L’étoile dans la nuit de Alyson Noël

Eternels tome 5: Une étoile dans la nuit, de Alyson Noël
Editions Michel Lafon, 360 pages,
Publié en 2011, Traduit de l’anglais par Maud Desurvire

4ème de couverture:

« Depuis la mort de Roman, Ever est traquée par Haven, qui maîtrise à présent ses nouveaux pouvoirs d’immortelle. Prête à tout pour venger son amant, Haven tente de briser le lien éternel qui unit Ever et Damen.
Ever va devoir faire face à une cruelle révélation, et affronter la plus terrible des adversaires: La personne qui la connaît le mieux au monde. Puisant dans ses dernières ressources pour surmonter cette nouvelle épreuve, elle se découvre des dons qu’elle ignorait posséder…

Pourra-t-elle se résoudre à sacrifier celle qui fut son amie pour sauver son âme soeur? Au coeur de la tourmente, Ever saura-t-elle rester fidèle à ceux qui lui sont les plus chers? »

Mon avis:

Je souhaiterais tout d’abord remercier les Editions Michel Lafon qui me font confiance pour chroniquer ce livre, ainsi que Livraddict qui m’ont également donné la chance de faire ce partenariat.

Cela faisait longtemps que je souhaitais lire ce livre, j’attendais sa publication avec impatience tellement j’avais apprécié les tomes précédents. Je suis légèrement déçue par ce cinquième tome, qui, à la lecture du quatrième se voulait prometteur et plein de rebondissement. On y trouve cependant une histoire similaire, seul les personnages au coeur de l’intrigue changent. Malgré cela, j’ai tout de même apprécié cette lecture, qui se veut facile et agréable.

Les personnages comme Ever et Damen, restent tout aussi attachants qu’auparavant, et Haven, fait parler d’elle alors qu’elle avait tendance à s’effacer dans les tomes précédents. Une petite déception sur Sabine qui est moins présente dans l’histoire, et évoquons également Riley qui a totalement déserté. Miles quand à lui reste fidèle au poste d’ami, il est présent mais ne pèse pas sur l’histoire.

L’histoire en elle-même est toujours intrigante mais ne tient pas autant en haleine qu’on aurait pu l’être avant. Il y a cependant des passages qu’on ne veut pas arrêter de lire, par exemple, les passages où Haven et Ever se confrontent. Certains auraient mérités plus de développement à mon sens. Les différentes altercations avec Sabine restent en suspens, et je me suis retrouvée déçue de ne pas avoir plus d’explications, ni même à la fin du livre. Les interventions du personnage de Jude restent monotones, fidèles à elles-mêmes, et ne redonnent pas plus d’intérêt à ce personnage, qui reste définitivement en retrait (en ce qui concerne mon point de vue), tout comme dans les autres tomes, où il joue un personnage important, un personnage « clé » du livre, mais qui n’est pas pour autant mis en avant. (toujours selon mon point de vue ne l’oublions pas.).

Pour résumer, le style de l’auteur est retrouvé et l’histoire est toujours autant agréable à lire. Quelques déceptions néanmoins, notamment le fait de ne pas être réellement tenu en haleine, l’histoire qui se répète plus ou moins, et l’effacement que connaissent certains personnages. J’attends tout de même avec impatience la suite et fin de cette saga, qui, à mon sens, commence à s’essouffler.

Le journal intime d’un arbre, de Didier Van Cauwelaert

Résumé :

Tristan, le poirier de 300 ans d’âge, vient de s’effondrer, victime de la tempête. Mais sa conscience, afûtée par ses liens très forts avec certains humains, continue à vivre au travers de son bois.  Il peut ainsi suivre le destin des êtres pour qui il a compté, tout en revivant son histoire riche et tragique à la fois.

Mon avis :

En voilà une idée saugrenue : faire parler un arbre !  C’est bien du Van Cauwelaert ca, lui qui m’a séduite en faisant l’éducation d’une fée

Il faut dire que Tristan a bien mérité de nous raconter son histoire, lui qui a traversé l’Histoire avec sa soeur Iseult.


