Compte-rendu du Book Club du mois d’avril 2013 : Jane Eyre de Charlotte Brontë

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Participants: 12
Nathalie, lolomorduedelecture, Selvegem, GRizelda, Frankie, Mad Cat, Aniouchka, Alison Mossharty, achille 49, Salsera15, Angee Ersatz, Rose

Les impressions générales

Globalement, le livre a été apprécié. (Note moyenne 8,6/10 sur 8 votes)
Quelques unes l’avaient déjà lu et le relisent régulièrement, certaines n?ont pas spécialement accroché, notamment lorsqu’elles avaient vu les films auparavant. D’autres ont appréciés que le livre parle d’amour avec passion et exaltation, ce qui n?est pas forcément le cas des livres de cette époque, tout en restant un témoin de leur quotidien. Enfin la touche de fantastique et les nombreux rebondissements ont fait adhérer pas mal d’entre nous, malgré parfois un certain manque de crédibilité.
Les adaptations les plus vues sont celles de la BBC, et de Franco Zeffirelli avec Charlotte Gainsbourg qui incarne très bien Jane Eyre pour celles qui l’ont vu, ainsi que celle de Cary Fukunaga.
L’affaire Jane Eyre de Jasper Fforde a donné envie à pas mal d?entre nous de se plonger dans Jane Eyre, même si au final, on la voit assez peu.

Le style

Les descriptions font partie des points forts de ce livre même si elles ont paru trop longues à certains participants. Le style a un charme désuet, réaliste, notamment car la narration est à la première personne et nous permet de comprendre et de ressentir les émotions de Jane. La traduction rend bien compte de l’ oeuvre originale et représente bien l’époque.

Les personnages

Jane Eyre est reconnue « comme une jeune femme moderne dans sa façon de voir les choses, sa fierté, son intelligence et indépendance. » Elle est par ailleurs attachante, passionnée, avec des convictions qu?elle respecte jusqu?au bout. Malgré une enfance assez glauque, elle n?est jamais larmoyante.  Enfin sa décision de partir est totalement crédible au vue de ses sentiments et de l?époque, et constitue un des moments qui définit le mieux le caractère de Jane et son coté altruiste fait partie d?elle-même.
Mr Rochester est le second personnage principal, un peu  plus mitigé dans son appréciation, notamment de part ses parts d?ombre. Le parallèle de caractère de Jane et Mr Rochester a souvent été noté notamment dans leur coté passionné et dépassant certaines conventions.

Globalement, les différents personnages secondaires ont été appréciés qu’ils soient sympathiques ou non, notamment dans leur description.
Le personnage d’Hélène fait partie des personnages importants de ce livre, notamment dans le rôle qu?elle joue dans la vie de Jane par la suite.
Saint John a été assez peu apprécié du fait qu’il tente d’imposer  son point de vue sans comprendre celui de Jane, et tout le monde s?est accordé à penser qu’elle avait pris la bonne décision. Il reste assez froid et difficile à cerner.
Le personnage de Bertha a entrainé pas mal de discussion, notamment sur son passé, et le fait que nous ne la connaissons qu’à travers les yeux de Mr Rochester. A lire pour les intéressés d’un autre point de vue : « La Prisonnière des Sargasses » de Jean Rhys.

Ecrit par : Rose

Le moineau du sanctuaire de Ellis PETERS

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Angleterre, printemps 1140.
Le pays est en pleine anarchie suite aux luttes acharnées et sanglantes pour le trône entre l’impératrice Mathilde et Etienne de Blois.
Dans ce tumulte, la paisible ville de Shrewsbury qui jouit d’une administration et d’un conseil municipal reconnus pour leur bon sens et leur équité va voir sa tranquillité mise à mal.
Alors que l’on célèbre comme il se doit les noces de Daniel Aurifaber, fils de l’orfèvre de la bourgade, avec la douce Marjorie Bèle, la soeur de celui ci fait une terrible découverte.
Leur père git le crâne en sang au coté de son coffre pillé.

Qui a-t-il pu faire cela?

Ne serait ce pas ce jeune artiste dégingandé sans le sous?
Engagé pour la soirée, l’énigmatique saxon a été froidement remercié plus tôt . Après avoir essayé de plaider vainement sa cause il a mystérieusement disparu…
Grisé par l’alcool et l’excitation il n’en faut pas plus aux convives pour crier vengeance et pourchasser l’intrus au coeur de la nuit.
Le jeune baladin affolé et acculé trouve refuge à l’abbaye de la ville.
En demandant asile, il bénéficie d’un sursis de quarante jours avant d’étre livré à la justice des hommes.
Frère Cadfaël, membre de la congrégation, au talent certain pour sonder les ressorts de l’âme humaine, ému par le frêle fuyard, entend bien dénouer ce canevas.

