Eleanor & Park de Rainbow Rowell

Eleanor & parkJ’ai commencé à lire Eleanor & Park en cours de philosophie par un après-midi de grand ennui. Les cours m’ennuyaient mais pas ma lecture. Eleanor c’est la fille ronde et rousse qui se fait harceler au lycée. Le genre de fille vers qui je serais directe venue pour qu’elle ne se sente seule et qu’elle ait une amie sur qui elle peut compter. Je déteste le harcèlement, je l’ai moi-même vécu et ce n’est vraiment pas drôle. Je me suis retrouvée dans le personnage de Eleanor, elle est aussi jalouse que moi quand son copain parle d’une de ses ex (petite dédicace à mon chéri).

Park est ce genre de garçon qui se donne un style pour plaire aux autres ou pour ne pas être remarqué. Mais il m’a beaucoup surprise. J’ai adoré sa grande sensibilité, son sens de la répartie et ses goûts musicaux. J’adore les romans qui font référence à des musiques ou à des films.
Comme ça, tout les oppose. Mais une fois leur amour lancé difficile de l’arrêter et c’est ça qui est vraiment beau.
Si je devais élire le couple de l’année je voterai pour eux (pour l’instant) déjà parce que c’est un des plus beaux couples que j’ai rencontrés dans mes lectures. Mais aussi parce qu’ils sont différents. Ce n’est pas la belle nana top canon, jean moulant, débardeur décolleté, cheveux bruns longs jusqu’aux fesses et le beau gosse du lycée, ténébreux, mystérieux etc… Non ! C’est Eleanor, rouquine avec de la chair et Park, grand et asiatique.

Le choix du contexte m’a beaucoup plu. Rainbow Rowell s’est inspirée des années 80 aux USA: Walkman, appel en PCV, cassettes de musique, lettre d’amour, comics… le bon mélange quoi ! Une époque totalement différente de la nôtre avec nos SMS, nos profils facebook, nos appels skype… J’adore c’est à ce siècle-là que j’aurais voulu vivre !!!

Enfin voilà, si vous voulez passer un agréable moment, lire une histoire d’amour totalement différente des autres, qui se rapproche plus de la réalité, et qui est tellement touchante que j’aimerais un tome 2 pour savoir la suite. Je vous conseille fortement Eleanor & Park de Rainbow Rowell.

Dieu me déteste d’Hollis Seamon

Dieu me détesteTitre : Dieu me déteste
Auteur : Hollis Seamon
Edition : 10/18
Pages : 235

Résumé :

New York, hôpital Hilltop. Richard sait qu’il ne fêtera pas ses dix-neuf ans, mais il a une furieuse envie de vivre ! Et d’embrasser Sylvie, la jolie fille de la 302… Contre la montre, le corps médical et sa famille, ce Roméo casse-cou décide de flamber ses derniers rêves. Jusqu’à jouer son destin au poker, dans un des plus beaux bluffs jamais montés contre le sort… Ce roman bouleversant à l’humour ravageur nous offre une extraordinaire leçon de vie.

Mon avis :

Je suis assez mitigée sur ce livre. Je l’ai apprécié mais je pense qu’avec tous les avis positifs que j’ai vu je lui avais mis vraiment la barre très haute et je dois avouer que j’ai été un peu déçue.

J’ai trouvé qu’il n’y avait pas vraiment d’histoire, pas de fil conducteur. On suit des personnages sans vraiment savoir ou cela va mener, je pense que c’était le but recherché par l‘auteur mais moi je n’ai pas tellement aimé cet aspect-là.

En revanche l’histoire entre Richard et Sylvie est belle, des adolescents qui veulent vivre leur jeunesse comme tout le monde. C’est un côté triste et sombre qui est raconté avec humour. Et en revanche c’est cet aspect-là que j’ai aimé dans ce livre, il m’a fait rire.

En conclusion, c’est un livre marrant que je conseille. Mais ce ne fût pas une réelle découverte pour ma part.

Instinct de survie de Pierre Picca

Instinct de survieQuand j’ai vu ce livre, je me suis dit «  Il me le faut, je suis sûre que je vais adorer, c’est tout à fait mon genre de lecture ! ».

