Mémoire d’une nuit d’orage de Nancy Pickard

Synopsis :

Jody n’était qu’une enfant lorsque ses parents furent assassinés. Vingt-trois ans plus tard, c’est pour elle un choc d’une grande violence quand elle apprend que leur meurtrier est libéré. Tandis que ses vieilles blessures se rouvrent, de nouvelles questions l’assaillent : Que s’est-il vraiment passé le soir du meurtre ? Pourquoi n’a-t-on jamais retrouvé le corps de sa mère ? Et si la vérité n’était pas celle qu’elle avait toujours crue ? Un roman dont la forte intensité dramatique et le suspense vous tiendront en haleine jusqu’à la dernière page.

Mon avis :

Tout d’abord, je tiens à signaler que ce livre est un perpétuel aller-retour entre l’histoire 23 ans plus tôt (l’année du meurtre) et l’histoire à notre époque. Le premier chapitre met tout de suite en place le début de l’intrigue, avec l’annonce de la mauvaise nouvelle, qui va lancer le scénario. Puis on retombe tout de suite dans un long flash-back (retour en arrière) qui se trame 23 ans plus tôt. Ce flash-back nous présente le contexte à cette époque, quand les parents de Jody (voir synopsis) ont été assassinés, et les actions du meurtrier présumé. Mais ce flash-back est un petit peu trop long à mon goût, car il fait à peu près 200 à 250 pages. Et pendant ces deux cents premières pages, on vous raconte la vie 23 ans plus tôt. Puis c’est après que l’histoire débute vraiment. On retombe en 2010, et les rebondissements vont d’enchaîner petit à petit, de plus en plus vite, à tel point que l’on est accroché au livre sur les 50 dernières pages, où toute l’énigme se dévoile petit à petit.
Concernant l’écriture, j’aime bien le style de l’auteur, qui ne m’a pas dérangé du tout. Nancy Pickard a déjà reçu plusieurs prix littéraires là-bas, aux USA, et ça se voit. Elle maîtrise son scénario à la perfection, et je n’ai pas relevé une seule incohérence. Et c’est important de le dire aussi, même si le début est un petit peu long (au bout d’un moment, je me demandais : »bon, elle arrive l’action ??? ») Il met en place les personnages, car c’est un petit peu compliqué, et la psychologie des personnages est très travaillée.

Ma conclusion

Ce livre n’est pas le meilleur que j’ai lu, et ce n’est pas un coup-de-coeur, mais peu s’en fallut pour que ça en soit un. Même si le début est long, il ne sert pas à rien et met en place les personnages dans le contexte de l’histoire, et le reste, ce n’est que du plaisir. J’ai pris beaucoup de plaisir à lire ce livre, et cela se rapproche assez du style de Mary Higgins Clark, pour les amateurs de polars.

Ma note: 8.5/10

Pour en savoir plus :

La fiche Bibliomania du livre
La fiche de l’auteur
Un autre roman du même auteur

Voilà, j’espère que je vous ai donné envie de lire ce livre, et en attendant une autre chronique qui devrait arriver bientôt, je vous souhaites de bonnes lectures !!!

Yrmeline ou le chant des pierres

Autant le dire tout de suite, par goût, je ne suis guère porter à lire du fantastique. Ce livre offert par ma nièce, ne me tentait donc qu’à moitié car si je n’aime pas le fantastique, en revanche, je raffole du roman historique. J’ai traîné quelques temps avant d’ouvrir le roman de Bleuette Diot. Et là, quelle surprise ! Quel émerveillement ! Je m’attendais à tout sauf à être littéralement aspirée par l’histoire bien ficellée de ce petit bijou de roman !

Première chose qui m’a sauté aux yeux en parcourant les premières pages, c’est la plume poétique et superbe de l’auteur. Il est bien rare de tomber sur un livre aussi bien écrit et ça, c’est un régal !

Ensuite, au fil des pages, on découvre des personnages tous aussi étoffés les uns que les autres. Pour ma part, ma préférence va au vieil érudit, un humaniste au grand cœur dont le passé est tenu secret. Son érudition n’a d’égale que sa bonté. Il enseigne à Yrmeline la science oubliée de son peuple venu des étoiles. Car si la belle héroïne a des pouvoirs fabuleux, elle va devoir les retrouver au fond de sa mémoire, une sorte de mémoire atavique qui l’unit à son peuple disparu depuis bien longtemps.

Ainsi, on va découvrir la conjuration de l’Aube. Cette confrérie dont le vieux sage fait partie, détient des secrets fabuleux hérités des anciens Sumériens, un savoir avancé enseigné par les Géants, les Anunnaki cités sur les tablettes d’argile de l’ancienne Mésopotamie.

L’amour sous toutes ces formes anoblit ce roman érudit (qui par certains côtés n’est pas sans rappeler « le nom de la rose » d’Umberto Eco, mais en plus accessible). L’amour romantique avec le beau Lanz, l’amour passion avec Piotr le Slave et impétueux prince de Kiev, l’amour fusion avec le grand méchant de l’histoire, l’amitié et l’amour filiale avec Konwoïon et le petit Petras, ce garçonnet si attachant.

