Dix petits nègres d’Agatha Christie

Résumé: Dix personnes apparemment sans point commun se retrouvent sur l’île du Nègre, invités par un mystérieux M. Owen, malheureusement absent. Un couple de domestiques, récemment engagé, veille au confort des invités. Sur une table du salon, dix statuettes de nègres. Dans les chambres, une comptine racontant l’élimination minutieuse de dix petits nègres. Après le premier repas, une voix mystérieuse s’élève dans la maison, reprochant à chacun un ou plusieurs crimes. Un des convives s’étrangle et meurt, comme la première victime de la comptine. Une statuette disparaît. Et les morts se succèdent, suivant le texte à la lettre. La psychose monte. Le coupable se cache-t-il dans l’île, parmi les convives ?

Biographie de l’auteur: Dame Agatha Christie, née Agatha Mary Clarissa Miller (15 septembre 1890 – 12 janvier 1976), puis, après son second mariage, Agatha Mallowan et, à partir de 1971, Dame Agatha Christie, était une femme de lettres britannique, auteur de nombreux romans policiers. Son nom est associé à celui de deux héros récurrents : Hercule Poirot, détective professionnel, et Miss Marple, détective amateur. On la surnomme la « Reine du crime » ; ceci fait d’elle l’une des plus importantes et des plus novatrices des écrivains (dans le développement du genre). Elle a aussi écrit plusieurs romans, dont quelques histoires sentimentales, sous le pseudonyme de Mary Westmacott.

Agatha Christie a publié plus de 80 romans, pièces de théâtre et recueils de nouvelles traduits dans le monde entier. Une grande partie d’entre eux se déroule à huis clos, ce qui permet au lecteur d’essayer de deviner le coupable avant la fin du récit.

Un nombre important de ses romans et nouvelles a été adapté au cinéma ou à la télévision, en particulier Le Crime de l’Orient-Express, Dix petits nègres, Mort sur le Nil, Le Train de 16 h 50 ou Le Meurtre de Roger Ackroyd.

Mon avis: Cela fait bien longtemps que j’ai lu ce livre mais j’avais adoré comme chacun des livres d’Agatha Christie qui est et restera incontestablement la reine des polars. Hercule Poirot est un personnage de romans que j’affectionne particulièrement au même titre que Miss Marple ou encore Sherlock Holmes!! J’avais adoré ce style de suspense en huis clos où tout le monde peut être suspect voir coupable et où tout le monde a finalement quelque chose à se reprocher. C’est un livre qui se lit facilement et que l’on finit trop vite!!

Les leçons du Mal de Thomas H. Cook

Résumé :

« Gâté par le sort, je n’ai pas su voir les ténèbres ni ce qu’elles dissimulaient. »

Jack Branch est un fils de bonne famille, professeur dans un petit lycée de Lakeland, Mississippi. Très impliqué dans son métier, soucieux de justice dans un pays encore marqué par la guerre de Sécession, il se prend d’affection pour un élève taiseux et renfrogné du nom d’Eddie Miller. Eddie se tient à l’écart de la communauté, résigné, écrasé par le poids de son ascendance: il est le fils du « tueur de l’étudiante », mort en prison quinze ans plus tôt. Le mal se donne-t-il en héritage ? Peut-on sauver les gens d’eux-mêmes ?
Pour libérer Eddie de son fardeau, Jack lui suggère de mener une enquête sur son père. Le maître et l’élève découvrent peu à peu un monde ou le bien et le mal se confondent, chargé de violence et de mirages : un monde de ténèbres.

Mon avis :

Ce n’est pas mon première essai avec cet auteur mais le second ; et le second comme le premier ont été des moments de lecture très agréable. Ici comme dans Les feuilles mortes l’auteur arrive génialement à jouer avec nos doutes, nos questions, notre patience, j’avoue que tout du long de ma lecture j’ai été sur des charbons ardents.