Une histoire qui vous donne l’eau à la bouche, qui vous monte les tripes pour savoir ce qui va arriver à Antoine (personnage principal), s’il va survivre.

Une première de couverture qui fait référence à la guerre et nous renvoie un sentiment de non lassitude, le lecteur prévoit de passer un bon moment au côté de ces soldats qui partent à la guerre ! Mais pourtant … Oui il y a un mais !
Au début, tout va bien ! Je m’imprègne très vite des personnages et du contexte. Puis, vient le moment où Antoine doit abandonner sa copine Lola pour … pour ?
Pour aller combattre des Zombies ! Oui, il y a une épidémie, un virus venu d’ailleurs qui a transformé les humains en de véritables montres. Le seul moyen pour survivre est de les affronter ! Mais voilà… L’auteur ne nous avait pas averti qu’il y aurait ce genre de contexte ! Certains trouveront que c’est un effet voulu de l’auteur, d’autres comme moi, sont un peu déçus de ne pas avoir averti, je m’attendais à une vrai histoire de guerre entre pays ou autre MAIS (oui il  y a beaucoup de mais ^-^) c’est une surprise que j’aime beaucoup, ça rajoute du piment à l’histoire !
Les évènements s’enchainent, aussi sanglants les uns que les autres !

« La cage thoracique à nue et le reste de quelques organes tapissaient le fond de ce mannequin sanguinolent, car cela ne pouvait être un être humain étendu là, ouvert du sternum jusqu’au sexe, qui n’y était plus d’ailleurs. »

On aimerait combattre aux côtés d’Antoine et de ses camarades ! D’ailleurs, j’apprécie le fait que l’auteur fasse combattre une fille.

Le seul point négatif que je pourrais reprocher à ce livre, c’est que tous les combats se ressemblent beaucoup trop à mon goût, il aurait fallu un petit peu plus d’originalité.

La fin est magnifique ! J’ai beaucoup apprécié cette dernière citation « Ce soir marquait la fin d’une âpre bataille commencée des mois plus tôt. Je tournais la dernière page d’un livre pour en commencer un nouveau. » Je dis OUI ! A quand un prochain roman ?

Un grand merci à l’auteur et à Livraddict pour son partenariat ! Au plaisir !

Quelque citation pour les plus curieux:

« Des rumeurs circulaient sur d’éventuels attentats d’islamiste radicaux, mais aucune revendication n’avait été faite. Il ne fallait pas non plus s’emballer. Troubles publics et violences en France ne rimaient pas avec musulmans, comme certains politiques le sous entendaient. »
« J’ai l’impression de vivre un mauvais passage des films Destination Finale »
« -Je pense que ce sont des zombies.
J’éclatai de rire, mais je ne ris pas longtemps. J’avais moi aussi envisagé cette option, mais comment serais-se possible ? Des choses tout droit sorties de mauvais film d’horreur colonisant le monde, cela me paraissait un peu trop gros malgré tout. »
« Des monstres sanguinaires arrachaient les portes, brisaient les fenêtres, renversaient les meubles et s’effondraient sur nos femmes, nos filles et nos fils pour leur prendre ce qu’ils avaient de plus cher : la vie. »

Le lac de Yana Vagner

Le lac

Après avoir lu et beaucoup apprécié Vongozero, de Yana Vagner, paru chez Mirobole en septembre 2014 et dont j’avais parlé sur ma chaîne, j’ai été contactée par les éditions pour lire le second tome, Le Lac, paru en février 2016, en partenariat. Je les en remercie sincèrement.

Dans Vongozero, on suivait un groupe d’une dizaine de personnes, contraintes de fuir leur banlieue de Moscou suite à l’arrivée d’une épidémie meurtrière. Ils décidaient alors de partir pour le lac Vongozero, au nord de la Russie, sur lequel Sergeï, le mari de la narratrice Anna, possède un cabanon de pêcheur. Le lac étant très éloigné du reste du monde, ils s’accrochent à l’espoir que la maladie ne l’ait pas encore atteint. C’était un roman post-apocalyptique au public plus adulte, très bien mené, haletant et effrayant.