L’intrigue quant à elle va crescendo vers une fin paroxysmique, presque insoutenable ! Une histoire à vous donner le vertige ! Dense, riche, pleine de rebondissements, ce roman est tout simplement étourdissant !

Tous les amoureux de romans historiques devraient adorer cette saga médiévale d’une rare intelligence et qui plus est des plus originales. J’ai pu lire sur certains sites que bien des lecteurs comparaient Bleuette Diot à un Umberto Eco en jupon et bien, je peux vous dire, qu’après cette lecture, je comprends pourquoi ! L’auteur d’Yrmeline est aussi érudite que le vieux sage de son roman !

Une petite merveille à ne manquer sous aucun prétexte si vous aimez comme moi le genre roman historique.

Karen et moi de Nathalie Skowronek

« Karen et moi » est un magnifique hommage à la femme de tête et à l’écrivain qu’était Karen Blixen, l’auteur de « La ferme africaine ». Nathalie Skowronek y raconte, à sa façon, la vie extraordinaire de cette femme qu’elle admire.

Eprise de liberté, étouffée par les normes, trop indépendante pour se soumettre aux codes, Karen Blixen a tout fait pour échapper à la vie étriquée qu’on lui avait promis. A 27 ans, elle se fiance par intérêt au baron Bror von Blixen, qui lui offre un titre de noblesse et de quitter le Danemark pour le Kenya, en échange de sa fortune. Karen se lance tête baissée dans cette proposition, trop désireuse de quitter un monde qui ne lui correspond pas, pour un autre qui lui promet aventure et épanouissement.

Mais très vite, les premières difficultés se font sentir. L’exploitation de café dans laquelle Karen a tout investi n’est pas rentable. Bror, en plus d’être infidèle, fuit face aux problèmes et dépense tout l’argent en femmes et en boisson. Malgré tout, Karen s’acharne, refuse de renoncer et ferme les yeux sur ses échecs. Sa rencontre avec Denys Finch, qui deviendra son plus grand amour, sera source de douleurs, mais surtout de joie pour cette femme passionnée mais terrifiée par l’idée d’être abandonnée. Jusqu’au jour où un coup du sort l’obligera à rentrer au Danemark et à se lancer dans l’écriture de sa vie…

Quoi de plus passionnant pour un lecteur, qu’un auteur passionné par son sujet ? Et passionnée, Nathalie Skowronek l’est. Au-delà de la volonté d’écrire une biographie sur une femme qui s’avère fascinante, l’auteur nous invite à lire une véritable déclaration d’amour ! On sent qu’elle donne énormément d’elle-même dans ce texte, d’où la force qui s’en dégage. L’auteur alterne avec beaucoup d’habileté les passages sur Karen avec ceux, plus introspectifs, sur elle-même. Elle voit en Blixen une sorte d’alter ego, auquel elle s’identifie avec tellement de sincérité, que l’on a presque l’impression d’assister à une véritable discussion entre les deux femmes.

Nathalie Skowronek interroge Karen, met en parallèle leurs deux personnalités si similaires, commente les choix de cette femme de caractère de manière si naturelle que l’on a l’impression qu’elles se sont vraiment connues. Cette passion qui l’anime tout au long du récit est transmise au lecteur avec une réelle efficacité et donnera envie aux non-initiés de découvrir Karen Blixen à travers ses écrits. Magnifique, intimiste et bouleversant, ce texte est une grande réussite et une excellente découverte !

Memoria de Laurent Genefort

4e de couverture :

Il travaille pour le compte des grandes Compagnies qui se partagent l’univers. Il erre de planète en planète au gré de ses contrats. Il est le tueur à gages le plus redouté des mondes humains. Le plus cher, aussi. Nul ne sait qui il est véritablement. Pas même lui. Tel est le prix de son immortalité. Immortalité qu’il doit à un artefact extraterrestre unique et qui ne le quitte jamais. Tout comme les  » crises de souvenirs  » qui le terrassent de plus en plus souvent. Au point d’en menacer ses missions. Des souvenirs dont il ne sait même pas s’ils sont les siens. Des crises qui masquent une terreur secrète, tapie au fond de lui sous la forme d’un cauchemar qui, inexorablement, se rapproche et menace de l’engloutir. Le compte à rebours est engagé…

Mon avis :

J’avoue que je ne conaissais rien de l’univers d’Omale avant de lire ce roman. Contrairement à mon habitude, j’ai plongé dans l’histoire avant de lire les petites lignes biographiques qui donnent souvent un éclairage particulier à l’ouvrage.

L’histoire en elle-même m’a bien plu, mais je reste un peu sur ma faim sans vraiment savoir pourquoi. Peut-être parce que le héros donne l’impression d’être si détaché des mondes qu’il traverse, de subir ses crises de souvenir avec fatalisme et passivité, sans chercher à comprendre ce qui lui arrive avant que l’explication lui tombe dessus ? Peut-être parce qu’il ne semble pas s’interroger plus que ça sur son origine ? En fait, il me semble que ce roman laisse le lecteur réfléchir aux questions qu’il pose, l’air de rien, sur l’humanité et ce qui la caractérise.

