Résumé du book club du 26/10/11 sur le Japon d’hier et d’aujourd’hui

Présentation de la lecture commune :

Titre : Mémoire d’une geisha de Inoue Yuki.


Résumé :

Née en 1892, vendue à l’âge de huit ans, Kinu Yamaguchi fera l’apprentissage du dur métier de geisha. C’est un peu l’envers du décor qu’elle raconte : avant de porter le kimono de soie, il lui faudra vivre un apprentissage rigoureux, étudier tous les arts de divertissement et endurer pour cela privations, exercices physiques traumatisants, soumission aux coups sous les ordres de la  » Mère  » et des  » grandes sœurs « . Après son initiation sexuelle, elle s’enfuira, puis reviendra vivre dans le  » quartier réservé  » avant de devenir elle-même patronne d’une maison de geishas. Récit bouleversant, description édifiante de la vie de tous les jours dans l’intimité d’une okiya, avec ses cérémonies, ses coutumes, ses fêtes et ses jeux. On y entend des histoires de plaisirs, de chagrins, de courage aussi, qui éclairent sous un jour nouveau ce monde fermé sur lequel l’Occident ne cesse de s’illusionner.


Participants:

Juliah, Strawberry, mimi54, Hanaelle, Lynnae, Maryblue, Chtitepuce, Gentiane, Nono in the sky et Rose, Iluze


Avis exprimés

Après un avis global sur le livre, la discussion s’est animée autour de 2 axes principaux :
-Le fond : La vie de geisha et sa représentation dans le livre
-La forme du livre avec ce témoignage relaté par une personne extérieure et la comparaison avec le livre d’Arthur Golden qui traite du même sujet mais de manière plus romancée.

De manière générale, le livre a été apprécié, même si certaines n’ont pas réussi à accrocher au style un peu « plat » voir ennuyeux de l’auteur.
Les notes sont globalement bonnes, allant de 6 à 9/10.
L’immersion dans le Japon du début du XXè siècle à travers la profession de geisha a été notée comme un des points forts de ce livre. Par contre, l’absence de lexique est un peu pénalisante du fait de la profusion de mots japonais tout au long de la lecture.


La vie de Geisha a été discutée autour de 3 questions :

Quels étaient vos préjugés sur la vie de geisha ? Ont-ils disparu avec la lecture de ce livre ?
Au contraire, quels sont les éléments qui vous ont le plus surpris dans la vie de geisha ?
Quelle est la partie qui vous a le plus plu entre future geisha, la geisha et la patronne de maison d’une geisha ? Pourquoi ?

Avant la lecture, beaucoup pensait que les geishas étaient surtout des artistes, d’autres des prostituées de luxe, et au final, le livre nous montre que les 2 faisaient partie à part entière du métier. La maitrise des instruments et la danse sont très présentes dans leur vie, tant par leur nécessité de constant perfectionnement que par les représentations qui en découlent.

Certaines nous ont rappelé que les geishas, contrairement aux prostitués avaient une vraie reconnaissance sociale et que le divertissement restait leur principale activité. Par ailleurs, elles représentent très bien le Japon par leur abnégation et leur discrétion.

La dureté de la vie de geisha, aussi bien par l’apprentissage, la privation de sommeil, de nourriture, la soumission à la mère,  est un aspect rarement évoqué dans les livres et bien décrit ici.

La première partie a souvent été considéré comme difficile avec la description de l’apprentissage dans le froid, la vente des petites filles à l’okiya et le mizu age. La partie où on découvre la vie de Kinu en tant que geisha a été la plus appréciée, notamment car elle montre le courage et la détermination de Kinu. La troisième partie, concernant la vie en tant que propriétaire d’une maison de geisha est courte et passe vite mais permet de faire le tour de ce métier.


La forme a été discutée autour de 3 questions :

Que pensez-vous de la forme de ce livre (un témoignage écrit par une personne extérieure) ?
Pour ceux qui ont lu Geisha d’Arthur Golden, lequel avez-vous préféré et pourquoi ?
Que pensez-vous des photographies qui agrémentent le roman ? Est-ce un réel plus ?