Ce funeste décompte suffira-t -il au fin limier en robe de bure pour mener à bien son enquête et tenter de sauver un éventuel innocent de la vindicte populaire et du pilori?

J’ai vraiment beaucoup apprécié ce roman.
Il est plaisant de suivre ce Cadfaël qui est sympathique, parfois drôle et toujours plein de sagesse. Bien loin de l’image austère et rigoriste des moines de cette période. Il est plus enclin à aidé la justice des hommes qu’à prêcher la justice de Dieu.
On est bien loin des intrigues ponctuées par d’incessant rebondissements et c’est tant mieux.
Il est parfois bien agréable de voir se démêler une intrigue au fil relaxant des offices.
Je compte bien poursuivre dans ma lancée et découvrir prochainement une nouvelle enquête.

Compte-rendu du Book-Club de Mars 2013 : Arsène Lupin contre Herlock Sholmès de Maurice Leblanc

Arsène Lupin contre Herkock SholmesLe thème du Book Club du mois de Mars avait pour thématique l’univers holmésien. A cet égard, nous avons pu lire Arsène Lupin contre Herlock Sholmès de Maurice Leblanc.

Général – Avez-vous apprécié ces deux enquêtes ? Quelle a été votre préférée et pourquoi ? L’intrigue était -elle bien ficelée ? La présence la Dame Blonde renforce-t-elle l’intrigue ?
Le jeu entre le détective et le cambrioleur a fait l’objet de discussions relativement développées de la part des participants. Certains ont apprécié que ces derniers fixent des règles (par exemple, de délais) alors que d’autres se sont dit troublés par le fait que l’auteur casse les codes du genre. Cependant, la majorité des membres ont apprécié ce jeu du chat et de la souris. Quant à un possible hommage rendu au personnage créé par Arthur Conan Doyle, beaucoup ne l’ont pas ressenti ainsi.

Il y a, également, un sentiment général d’une certaine redondance entre les deux nouvelles. Quasiment à l’unanimité, c’est la première nouvelle qui a été appréciée. Elle comporte plus de rebondissements et elle est plus intéressante. Certains ont d’ailleurs qualifié la deuxième nouvelle, La lampe juive, de « pas nécessaire », d' »anecdotique ».

Le style et l’auteur – Il y a essentiellement des dialogues et très peu de descriptions narratives. Cela vous a-t-il plu ou, au contraire, gêné dans votre lecture ? Comment avez-vous trouvé le style de Maurice Leblanc ?

Une seule personne ne l’a pas trouvé du tout fluide. Cependant, la majorité a trouvé que le style de l’auteur était tout de même soigné, sans pour autant être pesant, lourd. Par ailleurs, les dialogues, de manière globale, n’ont pas du tout gêné la lecture des participants. Ils font progresser l’intrigue, la rendent plus vivante. Les joutes verbales entre les deux principaux personnages sont à la fois intelligentes, pleines de psychologie et amusantes. Quelques descriptions auraient, parfois, été les bienvenues afin de pouvoir s’imaginer certaines scènes.

Les personnages
Les avis sont vraiment partagés sur ce point mais le personnage d’Arsène Lupin est celui qui a été le plus apprécié. Très peu l’ont dénigré même si son côté fanfaron n’a pas toujours séduit. Beaucoup ont souligné qu’ils ont adoré, justement, le côté désinvolte et l’humour du gentleman cambrioleur. Il fait presque l’unanimité, contrairement à Herlock Sholmès.

Quelques uns ont apprécié la parodie du célèbre détective anglais. L’auteur a bien su exagérer les traits de caractère de ce dernier. En revanche, beaucoup ont été déçus par cette caricature qui ne rend pas vraiment hommage à Sherlock Holmes et au Docteur Watson qui est véritablement tourné en ridicule. Certains lecteurs ont même laissé entendre que l’anglais se laissait trop mener par Lupin, qu’on ne retrouve pas assez son intelligence exceptionnelle.

Le duel a aussi été apprécié par la majorité des participants. Il a été qualifié de ludique, amusant, plein d’intelligence. Pour beaucoup, d’ailleurs, il s’agit de l’intérêt principal du roman.

