemagne) sont chargés de transporter dans la plus grande discrétion un colis jusqu’à Lipz (Leipzig, vers le sud), avec pour ordre de ne pas ouvrir la besace qui le contient et de ne poser aucune question à son sujet. Peut-être l’avez-vous deviné, tout ne se passe pas comme prévu, et ils finissent par être confrontés au contenu du colis. Tout ce que cela entraîne ne passe pas inaperçu et cela finit par s’ébruiter… Malgré tout, ils parviennent à atteindre leur objectif et amènent l’étrange objet à un marchand supposé faire la transition entre les convoyeurs et le destinataire. Mais au moment où ils s’apprêtent à repartir vers le nord, ils apprennent que le colis a été subtilisé, et que pour de subtiles raisons, les deux convoyeurs sont contraints d’aider un agent du destinataire dudit colis (oui, ça se complique!) à le retrouver avant qu’il n’arrive en de mauvaises mains… C’est le début d’une longue descente vers l’enfer, où ils affronteront des choses qui dépassent l’entendement.
S’ensuivent de multiples péripéties fascinantes qui, comme déjà dit, revêtent parfois l’apparence d’une enquête policière (à la mode du temps jadis), ponctuées de retournements de situation qui peuvent être surprenants (combien de fois m’attendais-je à ce que telle ou telle chose arrive, pour qu’une autre, totalement différente, survienne à la place?).
Tout cela s’achève sur un final grandiose, presque wagnérien, et sur un véritable coup de théâtre qui laisse le champ libre à la suite, qui s’annonce plus sombre encore.

    Historicité

L’une des forces de Fatalis est la crédibilité de son univers. Étant pour ma part friand de littérature historique et médiévale-fantastique, j’ai vu passer bon nombre de romans divers et variés abordant le Moyen Âge en passant à travers tous les clichés possibles, ce qui n’est pas le cas de ce roman.
En effet, ce Temps de Malheur est sans nul doute le fruit d’un long et sérieux travail de recherches. Les descriptions architecturales, vestimentaires (tant civiles que militaires), sont riches en détails, et l’on trouve très souvent des annotations pour expliquer telle ou telle chose. On apprend énormément de choses diverses et variées, de l’interdiction de travail nocturne pour certains artisans à une bulle papale sur la sorcellerie, en passant par des informations politiques ou guerrières. Tout en lisant, on a l’impression de suivre un cours d’histoire, sans qu’il soit excessif, ennuyeux ou autre.
Ensuite vient la plume. Nausea nous sert un style inédit, dans lequel il s’amuse et nous amuse en mélangeant l’ancien et le nouveau langage. Ainsi, le moyen français côtoie le français moderne pour donner une « entre-deux-langues » surprenantes, qui déstabilise au début, mais est très vite appropriée par le lecteur. Les négations simples et les mots oubliés connaissent une seconde vie pour notre plus grand plaisir.
Avec ce registre étonnant vient la structure même du texte : adepte des romans de chevalerie, Nausea en a reconstruit un à travers Fatalis. Les titres sont introduits à la latine et l’évolution des personnages suit une logique que je qualifierais de médiévale (le passé de chacun n’est pas, comme d’habitude, révélé au cours de l’histoire, mais dans un chapitre complet pour chacun), ce qui permet de « fausses originalités », car ce qui nous paraît original n’a juste pas été utilisé depuis sept ou huit siècles ! Malin, l’auteur… Les amateurs de fioritures auront aussi de quoi manger parmi la numérotation gothiques et les lettrines qui ouvrent chaque premier paragraphe.
Accessoirement, on peut trouver un glossaire plutôt épais à la fin.