Paradoxalement, son passé se découvre au fur et à mesure que se déroule son avenir. Car là aussi, l’auteur fait preuve d’originalité en commençant l’histoire par ce qu’on pourrait considérer comme la mort de l’arbre, et qui n’est en fait qu’un début. Une partie de son bois, sculpté par une jeune artiste, survit aux années et passe de main en main, comme un talisman, témoin des forces qui font courir les hommes : l’amour, l’art, la passion, la colère.


Il y a donc un perpétuel mouvement d’avant en arrière, des petits drames aux grands destins.  Plus on avance dans le futur, plus on progresse également dans le passé. C’est une des forces du livre, cette variation et cette promenade dans le temps.  Je vous rassure : on ne s’y perd jamais.

C’est bien l’histoire d’un arbre, une voix donnée à la nature – en développant par exemple tous les processus par lesquels Tristan a vaincu les saisons et les prédateurs de toutes sortes, ou en présentant un avenir où la nature régule l’humanité (à ce propos, ne pas oublier de lire la post-face où l’auteur explique ses sources).  La voix de l’arbre a un détachement calculé d’observateur de l’humanité que j’ai trouvé particulièrement réussi, et un talent exquis pour nous plonger sous son écorce.

Mais c’est aussi et surtout la narration d’une série de destins qui se sont suivis, des petits et de gros drames, une sorte de saga dont les protagonistes auraient en commun le fait de s’être tous appuyés contre un même tronc.  Tout ca passe très vite, mais pas trop ; on ne s’attache qu’à l’essentiel et c’est tant mieux. Personnellement, j’ai préféré les narrations des destins passés, plus naturels, que les destins grandioses présentés pour le futur, moins crédibles mais plus surprenants.  Il y a de toutes façons une telle variété que chacun trouvera de quoi être touché.

Voilà donc une belle histoire très originale et en même temps qui ne parle que de nous. Je vous conseille vivement cette aventure, et je remercie chaleureusement les éditions Michel Lafon et Livraddict pour m’avoir permis de la vivre !

Comment sait-on si on a l’âme d’un écrivain ?

Vendredi dernier a eu lieu notre deuxième rencontre du cycle « L’Aventure de l’édition », en partenariat avec le site Les Agents Littéraires et son administrateur, Vincent Beghin. Au mois d’octobre, la discussion avait porté sur le thème « Comment séduire un petit éditeur ? » (lire le compte-rendu).

Cette fois-ci, nous rencontrions deux auteurs membres de Livraddict, Anne Denier (Reveanne) et Eric Descamps (climber_eric), pour une double discussion sur le thème : Comment sait-on qu’on a vraiment l’ « âme » d’un écrivain ?

Thématiques abordées : Depuis quand écrivez-vous ? Quelles sont vos motivations ? D’où vous vient ce besoin ? Comment s’organise-t-on quand on se lance dans un projet d’écriture ? Qu’est-ce qui a fait qu’un jour, vous avez décidé de vous faire éditer ? Est-ce que le pas a été difficile à franchir ? Quels obstacles avez-vous rencontré ? Est-ce difficile de recevoir des avis négatifs sur ce que vous écrivez ? Est-il facile de passer du 1er roman au second ? Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui a toujours eu envie d’écrire un livre, mais qui n’est jamais arrivé à finir un projet de manuscrit ?

Les questions ont fusé jusqu’à tard dans la soirée, avec chaque fois une double réponse de la part de nos invités. Nous avons ainsi pu constater que les expériences d’écriture étaient très différentes.

A commencer par le chemin qui les a menés à l’écriture : Eric a commencé l’aventure en partageant sur le net de courtes histoires qui ont recueilli de bons échos, tandis qu’Anne a d’abord tenté de créer des bandes-dessinées et puis s’est rendue compte qu’elle était plus douée pour le scénario que pour le dessin. Mais elle parle surtout de « folie » !