Ecrit par Avalon

Le dernier paradis de Manolo d’Alan Warner

Grâce aux éditions POINTS voici ma lecture d’Alan WARNER Le dernier Paradis de Manolo
Merci à l’éditeur et à LA pour cette lecture inattendue et cette expérience inédite !

le-dernier-paradis-de-manoloQuatrième de couverture :
« Voir Les Dents de la mer assis entre deux Japonaises, grandir entouré d’inconnus dans un hôtel, épouser la meilleure amie de son ex-femme… Le passé prend un sens différent lorsque Manolo apprend qu’il est atteint du sida. Luttant contre sa mélancolie, il accueille un immigré clandestin à qui il se confie. La découverte de l’altruisme et de la sincérité aura-t-elle raison de la vanité de Manolo ? »

Ma lecture :
Je crois que ce résumé, apparu parmi les divers « part’s » proposés toutes les semaines, est le premier à m’avoir interpellée. On y retrouve la fugacité d’instants anodins, enveloppée d’une mélancolie macabre, qui m’avait séduite dans les nouvelles de Haruki Murakami, Saules aveugles, Femme endormie.
Du coup peut-être m’attendais à quelque chose de trop précis, pollué par mes actuels questionnements, par de douloureuses péripéties survenues en parallèle de cette lecture et qui changeaient mes attentes et ma « part de cerveau disponible » (un coca et ça repart).

Mes réserves m’ont poursuivie au cours de mes premiers voyages avec l’oeuvre. Il a fallu pour me rendre compte qu’une petite magie s’opérait, l’alchimie délicieuse de la pleine immersion dans une oeuvre qui paraissait pourtant rompue au banal. J’étais dans le bus, tournant les pages tout en surveillant les arrêts. Quand est venue le mien je me suis levée, toute honteuse et fuyant les regards, contaminée par le monde de papier et ce qui s’y déroulait comme s’il cette vie s’était pleinement intercalée dans la mienne. Une première et tenter de dépecer cette alchimie sera complexe.

Paradant sur la couverture, on lit la sentence des Inrockuptibles :  » L’un des meilleurs créateurs de personnages de la littérature contemporaine « .
Bon, ce doit être le consensus du moment : Libération et tous les autres se sont mis d’accord pour penser la même chose, et on ne prend même plus la peine de s’extasier sur d’autres aspects de ses oeuvres. La rançon de la gloire.
Si je m’attendais du coup à des personnages tranchants et complexes tels que peuvent les ressentit Hervé Bazin ou Dostoievski, certes ce n’est guère comparable. Le personnage n’est pas un parangon existenciel comme l’ombre du VIH nous le laisserait croire, annoncé dès le résumé, puis dès les premières pages où l’on ne se donne même pas la peine de nous le nommer. Mais putain, on ne peut s’empêcher de taxer l’auteur de plagieur, de croire qu’il ne maquille ici qu’une autobiographie. Car tout paraît trop précis dans des détails anodins pour avoir été inventé.
Pourtant il ne s’agit pas d’un premier roman, il aurait donc réussi à déteindre sur autant de pages ?

Nous avons mené pour vous une petite enquête…

Indice n°1 : la précision des personnages
Je crois que ce qui distingue l’écriture d’Alan WARNER c’est sa parfaite sensualité. N’y voyez pas malice, je ne parle que de la capacité à mettre à contribution ses cinq sens (pour le reste je confirmerai quand je l’aurai rencontré, Alan, si tu m’entends, j’ai une enquête à mener à bien !). Ah, enfin des lignes qui s’enchaînent moins pour nous donner le parfait plan géographique et coloré de la moindre scène mais qui sélectionnent aussi arbitrairement que nos sens le font « IRL » les impressions qui touchent, qui submergent ou juste se font notables.
L’eau, par exemple, devient une antienne sensuelle. On y redécouvre ses bruits inégaux, son immense opacité affolante, sa capacité à passer du multiple à l’unique et vice versa. On prête attention aux gouttelettes sur une peau chaude, aux vestiges moins purs qu’elles y solidifient, aux mythes qui nous traversent tous, la rendant tour à tour fascinante ou rebutante.
Le protagoniste principal est designer. Son attention va aux matières, aux formes. On ne connaît pas parfaitement le paysage, par contre on le voit logiquement évolué au fil des furtives impressions de sa vie. Sur une place dont je ne me souviens guère, la balustrade aurait été repeinte. J’ai l’impression d’avoir des souvenirs de l’enfance qui remontent, de ceux qu’on n’arrive plus malgré tous nos efforts à remettre dans l’ordre, à se rappeler des paroles exacts des uns, des visages des autres, de l’occasion qui nous avait rassemblés… mais oui, sans aucun doute, on verrait parfaitement cette fichue barrière et en la recroisant on aurait le « sentiment » que la couleur en était mieux avant. Ici une jupe courte n’est vraie que si le personnage peut réellement avoir froid aux fesses quand il s’assied. Sinon ce serait un décors inutile et surfait. M. WARNER semble le présumé innocent idéal…