Pour en venir plus au roman maintenant, je dois avant tout parler de sa quatrième couverture. En la lisant, on croit avoir ici le schéma classique de ce genre littéraire. Un évènement qui vient troubler la vie d’un personnage, une enquête sur des centaines de pages et une fin qui se résout sous haute tension ; et ben ici, il n’en est point question ! Pour notre plus grande surprise l’enlèvement de cette jeune fille se résout dans la première partie.
Du coup, arrivée à ce moment de l’histoire je dois avouer que je suis restée un peu comme deux ronds de flan, et je me suis sérieusement demandé ce que l’auteur allait pouvoir nous raconter par la suite ; car même si Thomas H. Cook nous laisse présager qu’il s’est passé quelque chose de terrible ensuite, – et cela on le voit quand il glisse des extraits du procès dans le récit – , on n’a pas trop d’indice non plus à ce moment précis, du coup on ne sait pas trop où on avance et ce à quoi on peut s’attendre ; et c’est finalement assez vite déroutant, sans compter que ça rend la situation très tendue.

Mais une situation tendue comme j’en ai vu rarement ! Puisque outre le fait où on ne sait pas trop où on avance, le récit de cette aventure va de surcroît mélanger plein d’autres choses ; comme des souvenirs des différentes périodes de la vie du narrateur, des réflexions que ce dernier se lance au temps présent sur son comportement ou ses pensées au moment des faits, sans oublier aussi les expressions qu’il va parfois donner au détour d’une phrase et qui laisse présager le pire, ou du moins quelque chose…

C’est vraiment un style particulier que possède ce roman, car c’est par toutes ces choses que je viens d’énumérer que l’auteur va distribuer, les doutes, les questions, les réponses et ainsi raconter petit à petit son histoire. Il ne nous balance pas une fin d’un bloc mais l’éparpille deci delà et c’est cela aussi qui m’a beaucoup plu.

Sans oublier qu’en plus de tout ceci, le monde que l’auteur a su créer autour de cette histoire rajoute une tension malsaine à ce qui existe déjà. Le fait que ça soit surtout pauvre, méchant, négliger, brut… en un mot pas très rassurant, accentue le sentiment d’insécurité que l’on peut ressentir, ce qui augmente nos craintes de voir arriver le pire.

En résumé c’est un livre agréable à lire, le style étant vraiment particulier et la lecture agréable.

Je remercie Livraddict et les éditions Points pour ce partenariat.

Les saisons de Rosemarie de Dominique Richard

4ème de couverture :

Rosemarie a grandi depuis Le Journal de Grosse Patate, mais elle a toujours des difficultés à parler et ne sait pas qui elle est. Elle s’égratigne au contact du réel et rêve les yeux ouverts. Son univers plein de fantaisie ludique et de poésie est traversé par trois figures d’adultes décalés : son facétieux professeur de danse, son obséquieux professeur de mathématiques et son sérieux papa.
Un jour, rêvant d’un autre avec qui elle pourrait tout partager, elle voit un garçon débarquer dans sa chambre. Ce compagnon imaginaire, à la dyslexie touchante, permettra à Rosemarie de formuler ses inquiétudes, de se découvrir et s’accepter.
Avec des trouvailles de langue et une structure légère proche du journal, Dominique Richard livre un deuxième texte drôle et émouvant: la métamorphose douloureuse et joyeuse d’une enfant qui grandit au rythme des saisons.

Mon avis :

J’ai lu ce livre dans le cadre d’une présentation organisée avec les auteurs présents au Festival du Livre Jeunesse à Annemasse.
Je me suis plongée dans cette petite histoire sans a priori et j’ai été agréablement surprise !
C’est avec légèreté, humour et émotion, le tout savamment dosé, que Dominique Richard nous parle de la difficulté à trouver sa place quand on est enfant.
Et c’est à l’aide d’un petit garçon quelque peu loufoque mais au grand cœur, sorti tout droit de son imagi¬naire, que Rosemarie va apprendre à grandir tout en s’acceptant, elle et les autres.
Un texte rafraîchissant, léger et décalé qui nous livre une jolie conclusion sur l’étape difficile qu’est de quitter peu à peu l’enfance.

Kane et Abel de Jeffrey Archer

Le 18 avril 1906, en Pologne, nait Wladek, un petit orphelin recueillit par une famille de paysans extrêmement pauvre. Les dons d’apprentissage de cet enfant chétif mais précoce, lui vaudront d’être élevé au château de Lord Rosnovski, en tant que camarade d’étude de Léon, le fils du baron. Mais cette ascension sociale ne protègera pas le jeune garçon des drames que lui réserve l’histoire…

Le même jour, aux Etats-Unis, naît William Kane, fils de l’illustre directeur de la banque Kane & Cabot et promis à un brillant avenir. Très tôt, le jeune garçon fait preuve d’un véritable talent pour la bourse et se montre digne de succéder à son père, suivant une voie qui lui est toute tracée.