Tous les participants ont regretté le manque d’émotion du à ce choix de narration, et notent que lorsque les mots de Kinu sont retranscrits, le message est plus fort.
La comparaison avec d’autres romans sur la vie de geisha s’est portée sur 2 titres : Geisha d’Arthur Golden qui a été adapté au cinéma, et basé sur des témoignages, et Ma vie de Geisha de Mineko Iwasaki qui est aussi une biographie. Ces 2 livres se passent cependant à une époque différente et mettent l’accent sur le coté artistique de la vie de geisha.

Les photos ont été appréciées et permettent du mettre un visage sur le nom de Kinu et sur les tenues utilisées à l’époque.


Les avis individuels des lecteurs :

Hanaelle : http://fancy-world.over-blog.com/articl … 93180.html

Iluze : http://iluze.wordpress.com/2011/10/27/y … ne-geisha/

Mimi : http://leblogdemimipinson.blogspot.com/ … eisha.html

Rose : http://biblioroz.blogspot.com/2011/10/m … inoue.html

Strawberry : http://openbook.over-blog.fr/article-me … 08658.html

Résumé écrit par : Rose

Non coupable de John Grisham

Résumé du livre :

A Clanton, dans le Mississippi, la petite Tonya Hailey est sauvagement violée et torturée. En plein tribunal, son père, Carl Lee, massacre les deux accusés au fusil-mitrailleur. Son sort semble tout tracé : la chambre à gaz. En effet, nous sommes dans le sud profond des Etats-Unis et Carl Lee est noir… Mais Jake, un jeune avocat blanc, aussi courageux qu’ambitieux, décide de le défendre. Le Ku Klux Klan fait front. Bientôt un souffle de haine embrase la petite ville de Clanton… Ce roman, largement autobiographique – l’auteur a été jeune avocat dans le Mississippi -, restitue admirablement l’atmosphère du sud des Etats-Unis, ce mélange de poussière rouge, de moiteur, d’insouciance et de violence. Avec un art unique, John Grisham plonge le lecteur dans le malaise grandissant d’un suspense qui ne se résoudra qu’à la toute dernière page.

Mon avis :

Et voilà le premier livre de John Grisham, qui n’est pourtant pas le plus connu. Personnellement j’ai eu quelques frayeurs en lisant ce livre qui raconte une histoire vraie (c’est ça le plus effrayant), et l’auteur utilise un lexique assez « cru », direct. Sinon le texte est bien fait, avec ses nombreux  rebondissement (presque un par chapitre), ce qui maintient le lecteur en haleine du début à la fin de l’histoire (et quand je dis la fin, je dis bien la dernière page du livre). Il y a beaucoup de personnages, mais la majorité d’entre eux sont vraiment secondaires, donc on n’a pas de mal à les retenir, à les connaitre, et à les apprécier où, au contraire, les détester !  Plus que cette « petite » affaire, Grisham met bien en évidence le problème de la discrimination raciale très présente à l’époque. Bref, ce livre est très agréable à lire et je le conseil à tous les amateurs de polars.

Ma note : 8/10

Mémoire d’une nuit d’orage de Nancy Pickard

Synopsis :

Jody n’était qu’une enfant lorsque ses parents furent assassinés. Vingt-trois ans plus tard, c’est pour elle un choc d’une grande violence quand elle apprend que leur meurtrier est libéré. Tandis que ses vieilles blessures se rouvrent, de nouvelles questions l’assaillent : Que s’est-il vraiment passé le soir du meurtre ? Pourquoi n’a-t-on jamais retrouvé le corps de sa mère ? Et si la vérité n’était pas celle qu’elle avait toujours crue ? Un roman dont la forte intensité dramatique et le suspense vous tiendront en haleine jusqu’à la dernière page.