Dans ce tome 2, onze personnes du groupe sont parvenues au lac, et vivent désormais entassées dans le cabanon, hommes, femmes et enfants. L’hiver est rude, ils souffrent de la faim, du froid, mais aussi du manque d’intimité, forcés de vivre avec des personnes qu’ils n’apprécient pas forcément tous.

L’écriture de Yana Vagner est toujours très belle, les phrases sont généralement longues et prennent leur temps. Le récit est très différent du premier tome, qui se passait sur 12 jours seulement mais une très grande étendue. Cette fois ci, c’est l’inverse, 1 an sans presque sortir du lac et de ses berges. Un an d’alternance entre noirceur et espoir.
La narratrice Anna change beaucoup de ce qu’on peut voir habituellement, elle n’a pas un caractère particulièrement simple, et le confinement la pousse à frôler la folie.

Au final, c’est un livre que j’ai vraiment apprécié, auquel j’accorde un 17/20, pour le dépaysement et l’immersion, le récit post-apocalyptique de qualité, l’écriture, et la narration à travers Anna et ses émotions.
C’est le genre de livre qui nous fait nous demander ce que nous, nous aurions nous fait à leur place.

Compte-rendu du Book Club de Mars 2016 : Fahrenheit 451 de Ray Bradbury

Fahrenheit 451Généralités

Les questions ont été rédigées par Mm03

premièrement quelques chiffres :
50 inscrits
34 participants
1 seul abandon
Ce roman receuille un moyenne de 7,9/10

Le thème du book club était la Dystopie, nous nous sommes donc d’abord demandé si ce roman en était bien une.
Les avis étaient très partagés pour le classement du roman en dystopie ou en Science Fiction pure (tendance anticipation)
On remarque dans ce livre une absence totale de repères spatio-temporels. Cela a pu en dérouter certain, mais ça rends au final l’action très facilement transposable, notamment à notre époque. Ce roman, bien qu’écrit il y a 50 ans reste très actuel.

Les nouvelles technologies sont omniprésente, et un avertissement fort est lancé par Ray Bradbury.
Il y a donc eu débat sur ce point, sans qu’une majorité franche se dégage quant à leur utilité dans notre vie. On retiendra peut être que c’est surtout l’abus et la sur-utilisation de celles ci qui étaient visés.
Ce livre nous a également fait réfléchir sur le nivellement par le bas des connaissance et l’abrutissement de masse.

– La préface a t-elle un intérêt ?

Tous n’en avait pas, mais ceux qui l’ont lu, l’ont trouvé intéressante car elle renseignait sur le contexte de l’écriture notamment.

L’intrigue

– Quelle est la place du suicide dans la société de Farhenheit 451 ?

Ce qui frappe le plus concernant cette question, c’est qu’il est ultra-banalisé dans ce monde de Fahrenheit 451.
Il prend d’ailleurs tellement de place dans cette société qu’on n’envoie plus des médecins pour sauver les suicidaires, on leur envoie de simple techniciens !
L’auteur distingue cependant deux types de suicide : le suicide « passif », celui de la femme de Montag qui se laisse mourir par désarroi, et, le suicide « actif », celui de la femme du « grenier 27″qui est militant, elle préfère mourir, qu’abandonner ses idéaux.

Il est à noter que quelques personne ne voit pas dans l’accident de la femme Montag, un suicide mais plutôt un accident du à l’extrême « abrutissement » de celle-ci.

– Le limier peut-il faire penser aux drônes d’aujourd’hui ?

La réponse est quasiment unanime : Non.
Il est vraiment vu comme un simple détournement du chien de recherche de victime.

– Beatty raconte que les livres étaient devenu trop simple, les classiques résumés en quelques lignes, pensez vous que c’est le chemin que nous prenons ?

Si on remarque que le style a tendance à se simplifier, les livres ont tendance à être plus long.
On s’est posé la question de la lecture des classiques et de leurs versions abrégées. Il est vrai que dans notre communauté de lecteur, ils sont encore beaucoup lus ; mais quant est-il dans le reste de la population ? bien difficile à répondre.