Aux aspirants écrivains, nos deux invités ont prodigué leurs conseils nés de l’expérience.  Eric propose à celui qui est coincé devant sa page blanche de commencer par écrire de courtes histoires et de s’efforcer de rester patient.  Anne conseille de trouver son organisation, sa méthode, et également d’être patient.  En ce qui la concerne, elle rédige toujours un synopsis de l’histoire où « tout est soigneusement réfléchi et structuré » avant de commencer l’écriture a proprement parler, tandis qu’Eric, lui, se laisse porter entre une idée de départ et une idée d’arriver. Chacun sa technique !

Anne a impressionné les participants à la discussion en exposant son plan de correction très élaboré en trois phases et plusieurs points. Eric a également toute une armée de correcteurs, auprès desquels il partage le travail : certains s’attaquent à l’aspect scénaristique, d’autres aux coquilles, et d’autres encore à l’impression générale que dégage le roman. Il nous ont aussi avoué tous les deux relire leur texte à haute voix afin de « poser le texte ».  Pour ceux qui cherchent des bêta-lecteurs, outre la famille et les proches, Eric conseille de proposer son texte aux éditeurs pour en obtenir des retours sur les améliorations à faire, et Anne propose quelques services en ligne et sites webs où ce genre de « coup de main » est échangé.

Anne nous a avoué détester la phase de correction : « on ne crée rien et je trouve mon texte parfaitement immonde ».  Ses phases préférées dans l’écriture sont la phase de construction, « quand on laisse le cerveau divaguer », et le moment où elle tient en main le manuscrit fini. Pour Eric, par contre, le plaisir est omniprésent de bout en bout !

Tous les deux nous ont affirmé qu’ils adoraient le tout début de l’écriture, le moment où s’écrit la toute première phrase, qui est même « un moment d’euphorie » pour Anne. Eric commence par énoncer quelque chose à voix haute ou se remémore une petite phrase d’intro d’un auteur pour trouver sa propre inspiration. En ce qui concerne la toute dernière ligne, Eric nous dit qu’il y garde le meilleur, le pan de l’histoire le plus étrange. Anne le vit comme une véritable délivrance après le stress de l’écriture.

Une autre question posée à nos invités concerne directement les blogueurs : comment réagissent-ils aux critiques ?  Eric les prend très sainement, sans que les critiques négatives ne le touchent tandis que les positives le rendent heureux. Anne, qui prend son texte tellement à cœur et n’est jamais satisfaite du résultat final, se prend les critiques « en pleine face », qu’elles soient bonnes ou non.

Nos deux auteurs sont également de grands lecteurs, même si Eric avoue avoir moins de temps pour lire en phase d’écriture. Et tous deux profitent des vacances pour écrire à temps plein, ce que leur vie professionnelle leur interdit le reste de l’année.  Ils nous avouent en chœur que le processus d’écriture ne devient pas plus facile au fil des romans, parce qu’Eric a fortement changé de style entre le premier et le deuxième, et parce qu’Anne devient de plus en plus exigeante envers elle-même.  Tous deux développent les personnages conjointement à l’intrigue car l’un et l’autre sont également importants.

Voici, en résumé, ce que nous ont appris nos deux invités.  L’ensemble de la discussion se trouve sur le forum. Vous pouvez également découvrir leurs œuvres sur Bibliomania. Un grand merci à eux pour avoir pris le temps de répondre à nos questions, et aux participants pour avoir fait vivre cette discussion !

Les livres d’Eric Descamps sont présentés ici :
http://www.livraddict.com/biblio/book.php?id=37620
http://www.livraddict.com/biblio/book.php?id=45284

« Côté Face » d’Anne Denier est disponible ici :
http://coteface.e-monsite.com

La ballade de l’impossible de Haruki Murakami

Résumé

Dans un avion, une chanson ramène Watanabe à ses souvenirs. Son amour de lycée pour Naoko, hantée comme lui par le suicide de leur ami, Kizuki. Puis sa rencontre avec une jeune fille, Midori, qui combat ses démons en affrontant la vie. Hommages aux amours enfuies, le premier roman culte d’Haruki Murakami fait resurgir la violence et la poésie de l’adolescence.

