Robe de marié de Pierre Lemaitre

Résumé: Nul n’est à l’abri de la folie. Sophie, une jeune femme qui mène une existence paisible, commence à sombrer lentement dans la démence : mille petits signes inquiétants s’accumulent puis tout s’accélère. Est-elle responsable de la mort de sa belle-mère, de celle de son mari infirme ? Peu à peu, elle se retrouve impliquée dans plusieurs meurtres dont, curieusement, elle n’a aucun souvenir. Alors, désespérée mais lucide, elle organise sa fuite; elle va changer de nom, de vie, se marier, mais son douloureux passé la rattrape…

Biographie de l’auteur: Pierre Lemaitre, né à Paris, est un romancier et scénariste français.
Après une carrière consacrée notamment à la psychologie et à l’enseignement des adultes (littérature, culture générale, communication), Pierre Lemaitre entame, en 2006, une carrière de romancier et de scénariste.

Mon avis: J’ai trouvé l’histoire très originale et construite d’une façon inédite pour moi au niveau de la lecture!! Cependant je n’ai pas réussi à accrocher pour plusieurs raisons, d’une je trouve que la façon d’écrire est un peu brouillon, trop saccadée, trop de phrases courtes, qui ont fait que le livre était bien trop rythmé et du coup un peu difficile à suivre.
Je n’ai pas non plus trouvé les personnages attachants ou intéressants malgré leur détresse ou difficultés, je n’ai pas été émue!!
Ce livre dont j’avais lu et entendu beaucoup de critiques positives m’a déçu!!

Vampire et flippée de MaryJanice Davidson

Résumé: Avec son mariage qui approche à grands pas, Betsy est complètement surchargée. Heureusement, Betsy n’est pas du genre à perdre son sang-froid. Mais quand Sinclair, son fiancé, disparaît en même temps que ses amis et ses proches, Betsy se met à paniquer. Seule, inquiète pour les gens qu’elle aime, elle ne peut faire confiance à personne pour les retrouver et découvrir qui est derrière tout ça. Et elle ignore encore que son enquête va changer la face du monde des vampires.

Biographie de l’auteur: MaryJanice Davidson écrit principalement de la  » paranormal romance » mais aussi de la littérature pour ados et des essais.
Elle est la créatrice de la série populaire des « Undead » (Queen Betsy).
Elle a remporté le prix Romantic Times Reviewer’s Choice Award en 2004.

 

Mon avis: Un de mes préférés de la série!! Queen Betsy, qui n’a pas l’habitude, va se retrouver seule pour dénouer un mystère qui est Pourquoi le sort s’acharne sur elle ? Sinclair, Garrett et Anthonia ont disparu, Tina est partie en Europe, son père et sa belle-mère sont morts dans un accident de voitures et Betsy devient la tutrice légale de leur fils et sa meilleure amie est mourante, y aurait-il une malédiction qui s’en prend à elle? J’ai beaucoup aimé ce tome car Betsy doit se débrouiller seule, il lui arrive beaucoup de choses et elle est obligée de faire face à ses problèmes au lieu de se reposer sur les autres! On ne s’ennuie absolument pas en lisant ce livre, c’est drôle, ça bouge, c’est un excellent tome! Mon seul regret, c’est que ça se termine toujours trop vite!

Conscience contre violence de Stefan Zweig

Quatrième de couverture

Stefan Zweig finit de rédiger ce texte prémonitoire en 1936, en pleine montée du fascisme : il nous raconte le conflit qui opposa Sébastien Castellion (1515-1563), partisan de la tolérance, à Jean Calvin (1508-1564), le théologien. Le rapprochement entre la ville de Genève au XVIe siècle et l’Allemagne nazie, entre Calvin et Hitler, entre les disciples de Guillaume Farel, qui fit adopter la Réforme à Genève, et les hordes hitlériennes s’impose d’emblée au lecteur. Quelques décennies plus tard, la montée des intégrismes religieux, la résurgence des extrêmes droites sont plus que jamais d’actualité et cet écrit polémique n’en a que plus de force.