Pour les versions abrégés si elle sont la preuve de la simplification des livres et de la baisse d’intérêt dont ils sont victime ; pour d’autre elles permettent aux contraire de rendre ces chefs d’œuvre littéraire plus accessible aux plus réticents et peuvent les appâter vers les versions complètes.

  – Beatty raconte à Montag que leur rôle est de protéger « le bonheur », mais les gens sont-ils heureux dans cette société ?

La réponse est également quasi unanime : Non. Ou si on parle de bonheur, il serait complètement artificiel et surtout illusoire

  -Que pensez vous de la fin ?

Un certain nombre de participants l’a trouvé un peu trop rapide.
Quant à qualifier la fin : est elle optimiste ou pessimiste ? il y a le camp du verre à moitié vide et celui des verres à moitié plein, toutefois, ceux qui y voit un message d’espoir ont tendance à le trouver un peu vain.

Les personnages

Fahrenheit 451 met en scène des personnages fort, mais assez peu attachants. Le personnage le plus intriguant et dont on a le plus parlé, est sans aucun conteste le capitaine Beatty.

– Clarisse et Montag sont-ils si différents ?

Clarisse vient d’un milieu très différent de celui de Montag. Clarisse vit dans une famille ouverte sur le monde, qui à accès à la culture et vit des relations sociales. Clarisse est certainement le seul personnage réellement heureux du roman. Certain auraient aimé d’ailleurs en apprendre un peu plus sur elle, Maelys_a raconte même avoir lu dans la préface que l’auteur regrette avec le recul de ne pas l’avoir laissé vivre.
Pour certain Clarisse est l’élément qui fait prendre conscience à Montag qu’il est sur le mauvais chemin, et qui initie le changement alors que pour d’autres elle est un simple déclic qui réveille un changement de point de vue déjà bien ancré en lui, bien qu’enfoui. Quoiqu’il en soit c’est une personne qui a un impact notoire sur lui.

    – Que vous fait ressentir le personnage de la dame lors de l’intervention du « grenier n°11 » ?

Unanimement cette vieille dame est vu comme une résistante qui se sacrifie. Elle préfère mourir pour ses idées plutôt que de se soumettre au dictât de l’inculture.

  – Le personnage de Mildred : enfant gâtée ou juste déconnecté du monde réel ?

Unanimement encore, elle est complètement déconnectée du monde réel. Elle est l’archétype du mouton, du citoyen lambda.

  – Le capitaine Beatty a-t-il un secret ?

Ah ! ce sacré capitaine Beatty ! on en a beaucoup parlé de lui. Une chose sur laquelle à peu près tout le monde est d’accord, c’est qu’il a du lire beaucoup de livres. Il cite pas mal d’extrait ou d’exemple de livre. Par contre, là où on est moins d’accord, c’est sur son rôle exact. Pour les uns, il fait parti d’un complot organisé par les hautes sphères pour abrutir les gens afin de les diriger plus facilement. Pour les autres il a été par le passé confronté au même choix que Montag, mais a pris l’autre décision ; il s’est fait pour ainsi dire manger par le système. Il regretterait alors son choix en voyant celui fait par Montag, et se laisserait « vaincre » par ce dernier sans même lutter. Il ressort après de nombreux échanges que la deuxième soit plutôt retenue.

    – Que penser des lettrés à la fin du livre ? Des marginaux ou bien même des résistants ?

Ils sont vus comme de véritables résistants par les uns et comme de simples marginaux par les autres.

Style et auteur

La plupart des participants ont trouvé le style très fluide, mais beaucoup aurait aimés qu’il soit un peu moins alambiqué par moment. Plusieurs participants ne l’ont par contre pas du tout apprécié. Pour beaucoup, c’était une première expérience avec l’auteur, ils ont généralement envie de tenter à un autre titre.

    – Que pensez vous du style « poétique » composé d’un vocabulaire recherché de l’auteur ?

L’auteur utilise effectivement beaucoup de métaphores et un vocabulaire assez recherché, on y voit
d’ailleurs un paradoxe avec cette société sans culture, sans érudition, simplifiée à l’extrême. Ce style paraît être assez original pour un roman de science-fiction.

Rédigé par tautiton