A priori, tout semble opposer les deux garçons, nés sur des continents différents et dans des conditions peu favorables pour l’un et privilégiées pour l’autre. Et pourtant, le destin fera se croiser leur route tout au long de leur vie dès lors que Wladek, fuyant les camps de travaux forcés russes, pénètrera sur le territoire américain sous le nouveau nom d’Abel…

Inutile d’en dire trop sur cette histoire riche en rebondissement, qui traverse le XXème siècle sur une période de 1906 à 1967. Le récit est efficace, bien rythmé et se construit comme un diptyque, alternant entre les deux protagonistes, tout en faisant entrer les deux histoires en résonnance. Malgré les différences apparentes entre les deux héros, le lecteur se plaît à chercher toutes les similitudes qui se glissent dans la narration. Le mot « destin » prend ici tout son sens, puisqu’une sorte de fatalité semble régner au-dessus des deux hommes. Malmenés par l’Histoire, endurcis par les drames, Kane et Abel nourriront toute leur vie une haine mutuelle l’un envers l’autre. Loin de les affaiblir, cette haine sera au début un moteur pour leur ambition, mais finira pourtant par les détruire…

Une fois commencé, difficile de lâcher ce petit pavé de 716 pages, tant les deux histoires sont passionnantes et bien ficelées. L’écriture est fluide, agréable et le style accroche le lecteur dès les premières lignes. On pourrait reprocher certaines ficelles d’être un peu grosses, surtout vers la fin du roman, néanmoins elles ne représentent qu’un maigre désagrément par rapport au reste du récit. J’ai pour ma part eu un gros coup de cœur pour cette magnifique saga, qui m’a fait passer un excellent moment de lecture !

Je tiens à remercier vivement les éditions Livre de poche et Livraddict pour ce partenariat qui m’a permis de faire cette belle découverte !

La guerre des règnes de J.-H. Rosny aîné.

Merci aux éditions Bragelonne et à Livraddict pour la découverte de (Serge Lehman présente) : La guerre des règnes, de J.H. Rosny aîné.

Présentation de l’éditeur : Ce recueil comporte quatorze récits dont le mythique La Guerre du feu. Il est dirigé et commenté par Serge Lehman, le meilleur essayiste de science-fiction contemporain. On doit à Rosny aîné, outre la création de l’académie Goncourt, l’invention du roman préhistorique, mais aussi les premiers chefs-d’œuvre de science-fiction moderne en droite ligne d’H.G. Wells, dont il anticipa même parfois les thèmes.

Mon avis : Quel défi que de résumer en quelques mots cet ouvrage colossal. Quatorze récits, dont deux romans courts, près de 800 pages, une présentation de l’auteur de son œuvre… Cette amorce de catalogage me permet d’ailleurs d’insérer tout de suite ma (seule et unique) remarque négative. Les paramètres du partenariat, et la nécessité de lire en un mois une œuvre aussi dense et aussi cohérente que les textes réunis par S. Lehman et Bragelonne, ont parfois rendu pénible la lecture d’un livre que j’aurais de temps à autres aimé pouvoir posé sur une étagère pour ne le reprendre que plus tard.

A l’exception de ce désagrément, je ne tarirai pas d’éloges sur la qualité de ce recueil, sa forte cohérence en dépit des années qui séparent les textes les uns des autres, la richesse de la formulation.

A travers les différents textes réunis dans la Guerre des Règnes, J.H. Rosny développe des thématiques à cheval entre le roman scientifique façon Jules Verne et la SF américaine. L’humain y occupe une place centrale, et il est souvent présenté sous un jour optimiste : curieux, empathique (le portrait du scientifique idéal ?).

Si on peut ressentir un intérêt variable pour les univers mis en place dans les différents textes, Les Xipéhuz constituant probablement la pièce maîtresse de ce recueil, on ne peut s’empêcher de noter la grande homogénéité de l’œuvre. On remarquera, notamment, une cohésion remarquable entre La guerre du feu, récit préhistorique, et Les navigateurs de l’infini, space opera avant l’heure, les deux textes ayant pourtant été rédigés à plus de quinze ans d’intervalle.

Saluons également la présentation de S. Lehman, très éclairante, qui replace l’œuvre dans son contexte littéraire et intellectuelle.
Une lecture qui laisse une impression forte.