Ma lecture

Encore un livre acheté au moment de prendre un train, comme quoi voyager est parfois tout à fait stimulant, et parfois il conviendrait de s’en abstenir.

Après lecture de cet essai qui prend comme toile de fond les guerres de religion et autres débats théologiens, on aurait envie de s’adresser à l’être suprême quel qu’il soit en s’écriant « Eli, eli, lema sabachthani » ou, pour ceux qui doutent de leur accent araméen : « Dieu mais quelle odieuse épreuve m’as-tu envoyée là, z’y-va ?! »

J’ai commencé ce livre au gré des cahotements d’un bus, les 10 premières pages me conservaient enthousiaste (c’était la préface d’Hervé Le Tellier, envers qui je garde une rancoeur inconsolable !), les 20 suivantes me laissaient attentive. C’était l’introduction. Le reste, expédié cette nuit, ne fut que lourde redite moraliste. Bien sûr, j’ai conservé ma triste tendresse à Zweig, comme une mère regarde avec un mélange d’amour et de honte son petit chenapan qui se laisse emporter par un bel engagement, mais le sert par à coup de noms d’oiseaux.

Bien sûr l’auteur ne se laisse pas aller à la simplicité des insultes… mais franchement, il n’en est pas plus subtil dans son exhortation à conspuer l’un et admirer l’autre. Le fond du propos se veut convaincant ; il est lourd. La forme se veut démonstrative ; elle est lourde. Voilà que je me mettrais presque à me résigner à ses procédés et à adopter la bonne grosse répétition pour que l’idiot lecteur ne s’y perde pas… « Eli, eli, lema sabachthani »

Pour vous épargner la lecture voici statistiquement ce qui devrait figurer en bonne place dans le résumé, à propos de Calvin : « il ne tolérerait qu’une volonté à Genève : la sienne », « lui qui était humaniste avec ses proches, il ne reculait devant aucun moyen quand il s’agissait de sa doctrine », déclinés de mille façons (allez-y, lisez deux pages au hasard, puis deux autres…).
Castellion lui, est héroïque, droit, seul et isolé, préférant la vérité à la gloire. Un rôdeur, mais comme aucun livre de fantasy n’en fit de plus caricatural. Pas moyen de lui trouver un peu de profondeur, de lever le manichéisme creux qui rend inutile chaque page une fois que le principe du méchant et du gentil ont été saisis.

A coups de questions oratoires, « Comment ne pas trembler en lisant ces mots qu’il lui adressât ? » Zweig nous propose de nous émouvoir devant un drame qu’il transforme en farce grotesque dont il s’émeut seul, avec force sanglots et hyperboles, trop occupé à espérer pigeonner le lecteur dans la louable intention que les enjeux de la situation ne lui échappent pas.

D’accord Stefanounet, la liberté de conscience c’est important, la dictature c’est dangereux, et les dictateurs fanatiques sont des dangers level 30. Pour des lecteurs de notre époque avec Bonus XP question guerres idéologiques, tu crois pas qu’on a déjà bien compris qu’il fallait donc éviter non d’afficher nos idées, mais de les avoir ?

Rien ne manque au bouquin. Pas même le pti postface de Sylvain REINER qui nous refait le coup du suicide de Zweig, et vas-y que je te mets le témoignage d’un ami, ses lettres à Thomas Mann. On invoque aussi Freud, Aragon, (allez, pourquoi pas, j’ai écrit une post-face maman c’est la gloire, je suis un intello) pour expliquer, que mal dans sa peau, notre héros ne réussissait pas à avoir son propre combat alors que le monde contemporain le requérait, parce qu’il ne voulait le voir réduit à une « affaire juive ». Soit, dès l’intro il était expliqué que Castellion était celui que Zweig aurait voulu être.
Et notre post-farceur de rajouter que Zweig était insatisfait de Conscience contre violence, pourtant « un chef d’œuvre de plus dans la liste de ses ouvrages »… Mais pourquoi diable ne lui avez-vous pas laissé le loisir de le brûler, l’auteur n’est-il pas le plus à même de savoir ce qui mérite d’être publié en son nom ? Au moins cette réticence me réconcilie-t-elle avec la lucidité de Zweig.