Au fil de ma lecture, j’ai surtout été impressionnée par la construction soigneuse de cet univers, chaque planète avec son écosystème, ses habitants, sa culture et ses traditions… Un sens du détail qui m’évoquait tantôt Dune (une de mes sagas favorites), tantôt Stargate pour ses technologies d’origine inconnue, avec une pincée d’Asimov et ses robots. Après être revenue sur la notice biographique, j’ai un peu compris pourquoi : nul doute qu’après avoir soutenu une thèse intitulée « Architecture du livre-univers dans la science-fiction », l’auteur maîtrise ses classiques ! Dans plus d’un domaine, d’ailleurs, car l’ouvrage est parsemé de clins d’œil dans les noms des vaisseaux spatiaux, des personnages et des lieux – si j’en ai reconnu quelques-uns, comme Uruapan et Kenji Kawai (heart), nul doute que j’en ai loupé d’autres, preuve que j’ai encore bien des lacunes à combler !

Au final, une lecture agréable sans être aussi mémorable pour moi que ses modèles, mais qui m’a donné envie d’en savoir plus sur l’œuvre de Laurent Genefort, qu’il s’agisse de la fiction ou de sa thèse.

Merci beaucoup aux Éditions Folio et à Livr@ddict pour m’avoir permis cette découverte !

Memoria
Laurent Genefort
Édition augmentée

Un employé modèle de Paul Cleave

Avant propos

Je tiens tout d’abord à remercier LIVRADDICT et les Editions LE LIVRE DE POCHE de m’avoir permis de découvrir ce livre grâce au partenariat mis en place.

Résumé

Christchurch, Nouvelle-Zélande. Célibataire, aux petits soins pour sa mère, Joe Middleton, homme de ménage au commissariat central de la ville, est au fait des enquêtes criminelles en cours. En particulier celle qui concerne le Boucher de Christchurch, un serial killer accusé d’avoir tué sept femmes dans des conditions atroces. Pourtant, Joe sait qu’une de ces femmes n’a pas été tuée par le Boucher de Christchurch. Il en est même certain, pour la simple raison qu’il est le Boucher de Christchurch.

Contrarié, Joe décide de démasquer le plagiaire. Et, pourquoi pas, de lui faire endosser la  responsabilité des autres meurtres… Variation sublime sur le thème du tueur en série, ce roman d’une originalité confondante, au-delà des clichés du genre, révèle un nouvel auteur, dont on n’a pas fini d’entendre parler.

Mon avis

Bien évidemment, il est impossible en ouvrant ce livre de ne pas avoir une pensée pour Dexter Morgan, le personnage créé par Jeff Lindsay. Il s’agit ici aussi d’un récit dans lequel le lecteur a un accès direct aux pensées du tueur en série. On accompagne donc ce tueur dans sa vie quotidienne, dans l’exécution de ses meurtres et surtout dans son enquête pour démasquer le meurtrier qui l’a copié. Une place importante est donnée au jeu des apparences souvent trompeuses.

Avant même l’ouverture du roman, la couverture nous annonce un employé dit « modèle » qui pourtant a la chemise tachée de sang. Joe se fait passer pour ce qu’il n’est pas, une personne lente d’esprit.

La ressemblance entre Dexter Morgan et Joe Middleton s’est donc arrêtée là pour moi… Contrairement à Dexter, il m’a été impossible d’éprouver la moindre compassion pour le personnage de Joe. Ce dernier ne met pas sa soif de sang au service de la justice. Nous sommes donc en présence d’un tueur en série qui n’éprouve absolument aucun remord à la suite de ses
crimes sordides (sauf peut-être quand il est amené à tuer un animal…) et qui choisit des victimes apparemment innocentes.

D’un côté, nous avons un narrateur à la première personne, un lien très serré existe donc entre Joe Middleton et le lecteur. D’un autre côté, l’atrocité de ce qu’il nous raconte nous oblige à garder une certaine distance. J’ai beaucoup apprécié ce contraste puisqu’il va faire naître un sentiment d’angoisse chez le lecteur, ce qui, à mon avis, est le secret de tout bon thriller.

Paul Cleave a également fait un travail remarquable concernant la psychologie de son « héros ». De même, il a peint un portrait très intéressant des personnages secondaires comme notamment la mère de Joe ou Sally, la collègue de travail. C’est grâce à l’intervention de l’entourage du tueur que l’on est amené petit à petit à percevoir ses failles… Il s’agit donc ici d’un véritable roman
noir avec aussi – ce qui n’est pas négligeable – de nombreuses petites touches d’humour – noir bien sûr !

Pour conclure, ce roman a été pour moi une très belle découverte. Il m’a permis de passer par toute une palette d’états d’esprit. Cependant, je préfère prévenir les futurs lecteurs qu’il faut avoir le cœur bien accroché pour aller au bout de certaines scènes… Cela fait partie du jeu !