Mon avis :

Tout d’abord, je tiens à signaler que ce livre est un perpétuel aller-retour entre l’histoire 23 ans plus tôt (l’année du meurtre) et l’histoire à notre époque. Le premier chapitre met tout de suite en place le début de l’intrigue, avec l’annonce de la mauvaise nouvelle, qui va lancer le scénario. Puis on retombe tout de suite dans un long flash-back (retour en arrière) qui se trame 23 ans plus tôt. Ce flash-back nous présente le contexte à cette époque, quand les parents de Jody (voir synopsis) ont été assassinés, et les actions du meurtrier présumé. Mais ce flash-back est un petit peu trop long à mon goût, car il fait à peu près 200 à 250 pages. Et pendant ces deux cents premières pages, on vous raconte la vie 23 ans plus tôt. Puis c’est après que l’histoire débute vraiment. On retombe en 2010, et les rebondissements vont d’enchaîner petit à petit, de plus en plus vite, à tel point que l’on est accroché au livre sur les 50 dernières pages, où toute l’énigme se dévoile petit à petit.
Concernant l’écriture, j’aime bien le style de l’auteur, qui ne m’a pas dérangé du tout. Nancy Pickard a déjà reçu plusieurs prix littéraires là-bas, aux USA, et ça se voit. Elle maîtrise son scénario à la perfection, et je n’ai pas relevé une seule incohérence. Et c’est important de le dire aussi, même si le début est un petit peu long (au bout d’un moment, je me demandais : »bon, elle arrive l’action ??? ») Il met en place les personnages, car c’est un petit peu compliqué, et la psychologie des personnages est très travaillée.

Ma conclusion

Ce livre n’est pas le meilleur que j’ai lu, et ce n’est pas un coup-de-coeur, mais peu s’en fallut pour que ça en soit un. Même si le début est long, il ne sert pas à rien et met en place les personnages dans le contexte de l’histoire, et le reste, ce n’est que du plaisir. J’ai pris beaucoup de plaisir à lire ce livre, et cela se rapproche assez du style de Mary Higgins Clark, pour les amateurs de polars.

Ma note: 8.5/10

Pour en savoir plus :

La fiche Bibliomania du livre
La fiche de l’auteur
Un autre roman du même auteur

Voilà, j’espère que je vous ai donné envie de lire ce livre, et en attendant une autre chronique qui devrait arriver bientôt, je vous souhaites de bonnes lectures !!!

Yrmeline ou le chant des pierres

Autant le dire tout de suite, par goût, je ne suis guère porter à lire du fantastique. Ce livre offert par ma nièce, ne me tentait donc qu’à moitié car si je n’aime pas le fantastique, en revanche, je raffole du roman historique. J’ai traîné quelques temps avant d’ouvrir le roman de Bleuette Diot. Et là, quelle surprise ! Quel émerveillement ! Je m’attendais à tout sauf à être littéralement aspirée par l’histoire bien ficellée de ce petit bijou de roman !

Première chose qui m’a sauté aux yeux en parcourant les premières pages, c’est la plume poétique et superbe de l’auteur. Il est bien rare de tomber sur un livre aussi bien écrit et ça, c’est un régal !

Ensuite, au fil des pages, on découvre des personnages tous aussi étoffés les uns que les autres. Pour ma part, ma préférence va au vieil érudit, un humaniste au grand cœur dont le passé est tenu secret. Son érudition n’a d’égale que sa bonté. Il enseigne à Yrmeline la science oubliée de son peuple venu des étoiles. Car si la belle héroïne a des pouvoirs fabuleux, elle va devoir les retrouver au fond de sa mémoire, une sorte de mémoire atavique qui l’unit à son peuple disparu depuis bien longtemps.

Ainsi, on va découvrir la conjuration de l’Aube. Cette confrérie dont le vieux sage fait partie, détient des secrets fabuleux hérités des anciens Sumériens, un savoir avancé enseigné par les Géants, les Anunnaki cités sur les tablettes d’argile de l’ancienne Mésopotamie.