    Personnages

Chacun des individus qui compose le Temps de Malheur semble doué d’une âme. Tous bénéficient d’un caractère, d’un profil psychologique détaillés, ce qui les rend tous attachants, à leur manière.
On compte en tout quatre personnages principaux : Hasbrin, le narrateur, et les trois compagnons dont il raconte l’histoire ; mais tous les protagonistes ou antagonistes qui ont une importance dans l’intrigue s’affublent des mêmes avantages.
De prime abord, on est tenté d’accuser Fatalis d’être trop manichéen, mais c’est à mes yeux une bien grande erreur. Premièrement, l’auteur ne semble pas se décider à prendre parti pour les uns ou pour les autres (et cela serait impossible). Si l’on trouve effectivement des « gentils » et des « méchants », il faut aller plus loin que cela et décortiquer, comme dit plus haut, leurs personnalités propres. Les gentils ont une part de méchanceté, et vice versa. J’ai par exemple relevé un détail que je trouvais intéressant de noter : parmi les « méchants », un seul paraît réellement motivé par ce que l’on peut appeler le « Mal », et encore. Celui-ci semble agir plus par folie que par cruauté. Quant à ses acolytes, on note qu’ils sont persuadés de faire le bien, et qu’ils sont parfois conscients du mal qu’ils peuvent infliger et ont eux aussi leur part d’humanité.
Le cas de Hasbrin, pour commencer, est incroyable, car, très vite, l’on ressent une forte empathie à son égard. On a l’impression de partager sa douleur et on lui souhaite sincèrement que quelque chose de positif lui arrive. Le duo qu’il forme avec Ludwig, son valet, accentue encore davantage cette compassion de la part du lecteur.
Vient ensuite Christof, le premier des personnages du récit narré à être présenté. Dernier né d’une maison noble de Saxe, son enfance est un enfer. Petit, laid, efféminé, soit tout l’inverse de son père et de son frère, il préfère la poésie à l’escrime, ce qui en fait bien vite la honte de sa lignée. Pour cette raison, il est régulièrement battu par son père, qui lui préfère son frère, tandis que sa mère lui est parfaitement indifférente. Un jour, il assassine presque par erreur son géniteur, et se retrouve ainsi contraint de s’enfuir.
Des trois personnages, Christof est à mes yeux le plus intéressant. Toujours en train de réfléchir, ses pensées se bousculent les unes les autres, et il remet tout en question, en essayant d’agir le mieux possible. Car notons-le bien, son parricide ne l’a pas libéré, bien au contraire : il se sent coupable du pire crime qui soit et cherche à trouver le salut de son âme. De cette façon, son esprit est en constante confrontation avec lui-même.
Arrive ensuite Franz, un Bavarois haut « d’une toise et demi » (2m, ndla). Ce colosse aux bras taillés dans le roc, ancien pillard, est intimidant et inquiétant. Cependant, dès lors que naît une certaine complicité avec Christof, il se révèle être avant tout un grand ami au cœur d’or.
Franz, roturier par excellence élevé par les moines, se veut quelqu’un de très pieu, bien que nombre ses actions soient plutôt douteuses (on sourira à la lecture de son langage fleuri de jurons amusants). Tout cela fait de lui un personnage particulièrement attachant, très drôle tout en étant capable de se montrer sous des angles bien plus sérieux et sombres (la fin du récit le montre sous un jour plus sombre, dans une posture qui attriste le lecteur, habitué à le voir tout fringant).
Enfin vient Johannes, celui dont on sait le moins. Cet ancien soldat ayant commis le crime de désertion a été contraint de se reconvertir en l’équivalent d’un agent secret.
Au fil du récit, il se révèle être un bon ami, qui n’hésite pas à se remettre lui-même en question pour l’intérêt de ceux qu’il aime, qui fait preuve d’une grande ingéniosité (bon compromis, entre un Christof qui s’angoisse à trop penser, et un Franz qui agit plus qu’il ne réfléchit). bien que mystérieux (je suppose que l’on en saura plus dans la suite). C’est un homme discret, obscur, qui fait ce qu’on lui demande et aime le travail bien fait. Il ne semble se poser que peu de questions morales ou éthiques, et sa présence est un atout considérable à l’ambiance du livre. J’attends le second tome pour en savoir plus à son sujet.
Je pourrais aussi aborder les « méchants », mais j’ai trop peur de spoiler le récit, alors je me contenterai d’indiquer que leurs psychologies semblent tout aussi développées, bien que l’on n’en sache que peu pour l’instant.
Ainsi donc, je pense que l’on peut dire que les personnages sont l’un des principaux points forts du livre.

    Conclusion

Beaucoup d’éloges dans cette chronique littéraire mais elles me semblent méritées. De mon côté, il s’agit à coup sûr de la découverte de l’année, sur laquelle je suis tombé par hasard. Le Temps de Malheur constitue donc l’une des surprises de l’auto-édition.
Le défaut du livre ? Il est bien trop court (vraiment) ! Ses 330 pages (dont à peine 310 pour le récit en lui-même, puisque la préface et le glossaire en prennent une bonne vingtaine) se dévorent trop vite.
Ne reste qu’à réclamer le Temps de Langueur à suivre, vertudieu !