Voilà, je ferme le livre frustrée, courroucée, peu encline à me dire « allez, relis les paragraphes sur lesquels ton œil a glissé rapidement, t’as forcément raté quelque chose ». J’aime beaucoup Zweig, romancier, auteur de pièces de théâtre, ET de biographies. Mais il semble avoir renoncé à son impartialité tendre et pointue pour finalement choisir un camp, et rabâcher au lieu d’analyser. Dans un dithyrambe à la liberté de conscience, c’est bien peu de confiance qu’il accorde à ses lecteurs dans leur capacité à le rejoindre sur cette impérieuse nécessité.

Alors oui, sa vie, son époque, peuvent me faire pardonner ce livre, mais pas davantage l’aimer.

Et il me vient l’envie de citer maintenant Kierkegaard, pour « me rincer l’oeil » :
« Les gens exigent la liberté d’expression pour compenser la liberté de pensée qu’ils préfèrent éviter. » La confusion est rapide, et vouloir nous imposer une de ces libertés s’avère bien dérisoire…

Le Vestiges de l’Aube de David S. Khara

Résumé: Depuis les attentats du 11 septembre, Barry Donovan est dévoré par le désespoir. Et ce n’est pas son métier de flic, dans un New York accablé par la criminalité, qui lui remonte le moral.
Son seul réconfort : les conversations virtuelles qu’il entretient chaque soir avec un certain Werner Von Lowinsky, aristocrate cultivé et apaisant. Peu à peu, sans s’être jamais rencontrés, ils deviennent amis, se confiant leurs préoccupations les plus secrètes, échangeant sur les sujets les plus intimes.
Mais Barry ignore encore que Werner n’est pas un homme comme les autres…

Biographie de l’auteur: Amoureux de la Bretagne, David S. Khara, né à Bourges (France) en 1969, est installé à Rennes depuis le milieu des années 1980.
Après un passage dans le journalisme à l’Agence France-Presse, il devient concepteur-rédacteur publicitaire, puis dirigeant d’une société spécialisée dans la communication sur les nouveaux médias de 1993 à 2009.
Écrivant pour son plaisir depuis toujours, il se lance véritablement dans l’aventure en 2009 et sort en mars 2010 un thriller fantastique aux Éditions Rivière blanche : Les Vestiges de l’aube.
Sa première nouvelle a été publiée en décembre 2010 dans une anthologie intitulée De capes et d’esprits (Éditions Rivière blanche).
Passionné de littérature classique, il se réclame de la vague des romans d’aventure populaires. Dans Le Projet Bleiberg, paru en octobre 2010 aux Éditions Critic (France) et en août 2011 aux Éditions Libre Expression, il nous entraîne dans les arcanes secrets de la Seconde Guerre mondiale. La suite du Projet Bleiberg sort en novembre 2011.

Par ailleurs, les Éditions Michel Lafon publient une autre série de cet auteur et ont décidé d’en faire le nouveau prodige du polar français en imprimant Les Vestiges de l’aube à 30 000 exemplaires.
David a depuis peu commencé à réaliser un de ses rêves, à savoir l’écriture de scénarios pour le cinéma, en devenant scénariste-conseil pour Alain Berberian.

Mon avis: J’ai beaucoup aimé le style d’écriture de cet auteur!! Une découverte qui m’a beaucoup plu!! On se prend d’affection pour les personnages principaux avec leur passif extrêmement lourd !! Ces deux personnages ont énormément souffert et grâce à leur relation amical via internet vont s’entraider et plus qu’ils ne le croient. Barry ne se doute pas de qui est son interlocuteur! On se retrouve confronter à 2 univers, celui de Barry, flics à New York et Werner vampire! J’ai adoré le mélange du thriller et du fantastique que fait l’auteur !! Des meurtres, de l’humour, de l’action, du sang et pas d’histoire d’amour, j’ai adoré!!