L’amour sous toutes ces formes anoblit ce roman érudit (qui par certains côtés n’est pas sans rappeler « le nom de la rose » d’Umberto Eco, mais en plus accessible). L’amour romantique avec le beau Lanz, l’amour passion avec Piotr le Slave et impétueux prince de Kiev, l’amour fusion avec le grand méchant de l’histoire, l’amitié et l’amour filiale avec Konwoïon et le petit Petras, ce garçonnet si attachant.

L’intrigue quant à elle va crescendo vers une fin paroxysmique, presque insoutenable ! Une histoire à vous donner le vertige ! Dense, riche, pleine de rebondissements, ce roman est tout simplement étourdissant !

Tous les amoureux de romans historiques devraient adorer cette saga médiévale d’une rare intelligence et qui plus est des plus originales. J’ai pu lire sur certains sites que bien des lecteurs comparaient Bleuette Diot à un Umberto Eco en jupon et bien, je peux vous dire, qu’après cette lecture, je comprends pourquoi ! L’auteur d’Yrmeline est aussi érudite que le vieux sage de son roman !

Une petite merveille à ne manquer sous aucun prétexte si vous aimez comme moi le genre roman historique.

Karen et moi de Nathalie Skowronek

« Karen et moi » est un magnifique hommage à la femme de tête et à l’écrivain qu’était Karen Blixen, l’auteur de « La ferme africaine ». Nathalie Skowronek y raconte, à sa façon, la vie extraordinaire de cette femme qu’elle admire.

Eprise de liberté, étouffée par les normes, trop indépendante pour se soumettre aux codes, Karen Blixen a tout fait pour échapper à la vie étriquée qu’on lui avait promis. A 27 ans, elle se fiance par intérêt au baron Bror von Blixen, qui lui offre un titre de noblesse et de quitter le Danemark pour le Kenya, en échange de sa fortune. Karen se lance tête baissée dans cette proposition, trop désireuse de quitter un monde qui ne lui correspond pas, pour un autre qui lui promet aventure et épanouissement.

Mais très vite, les premières difficultés se font sentir. L’exploitation de café dans laquelle Karen a tout investi n’est pas rentable. Bror, en plus d’être infidèle, fuit face aux problèmes et dépense tout l’argent en femmes et en boisson. Malgré tout, Karen s’acharne, refuse de renoncer et ferme les yeux sur ses échecs. Sa rencontre avec Denys Finch, qui deviendra son plus grand amour, sera source de douleurs, mais surtout de joie pour cette femme passionnée mais terrifiée par l’idée d’être abandonnée. Jusqu’au jour où un coup du sort l’obligera à rentrer au Danemark et à se lancer dans l’écriture de sa vie…

Quoi de plus passionnant pour un lecteur, qu’un auteur passionné par son sujet ? Et passionnée, Nathalie Skowronek l’est. Au-delà de la volonté d’écrire une biographie sur une femme qui s’avère fascinante, l’auteur nous invite à lire une véritable déclaration d’amour ! On sent qu’elle donne énormément d’elle-même dans ce texte, d’où la force qui s’en dégage. L’auteur alterne avec beaucoup d’habileté les passages sur Karen avec ceux, plus introspectifs, sur elle-même. Elle voit en Blixen une sorte d’alter ego, auquel elle s’identifie avec tellement de sincérité, que l’on a presque l’impression d’assister à une véritable discussion entre les deux femmes.

Nathalie Skowronek interroge Karen, met en parallèle leurs deux personnalités si similaires, commente les choix de cette femme de caractère de manière si naturelle que l’on a l’impression qu’elles se sont vraiment connues. Cette passion qui l’anime tout au long du récit est transmise au lecteur avec une réelle efficacité et donnera envie aux non-initiés de découvrir Karen Blixen à travers ses écrits. Magnifique, intimiste et bouleversant, ce texte est une grande réussite et une excellente découverte !