 

La femme du monstre de Jacques Expert

La femme du MonstreAuteur : Jacques Expert
Titre : La femme du monstre.
Edition : Livre de poche.
Genre : Thriller.
Page : 211

 

Résumé : « Quand elle a épousé le monstre elle n’avait que 22 ans. Elle admirait sa force, son charme, n’en revenait pas qu’il ait pu la choisir elle qui n’était pas belle, que personne n’avait jamais remarquée. Quand la police est venue arrêter le monstre, le pays tout entier s’est soudain intéressé à elle, une femme de trente-huit ans, ordinaire. Mais, entre les deux, il y a seize années de vie de couple, seize années durant lesquelles elle à été une mère dévouée, une épouse loyale, une bonne voisine, une femme sans histoire qui ne pouvait pas se douter. A moins que… »

Note : 8/10

 

Appréciation : Après avoir lu le résumé et les avis des lecteurs sur ce thriller, j’ai décidé de me le procurer au plus vite. C’est un sujet qui m’intéresse énormément, mais qui n’est pas courant. J’ai commencé à le lire le jour même. La narratrice de l’histoire (Mme Darget) nous livre son histoire, ses pensées et les événements du procés.  L’histoire est fluide, on passe de la vie quotidienne de Mme Darget et M. Darget au procès du monstre. Les deux parties s’articulent bien ensemble. Petit à Petit on en apprend plus sur les pensées de Mme Darget, sa vie et ses opinions.   C’est un livre qui se laisse lire sans problème, le style de langage est un peu « populaire » voir carrément grossier et vulgaire par moment. On est aspiré dans cette histoire glauque et écœurante jusqu’à la fin. Et pour une fin, c’est LA fin qu’il fallait. Je ne suis pas déçus de ce thriller, qui ce laisse lire rapidement. Bien que, je n’ai absolument pas aimé l’héroïne, qui pour moi est loin d’être la naïve et fragile femme que l’on nous dépeint (bien qu’elle soit une victime sans l’être). J’ai éprouver un sentiment de rage et de colère envers cette femme, qui est pour moi aussi détestable que le monstre.

Club Kokeshi : Mon carnet de loisirs créatifs de Annelore Parot

kokeshi1

Résumé :
Des stickers, des papiers origami, des papiers à motifs, des jeux à monter, des papertoys à construire, un test à compléter, des recettes à concocter, des reportages pour s’émerveiller, des accessoires tendance à fabriquer…

Bienvenue au club Kokeshi !

Mon avis :
Je tiens tout d’abord à remercier les éditions Milan et Livraddict pour m’avoir permis de découvrir ce magnifique carnet de loisirs créatifs.

Je ne connaissais pas du tout les kokeshi avant de découvrir ce carnet de loisirs créatifs. Les kokeshis sont des poupées japonaises traditionnelles à la forme de quille, sans bras ni jambe, sculptées autrefois dans du bois. Elles étaient peintes à la main et recouverte de laque ce qui en faisait des modèles uniques. Aujourd’hui les kokeshis modernes portent un kimono traditionnel mais sont plus rondes et plus colorées. C’est de ces poupées que s’est inspirée Annelore Parot pour créer l’univers du Club Kokeshi.

Le carnet de loisirs créatifs possède une très belle couverture, colorée avec 4 kokeshis différentes : Yumi, Michiko, Aoki et Emi. Ces 4 héroïnes créées par l’auteur sont décrites en début du carnet, avec pour chacune une personnalité différente et un style vestimentaire différent. Il y a également un test à réaliser pour savoir à quelle kokeshi on ressemble le plus.

Une fois les présentations faites, l’auteur  propose un cours de dessin grâce auquel on apprend à dessiner une kokeshi : la silhouette, les coiffures, les kimonos à motifs et même des accessoires. Le cours est décrit étape après étape et est très accessible aux enfants.

On passe ensuite à une partie jeux avec des recherches d’objets, des jeux de différences, des labyrinthes, des jeux d’observation, du coloriage… toujours dans un univers coloré et attrayant. Il y a également plusieurs jeux de société kokeshis proposés tels qu’un mémory, un jeu de l’oie ou encore un jeu de course des tanukis (petits animaux des kokeshis).