Légende d’une vie de Stefan Zweig

Quatrième de couverture :

Quatre personnages se croisent : Leonore Franck, veuve du célèbre écrivain Karl Amadeus Franck, eur fils Friedrich, Bürstein, le biographe du maître et une mystérieuse femme qui s?avère être l’amour l’enfance du grand écrivain, celle à qui il a écrit des dizaines de pièces enflammées et dédié une pièce de théâtre que tout le monde croyait jusqu’alors perdue. Or cette femme détient les lettres et le manuscrit…Tout le génie de Zweig est de glisser du vaudeville classique à la pièce métaphysique sur la création.
Depuis la mort de l?écrivain, sa veuve, ainsi que le biographe, ont maquillé la réalité. Or quand Bürstein se repent, la légende de l’écrivain s’effondre, mais pour donner naissance à la véritable histoire d’une vie et d’un amour passionné. Légendes d’une vie est consacrée aux relations d’une famille et de l’?uvre que laisse un grand homme disparu. A-t-elle le droit de tout publier? Doit-elle censurer, couper, rectifier ?

 

Ma lecture :

 

Cette pièce de théâtre c’est l’histoire d’un voyage en train trop long pour se satisfaire des bouquins que j’avais emporté. Courir à un Relai lors d’une correspondance, attraper ce livre et se plonger dedans… Se laisser emporter dans le silence d’un wagon, s’en abstraire pour rêvasser devant les lumières glissant sur la vitre, faire durer le plaisir encore, l’étirer jalousement, et puis finalement l’achever devant la gare, en attendant que la ville s’éveille et le café ne s’ouvre.

Zweig, comme Dostoievski, se connaît. Sans complaisance, sans affection, mais sans honte non plus. Et ses personnages sont d’une humanité pure et simple, bien moins pleine de fioritures que toutes les phrases qui vont sortir de ma bouche avec un filet de bave en parlant de lui !

Un théâtre efficace, toujours, qui promène autour des figures phares (dont le père disparu), des personnages « annexes » qui permettent de mettre en relief, de jouer sur les silences, les non-dits, les mensonges réputés habiter toute famille, sans s’attarder en monologues fastidieux pour accéder à la complexité du protagoniste. Même si le lyrisme romantique n’est jamais loin… mais ça, c’est facile à corriger (j’adore corriger les grands auteurs B-) ) en inventant soi-même la mise-en-scène idéale !

Sur le fond… Difficile d’en dire la grandeur sans en dire le déroulé. Sur le phénomène de construction d’une « légende » et de tout ce qui s’y oublie… quitte à en neutraliser l’humanité et la rendre trop froide. Un fils face à l’image du père absent mais étouffant, de la mère bien présente ! un jeune adulte qui cherche à grandir en acceptant une histoire collective pour faire ses propres traces. Zweig psychologue des drames familiaux, Zweig sociologue de la bourgeoisie intellectuelle, Zweig sans mauvaise foi cette fois, et toujours plein de la tendresse qui fait si souvent défaut à l’intelligence (enfin, « défaut » est un bien grand mot !). Et au-delà de la naissance d’un adulte, celle d’un écrivain ; la contextualisation devrait ravir pas mal de livraddictiens, dans cette mise en abyme sensible ou cruelle

Je suis mauvais public. Mais j’ai été touchée. Parce que chacun a sans doute quelque chose à y lire en écho. Parce que j’allais retrouver mon frère. Parce que la sincérité sagace de Zweig rend sublime des êtres imparfaits.

En résumé : le théâtre c’est rapide et pas chiant à lire, et Zweig c’est une valeur sûre pour crâner en société… pourquoi vous en priver plus longtemps ?