Indice n°2 : la cohérence historique.
Nan mais sérieux, l’auteur connaît si bien son personnage que dès le début il fait mille flash-back, comptabilise ses aventures (ça va, pas de quoi rendre jaloux) et se rappelle des liens de chaque personnage avec un autre  ? Il le connaît comme s’ils avaient vécu ensemble, et non comme s’il le construisait au fil des pages, avec le même soin scientifique que Balzac disséquant la vie conjugale.
On sent que chacun des personnages rapidement croisés a ses propres sensations fétiches, sa hiérarchie des choses importantes, son sens de l’humour, ses valeurs et ses ambitions. Même si… on s’en cogne, et que seuls nous seront livrés les souvenirs du héros sur ce personnage parfois sans nom. Fût-ce son enterrement. Leur densité nous surprend, et nous emmène implacablement vers un sens collectif de l’histoire, comme si, au côté de Lolo, nous devions comprendre les limites de notre égotisme.

La cohérence et les échos de ce « tissu de banalités » lui donnent une profondeur et un aura réaliste impressionnants. On a finalement hâte de retrouver ce beau soleil espagnol, cette balustrade et de s’installer à la terrasse d’un café pour voir la vie s’écouler doucement. Croiser ces vieilles âmes au coin d’une page légère.
Alan… ou devrais-je dire « Lolo »… coïncidence ? vous êtes le suspect principal, c’est âmes n’ont pas pu vieillir en 500 pages, elles ont dû maturer bien avant…

Indice n° 3 : L’écriture
M. WARNER essaie en fait de nous faire croire qu’il est désinvolte, pour traîtreusement nous laisser sur le cul devant son talent. Peut-être n’aurions-nous même pas fait attention à la subtilité du propos, à l’aiguisement du ressenti sur un thème à peine abordé en filigrane. Mais même cette pudeur étrange se fait cruciale. Pas de mot, pas de pensée pour une projection impossible, qui s’abîme dans un passé que l’on imagine retenir. M. WARNER fait de l’humour avec dureté sur les trivialités du quotidien. M. WARNER se joue des contradictions de ses personnages avec cruauté et tendresse, se fichant du besoin d’identification du lecteur et de toutes ces grosses ficelles. Pas de charisme ni pour un super-héros resplendissant ni pour un anti-héros ténébreux. Les hommes, les femmes, les vieux et les chats, chaque créature de ce démiurge pointilleux est aussi attirante que dévorée de TOC. Mais jusqu’à la plus discrète prend sa place dans ce conte cruel pour enfants désillusionné, ou pour enfant à réillusionné.
M. WARNER a une écriture dépouillée et diablement intelligente. Efficace, voire retorse.
Nous avons un coupable.

Conclusion
Franchement, je me suis même prise à rire en imaginant le sale coup qu’il avait pu faire à ses lecteurs en déjouant leurs horizons d’attente (bah oui je me suis faite avoir, et alors, mieux vaut rire des autres que pleurer sur soi !). C’est un parti pris dangereux. Peut-être que ceux qui ont déjà lu des ouvrages de cet auteur ne se font plus avoir. Un peu comme quand on regarde un énième film des frères Coen et qu’on attend le moment où l’écran de générique viendra supplanter l’action. Pour les autres, vue la tournure du quatrième de couverture (mais pourrait-on la rendre moins explicite encore ?), ils s’attendent nécessairement à autre chose. Et risquent une amère déception s’ils ne sont pas capable de renoncer à leurs envies pour se laisser guider par la main dans un monde de péripéties tâtonnantes, ou les lignes du chemin ne servent qu’à faire rebondir des échos et naître des correspondances.
J’aurais pu me lasser d’attendre que le livre « démarre », si je n’avais pas eu ce déclic au cours d’un voyage en bus de son « nindô » singulier.
Cela tient à un vacillement délicat, un changement de paradigme subtil, si digne du talent de M. WARNER finalement. Je lirai d’autres livres pour poursuivre cette enquête mais désormais je suis convaincue de les apprécier… en ne m’attendant plus à rien, me contentant de plonger à leur rencontre.