Avis

Ce livre a été lu dans le cadre d’une lecture commune organisée par Nastasia. Il s’agissait du premier livre d’Haruki Murakami que je lisais, mais également du premier livre d’un auteur japonais, et j’ai tout de suite été charmée par le style de l’auteur.

Dans ce roman le personnage central, Watanabe, revit ses années d’étudiant, avec ses premiers amours et les drames qui l’ont touché, notamment le suicide de son meilleur ami.

Il n’y pas beaucoup d’action dans ce roman, l’accent étant mis sur les sentiments et les émotions des différents personnages. Il y a par ailleurs un fort contraste entre la légèreté de l’écriture et les thèmes abordés, qui sont notamment le suicide, la maladie, la dépression mais aussi et surtout l’amour.

J’ai aimé la tranquillité qui caractérise le personnage de Watanabe. Il connaît ses premiers émois amoureux, tiraillé entre Naoko, la petite amie de son meilleur ami décédé, et Midori, rencontrée à l’université, s’interroge sur ses sentiments et se laisse surtout porter par les évènements.

Tous les personnages qui croisent la route de Watanabe sont très atypiques, par leur exubérance, comme Midori dont la vie n’est pourtant pas simple, ou par la profonde nostalgie qui les habite, comme Naoko ou Reiko.

J’ai également beaucoup apprécié les nombreuses références culturelles présentes tout au long de l’histoire, que ce soit en matière littéraire, Watanabe étant un grand amateur de livres, musicale et même culinaire, ce qui permet de découvrir une petite partie de la cuisine japonaise.

Ce premier contact avec Haruki Murakami a été une très bonne expérience et j’ai hâte de découvrir la suite de son œuvre, et notamment Kafka sur le rivage, qui vient de rejoindre ma PAL.

L’idéaliste de John Grisham

Résumé :

Le jeune avocat Rudy Bailor veut savoir si la Great Benefit est véritablement responsable de la mort du fils de Buddy et Dot Black. Cette puissante compagnie d’assurance de Memphis a en effet refusé la prise en charge d’une greffe de moelle épinière qui aurait pu sauver l’enfant de ce couple de vieillards, blancs mais démunis. Ce scandale change Rudy des affaires minables que lui confie d’ordinaire son patron, un raté que la corruption n’effarouche guère. Il découvrira que naître blanc mais pauvre dans une ville du Sud des États-Unis n’est parfois pas plus enviable que d’être noir et marginal.

Mon avis :

Avant de donner mon avis sur ce livre, je tiens à relever un petit bémol du résumé ; je n’ai pas compris de rapport entre la phrase « Il découvrira que naître blanc mais pauvre dans une ville du Sud des États-Unis n’est parfois pas plus enviable que d’être noir et marginal. » et le livre, mais ce n’est peut-être que moi. Excepté ce petit bémol, le résumé présente bien l’histoire, qui est assez intéressante d’ailleurs. Il y a de nombreux éléments qui arrivent au fur et à mesure de l’histoire et  qui maintiennent l’envie de continuer ce roman. Comme dans tous ces romans, Grisham cherche à dénoncer un fait social présent aux Etats-Unis, et dans ce cas il n’est pas difficile de voir qu’il veut dénoncer ces assurances qui sont prêtes à tous pour parvenir à leur fin. Bref, c’est un bon livre, qui se lit facilement, et qui est assez intéressant. Par contre, je ne le conseillerai pas à ceux qui veulent du suspens jusqu’à la dernière page car le verdict est vraiment prévisible ; un juge qui a une dent contre les assurances, des preuves accablantes et indéniables…. Rien qu’en vous disant ça vous devez déjà avoir une idée du verdict. Sinon j’ai été assez déçu par la fin, et par ce que fait notre protagoniste.

Ma note : 7.5/10