Le carnet de loisirs créatifs présente également une partie plus accès sur le bricolage avec des travaux manuels à réaliser pour créer des étiquettes à mettre sur les cahiers d’écoles, des pancartes « humeur » à accrocher à la porte de la chambre, des fleurs pour écrire des messages aux personnes que l’on aime, des marques pages, des emplois du temps de poche…sans oublier des planches de stickers variés et très colorés pour les customiser. Chaque activité est simple et facile à réaliser avec peu de matériels nécessaires (ciseau, colle, crayon et gomme)

Plusieurs pages d’un très beau papier épais à motifs, situées à la fin du carnet, sont destinées à être détachées pour faire de l’origami. Il est alors possible de créer en suivant les consignes un petit moulin à vent, une guirlande, une pochette à stylos ou encore des petits poissons japonais porte-bonheur.

Pour les plus grands une partie du carnet s’intéresse également à la culture japonaise : la cuisine (les makis, sushis etc… avec des recettes aussi bien salées que sucrées à réaliser), les traditions avec une description des principales fêtes et coutumes, une description de quelques quartiers de la ville de Tokyo et un petit lexique de mot japonais.

J’ai trouvé que ce carnet de loisirs créatifs offrait des activités variées et intéressantes pour les enfants de 6 à 10 ans environ. Le papier est de grande qualité et épais. Toutes ses activités sont proposées autour d’un magnifique univers japonais, très coloré et attrayant. Je vous conseille vivement Club Kokeshi, mon carnet de loisirs créatifs d’Annelore Parot pour passer un très bon moment avec vos enfants.

Ma note : 18/20

Infos du livre :
Editions Milan
Nombre de page : 144
Genre : loisirs créatifs

Compte-rendu du Book-club du mois de mai 2013 : Le Horla de Guy de Maupassant

Le HorlaL’avis Général :

D’abord, il faut noter que le Horla a bénéficié de 2 versions écrites par Maupassant et pour la plupart des participants la meilleure est celle en forme de journal qu’ils ont estimé plus poussée dans le thème de la folie.
Ce court texte a suscité beaucoup d’intérêt car il permet de comprendre l’évolution de la recherche scientifique sur la folie et surtout comment est née cette occupation pour ce thème à l’époque de Maupassant. Chacun a apprécié le choix du format court et même surpris de la qualité de la construction qui n’aurait mérité aucune ligne de plus, selon eux. Quant au sentiment que suscite la nouvelle, les book’clubers n’ont pas tous été unanimes certains ont été emportés par cette ambiance toute en tension, d’autres sont restés sur une impression en demi-teinte expliquant que, pour eux, il manquait quelque chose pour rendre ce récit encore plus intense. L’utilisation du fantastique a été appréciée et même étonnée certains lecteurs, d’autres estiment le schéma trop classique pour les avoir totalement convaincu.

L’intrigue :

La globalité des avis tende à affirmer que le journal est la version la plus aboutie. On s’accorde à dire que cette nouvelle est une bonne découverte même si certains relèvent un manque de frisson et de sentiment de menace. Les différentes interprétations que soulève l’intrigue ont plu : rester dans le flou quant à la santé mentale du narrateur laisse songeur le lecteur ! « Est-il fou ou est-ce la réalité ? » est la question que l’on se pose après avoir fini ce récit. Tous les lecteurs ont adhéré à la chute qu’ils trouvent parfaite pour ce court récit.
Certains ont regretté que le titre ne soit pas plus explicité et le thème de la folie plus poussée. Cependant, tout le monde admire la maitrise de Maupassant quant au développement de l’intrigue dans un formant aussi bref !

Le narrateur :

Le narrateur a suscité quelques interrogations ! La majorité des participants l’ont identifié comme étant Maupassant lui-même. En effet, l’auteur a été interné en 1892 ce qui peut influer sur le fait que Maupassant s’inspire d’évènements vécus. Cependant, cette interprétation n’est pas générale. L’un des autres avis est que le choix de l’anonymat permet de généraliser, tout simplement, la folie humaine. Et l’autre avis était l’indifférence : l’importance est de savoir que le narrateur est un bourgeois aisé, de connaitre où il vit et étaient inintéressés par l’ajout d’informations supplémentaires, l’essentiel étant là.

Les lecteurs ont été sensibles à la clairvoyance de l’écrivain mais aussi aux prémices de la psychologie et de l’intérêt pour les explications scientifiques.