Divergent de Veronica Roth

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Titre : Divergent tome 1
Auteur : Veronica Roth
Edition Nathan – Blast
Genre : Jeunesse – Sf Dystopie
Date de parution/langue : 2011 / anglais américain

Résumé

Cinq destins. Un seul choix.
Tris vit dans un monde post-apocalyptique où la société est divisée en cinq factions. À 16 ans elle doit choisir sa nouvelle appartenance pour le reste de sa vie. Cas rarissime, son test d’aptitudes n’est pas concluant. Elle est divergente, elle est en danger de mort !

Mon avis

Voici une dystopie destinée aux jeunes adultes qui se lit d’une seule traite. Provoquant très vite à sa sortie un fort engouement, ce livre a été beaucoup lu par nos amis livraddictiens. Il faut reconnaitre que la majorité des lecteurs l’a apprécié et que je fais donc partie d’une minorité, pas déçue non mais plutôt « blasée ».
Veronica Roth essaie de bien faire, elle prend son temps pour présenter ses personnages et les différentes factions mais l’action tarde et je l’ai trouvé assez mollassonne.

Dans un univers étrange dont on ne sait rien du contexte historique, 5 factions se partagent les âmes, on comprend  que c’est pour mieux les contrôler. Chacune des factions est sensée représenter une valeur morale forte.
Géographiquement, chacun des clans occupe un quartier séparé des autres par des zones de no man’s land en ruine occupés de-ci  de-là par des « sans faction ».  Nous n’en saurons pas plus sur ces exclus ce que je regrette.

Le récit se construit dans le regard de Tris. A noter au passage que le tome 1 .5 est rédigé selon le point de vue de Quatre, l’autre personnage-clé du récit. Tris développe un caractère particulièrement puissant qui s’intensifie au fur et à mesure que son choix se confirme.  Quant à Quatre, le chouchou de ces dames, nous lui accordons de façon assez surprenante une entière confiance dès son apparition.

Les scènes de simulations virtuelles, mes préférées, font monter l’adrénaline et sont le prétexte pour entrer dans l’inconscient des personnages.  Vivre chacune des simulations des protagonistes aurait pu être intéressant.

Les valeurs misent en avant dans ce récit correspondent au nom des différentes factions. Pas vraiment de surprise donc  mais une valeur ressort plus particulièrement parmi toutes celles-ci : le courage qui permet de vaincre tous les obstacles.

Les Erudits sont présentés comme des abrutis de connaissances, incapables de se débrouiller seuls. Les Fraternelles, juste entre aperçus,  sont de doux rêveurs, du genre « nous sommes tous copains ». Il est impossible de mentir aux Sincères et les Altruistes, ascètes vêtus de gris, ne gardent bien d’exprimer leurs sentiments.
Tris débarque chez les Audacieux, des battants qui jouent avec la mort et savent faire la fête en contre partie. L’entrainement difficile consiste en jeux violents et dangereux. Celui d’apprendre à monter et à descendre d’un train en marche est le mieux décrit.
Ce train, tiens justement, d’où vient-il, où va-t-il, j’aurais aimé le prendre pour savoir ? Que transporte-t-il ? Nous n’en saurons pas plus dans ce tome.
Le monde de Véronica Roth se compose d’une jeunesse composée de personnages intègres mais également d’hyper violents. Les adultes, quasi absents, sont spectateurs ou initiateurs superviseurs. Je ne parle même pas des manipulateurs.
Certains challenges auraient mérités d’être un peu plus décrits, comme la course au drapeau pas très crédible.

Veronica utilise une recette qui marche mais sans beaucoup de consistance littéraire.  Du prêt à consommer sans prise de tête qu’il faut lire comme tel car je n’ai pas trouvé le style particulièrement transcendant malgré de bonnes idées. Désolée les fans, je ne suis pas certaine de vouloir poursuivre avec cette histoire, il manque tout de même un petit quelque chose.
Ceux qui ont appréciés ce livre ne manqueront pas, de le comparer aux excellents « Hunger Games » de Suzanne Collins paru la même année , à « Battle Royale » du japonais Koushun Takami ou encore à « Uglies » de Scott Westerfeld. Une question de maturité peut-être?

Merci à Roxinelle qui a organisé cette  lecture commune et qui m’a permis d’exprimer ici mes sentiments.