Style et écriture :

L’Ecriture a « enchanté » les book’clubers. Le style a été perçu comme assez contemporain grâce au talent de Maupassant à trouver le mot juste, à avoir le sens de la phrase et aller droit au but ce qui le rend précis et, par conséquent, très moderne
La forme du journal permet au récit d’être plus intimiste. On voit les choses selon le point de vue du personnage. On entre dans sa tête et on suit l’évolution progressive du narrateur vers la folie. Cela permet aussi une montée de la tension. Il a été mis en avant l’adresse de Maupassant pour faire douter le lecteur tout au long de sa lecture puisqu’au final on s’interroge toujours sur la folie du narrateur : Était-il fou ou simple victime du surnaturel ? La réponse n’est à aucun moment évidente !

En Conclusion :

•    Cette nouvelle est une bonne découverte
•    L’écriture de Maupassant a été appréciée tout comme sa dextérité à écrire des nouvelles
•    Le thème de la folie est abordé d’une façon fantastique qui a étonné certains même si quelques participants regrettent ne pas avoir plus « tremblés »

 

Ecrité par : Alison Mossharty

Les Orphelins du Royaume de Leigh Bardugo

Grisha-de-Leigh-Bardugo

Quatrième de couverture :

Alina a été recrutée par l’Armée pour accompagner les Grisha, de puissants magiciens qui luttent contre le brouillard maléfique qui déchire le pays. Quand son ami d’enfance frôle la mort lors de ce raid, Alina doit affronter ses peurs et sa destinée… Le monde des Grisha est dangereux et les pièges nombreux. A qui Alina pourra-t-elle accorder sa confiance, alors que la seule personne sur laquelle elle pouvait compter n’est plus en mesure de l’aider ?

Ma lecture :

Après avoir lu les sept tomes d’Harry Potter (un vrai plaisir de lecture) et m’être farci les quatre tomes de Twilight (une vraie plaie de lecture), je sais que la littérature de la fantasy peut côtoyer le meilleur comme le pire. C’est donc plein d’appréhension que je me lance dans le tome premier de Grisha, curieusement sous-titré Les Orphelins du royaume (ce n’est pas l’information capitale du livre selon moi et je trouve donc ce titre plutôt mal choisi).
Bref, passons. De prime abord, on peut dire que je ne suis pas séduit… Les idées sont honteusement pompées sur Harry Potter : Alina est plus ou moins une sorcière – voire l’élue qui peut sauver le monde de la Ravka – elle a une cicatrice, elle refuse d’avoir la robe (ici un kefta) noire et préfère la bleue pour fait comme les copines (ça vous rappelle pas un certain Harry avec une cicatrice au front qui contredit un certain Choixpeau magique ça, non ?). Mais ce n’est pas le plus grave. Non, ce qui est plus embêtant, c’est que, pendant une bonne partie du bouquin, je ne comprends rien à ce que l’auteur me raconte. Je comprends bien qu’il y a différents corps de métiers parmi les Grisha mais je ne sais pas à quoi ils servent concrètement. Chaque corps de métier est affublé d’une couleur mais je ne parviens pas à associer la couleur avec le job en question… bref, une incompréhension totale qu’il va falloir surmonter pour poursuivre la lecture… Finalement, après coup, je me rends compte que ce n’est pas bien grave car le nombre de personnages capitaux du roman peut se compter sur les doigts d’une seule main (Alina, Mal, Genya, le Darkling et sa mère). Alina étant, bien sûr, le personnage central et dégageant à peu près autant de charisme qu’une endive au jambon mal cuite (telle Bella dans Twilight). De même que pour Bella, d’ailleurs, j’ai dû me coltiner les scènes, heureusement courtes, d’un érotisme débridé quand le Darkling dans un premier temps, puis Mal par la suite, embrassent follement, langoureusement et sauvagement ladite héroïne…

Bref, je dois avouer que je ne pense vraiment pas rentrer dans la cible destinée pour ce livre même si, je l’admets, les cinquante dernières pages m’ont paru plus digestes, plus enlevées, sans pour autant me donner l’envie de poursuivre la lecture de l’éventuel tome deux.

Enfin, un petit conseil pour les traducteurs, par pitié, évitez d’user et d’abuser du passé simple parce que les phrases du type « Nous nous levâmes et nous repliâmes la tente avant de reprendre notre chemin. Nous engageâmes la conversation… » non, c’est plus possible, c’est indigeste, c’est illisible.

Je suis malgré tout très content d’avoir participé à ce deuxième partenariat et remercie chaleureusement les éditions Castelmore ainsi que le site livraddict et sa très sérieuse team pour l’organisation de cette opération.